Machinima : l’autre univers des jeux

Une image extraite d\'Inside MachinimaCertains d’entre vous se souviendront du concept de Craftware dont nous avait parlé Frank Beau à la dernière université de printemps de la Fing, désignant notamment par là de petits films tournés à partir de jeux vidéos. Le phénomène continue son essor et l’on parle désormais de Machinima (Wikipédia), pour désigner des films « tournés » dans un environnement virtuel 3D temps réel, utilisant en général des moteurs de jeux vidéo. Encore réservé aux hard-core gamers, la discipline est en voie de se populariser avec la sortie récente de The Movies, un jeu signé Peter Molyneux, qui permet de tourner ses propres films plus simplement (via Ecrans). Pour s’imposer, les Machinima ont même un festival qui décerne ses propres récompenses : les Mackies, qui viennent de récompenser Game On, dans la catégorie meilleur Machinima de l’année.

Selon David Wright, développeur du logiciel Keygrip, qui fut l’un des premier logiciel permettant de monter des séquences issues de jeux, « pour que les Machinima deviennent deviennent une forme d’art parmi d’autres, vous aurez besoin d’une bonne histoire et d’une production vraiment professionnelle – en plus d’une bonne technologie. C’est pour cela que je pense que la rupture viendra probablement d’une école de cinéma ou d’un studio d’animation qui décidera d’adopter la technologie en tirant parti de tout le travail que la communauté du jeu a déjà effectué. »

Pour mieux comprendre, le principe, comme le signale Regarde, un blog d’étudiants de l’école de design de Nantes, je vous invite à regarder Inside Machinima, un machinima didactique de Jonathan Perry.

Une image extraite de The French DemocratySignalons également l’actuel succès d’un autre film pour le moins polémique intitulé « The French Democracy » (« La démocratie française »), un film politique sur les émeutes récentes des banlieues françaises, assez éloigné de la production courante.

Via Ecrans et We Make Money not Art.

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0 commentaires

  1. Pour ceux qui seraient intéressés, je vous invite à jeter un oeil à cette série absolument remarquable, qui compte déjà presque une vingtaine d’épisodes et qui risque de rempiler pour une deuxième saison (comme à la télé).

  2. ‘The French Democracy’… c’est très laid… on ne reconnait rien de la France là dedans.. et pour cause si c’est fait avec un « framework » américain : les bâtiments sont américains, le métro à l’air New Yorkais, la cabine de téléphone aussi et le bar idem… et même les hommes politiques ont l’air tout droit sortis d’un block buster hollywoodien… Si c’est comme ça qu’on raconte la démocratie française au reste du monde, ben j’ai plus qu’à abonner ma fille au journal de Mickey…

  3. Oui Sébastien, on peut certainement faire de nombreuses critiques sur cet outil et sur ce film, néanmoins cette réalisation est en train de faire le tour du monde et montre qu’aujourd’hui, des moyens multimédias peuvent être mis au service des idées de tout un chacun. Pour ma part, je continue à trouver ce film étonnant, surtout quand on apprend qu’il a été réalisé en quelques jours dans le but précis de faire connaître au monde une réalité des « Paris riots ».

  4. Ma réaction était à chaud… Je trouve fascinant moi aussi, ce que cet outil en ligne permet de faire en quelques jours seulement. Ceci dit, je me souviens avoir aussi été fasciné par le jeu Half Life quand il est sorti (je pratique peu les jeux vidéos à vrai dire, et entre deux découvertes, c’est un monde qui est passé à chaque fois…) Et j’ai le sentiment que ce qui est également fascinant dans ces animations, c’est la qualité de 3D à portée de la main. Et je parle à dessein d’animation, et non de film. Je pense comme toi que ces outils peuvent servir la créativité, mais qu’ils seront adaptés alors pour donner corps à l’imaginaire.

    Par contre, ça ne me semble pas très adapté -en l’état- pour dépeindre le réel, parce que je pense que le réel est bien trop nuancé (surtout le réel conflictuel…) pour supporter sans souffrir le passage dans la grille de sélection de ce type d’outil : choix de « sets and actors » -comme dit dans l’article du WP, choix de « types » de personnage, choix des armes finalement… Au fond, je trouve que cet outil d’animation se prête mal à la fonction reportage…. et que « French Democracy » flirt justement de trop près avec.

  5. Je ne sais pas. Il y a plusieurs façon de montrer le réel et la fiction totale en est un. Pour ma part, je suis plutôt bluffé et je trouve qu’on pourrait dire beaucoup de choses avec un outil comme celui-ci. Franch Democracy est une fiction sacrément culottée et dont la force d’impact vient justement d’être toujours sur le fil du couteau entre réel et scénarisation.

  6. Bonjour, si vous êtes intéressé par ce que dit la presse internationale de The French Democracy, ou bien si vous souhaitez simplement découvrir la machinima dans la diversité, rendez-nous visite sur http://www.machinima.fr !

  7. Bon alors j’ai vu cette « réalisation ».

    Le framework ricain on s’en tape, les limitations visuelles sont celles du jeu, ca n’a rien d’important. Ce qui me gêne plus c’est de voir tous les flics avec des fusils mitrailleurs sortis, des démarches de gangster, tout ca.

    Et puis victimiser un dealer, non mais faut pas exagérer non plus. Le mec se fait mettre à tabac par des salopards, résultat il est blanc comme neige, c’ets une victime, il est excusable des émeutes ?

    C’est le seul dérapage, parce que d’un coté le controle des papiers à la tete du client, et le refus d’engager la personne parce qu’elle est de couleur ou qu’elle a un nom « typé » est une réalité.

    Mais est-ce une raison pour faire un film sur internet (donc qui a toutes les chances d’etre diffusé sans le moindre controle, et visionné sans le moindre recul par des personnes incapables de situer la France sur une carte d’Europe), qui se donne bonne conscience en citant les victimes à la toute fin (l’handicapé dans le bus) ?

    Et, pire, est-ce une raison pour encenser ce torchon ? je dois sonner bien fasciste, et je m’en contrefiche. je sais où sont mes opinions, elles sont loin du vilain borgne et de ses hordes animées par la haine, la peur et la bêtise. Mais ca ne veux pas dire que je cautionne l’inverse.

    Les médias démagos encensent le racisme anti-francais perpétré par une minorité extrémiste, en réponse à un autre extrémisme, celui de l’extreme-droite. LES DEUX BORDS SONT DES EXTREMISTES. Quand un maghrébin se fait rosser par des policiers racistes, les médias se soulèvent. Quand un policier se fait lapider dans une cité, les médias se soulèvent aussi, parce que ca fait de l’audience dans ls deux cas, et en faisant ca ils se positionnent sur toutes les tendances politiques, ils récupèrent le moindre « mouvement ». Seulement c’est moins branché de défendre les flics maintenant, parce que houlala on risque d’etre assimilé au FN si on a le malheur de ne pas diaboliser les forces de l’ordre.

    la véritable vermine à nettoyer au karcher (sur un air connu), ce sont les leaders corrompus. les gens en quête de pouvoir et d’argent, qu’ils soient au gouvernement, dans le siège d’une multinationale, ou dans les caves d’un immeuble à dealer du crack et à prendre des filles en tournante.

    Et pour finir plus spécifiquement (car je m’égare), qu’on vienne pas me faire croire que plus de 10% des petits crétins qui se la sont joué émeutiers savaient pourquoi ils le faisaient. La majorité ont fait ca pour s’amuser (je le sais j’ai lu les paroles de certain d’entre eux), sans aucune pensée pour les deux « martyrs » électrocutés. Alors qu’on vienne pas me parler de poussée solidaire.

    C’est peut-être le seul truc à retenir de « The French Democracy », film aussi politique que mon bac de chaussettes sales : ce qui s’est passé était pour certains une montée de haine. La haine, c’est facile. Faire quelque chose de constructif, c’ets plus difficile. Maintenant, on peut me rétorquer « oui, mais justement ils ne peuvent rien faire de constructif à cause du racisme ». Ce qui est vrai. Et c’est vrai aussi que ce n’est pas en terrorisant l’élécteur moyen, favorisant ainsi la montée du FN, ils obtiendrons les moyens de construire.

    mais ca, certains sont tombés des nues quand on les a projeté un peu dans l’avenir.

    « – Tu sais, à brûler des bagnoles, tout ce que vous allez réussir à faire, c’est faire venir le FN au pouvoir, et vous allez en prendre plein la tronche.

    – Ah ouais j’y avais pas pensé, en plus j’ai pas de papiers… »

    Conversation authentique. J’ai peur pour l’avenir de la France, les enfants. De l’Humanité toute entière en fait. Vivement la troisième guerre mondiale.

  8. Amaury, je pense que vous vous trompez de tribune. Loin de nous de juger le film sur le fond encore une fois, ses défauts sont aussi nombreux que ses qualités. Néanmoins, la capacité pour un citoyen de faire un film, de scénariser une histoire (avec tout ce que ça comporte de prise de parti) et de la rendre disponible immédiatement à tous, dans un format « d’aujourd’hui » (le film) change radicalement la donne et nous paraît tout à fait remarquable. Alors que les techniques du documentaires ou que les citoyens reporters sont encore peu nombreux, voici qu’émerge une autre manière de raconter des histoires.

    La presse française ne va pas tarder de nous en apprendre plus sur les motivations de son réalisateur. Parions que cet exemple, par sa force, va égrainer beaucoup de réalisateurs de machinima dans des styles très variés.

  9. Mmmh je vois. je n’avais pas saisi que c’était vu comme une révolution.

    A ma décharge, je suis jeune (enfin, 23 ans), et je passe ma vie sur internet et d’autres domaines pas vraiment grand public, donc pour moi cela n’avait rien de sensationnel que quelqu’un enregistre des séquences de jeu, et les réarrange, comme c’est le cas des machinima. Je vois ca depuis des années, fait à partir de dessins animés dont des bouts sont pris et collés bout-a-bout pour faire un clip, par exemple. Ou simplement par des films amateurs disponibles en téléchargement, et dont le tournage ne nécessite plus à présent qu’un simple caméscope numérique et un logiciel de montage.

    Evidemment sur un plan d’adultes qui n’avaient pas accès à ce genre de technologie « dans le temps », ca donne de quoi discuter. Mais, que vont-ils faire de cette possibilité d’expression ?

    Aussi bancal et non-pertinent que je considère que soit ce film, c’est vrai qu’il ouvre une porte. Mais est-ce que ca va etre bien utilisé ? Les machinima sont essentiellement connu dans le milieu gamer, peuplé de petits crétins qui font ca entre deux parties de counterstrike. Cela sera très difficile pour quelqu’un avec une véritable intention de sortir de ce bourbier puant.

  10. Loin de nous de dire que le phénomène est nouveau, mais ce que voulait souligner mon article est de dire qu’en conquérant de nouveaux publics (et en quittant le milieu des gamers), en rendant son utilisation plus simple (comme c’est visiblement le cas de The Movie), les machinima rendent possibles d’autres détournements, sociaux et politiques cette fois. Et que leur impact va/peut être différent. Et qui dit, comme le souligne David Wright, qu’ils ne deviendront pas une forme d’expression artistique encore plus évoluée…

  11. Ce film est absolument criant de vérité !
    Le fait qu’il soit diffusé au format « américain » le rend distribuable dans beaucoup de pays et je suis content de voir cette alternative à la version « Fox News » des émeutes en France.
    Je voudrais ajouter, en réponse à la réaction d’Amaury, que personne n’a dit que les jeunes des cités avaient un but dans leur démarche, et qu’effectivement ils ne savaient pas pourquoi ils brûlaient des voitures. Mais ce qu’on peut voir en prenant un peu de recul et en réfléchissant, c’est que cette réaction était largement propagée dans les cités, et que si des jeunes se comportent de cette manière, c’est qu’il y a un problème quelque part, qu’ils en aient conscience ou pas.
    Ensuite quand on vit dans un pays comme le notre, où les seules tensions qui existent sont quelques voitures brûlées en réponse à des flics qui font un peu trop les cow-boys parfois, je crois qu’il faut relativiser. Pour ma part, je vis bien, je n’ai pas peur dans ce pays, notre vie s’est améliorée depuis moins d’un siècle, contrairement à ce que disent certains « nostalgiques » d’une époque où le racisme était beaucoup plus répandu. J’ai des enfants qui vont dans une école cosmopolite où tout se passe bien. Et je trouve vraiment complètement fou d’espérer « La troisième guerre mondiale »… Pour information, le premier fléau en France, c’est la route et ses accidents, alors arrêtons de stigmatiser les excès de violence des gens, d’insister sur des minorités ou des ethnies. Arrêtons de discuter ou de pinailler alors que ces minorités ont besoin de notre main, de notre aide, et aidons-les à lever la tête. Les vols et les agressions sont vraiment minimes dans notre pays, mais ils ont toujours existé et ils existeront toujours.

  12. C’est génial ce que vos créations, faites comme moi diffusez les aussi sur teleplaisance..

  13. Tu peux mepasser la clé marqué surla boîte quand tu as acheté half-life 1.
    Merci d’avance !