Le « Continuateur » : dialoguer avec sa propre musique

Organisé début octobre par le Sony CSL (Computer Science Laboratory, situé dans le 5e arrondissement de Paris, dont on peut rappeler au passage qu’il est le seul laboratoire de recherche ouvert par Sony en dehors du Japon), le symposium « Créativité » avait pour but « d’explorer la pratique de la créativité dans les sciences, les arts et la musique, et de réfléchir au principe de créativité du point de vue des sciences cognitives » (voir le communiqué de presse présentant le séminaire et expliquant les différentes recherches menées au CSL – format PDF).

Nous avons sélectionné deux interventions particulièrement stimulantes : celles de Alan Kay et de François Pachet.

Le « Continuateur » (Continuator) mis au point par François Pachet au CSL, vise à « stimuler la créativité musicale », via un système doté de la faculté d’apprendre et de reproduire des séquences musicales.

L’une des démonstrations présentées confrontait un musicien à sa propre musique, interprétée par le Continuateur. Celui-ci ne se contente pas de des extraits de phrases musicales, mais peut en générer de nouvelles, en s’inspirant du style, des sonorités ou des mélodies de la création initiale. La machine s’inspire en effet de la musique qu’elle « entend » pour composer une nouvelle musique qui s’en approche, dans une sorte d’improvisation virtuelle. A son tour, le musicien peut alors s’engager dans un étonnant dialogue entre lui-même et sa musique, sous la forme d’une improvisation à deux, le deuxième artiste étant une continuation de lui-même (ou en tout cas de sa propre musique).

Le dispositif a également été testé sur des enfants, qui s’engagent volontiers dans une forme de dialogue créatif avec la machine, perçue non comme un simple répétiteur, mais bien comme un objet communiquant.

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