« Être une femme libérée tu sais c’est pas si facile »

Pionnières en matière de réseaux (et de logiciels) sociaux, et connues pour défendre un certain nombre de valeurs libérales, voire libertaires, les communautés de développeurs de logiciels libres n’en sont pas moins machistes.

1% de développeurs Debian sont des femmes En effet, selon Flosspols (Free/Libre/Open Source Software : Policy Support), un projet européen d’étude des usages en matière de logiciels libres, 1,5 % seulement des développeurs de logiciels libres sont des femmes, contre 28 % des développeurs de logiciels « propriétaires« .

Plusieurs raisons à cela : d’une part le fait que, dans un monde virtuel essentiellement masculin et où l’on ne se parle que sous pseudo, les femmes sont tacitement assimilées à des hommes, ou considérées comme des « cas » à part, voire des étrangères (« alien« , en VO).

En glorifiant la culture technique « hacker« , et l’écriture du code plutôt que la création de logiciels, les développeurs ont d’autre part tendance à déconsidérer le travail, en partie féminin, de communication, de traduction et de design d’interface, quitte à donner aux femmes le sentiment qu’elles sont exclues de la communauté.

Les « flame wars« , « trolls » et autres joutes oratoires plus ou moins violentes constituent une part non négligeable des luttes d’influence dans les communautés virtuelles. Les femmes en sont d’autant plus exclues que, non seulement elles goûteraient moins les plaisirs de telles querelles, mais aussi parce qu’ayant souvent débuté en informatique plus tard que les garçons, elles sont, à âge égal, souvent considérées comme étant moins compétentes que leurs pairs.

Enfin, le développement de logiciels libres requiert généralement beaucoup de temps libre… et ce sont précisément les femmes qui font, tout aussi généralement, la cuisine, le ménage, la vaisselle et s’occupent des bambins, rognant d’autant leurs possibilités d’investissement dans la communauté du Libre.

A contrario, note Fernanda Weiden, qui travaille pour Google à Zurich, « les femmes doivent arrêter de prétendre qu’elles ne savent pas utiliser un ordinateur. Il n’y a pas de quoi en être fière, c’est plutôt une caractéristique stupide, je trouve. »

Via le projet Ada, qui « vise à favoriser l’accès des femmes aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication« .

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0 commentaires

  1. J’ajouterai volontier un autre critère (à vue de nez, en fonction de mon entourage) qui est que les femmes voient plus souvent dans l’informatique un outil qu’une fin en soi. Dans les communautés OS que je cotoie, les femmes présentes mettent souvent moins les mains dans le cambouis et sont plus portées à utiliser les outils qu’à les développer.

    Quoiqu’il en soit, le pourcentage de femmes développeurs coté OS contre l’équivalent propriétaire est tout bonnement stupéfiant !

  2. Je suis assez peu d’accord avec la façon dont l’article présente les choses… je ne conteste pas les chiffres, mais je pense que l’argument que pose Stéphane Z est plus proche de la réalité que les autres…. Pour me situer, je suis une femme, non informaticienne, mais je suis tout le temps en contact avec l’informatique et les logiciels libres, puisque mon conjoint fait partie d’un LUG.
    Je constate que la plupart des femmes ont moins l’esprit « technicien » que les hommes, et ce n’est pas une nouvelle, quel que soit le domaine! en effet, « un outil doit être utile » et la conception les intéresse souvent moins. Celles dont c’est le métier sont aussi compétentes que les hommes et sont souvent d’autant plus reconnues par eux. Concernant la différence de représentation entre le domaine « logiciels libres » et « logiciels propriétaires » c’est principalement (je pense) à cause du fait que les « logiciels propiétaires » comptent plus de grandes entreprises et donc emploient plus que les « logiciels libres » qui sont souvent des petites entreprises voire personnelles, et on constate aussi qu’il y a moins de femmes entrepreneurs que d’hommes. D’autre part, dans l’esprit général, un technicien est un homme, donc pour vendre dans le domaine….
    Ce qui me gêne surtout dans l’article c’est qu’on finirait par croire que tout le domaine, les développeurs autant que le système lui-même fait en sorte de mettre les femmes à l’écart! et (d’après ce que je connais) ce n’est pas du tout le cas. Je constate qu’au contraire les femmes sont d’autant plus considérées qu’elles s’y intéressent de près et leur travail « annexe » (design, com, etc…) est également très apprécié quand il est bon, d’autant plus que les hommes, eux, s’y intéressent souvent moins et préfèrent ne pas le faire.
    Voilà, tout ceci reste un point de vue personnel, mais je pense qu’il est partagé…

  3. Homme, FEMME: EGALITE DES DROITS !!! ( Homme Intelligent, es-tu là ? )

    Fée, mine in the Yin.

    FEMME divine, fantastique ton miroir ;

    Saisis tes attributs pour voir,

    Eclaire l’homme, répartis les pouvoirs, et chevauche tes douces puissances…

    Amazone de coton.

    Ah, ma Femme…