« Informatique et libertés » au défi de l’intelligence ambiante

La diffusion et la décentralisation croissante des puces, des mémoires et des réseaux, jusqu’à s’insérer dans les corps et les objets du quotidien, constituent un contexte profondément différent de celui dans lequel a été définie en 1978 la loi « Informatique et libertés ». Philippe Lemoine, P-DG de LaSer (la branche « services » du groupe Galeries Lafayette) et membre de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil), s’inquiète dans une « Communication » de « voir la problématique ‘informatique et libertés’ prise en tenaille entre une informatisation ‘par en bas’ plus ou moins dérégulée et une informatisation ‘par en haut’ décidée par des textes juridiques de rang équivalent à la loi de 1978 rénovée. »

Ce risque est particulièrement présent dans ce que Philippe Lemoine appelle « l’activation des traces », à savoir, la possibilité, du fait de la sophistication et de l’interconnexion des réseaux, ainsi que de la multiplicité des objets – et des corps – tracés (c’est à dire identifiés, lus, alimentés, géolocalisés, détectés, enregistrés, mémorisés… sous de multiples formes, généralement à l’insu de l’individu et au départ à des fins très précises), de constituer de fait une connaissance complète et pérenne des actions d’une personne, voire de rendre effectivement inopérantes les restrictions imposées par la loi.

D’où une proposition : « S’opposer systématiquement n’aurait pas de sens. Accompagner le mouvement, encore moins : la France est le pays d’ informatique et libertés, avant d’être le pays de l’électronique de sécurité. Une voie possible est de relever le défi : face à une industrie française en avance, devenir la ‘Cnil mondiale’ la plus en avance conceptuellement sur ces questions nouvelles. Cette voie supposera beaucoup de travail, beaucoup de réflexion et beaucoup de rigueur. » La Cnil relèvera-t-elle ce défi ?

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0 commentaires

  1. la cnil est a présent à la botte des industriels/gouvernant pronnant ces systemes liberticides. IL faut s’opposer systématiquement, et nous oeuvrons pour.

  2. Il est certain et inquiétant que la Cnil a perdu toute crédibilité, Elle s’engage trop du côté des majors et industriels qui tentent de dicter la politique pénale de la France aux dépens du citoyen. Elle est aux ordres du pouvoir politique. La Cnil est devenue le bras armé des affairistes. Elle se dédouane en se réfugiant derrière la législation, mais elle perd ainsi le sens de son existence.
    Les libertés sont menacées de plus en plus sur le web par les intérêts économiques et politiques.
    J’aimerais avoir une solution…