En avril 2002, un groupe de jeunes adolescents d’Evry en banlieue parisienne va se rendre à Katmandou, au Népal et monter, avec des adolescents népalais, le premier projet Webcam TV (http://www.videontv.org/tomatlab/webcam/) lié au projet "Politisation des Usages" (http://www.telecom.gouv.fr/rnrt/projets/res_U_16.htm), auquel participe la FING.
A l’origine du projet Webcam TV, il s’agissait de permettre aux ONG du monde entier de créer des émissions diffusables en ligne et qui offrirait un moyen de faire connaître leurs actions. Une initiative réalisée avec le soutien de Videon TV (http://www.videontv.org/), premier centre de ressources en ligne pour les télévisions de proximité ou associativen diffusées sous licence GPL (General Public License).
Très rapidement, l’idée de développer le logiciel de webcam de Videon en logiciel libre s’est imposée. Aujourd’hui, l’équipe du TomatLab (http://www.videontv.org/tomatlab/), au sein de Vidéon, travaille activement à la création de ce logiciel et fait partie du projet Politisation des Usages labellisé par le RNRT en 2001.
Aujourd’hui, selon la définition même du TomatLab : "WebcamTV est un ensemble de logiciels libres en cours de développement qui permettent à des personnes distantes connectées à l’Internet ou à un réseau local sans fil d’intervenir en direct dans une émission de télévision diffusée sur Internet." et dont la première action, dans le cadre du projet Politisation des usages se déroulera au Népal en avril 2002 pour le projet Mérosathi (signifie "mes amis" en népalais) (http://merosathi.free.fr/).
L’objectif de cette expérimentation vise à mettre en contact des jeunes du quartier des Pyramides à Evry et des jeunes népalais vivant dans un foyer de Katmandou. Cette mise en relation se fera par le biais de Webcamtv qui, avec le serveur WebcamtvMixer permettra de mixer les images prises avec les webcams. Au final, il s’agit de permettre aux jeunes des deux pays de concevoir des émissions de télévision en commun. Le logiciel Webcamtv permettra la compression en mpeg4 des images vidéo et la transmission en streamming RTP/RSTP au Mixer. Le Mixer se présente sous la forme d’une page Web sur laquelle les webcams sélectionnées sont affichées. Le réalisateur n’aura alors plus qu’à faire son montage et à diffuser le résultat final via un streamming server à large bande passante.
" Dans le cadre de cette expérimentation, explique Mourad Ben Salem, co-fondateur du projet Mérosathi, nous aurons d’un côté des jeunes collégiens plus ou moins habitués à l’utilisation de l’informatique, pour qui le Népal reste un pays que très peu d’entre eux arrivent à placer sur une mappemonde. Ils ont à la fois une très grande envie de s’exprimer et de communiquer et une grande capacité d’apprentissage de l’utilisation des nouvelles technologies.
Il s’agit également d’initier les jeunes népalais à l’utilisation de l’Internet, de Webcamtv et de WebcamtvMixer et de réaliser la première expérience d’utilisation de ces outils entres des pays aussi disparates technologiquement, que ce soit en terme d’importance de bande passante Internet ou de puissance des ordinateurs. Ainsi au Népal, nous aurons des ordinateurs de type K6-2 avec une connexion Internet de type téléphonique à 64 kbps à opposer à la France et des pentium III tournant sous ADSL."
Le suivit de cette expérience devrait permettre d’observer, à travers les usages, comment ce fossé technologique peut être atténué et comment les utilisateurs s’accommodent de ces différences.
Népal et NTIC, par Mourad Ben Salem, président de l’association Accent.
Le Népal est le pays le plus pauvre de l’Asie loin derrière le Bangladesh. Sa population selon l’UNDP atteignait les 21 millions d’habitants dont plus de 40 % ont moins de 15 ans. Son économie est essentiellement agricole mais les secteurs du service sont également bien représentés.
L’histoire des télécommunications au Népal est très récente. Jusqu’au début de 1995, le Népal etait considéré comme le pays le plus en retard dans le développement de l’Internet. Depuis 1997, l’augmentation des lignes téléphonique est en constante progression pour atteindre le chiffre de 50 % d’augmentation en 1998. Avec la libéralisation de télécommunication en 1998, Internet s’est développé à une vitesse faramineuse : le nombre d’utilisateurs a été multiplié par 6 entre 1997 et 1999. Seuls 20 % des utilisateurs se connectent à titre personnel, le secteur commercial et les ONG monopolisant 65 % des connexions .
L’usage d’Internet à titre personnel reste encore relativement restreinte puisqu’il ne devrait toucher que 6 000 utilisateurs disposant d’une connexion. Mais cela ne prend pas en compte les cybercafés, très nombreux à Katmandou, qui touchent un plus grand nombre d’utilisateurs pour un seul abonnement. Les prix dans ces cyber café sont approximativement de 1 Rn / min comparé aux 80 Rn de salaire moyen journalier (1,2 €) et le recours à ces cyber cafés sert encore principalement à l’envoi d’email.