Wi-Fi, les espoirs du sans-fil pervasif

Après avoir tenu pendant plusieurs mois les devants de la scène médiatique, Wi-Fi semble lentement parvenir à maturité. Si les points d’accès publics se multiplient, certains fustigent pourtant le retard français en la matière, tandis que d’autres se plaisent à rappeler que la France figure dans le peloton de tête mondial. A cela s’ajoute l’opposition de deux philosophies pour l’instant divergentes, l’une commerciale, l’autre non marchande. Qu’en est-il vraiment du déploiement du Wi-Fi public dans l’hexagone, et des perspectives en la matière ? Par Cyril Fiévet.

Après avoir tenu pendant plusieurs mois les devants de la scène médiatique, Wi-Fi semble lentement parvenir à maturité. Si les points d’accès publics se multiplient, certains fustigent pourtant le retard français en la matière, tandis que d’autres se plaisent à rappeler que la France figure dans le peloton de tête mondial. A cela s’ajoute l’opposition de deux philosophies pour l’instant divergentes, l’une commerciale, l’autre non marchande. Qu’en est-il vraiment du déploiement du Wi-Fi public dans l’hexagone, et des perspectives en la matière ? Par Cyril Fiévet.

Sommaire
Des hotspots par milliers, oui mais…
Gratuit ou payant ?
Des usages à définir
Vers un déploiement massif ?
Encadré : l’après Wi-Fi
Pour en savoir plus

Des hotspots par milliers, oui mais…

Identifier ou simplement dénombrer les hotspots dans le monde relève de la gageure. Il existe pourtant de multiples sites dont le seul but est d’aider l’utilisateur à localiser un point d’accès Wi-Fi. Mais aucun ne semble ni très complet, ni très à jour. Beaucoup d’entre eux, attendant des opérateurs qu’ils indiquent eux-mêmes les points d’accès qu’ils ont ouvert, donnent même faussement l’impression que le déploiement de Wi-Fi dans le monde s’est brutalement stoppé, quelque part en 2003.

Même le service afférent du site de l’Alliance Wi-Fi (http://www.wi-fizone.org), l’organisation qui fédère les professionnels du secteur, ne donne qu’une vision très parcellaire de la situation. La France y est créditée de 141 hotspots, et l’Allemagne de 48.

Incontestablement le plus complet des répertoires de hotspots, Jiwire (http://www.jiwire.com), fournit une estimation sans doute réaliste de l’état du marché des accès publics via Wi-Fi : 35 000 hotspots au total dans le monde. Un ordre de grandeur confirmé par Instat-MDR (http://www.instat.com) qui estimait en décembre dernier que le total se montait à 40 000.

Selon Jiwire, la France s’en tire bien, avec 1 317 points d’accès publics, s’octroyant ainsi la 3e place des pays les plus « wifisés » (derrière le Royaume Uni, avec 4 600 hotspots).

De quoi se féliciter de cette place inédite de quasi leader européen des accès sans fil. Mais une donnée à relativiser tout de même. Sur les 35 000 hotspots recensés par Jiwire, 20 500 sont aux Etats-Unis. Sans surprise, les 10 villes les plus wifisées au monde sont toutes américaines, et on compte à peine 160 hotspots de plus sur tout le territoire français qu’il n’y en a dans la seule ville de New York… Avec environ 2,3 hotspots pour 100 000 habitants dans l’hexagone, la route est encore longue…

D’autre part, malgré l’empressement des opérateurs à installer des points d’accès dans les hôtels et les aéroports, l’existence d’un hotspot ne suffit pas forcément : selon 01 Informatique le mois dernier, « Orange, qui revendique plus de 1 000 hotspots ouverts, n’en dispose, après enquête, que de 414 actifs » (http://www.01net.com/article/233548.html).

Gratuit ou payant ?

Reste à savoir ce qu’il en est de l’adoption des points d’accès Wi-Fi par le public. Les hotspots sont le terrain d’un débat désormais classique, entre les partisans du « Wi-Fi gratuit » et ceux qui entendent construire un véritable modèle économique sur les accès sans fil. Pour les uns, Wi-Fi est une simple commodité, un service que se doivent d’offrir la totalité des lieux publics, même – ou surtout – s’ils sont à vocation commerciale. Wi-Fi est alors perçu au départ comme un produit d’appel, puis comme un service « naturel » de la part d’un hôtel ou d’un restaurant par exemple. A l’inverse, beaucoup d’acteurs des télécoms – presque tous en France – considèrent que Wi-Fi a un coût, et que seul un modèle payant justifie un déploiement à grande échelle.

Là aussi, on voit apparaître un fort décalage entre les deux côtés de l’Atlantique. Selon Jupiter Research, 60 % des américains ne sont pas prêts à payer pour accéder à l’internet via un hotspot. Et si 70 % des états-uniens affirment bien connaître Wi-Fi, seul 1 % d’entre eux confirment avoir déjà payé pour accéder à un hotspot (rapporté par Internet News, http://www.internetnews.com/wireless/article.php/3327661).

On constate d’ailleurs une tendance à la gratuité aux Etats-Unis. A partir de septembre, l’ensemble des 2 300 hôtels de la chaîne Best Western aux Etats-Unis et au Canada proposeront ce service gratuitement à leurs clients (http://www.bestwestern.com/newsroom/pressreleases_detail.asp?NewsID=423). Selon le Register (http://www.theregister.co.uk/content/69/36295.html), le fabricant de microprocesseur AMD, dans une démarche promotionnelle visant à contrer l’offre Centrino d’Intel, est en train de créer son propre réseau de hotspots gratuits, qui comporterait déjà plusieurs centaines de points d’accès. Et selon Wi-Fi Free Spot qui les recense patiemment (http://www.wififreespot.com), il existe déjà plusieurs centaines de points d’accès gratuits dans les principales villes américaines, au sein de chaînes d’hôtels, de bibliothèques ou de magasins (Jiwire identifie 1 800 hotspots gratuits dans le monde à ce jour).

A contrario, non seulement l’immense majorité des hotspots français sont à vocation commerciale, mais les tarifs proposés en font un service réservé à une élite – ou en tout cas à des utilisateurs professionnels. Dans l’hexagone, une heure d’accès Wi-Fi est facturée entre 7 et 10 euros, c’est-à-dire le quart ou le tiers du prix d’un mois de connexion à haut débit filaire… On peut d’ailleurs noter que les prix français sont sensiblement plus élevés que la moyenne européenne, estimée selon le cabinet Broad-Group à 6,47 euros de l’heure, et qui est déjà la plus élevée au monde (2,5 euros en Asie). Quelques opérateurs commerciaux se risquent pourtant au modèle gratuit : la société HotCafé (http://www.hotcafe.fr), fournisseur d’accès sans fil qui gère plusieurs dizaines de points d’accès dans les cafés et restaurants parisiens, envisage d’ouvrir cette année 200 à 300 hotspots gratuits (http://www.neteconomie.com/perl/navig.pl/neteconomie/infos/article/20040223153533).

A la problématique du prix proprement dit s’ajoute celle du mode de paiement. Les hotspots commerciaux dans l’hexagone fonctionnent presque tous avec des cartes prépayées, correspondant à des durées fixes. Le système n’offre pas une grande souplesse et peut même être vécu comme une contrainte désagréable par l’utilisateur : s’il n’utilise qu’une fraction du temps imparti, le reste du temps est définitivement perdu (par exemple, les cartes « Wi-Fi Access » d’Orange sont pour la plupart valables une journée : l’utilisateur achetant une carte de deux heures doit les consommer dans les 24 heures qui suivent le début de sa connexion, ou les perdre…).

On voit tout de même apparaître des solutions plus souples, comme celle de l’opérateur T-Mobile, qui propose deux formules d’accès à ses hotspots, dont l’une utilise le téléphone mobile GSM de l’utilisateur. Ce dernier n’a pas à se soucier de la durée de connexion, mais s’acquittera du temps Wi-Fi consommé, directement via la facture de son mobile (environ 8 euros de l’heure). Orange prépare le même type de solution, pour ses clients Entreprises dans un premier temps, dès le mois d’avril, puis pour le grand public à partir de cet été. A défaut d’être moins chers, les accès Wi-Fi publics à vocation commerciale pourront donc se faire de façon simple et transparente pour l’usager, ce qui pourra aussi conférer aux opérateurs de téléphonie mobile un avantage certain sur les autres types d’opérateurs sans fil.

Mais les hotspots commerciaux ne sont pas la seule implémentation de Wi-Fi dans lieux publics et les villes. Plusieurs initiatives sont menées par des collectivités territoriales, pour utiliser Wi-Fi comme un moyen complémentaire d’accès à l’internet, en zones rurales ou urbaines (http://www.art-telecom.fr/dossiers/rlan/index-d-rlanbouc.htm). Il s’agit parfois de projets à vocation commerciale, mais aussi parfois de la couverture gratuite de lieux publics.

De même, de multiples associations entendent s’approprier la technologie pour mettre en place des « MAN » (Metropolitan Area Networks, ou réseaux locaux de villes). C’est le cas dans la plupart des grandes villes françaises, sous l’égide de la Fédération France Wireless (http://www.wireless-fr.org), qui tente d’organiser une vingtaine de communautés locales, mises en place par des associations présentes dans les villes. A Lille par exemple, « une centaine de noeuds » ont été mis en place, pour constituer « un réseau citoyen et libre, comme peut l’être une ville, auquel on accède sans autorisation spéciale et gratuitement », explique Thomas Clavier, responsable de Lille sans fil (http://www.lillesansfil.org).

Au total, le nombre de noeuds ou de points d’accès de ce type serait de « 1 000, 2 000, voir beaucoup plus », selon Marc Revial, fondateur de la Fédération France Wireless, qui explique que « la philosophie véhiculée par les réseaux communautaires se propage plus vite que l’url du site web de l’association » et que « beaucoup ont lancé des réseaux Wi-Fi ouverts et libres sans même se référencer ». « Notre objectif est que des réseaux soient le plus nombreux possible et que cette notion de partage et d’échange se diffuse. Si les gens se référencent c’est bien, mais s’ils s’interconnectent entre eux c’est encore mieux ! », ajoute-t-il.

Côté associatif, on demeure lucide, et on refuse même l’opposition hotspot commercial/Wi-Fi associatif. On parle de finalités différentes, et on s’amuse du fait que « souvent, les utilisateurs se trompent et croient accéder à un hotspot commercial » alors que leur antenne a capté un signal associatif. « Le rapport entre points d’accès payants et gratuits est difficile à prévoir, et va dépendre naturellement de l’évolution des besoins (mobilité), des synergies entre l’ensemble des acteurs, etc. Mais avec un nombre croissant de points de connexion gratuits (associatifs ou commerciaux avec les initiatives de McDonald’s, des bars, des centres de congrès), et les tarifs pratiqués pour implanter un hotspot, il y aura une tendance inéluctable vers le gratuit », estime néanmoins Marc Revial. Pour beaucoup d’associations ou de passionnés, des accès Wi-Fi partout, tout le temps et en accès libre font figure de rêve.

Des usages à définir

Sans surprise, les modalités financières de l’accès internet via Wi-Fi ont des conséquences sur les usages. En France, les rares utilisateurs de hotspots sont des professionnels, pour qui Wi-Fi apporte une simple commodité permettant de relever ses mails ou d’accéder brièvement au Web ou à l’intranet de leur entreprise.

Pourtant, dans une perspective d’un accès sans fil pervasif et à haut débit, généralisé dans les grandes métropoles, on peut imaginer de multiples usages innovants.

Aux Etats-Unis, quelques initiatives intéressantes préfigurent des usages d’un genre nouveau. Par exemple, l’association Austin Wireless City (http://www.austinwirelesscity.org) organisait mi-mars une opération spéciale durant le festival de musique indépendante South by Southwest. Durant toute la durée du festival, 600 chansons en MP3 créées par les artistes présents à Austin pouvaient être téléchargées directement sur l’ordinateur portable des utilisateurs et écoutables instantanément sur le logiciel iTunes d’Apple, via quelques dizaines de hotspots Wi-Fi en accès libre et gratuit (http://www.wired.com/news/digiwood/0,1412,62504,00.html). Une manière de généraliser un événement local à l’ensemble d’une ville. Dans un ordre d’idées très différent, de multiples zone Wi-Fi sont installées dans le quartier de Soho à Londres, dans le but faire communiquer caméras de surveillance sans fil et autres capteurs de bruit, constituant un nouvel outil de lutte contre la criminalité de rue (http://www.muniwireless.com/archives/000274.html).

De la même façon, on perçoit d’importantes différences dans les usages, entre les hotspots commerciaux à vocation « utilitaire » et les « réseaux citoyens sans fil » mis en place par les associations. A Lille, l’accès à l’internet proprement dit n’est pas au coeur des préoccupations. « Le Wi-Fi est un réseau comme les autres, il permet de relier des ordinateurs entre eux. La seule limite, c’est l’imagination humaine. », souligne Thomas Clavier, expliquant que « la diffusion de vidéo, l’échange de fichier, la visioconférence, la création de sites web, la messagerie, ou le partage de connexion au net » sont quelques unes des utilisations constatées. Plus qu’une simple technologie d’accès à l’internet, Wi-Fi peut donc définir de nouveaux usages, nés d’un deuxième réseau, local et ultra-rapide : « Il y a deux grandes différences avec l’internet : c’est beaucoup plus rapide et le participant n’est pas un consommateur passif mais devient un citoyen actif. C’est en quelque sorte l’internet des années 90 avec de nouveaux moyens », résume Thomas Clavier.

« En fait le moteur de ces réseaux c’est la motivation de ces jeunes passionnés pour l’informatique et l’apprentissage », estime Marc Revial, pour qui « les usages sont parfois des prétextes pour se rencontrer, nouer des contacts humains et vivre sa passion ». Ce qui n’exclut pas des expérimentations : « Nos projets en cours concernant les usages sont actuellement la VoIP, le streaming video (retransmission de concert TV/radio locale), différentes pistes qui vont de pair avec le développement des technologies notamment l’augmentation des débits (évolution du 802.11b vers les 802.11g etc.) ».

Le rêve d’un accès permanent et pervasif dans les villes est partagé par Ozone (http://www.ozone.net), la nouvelle entreprise de Rafi Haladjian, fondateur il y a 10 ans de l’un des premiers fournisseurs d’accès français, Francenet. Ozone vise à créer en ville des zones d’accès à haut débit sans fil (entre 2 et 10 Mb/s), ouvertes à tous. « Le modèle d’Ozone est différent de celui des hotspots, la connexion en Wi-Fi n’étant pas uniquement destinée à des utilisateurs mobiles, mais conçue comme solution unique et globale de connexion à l’internet », explique-t-on. Pour l’instant, deux (o)zones ont été ouvertes à Paris, dans le 13e arrondissement, et offrent des accès, pour l’instant gratuits, via Wi-Fi. « La notion de réseau pervasif est aux antipodes de la notion d’internet mobile (succédané d’internet) ou de hotspots (oasis de connexion). Il ne s’agit pas de constituer des moyens d’acheminement des connexions vers l’Internet, mais bien de prolonger l’internet partout » expliquent les créateurs d’Ozone.

Mais si les tentatives d’Ozone ou des associations pour dépasser le simple paradigme de la connexion sans fil à l’internet demeurent balbutiantes, on voit bel et bien apparaître deux modèles divergents, entre le « réseau libre » d’une part et les hotspots commerciaux de l’autre. Tous deux s’appuient bien sur Wi-Fi, mais pas pour les mêmes finalités, ni les mêmes usages. D’un côté, on défend la vision d’un réseau éthéré, invisible et citoyen, dans lequel tout est relié à tout à haut débit. De l’autre, Wi-Fi n’est qu’une solution de plus pour raccorder le travailleur nomade à son système d’information distant. Contrairement aux technologies de communication qui ont précédé, Wi-Fi donne naissance à deux visions, ou deux « philosophies » bien distinctes, de ce que peut ou doit être l’avenir du réseau sans fil.

Vers un déploiement massif ?

Les freins à l’adoption massive de Wi-Fi sont toutefois encore nombreux, notamment en matière de hotspots payants :

. problème de localisation. Outre les répertoires non actualisés dont nous parlions au début, le repérage physique des hotspots n’est pas toujours évident. Et même si votre « renifleur » indique la présence d’un point d’accès, il n’indique ni sa localisation exacte, ni systématiquement l’opérateur qui en a la charge – et donc les modalités d’accès.

. problèmes d’interopérabilité. A ce jour, les cartes prépayées de chacun des opérateurs commerciaux sont incompatibles. En changeant d’endroit pour se connecter, l’utilisateur doit donc acquérir une nouvelle carte, auprès d’un autre opérateur. Le « roaming Wi-Fi », qui sera rendu possible – au moins – entre les trois opérateurs de téléphonie mobiles, regroupés en association depuis l’année dernière sur ce sujet, ne sera pas une réalité avant le 2e trimestre 2004, et ne concernera sans doute pas immédiatement tous les WISP (fournisseurs d’accès sans fil).

. problème d’autonomie. Même si la technologie Centrino d’Intel vise à pallier cet inconvénient, une machine mobile connectée via Wi-Fi dispose d’une autonomie largement réduite par rapport à la normale. Or peu d’espaces publics sont dotés de prises électriques, ni ne voient d’un bon oeil la surconsommation qui pourrait être engendrée par l’utilisation généralisée de leurs prises de courant.

. problème de prix. Comme nous l’avons vu, les hotspots ne visent pas à permettre l’accès au plus grand nombre d’usagers, mais à se concentrer sur une cible professionnelle.

Pourtant, de nombreux signes laissent présager du fait que l’importance de Wi-Fi dans les lieux publics va considérablement s’accroître, dès cette année. Orange, qui fêtait l’ouverture de son millième hotspot mi-février (http://www.francetelecom.com/fr/…/cp040217-2.html), en annonçait 1 668 au 5 mars (http://www.orange-wifi.com/liste_hotspots.htm) et, surtout, compte ouvrir 3 500 nouveaux points d’accès en 2004.

Benoît Sillard, délégué interministériel aux usages de l’internet, annonçait par ailleurs en mars, lors de la journée Wi-Fi organisée par Radio France, qu’un effort sur trois axes allait être porté par le gouvernement : vers le grand public, via la promotion de Wi-Fi dans le réseau NetPublic (Espaces publics numériques, près de 2 000 en France), dont 15 sont en expérimentation ; vers le secteur de la santé et dans les hôpitaux ; vers le secteur de l’éducation. Dans ce dernier cas, selon Benoît Sillard, « d’ici 3 ans nous aurons une couverture à 100 % des collèges, lycées et universités ». L’université Lyon 2 est d’ailleurs déjà intégralement couverte (30 000 étudiants) et 10 autres universités, ainsi que 80 écoles, sont en cours d’expérimentation.

Wi-Fi pourrait donc connaître en Europe un essor comparable à celui qui s’est produit aux Etats-Unis. Ce qui pouvait paraître comme des freins européens pour d’autres technologies sont des atouts en matière de Wi-Fi, comme le souligne le cabinet Insight dans son étude publiée en octobre dernier. De multiples arguments étayent cette prévision : le fait que l’équipement européen en matière de PC soit plus faible (donc que l’équipement actuel des professionnels et des ménages porte, forcément, sur des PC récents et compatibles Wi-Fi de façon standard) ; le fait que l’Europe ait une forte culture de la téléphonie mobile ou que les cafés y jouent un rôle social important ; ou le fait que la population soit concentrée dans des zones urbaines peu étendues.

Reste à savoir lequel des deux modèles, gratuit ou payant, commercial ou citoyen, finira par s’imposer. Pour l’heure, on peut juste craindre qu’un désintérêt pour les hotspots payants ne constitue une sanction économique susceptible de donner (faussement) l’impression que la technologie Wi-Fi « ne marche pas en France ».

Cyril Fiévet

L’après Wi-Fi Plusieurs technologies se mettent en place pour proposer de nouvelles alternatives à Wi-Fi. Plus rapide, moins consommatrice, sur une plus longue distance, chacune a ses spécificités :

UWB : L' »Ultra Wide Band » diffuse un signal faible sur un très large spectre de fréquences sans perturber les autres signaux. Il permet des débits jusqu’à 400 Mb/s sur 15 m. Il est plutôt destiné aux réseaux à courte distance du type Personal Area Networks (PAN) – http://www.uwb.org

Zigbee : il s’agit de IEEE 802.15.4. Il est adapté aux réseaux à faible prix et consommant peu (plusieurs mois sur batterie) comme par exemple un réseau d’objets en mesh network – http://www.zigbee.org

IEEE 802.11n : Ce protocole permet de pousser les réseaux sans fil à des débits jusqu’à 320 Mb/s mais également avec des performances meilleures en multi-utilisateurs. IEEE 802.11n est prévu pour un usage assez semblable à celui du Wi-Fi actuel sur la même fréquence de 2,4 GHz – http://grouper.ieee.org/groups/802/11/Reports/tgn_update.htm

WiMax : il s’agit du protocole IEEE 802.16 (World Interoperability for Microwave Access). Il permet de transporter jusqu’à 70 Mb/s sur une distance maximale de 50 km pour réaliser des réseaux metropolitains sans fil – http://www.wimaxforum.org/about

MBWA : Le Mobile Broadband Wireless Access est basé sur le protocole IEEE 802.20 qui peut offrir 1 Mb/s par utilisateur dans une cellule de 2,5 km de rayon. Cette technologie permet la mobilité jusqu’à 300 km/h – http://grouper.ieee.org/groups/802/20/

Voir aussi : « quel réseau choisir ? » http://www.fing.org/index.php?num=3869,4

Jean-Michel Cornu

Pour en savoir plus :

Actualités et liens (en anglais) : http://dailywireless.org/index.php

Blog de référence (en français) : http://blog.netpartoo.com/index.php/

Le sans fil et les municipalités : http://www.muniwireless.com

Alliance Wi-Fi : http://www.wi-fi.org

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