Pau Broadband Country : c’est (re)parti

Il y a trois ans, en lançant son projet « très haut débit », Pau se rêvait en « Florence du 3e Millénaire ». Près d’un an après le démarrage effectif du projet, nous avons voulu voir ce que représente Pau Broadband Country aujourd’hui.

Il y a trois ans, en lançant son projet « très haut débit », Pau se rêvait en « Florence du 3e Millénaire ». Près d’un an après le démarrage effectif du projet, nous avons voulu voir ce que représente Pau Broadband Country aujourd’hui.

Voir aussi Le bonheur au bout de la fibre ?, l’éditorial de Daniel Kaplan, et l’interview de Frédéric Soussin : « Plus il y aura d’ADSL, moins y’aura de réseau local« .

L'edito de Labarrere sur PBC« Pau sera la Florence du 3e millénaire« , dixit André Labarrère, son sénateur-maire. L’expression, régulièrement reprise par Jean-Michel Billaut, colle depuis aux basques de Pau Broadband Country (PBC), leur projet de déploiement du très haut débit, via fibre optique, dans les 14 communes (155 000 habitants), de la Communauté d’agglomération (CdA) de Pau Pyrénées. D’autant que Billaut en a fait son cheval de bataille, et avec moult élans enflammés, qu’on en juge dans cette interview publiée en janvier 2004 sur le site de l’Atelier, le centre de veille technologique qu’il avait initié : « C’est un problème de survie pour la France et l’Europe, face aux USA et à l’Asie. (…) Il nous faut être les premiers à faire cette 3e Révolution. Sinon il en est fait de nos cultures, et comme l’empire romain, nous sombrerons dans les livres d’histoire multimédia du futur (…) Depuis le Néolithique une bonne trentaine de civilisations régionales se sont effondrées (…) A chaque fois, le creuset s’est fait dans un lieu inconnu au départ. Après Babylone, Rome, Florence, Manchester… pourquoi pas Pau ?« .

Il en va aussi de l’avenir de la République : en août 2002, il rappelait ainsi que « c’est parce que nous avons d’abord développé le réseau routier que les échanges ont pu ensuite se développer, et non pas l’inverse. (…) Dans nos démocraties, outre le droit de vote dont chacun dispose, nous avons tous ou presque : une route qui passe devant notre maison, un fil électrique et téléphonique qui arrivent chez nous, et un accès au réseau hertzien de télévision. Et chacun paye le même prix grâce à divers mécanismes de péréquation. Je trouve que la démocratie a du bon. Et bien, il devrait en être de même pour la fibre et le haut débit. TOUT LE MONDE y a droit. »

Sans Vélizy, le Minitel n’aurait peut-être jamais marché

Jean-Michel Billaut En février 2005, Billaut avançait que « fibrer la France – ce qui est pour moi une « ardente obligation » – coûterait aux environs de 15 milliards d’euros, montant qui, compte tenu de la longévité de ce média, pourrait s’amortir sur 30 ans ou plus. Soit quelques euros par abonnés et par mois« . Dans une lettre ouverte envoyée au président Chirac en mars dernier, il constatait que « le Japon, la Corée et les États-Unis auront plus de la moitié de leur population connectée par fibre optique en 2010, Hong-Kong a annoncé l’ouverture du 1 gigabits/s (et) le ministre hollandais de l’Economie que la Hollande voulait se placer à très court terme dans le peloton de tête des pays proposant du TRÈS haut débit« .

Pour lui, deux raisons président à ce type d’investissement : « acquérir un avantage compétitif (retenir les citoyens et les entreprises, inciter d’autres à venir s’installer, créer des emplois nouveaux, et cela au détriment de ceux qui n’ont pas ce type d’infrastructures), et permettre à leur population de vivre mieux avec les applications complètement nouvelles que ces réseaux vont pouvoir véhiculer (dans l’éducation, la santé, les loisirs, le commerce électronique avec de la visiophonie de qualité et du 3D interactif, etc…). »

Et, comme il l’écrivait en décembre 2002, « rien ne sert de philosopher, si aucune expérience n’est faite en grandeur nature. Au début des années 80, sans l’expérience de Vélizy, le Minitel n’aurait peut-être jamais eu le succès qu’il a connu. En tout cas, cela aurait pris davantage de temps ». Billaut cherchait ainsi à « initier un nouveau Vélizy haut débit, en équipant une ville test d’un réseau de fibres optiques jusqu’à l’abonné et en suscitant, comme à Vélizy en son temps, une offre de contenus de la part de fournisseurs intéressés« .

A l’été 1981, la Direction Générale des Télécommunications (DGT), suivant en cela les préconisations du rapport de Simon Nora et Alain Minc sur l’informatisation de la société, décida en effet d' »équiper 2500 foyers de la ville nouvelle de Vélizy 2 de décodeurs vidéotex à brancher sur leur téléviseur, afin de savoir si les quelque vingt services tests (SNCF, Trois Suisses, etc.) pouvaient intéresser le grand public et si leur utilisation était suffisamment simple. L’expérience fut concluante, et dès l’automne 1981, trois autres services pilotes de vidéotex municipal furent lancés, notamment, à Strasbourg, celui du journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace, nommé Gretel, sur lequel une série d’événements imprévus allait démontrer que ce qu’attendaient surtout les utilisateurs, c’était un service de dialogue en temps réel« .

Semantia, l'hotesse virtuelle de PBC

Après avoir passé deux ans à tenter de convaincre nombre d’élus de se lancer dans une telle expérience, appliquée au très haut débit, c’est par « un pur hasard » que Jean-Michel Billaut finit par croiser André Labarrère. De concert avec les élus de son agglomération (tous bords politiques confondus) et les acteurs économiques locaux, le sénateur-maire de Pau décide de se lancer dans le projet, dont silicon.fr donna en novembre 2003 un bon aperçu. L’objectif, tel que le décrit l’hôtesse d’accueil virtuelle de la Communauté d’Agglomération de Pau Pyrénées, à la question « Qu’est-ce que PBC ?« , est de « tester en vraie grandeur, auprès de tous les utilisateurs possibles, les conditions techniques, sociales et financières d’un modèle économique du très haut débit (et de) faire, dans cette optique, de l’agglomération Pau Pyrénées la première plate-forme expérimentale dans le domaine des réseaux, projets, usages et services associés au Très Haut Débit« .

Une Délégation de Service Public (DSP), signée fin 2003 avec la Société Paloise pour le Très Haut Débit (SPTHD – entreprise liée à SAGEM) et son opérateur neutre AXIONE, « fixe contractuellement les engagements des différentes parties. La CdA construit le réseau sur le domaine public (…). AXIONE, opérateur véritablement neutre, lié à aucun opérateur, assure l’exploitation Telecom de PBC et commercialise auprès d’opérateurs de services un catalogue de services » FFTH (Fiber To The Home) pour les particuliers, et FFTO (Fiber To The Office) pour les professionnels.

La Delegation de Service Public de PBC

Comme le précise le premier dossier de présentation (.pdf) de PBC, daté de février 2002, l’offre prévisionnelle de contenus promettait, entre autres, de la vidéo à la demande (VoD), de la télévision interactive, de la téléphonie et la visiophonie par IP, des bases de données en mode 3D interactif, de l’e-learning, de l’e-administration, des voitures communicantes et intelligentes, et même un concept de « ville intelligente« . Jean-Michel Billaut, dans l’interview -précitée- qu’il avait accordé à l’Atelier, précisait en effet qu’à terme, PBC entraînerait la création d’un ville nouvelle, nommée Paulywood, « nouvel écosystème basé sur une infrastructure à très haut débit. La gestion de cette ville, ou plutôt de ce nouveau quartier, sera considérablement améliorée, et l’Internet y sera non seulement le vecteur de la maison intelligente, mais aussi de la ville intelligente. De la domotique à la « citématique » en quelque sorte. De plus, Paulywood devra être, autant que faire se peut, non polluant. Le protocole IP + le protocole de Kyoto… (…) Un bon millier de logements « intelligents » devraient y être construits. Ne devraient y être utilisées que des énergies renouvelables comme le solaire, la géothermie, la pile à hydrogène, etc. Avec le recyclage de tous les déchets, et des concepts nouveaux comme par exemple « l’IP feedback ». L’infrastructure IP de la ville permettrait en effet à tout un chacun de savoir en temps réel combien il consomme d’énergie, d’eau, etc. Savoir permet d’agir. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui…« . Egalement envisagées, un data center et du grid computing sur 30.000 PC, une « wifisation » de la ville afin de proposer toutes sortes de procédures dématérialisées (signature, monnaie,factures, tickets, coupons, papiers d’identité, etc.) sur téléphones portables wifi, et la création de 5 à 10.000 emplois sur 5 ans (soit 10 à 30.000 nouveaux habitants).

+50 % d’abonnements depuis cet été

Le déploiement du réseau, qui devait initialement être terminé en octobre 2003, ne l’a finalement été qu’en août 2004, entraînant de vives critiques de la part d’élus, entrepreneurs, et internautes palois. La CdA n’en était pourtant pas particulièrement responsable : le rachat de Noos par la multinationale américaine Liberty Global Inc. mit en effet fin aux négociations visant à profiter du réseau de l’opérateur français pour tirer la fibre dans la ville. Il fallut donc creuser de nouvelles tranchées, ce qui entraîna, et entraîne encore aujourd’hui, le blocage de certains chantiers par quelques syndics, au point que des rues entières ne peuvent toujours pas être câblées. Alors que 8100 prises avaient été raccordées fin 2004 (contre 12000 initialement prévu), le retard semble depuis avoir été rattrapé : avec 22000 raccordements effectifs en ce mois d’octobre (soit le tiers de l’agglomération), et à raison de plus de 1200 nouvelles prises par mois, l’objectif initial de 24000 raccordements à la fin 2005 devrait être logiquement dépassé.

Il n’en va pas de même pour ce qui est de l’emploi, ni du nombre d’abonnés : alors que Jean-Michel Billaut parlait de 5 à 10 000 création d’emplois sur 5 ans, le dernier point presse de PBC évoquait pour sa part la création de 300 emplois depuis trois ans : en 2002, la filière TIC dénombrait 14 entreprises pour 175 emplois, en septembre 2005, on dénombre 45 entreprises et environ 470 emplois. Quant au nombre d’abonnés, il est passé de 400, avant l’été, à plus de 800 début octobre, dont une centaine d’entreprises. Si les premières ont été nombreuses à s’abonner dès que l’offre leur était physiquement accessible, nombreux sont les particuliers qui ont attendu la rentrée pour s’abonner. En effet, après après avoir promis monts et merveilles et communiqué, peut-être à outrance, la CdA avait fini par afficher un profil bas, et par ne plus communiquer du tout, du fait des retards et problèmes accumulés.

Pau Broadband Country Party Mais tout s’accélère en cette rentrée : après avoir profité de la foire de Pau pour remédiatiser PBC, la CdA a lancé, en septembre, un Pau Broadband Country Bus qui parcourt la ville, à raison de 3 jours par quartier, afin de présenter les avantages de l’internet à très haut débit, et vendre des abonnements. IPVSET, le principal FAI palois, vient pour sa part de lancer une offre SETBOX, qui permet de bénéficier de PBC au moyen d’un simple téléviseur, et sans ordinateur ; il propose également un forfait spécial étudiant courrant sur 9 mois (le temps d’une année scolaire), a embauché deux commerciaux pour faire du porte à porte, amélioré son service de VoIP et vient de lancer un service de vidéo à la demande (VoD), entre autres options, en cours ou à venir, qui ont tendance, ces jours-ci, à se multiplier (auditorium, chaîne spéciale enfant, visiophonie, etc.). Enfin, le débit proposé par les FAI palois vient de passer, pour le même prix, de 10 à 20 Mbit/s, afin de s’aligner sur la concurrence.

Il en allait en effet de la survie de PBC, confronté à l’arrivée de l’ADSL, dont le développement s’est effectué bien plus vite que prévu, et alors même que PBC prenait du retard. En octobre 2002, Jean-Michel Billaut rappelait qu' »en France il y a quelque 30 millions de lignes et seules 1 000 sont dégroupées« . Le 30 septembre 2005, l’Autorité de régulation des télécommunications avançait que le dégroupage en France comptait désormais plus de 2,51 millions de lignes… En janvier 2003, Jean-Pierre Jambes, directeur du développement et des partenariats pour la ville de Pau, déclarait que l’ADSL était « loin d’être suffisant pour les usages sur lesquels nous travaillons. Nous voulons au moins dix fois plus. Entre 5 et 10 Mbit/s en résidentiel, et bien davantage en entreprise afin de fournir aux usagers le confort indispensable pour de nouveaux cycles de contenus« . Alors que la fibre optique permettait alors des débits 10 à 20 fois plus rapides que ceux qui étaient à l’époque proposés par les offres ADSL -dont les tarifs ont également été divisés par deux en deux ans-, on a depuis vu apparaître, avec l’ADSL2+, des offres d’accès pouvant aller jusqu’à 20 Mbit/s en réception en zone dégroupée, et 10Mbit/s en zone non dégroupée, pour 1Mbit/s en émission.

Pau Broadband Country Si le très haut débit palois permet d’envisager un débit de 100 Mbit/s symétrique (descendant et ascendant), cela ne concerne essentiellement que les entreprises -ne serait-ce que d’un point de vue financier), les particuliers préférant opter pour un débit de 20 Mbit/s, à plus ou moins 30 euros en fonction des FAI, et des options. Et ce qui passait à l’époque pour l’un des principaux avantages de PBC, le « très » haut débit, n’est plus aujourd’hui une perspective réservée à la seule fibre optique. Le dégroupage de Pau, effectué grâce à la construction du réseau fibre, a ainsi été entamé en juillet dernier, et permet à certains de ceux qui ne sont toujours pas « fibrables » de bénéficier du haut débit. D’autant que son débit descendant est comparable, son tarif équivalent ou inférieur à celui de la fibre et que les services tels que la téléphonie ou la télé y sont inclus, alors qu’ils sont optionnels chez les FAI palois. Ce qui fait que les principaux avantages de PBC résident désormais dans le fait que la fibre optique propose trois canaux distincts pour les données, la voix et la vidéo et offre donc un débit supérieur à l’ADSL en cas d’utilisation multimédia intensive, et surtout qu’en émission (upload) n’est pas bridé, contrairement aux offres ADSL.

Du très haut débit… bridé

IPVSET Voire : fin juin, le service client d’IPVSET envoyait en effet un avertissement à ses abonnés : « Vous avez peut-être constaté une baisse du débit remontant disponible depuis peu. La mise en oeuvre par certains abonnés de serveurs de films, et leur utilisation démesurée par les internautes du monde entier, utilise une bande passante anormale et pénalise tous les abonnés.« . La moitié des abonnés ont en effet installé un serveur P2P qui, du fait du très haut débit de leurs connexions internet, attiraient énormément d’internautes, et saturaient la bande passante. IPVSET tente depuis d’expliquer à ceux de ses abonnés qui abusent du P2P comment paramétrer leurs logiciels pour limiter le nombre de téléchargements possibles en simultané, ainsi que la bande passante allouée. Un ingénieur a par ailleurs été engagé pour passer des accords de peering avec les autres FAI, et limiter le débit alloué au P2P. Les autres types de serveurs (ftp, vidéo, web, radio, etc.) ne devraient a priori pas être concernés par cette limitation du débit remontant… sauf à ce que la bande passante consommée devienne excessive.

A ceci près que, comme le notait l’un des contributeurs du forum des utilisateurs de PBC, « le PBC ne doit pas être en premier lieu consommé, mais doit être le moteur d’une création de contenu. Il faut s’approprier la technologie et apporter son propre contenu afin de lui donner de la valeur ajoutée. (…) Malheureusement, et j’espère me tromper, mais la plupart des gens que je lis ici… ont une mentalité à la ADSL touch’ : on consomme, on consomme, on consomme« . L’un des objectifs de PBC étant précisément de permettre à de nouveaux usages de se développer, à l’instar de ce que le serveur Gretel avait permis de comprendre en matière de Minitel, il faudra probablement attendre que le nombre d’abonnés atteigne un certain seuil critique. En 2002, il était ainsi question d’un panel de testeurs de 1 000 citoyens et 100 entreprises, et 3000 personnes s’étaient préinscrites en tant que testeurs volontaires… en vain : elles n’ont même pas été recontactées.

Deux exemples permettent cela dit d’appréhender ce que permet, ou non, PBC. Michel Pigassou, étudiant à l’Ecole Internationale des Sciences du Traitement de l’Information (EISTI), qui a ouvert un campus à Pau du fait de PBC, explique ainsi que « tout le monde peut utiliser internet sans risque de pénaliser qui que ce soit« , ce qui, pour certaines universités, écoles et centres de recherche notamment, peut s’avérer payant. Benjamin Clay, président d’Atilla Pau, l’association informatique de l’EISTI, explique pour sa part que si les étudiants peuvent se connecter 7j/7 24h/24, que les professeurs mettent les cours sur Internet et sont joignables par mail à tout moment, la principale nouveauté introduite par PBC réside dans les quelques visioconférences organisé avec la maison mère de Cergy dans l’amphi high-tech du campus, amphi qui -et c’est l' »innovation » non sollicitée- permet également aux étudiants d’organiser des soirées de projection de DVD et de jeux en réseau, « mais ça n’a pas grand rapport avec la fibre optique, c’est plus le coté high-tech que le coté internet qui est important ! »

Le Cyber Azerty Club Le Cyber Azerty Club, qui organise des Lan Parties et a mis en place deux serveurs de jeu en réseau pour ses adhérents, semble être la seule initiative associative reposant notamment sur le très haut débit. C’est en tout cas ce qu’avance son président, Thierry Berit-Debat, qui projette de créer une nouvelle association, l’an prochain, afin de pouvoir régler le problème auquel il est confronté : le siège social de l’association n’étant pas situé au sein même de la CdA, mais en proche périphérie, elle ne bénéficie d’aucun soutien de la part de l’agglomération. Pourtant, elle accueille ce week-end du 30 octobre 300 gamers pour l’une des trois plus importantes Lan Parties françaises, qui concourt également pour le championnat du monde des jeux vidéos. Et c’est la seule à proposer aux joueurs un débit de 100Mbit/s : « ça change vraiment parce que les joueurs peuvent aussi jouer de l’extérieur, du monde entier, ce ne serait pas possible sinon à cause des temps d’attente pour jouer : ils n’auraient pas le temps de tirer une balle qu’ils seraient déjà morts« …

Le très haut débit au défit de la com’

La municipalité, de son côté, a quant à elle participé au développement du projet P-mail, une messagerie Open Source pour les collectivités territoriales et les communes, dont la ville a financé la partie sécurité, antivirus et antispam, et elle propose à tous les palois, depuis le 20 septembre, de créer leur boîte aux lettres électronique @pau.fr.

Les FAI FFTx palois En attendant de voir d’autres expériences d’appropriation, notamment citoyennes, de PBC, le moins que l’on puisse dire est que les principaux acteurs de PBC n’ont guère montré la voie à suivre. L’un des contributeurs du forum des utilisateurs de PBC déplorait ainsi récemment l’absence de visibilité, sinon de crédibilité, des six entreprises et deux institutions impliquées dans le projet. Un petit tour d’horizon de leurs sites web permet de prendre la mesure du problème : les sites web des FAI palois sont désespérément vides, la palme revenant à treshautdebit.com, dont le site (buggué) se résume à deux pages. Celui de Pau Cité Multimédia, la zone d’activité exclusivement dédiée aux entreprises TIC, n’a quant à lui pas été mis à jour depuis… février 2002.

Le nouveau site de la ville de Pau, lancé le mois dernier, propose certes une rediffusion des émissions qu’elle co-produit pour LaChaineLocale de Pau, liée à PBC. Il vient aussi d’annoncer qu’il lançait son premier blog. Le chat qui devait avoir lieu ce 24 octobre avec André Labarrère était, ce 27 octobre, toujours annoncé « prochainement », et vient d’être reporté au 7 novembre. Le site officiel de PBC est certes mis à jour régulièrement, mais sa page « revue et dossier de presse » est désespérément vide, et sa « Newsletter » « prochainement disponible… et il faut aller sur PauBC.com, la Communauté des utilisateurs du réseau FTTH Pau Broadband Country, créée par un particulier, pour être tenu informé des dernières offres des FAI, entre autres évolutions du projet. C’est d’ailleurs du fait du manque de communications de la part de la CdA que PauBC.com, et son forum, avaient été créés en avril dernier.

PauBC.com

Si la visibilité de PBC sur le web n’est pas encore à la hauteur du projet, et qu’il pêche en matière de communication, il en va tout autrement sur le terrain. Avec son réseau d’une vingtaine d’Espaces Publics Numériques (EPN), dont la Cyber-base Pau Pyrénées, la deuxième plus importante en France après celle de la Cité de Sciences de Paris, qui comptait déjà plus de 600 abonnés (dont nombre de demandeurs d’emploi et de 50-65 ans) 6 mois après son lancement en novembre 2004, l’offre d’accès publics à l’internet, et de formation à ses outils, est probablement l’une des meilleures en France. Si l’on y adjoint la tournée qu’effectue le bus de PBC, et les articles publiés, chaque semaine, par les trois quotidiens locaux (d’autant plus nombreux ces temps-ci que le nombre d’abonnés, et de services, a doublé depuis cet été), il devient difficile d’échapper à PBC.

Après être parti sur les chapeaux de roue, puis avoir accumulé du retard, PBC semble donc aujourd’hui bel et bien reparti. Hasard ou signe des temps, Axione, l’opérateur neutre qui permet aux FAI palois de se connecter au très haut débit, vient pour sa part d’être racheté fin septembre par ETDE, filiale de Bouygues Construction. Axione, un des leaders sur le marché des opérateurs français de réseaux haut-débit, ne s’occupe pas que de PBC et est actionnaire de quatre autres sociétés concessionnaires de délégations de service public (DSP) de réseaux haut débit. La rumeur court que ce rachat permettrait à Bouygues de tester la VoIP via PBC.

Pau, la ville du très haut débit D’autres projets sont en cours (dont des expérimentations Wimax, WiFi et CPL indoor et outdoor), qui pourraient effectivement faire de la CdA, sinon la « Florence du XXIe siècle« , du moins « une vraie plateforme nationale de test et surtout de commercialisation de tous les services en ligne, y compris des plus consommateurs de bande passante, TV THD par exemple.« , pour reprendre les termes de Jean-Pierre Jambes. D’autant qu’après « Pau, la ville du très haut débit« , voici venir les « Pyrénées-Atlantiques, 100 % numériques » : Pau, la ville du très haut débit le Conseil Général a en effet décidé d’équiper l’ensemble du département en haut débit, « desservir en fibre optique, à minima, une grande partie des répartiteurs France Télécom des Pyrénées-Atlantiques pour démocratiser la technologie DSL (ADSL, VDSL…) et favoriser le dégroupage (et) mettre en place une infrastructure (fibre optique ou autres technologies alternatives de type satellite, WI-FI, faisceaux hertziens…) permettant de desservir les entreprises, les universités, les établissements publics et de santé, les collèges, … en haut et très haut débit (2 Mbits/s, 16 Mbits/s, 34 Mbits/s… voire plus)« , le tout venant « compléter l’offre « Fiber to the Home » de l’Agglomération de Pau« .

Ceux qui connaissent Jean-Michel Billaut connaissent aussi ses élans passionnés, et on ne saurait tenir rigueur à un visionnaire de faire montre de volontarisme, d’autant qu’il n’est nullement responsable des aléas, retards et modalités de déploiement de Pau Broadband Country. D’autres, par contre, ont pu s’en servir pour brocarder les prétentions de PBC. Le projet de celui qui passe, pour beaucoup, pour le gourou français de l’internet, n’en est pas moins aujourd’hui (re)lancé. Et si Paullywood, ou encore la "wifisation" des habitants via PDA, n’ont pas fait l’objet de délibérations de la CdA, qui sait ce qu’il en sera dans quelques années ? Les objectifs de la CdA, comme le rappelle Jean-Pierre Jambes, sont de « désenclaver numériquement Pau Pyrénées, stimuler l’emploi et l’économie locale, d’apporter de nouveaux services et de démocratiser l’accès aux nouvelles technologies. On peut considérer que le premier objectif est atteint. Pour les deux autres, les progrès sont incontestables. Ils s’inscrivent toutefois dans la durée« .

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0 commentaires

  1. Bravo pour cet article !

    Vu de l’intérieur, l’essort du PBC est réel depuis cet été… c’est (enfin) vrai. En plus il fait des petits maintenant (sur Paris, Hauts-de-Seine (92) etc.)

    😉

    Une pétition Alexandre ? Pourquoi faire ? Vient habiter à Pau, il fait bon vivre ici 🙂

  2. encore un article orienté où tous les copains sont de mêche.

    Vive l’économie des copains et les projets truqués.

  3. Bel article qui évite de partir dans un sens ou dans l’autre. Qu’on le veuille ou pas, le projet PBC s’inscrit dans un élan bien plus large qui va faire de Pau une des villes les plus accueillantes de France. Que les trotoirs soient déjà fourrés à la fibre n’est qu’un + de plus.

  4. L’article oublie de mentionner que l’ADSL ne donne pas le même débit descendant à tout le monde, et que même si Pau a vu l’arrivée du dégroupage par différents FAI, la distance du NRA ne permet pas le même débit pour tous à l’inverse du FTTH.

  5. > Tester

    Pourriez-vous être plus précis, je ne saisis pas bien : vous parlez de collusions au sein de PBC, ou entre PBC et InternetActu ? Parce que sinon, et pour info, c’est précisément parce que je ne connais aucun des acteurs de PBC que j’ai été chargé de ce dossier.

  6. Un grand merci, Daniel, pour ce billet qui éclaire les promesses, aléas et réalités de PBC.
    Cette expérience grandeur nature doit être la fierté de ses promoteurs et de ce pays, elle est indispensable, et si cela crée de l’urticaire à certain, c’est bon signe.

    Je commenterais surtout les problèmes assez « ras du bitume » subits par PBC. Les aléas d’accès aux fourreaux ou les blocages fonciers étaient dans le paquet cadeau et le sont dans tous les projets, mais ce qui transparaît nettement dans ce billet, c’est qu’il a manqué à ce projet un pilotage et un management à la hauteur des enjeux.
    On me rétorquera que cela ne se passe pas beaucoup plus mal que dans d’autres grandes projets publics, où les retards, surcoûts et absence de transparence sont communs, faiblesse de la coopération aussi. Certes, mais pour ce qui me concerne, j’aimerai croire que les grands projets TIC sont JUSTEMENT l’occasion d’arrêter de se prendre les pieds dans le tapis comme d’usage.
    Je suis satisfait de voir que PBC va mieux et cela corrobore ce que j’en observe à titre personnel, mais je regrette que, dans le management du projet l’on n’aie pas fait preuve de l’innovation que l’initiative annonçait et oeuvré ainsi à faire avec les nouveaux outils et moyens que la société de l’information nous permet. De là à dire que les révolutions numériques n’ont pas à être conduites avec les outils du monde qu’elles sont censées dépasser …

  7. Pau hérit’hier de Vélizy: ficelles et Réseau

    ”équiper 2500 foyers de la ville nouvelle de Vélizy 2 de décodeurs vidéotex à brancher sur leur téléviseur, afin de savoir si les quelque vingt services tests (SNCF, Trois Suisses, etc.) pouvaient intéresser le grand public et si leur utilisation était suffisamment simple. L’expérience fut concluante, …. »

    A l’issue de l’expérience de Velizy il fut « miraculeusement » rectifié le point-clef où elle ne fût pas concluante: l’architecture étoilée centralisée du réseau à commutation de circuits fût remplacée, pour le déploiement du minitel avec le succès que l’on sait, par le réseau à commutation de paquets.

    Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui l’expérience de Pau a buté, à 100 Mb/s au lieu de 1200 b/s, sur les mêmes lacunes de conception et d’architecture du réseau.
    Au passage on remarquera la progression sémantique de l’ami Jean-Michel qui écrivait en 2002 : « …en équipant une ville test d’un réseau de fibres optiques jusqu’à l’abonné et en suscitant … » et qui écrit (enfin) en octobre 2005:
    « pour cela il faut des infrastructures à TRES haut débit au préalable »

    C’est bien cette distinction entre Infrastructure (fibres « noires ») et Réseau (code de la route: contrôle de flux) qui a fait défaut et qui est au coeur de l’innovation et du business model pour les Réseaux métropolitains à vrais hauts débits:
    « La moitié des abonnés ont en effet installé un serveur P2P qui, du fait du très haut débit de leurs connexions internet, attiraient énormément d’internautes, et saturaient la bande passante. IPVSET tente depuis d’expliquer à ceux de ses abonnés qui abusent du P2P comment paramétrer leurs logiciels pour limiter le nombre de téléchargements possibles en simultané, ainsi que la bande passante allouée. »

    Nous avions tenté d’expliquer à Pau comme ailleurs, pourquoi il importait de ne pas consacrer 100% du budget d’investissement à l’infrastructure, mais au moins 30 % des investissements aux développement des logiciels du service de … Réseau, afin de permettre d’universaliser ce « code de la route » et d’en assurer le respect de manière intrinsèque (Réseau) et non pas extrinsèque par …la bonne volonté des abonnés.
    Naturellement une telle approche selon les STIC, cohérente et unifiante était orthogonale au saucissonage
    http://eco.agglo-pau.fr/Initiatives/PBC/presentation/schema.htm
    et à la dilution des responsabiltés de ces projets DS « P » et fibres noires…. Si bien qu’aprés les Castrais dans les bras de ….Vivendi, les Palois (et les Limousins) sont maintenant « ficelés » dans les bras de…. Bouygues… autre fameuse «start-up» des V.T.T. (Vieilles Technologies de Télécommunications), à l’innovation…légendaire…..

    Who’s next ?….. 92 ?

  8. Bonjour,

    Il n’y a pas que le FAI mis en avant dans votre article M. Manach. Nous existons également en tant que FAI-FSI à destination des entreprises et des particuliers mais compte tenu du contexte local et du fait que nous sommes implantés en dehors de la communauté d’agglomération de Pau, il nous est plus difficile de faire passer nos messages.
    Notre site web est en cours de refonte complète ainsi que notre charte graphique.
    Nous invitons les personnes intéressées par les usages et les enjeux du très haut débit à venir s’exprimer sur notre forum http://forums.opalyse.fr.
    Vous pouvez consulter l’état du réseau PBC sur http://support.opalyse.fr

  9. Je suis (modestement) le dossier PBC pour la presse locale depuis 2003. Je trouve l’article de Jean-Marc Manach objectif, parfaitement documenté, et équilibré dans ses conclusions. Pau Broadband Country a beaucoup souffert du mythe « Paullywood » (sic) entretenu par Jean-Michel Billaut (on sourit encore des 5000 emplois promis en cinq ans…) et des contraintes techniques que n’ont pas su dépasser les divers acteurs. Les retards accumulés ont fait voler en éclat l’unanimité politique autour de ce projet ambitieux et réellement novateur, et ont fragilisé les positions de ceux qui le portent. On sent cependant à Pau un nouvel élan pour PBC cet automne. L’utilité de la fibre pour les entreprises n’est aujourd’hui plus à démontrer. Mais, malgré l’arrivée très récente de la VoD, le potentiel technologique de PBC est encore largement sous-exploité et il manque toujours une offre de services pour les particuliers comparable (en contenu et surtout en prix) à celles que l’on trouve sur l’ADSL (Free ou Neuf, par exemple). Très haut débit, télé et jukebox audio et vidéo, téléphonie illimitée… C’était la promesse initiale (10Mbits pour 30 euros tout compris) et c’est toujours la condition sine qua non pour asseoir auprès du grand public la supériorité de la fibre optique sur le cuivre. Rien n’est donc joué, quoi qu’en disent d’un côté les Cassandre et de l’autre ceux qui pêchent par excès d’optimisme.

  10. Un maire gâteux, un pseudo « gourou » viré et désoeuvré: voici le PBC, un projet pharaonique, qui va ruiner le contribuable et qui aura bientôt les honneurs des rubriques « gaspillage d’argent public »… d’ailleurs Capital du mois dernier a déjà commencé à en parler…

  11. En réponse à Alain :

    Tu as peut-être lu capital, c’est bien, mais tu n’as pas l’air d’avoir suivi l’actualité PBC depuis…
    Lis les réponses qui ont été faites et regarde le tableau de bord de l’Agglo sur le site de Billaut, pas besoin d’être un grand financier pour comprendre…peut-être même que les journalistes de capital l’ont compris, enfin s’ils se sont donnés la peine de lire et de suivre ce dossier, rien n’est moins sûr puisqu’ils ne s’étaient pas donnés la peine d’investiguer avant d’écrire l’article, ni même de contacter les pricipaux intéressés…

  12. La WebTV de la Ville de Pau propose, sur pau.fr, des reportages hebdomadaires réalisés et produits, depuis septembre 2004, par la direction de la Communication de la Ville de Pau. Ces reportages vidéos rencontrent un large succès auprès des internautes (55.000 visites mensuelles).

    Pour exemple, la chronique réalisée avec le Musée des Beaux-Arts :
    http://www.pau.fr/webtv/?video=musee_ba_01&debit=bas

    Enfin, on ne peut parler des usages sans citer le portail des associations qui offre un espace de communication aux 4.000 associations locales et le Guide des droits et démarches inaugurés à Pau, en avril 2003, par André Labarrère, Sénateur-Maire, et Henri Plagnol, Ministre de la réforme de l’Etat. Autant de services plébiscités par les Palois depuis plus de deux ans maintenant.

    Désormais les blogs et les chats complètent les forums de concertation pour constituer un bouquet d’outils interactifs au service de l’expression citoyenne.

    http://www.pau.fr

  13. Jean Pierre Jambes a répondu aux accusations de l’article de Capital, reproduit sur Adverbe.com :

    «  2. au 30 09 2005. Dépenses travaux PBC 5,426 millions euros + droit usage NOOS (1,5 M euros) + Infrastructure délégataire 3,948 euros TOTAL 11 045 175 euros. Ces données sont publiques et figurent dans la comtabilité publique de l’agglo.
    3. Ces investissements sont couverts par aide européenne (7 687 820 euros) + aides région (1 100 000 euros) + Etat (76 225 euros). Sur un prévisionnel de 15 672 087 euros d’investissement, il resterait donc 6 808 043 à la charge de l’agglo. Cette somme est rembrousée via redevance payée par SPTHD pendant 15 ans.
    Vous constaterez donc que l’on est très loin des chiffres de Capital.
     »

    Par ailleurs, et « suite à des restructurations internes, Opalyse cesse son activité de fournisseur d’accès Internet », cf PauBC.com.

  14. Bonjour,

    Opalyse a cessé son activité FTTH à destination des particuliers mais poursuit son activité FTTO à destination des entreprises.
    Nous venons de mettre à jour la liste des adresses raccordables sur notre site.

    Cordialement.

  15. je m’intéresse au projet des TIC,passeport internet,et multimédia,photos numériques et vidéos etc……….Une formation est nécessaire pour progresser ,apprendre et enfin mieux comuniquer dans le domaine de la musique ,et peut être mieux  » nager  » dans le futur.Ce n’est pas toujours évident!!!!C’est pourquoi il faut suivre assidûment un programme bien établi fonction de ces occupations autres ,dans un temps en ce qui me concerne ,est assez complet!!!

  16. @Tous : à ce jour mi-juin 2008 le cap des 7000 (sept mille) abonnés actifs sur le réseau PBC est franchi, ce qui fait de Pau Broadband Country le plus grand réseau FTTH en service à ce jour en France et en Europe « du Sud ».

    Ceci étant posé, quelques points d’éclaircissement sous un jour nouveau peut-être, pour les grincheux :

    1) le projet PBC est né en pleine tourmente des Télécoms, juste après l’éclatement de la Bulle Internet, qui a mis par terre des pans entiers de l’industrie des télécoms mondiale.

    2) en 2002, lorsque le projet a été annoncé, les usages du Très Haut Débit étaient à inventer, ou du moins à « pousser ». Par exemple, le TriplePlay (= téléphone+internet+télévision dans le même tuyau) n’en était qu’aux balbutiements de laboratoire.

    3) en 2005 lors de l’ouverture des premières lignes d’abonnés FTTx, personne ou presque n’imaginait l’essor du Web 2.0 en général et de la vidéo en particulier. Voir les dates de lancement de YouTube et DailyMotion (pour ne citer que celles là) pour bien remettre en perspective les besoins de l’époque en matière de débit chez les particuliers (pour les entreprises, posez vous la question de l’usage de l’email et du web au sein de votre entreprise…). Les besoins en bande-passante (= débit) ont considérablement augmenté avec la conjonction de l’arrivée de ces startups « video » et la démocratisation des offres TriplePlay par les opérateurs, qui a elle-même entraîné l’équipement de millions de nouveaux foyers en matèriel informatique.

    4) en 2008, les trois opérateurs majeurs FT, NeufCegetel, et Free, ont tous mis un coup de frein sur leurs déploiements FTTH (tout est relatif, surtout du côté d’Orange…). Pau, 34ème ville de France par le nombre d’habitants, est toujours aujourd’hui la 1ère en terme de connectivité Très Haut Débit.

    5) Certes, tout n’est pas rose dans la ville du Bon Roy Henri. Oui, PBC essuie certains plâtres, par manque de professionnalisme et de qualification de certains sous-traitants des maîtres d’oeuvre. (c’est l’actuelle loi du marché dans le secteur de la construction de réseaux fibre optique, partout en France…). Oui, on n’a « que » 100Mbit/s alors que les collègues japonais joueurs de WOW ont du 1Gbit/s.
    Mais : Pau est la ville pionnière du FTTH et le restera, grâce à de multiples initiatives et projets en cours d’étude et/ou d’implémentation sur l’agglomération. Dans des domaines très variés, allant de la pure application professionnelle de niche à des services touchant au quotidien de la population, en passant par des initiatives très concrètes visant à la création d’emplois dans le domaine du très haut débit.

    En 2003, la situation globale n’était pas favorable à l’essor immédiat d’un réseau comme PBC, surtout en France.
    Aujourd’hui, mi-2008, toutes les conditions sont réunies pour faire de Pau LA vitrine technologique imaginée il y a 6 ans, et LE modèle à suivre par les autres localités, y compris hors de nos frontières.

    Avant Pau Broadband Country, Pau et sa région étaient quasiment inconnues de l’autre côté de l’Atlantique, sauf chez les mordus du Tour de France. Aujourd’hui, grâce à PBC, Pau est dans les moteurs de recherche de Google et Yahoo, et suscite interêt et admiration chez mes confrères européens et américains.

    Rien que pour cela, amis Palois et Béarnais de France et de Navarre, vous pouvez être fiers !

    _Marc Duchesne,
    Consultant,
    chargé de mission auprès de la Communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées pour le développement de PBC,
    correspondant de la Vallée du Petit-Morin auprès du CG77 pour le déploiement du FTTH en zone rurale,
    et Fiber Evangelist.

  17. Merci Marc, c’est effectivement une bonne nouvelle.

    Mais que font vos 7000 abonnés ? Je suppose que cela a du doper le tissu d’entreprise des TIC locales… Certes. Mais que se passe-t-il à Pau qu’il ne se passe pas à Brest, à Puteaux, Grenoble ou dans le Silicon Sentier ? Qu’est-ce qui change dans les pratiques, dans les services ? Passé le débit, quel est l’impact de la fibre sur les usages, localement ? Y’a-t-il des activités en ligne spécifiques ? Voit-on dans vos espaces numériques des choses qu’on ne voit pas dans d’autres car impossibles ailleurs ?… Ce n’est pas tout d’avoir le plus grand réseau, le plus important, c’est de montrer comment on s’en sert. 😉

    Ce sont des questions, pas des critiques de grincheux.

    A quand un Barcamp à Pau pour montrer le frémissement de l’innovation locale ?

  18. @Hubert,

    Merci pour vos remarques et questions fort pertinentes, complètement en phase avec l’orientation souhaitée par la CDA Pau-Pyrénées : « Ce n’est pas tout d’avoir le plus grand réseau, le plus important, c’est de montrer comment on s’en sert. »

    Nous pourrons répondre précisement et dans le détail sur tous les aspects touchant à « que se passe-t-il à Pau qu’il ne se passe pas à Brest, à Puteaux, Grenoble ou dans le Silicon Sentier  » mi-Juillet : jusque là, embargo sur les différentes initiatives en cours de lancement – qui toutes visent à initier une nouvelle dynamique dans les domaines de la construction, de l’exploitation et des usages des réseaux FTTx (par ex. pour les réseaux urbains). A la clef : des expérimentations « pilotes » servant de vitrine technologique, des créations de nouveaux services (vraiment), et bien sûr surtout des créations d’emplois.

    Concernant les usages actuels : on note par exemple pour les particuliers une montée en puissance des jeux en ligne, type WOW. Dans le domaine Entreprises, des centres de calcul ont vu ou vont voir le jour, profitant à la fois du réseau PBC et des liens très haut débit entre Pau et Paris (et le reste de l’Europe, par ex via Biarritz).
    La vidéo, par ex. les WebTV, profite à plein des débits offerts par PBC.

    Pour conclure (provisoirement j’espère !) :
    « A quand un Barcamp à Pau pour montrer le frémissement de l’innovation locale ? » : excellente question, dont la réponse se trouve dans la feuille de route « PBC2008 » établie par Jean-Pierre Jambes et moi-même. Réponse : dès que les initiatives citées ci-dessus seront concrètisées par de véritables réalisations concrètes. Pour ne rien vous cacher, si tout se passe bien, on peut raisonnablement envisager ce BarCamp à la fin de l’année 2008, début 2009.
    Avant cela, je souhaite surtout pouvoir organiser ici à Pau le premier « Fiber Camp » : réunir tous les acteurs de la chaîne de construction de réseaux optiques volontaires pour ré-inventer ensemble, à partir d’une feuille blanche, la façon de concevoir et d’installer un lien optique. L’objectif : permettre le déploiement rapide du FTTH en zones rurales.

    Stay tuned,
    _Marc

  19. ps : « dès que les initiatives citées ci-dessus seront concrètisées par de véritables réalisations concrètes » : les redites et la formulation un peu « lourde » sont volontaires, pour bien enfoncer le clou 😉

  20. @Hubert: à propos du FiberCamp :
    1) 1er FiberCamp européen sur 2 jours pendant Odebit 2009, en septembre prochain;
    2) avant cet évenement, une série de FiberCamp itinérants, dont le premier se tiendra… à Pau d’ici fin mars.

    ps: au sujet des services innovants: premières applications concrètes « visibles » à partir de la rentrée de septembre 2009…