2016, l’odyssée de la puce

2016 : tel est le titre du récent symposium tenu ce mois ci à Washington par le Computer Science and Telecommunications Board. Au menu, le futur à court terme de cette discipline nommée en anglais computer science, terme qu’on pourrait essayer de traduire en français par « Informatique théorique » ou « recherche fondamentale en informatique ».

On y a traité des sujets aussi abscons que « la nature algorithmique des théories scientifiques », intitulé de la conférence de Robert M. Karp de l’université de Californie. Contrairement aux formules mathématiques traditionnelles, qui définissent un rapport entre différents éléments, les algorithmes sont des recettes, autrement dit des programmes, permettant d’obtenir un résultat. Selon Karp, « les algorithmes sont bons pour définir les processus dynamiques, tandis que les formules et les équations sont plus adaptées aux phénomènes statiques. De plus en plus, la recherche se penche sur les phénomènes dynamiques, et la computer science (…) est l’étude systématique des algorithmes ». La fin du règne des équations, une idée qui avait déjà déclenché un certain scandale en 2001 lorsque le physicien Stephen Wolfram avait, le premier, annoncé dans son volumineux ouvrage A new kind of science l’avènement de l’algorithmique.

Comme l’avait expliqué à l’époque le physicien Rocky Kolb « Stephen [Wolfram] a remarqué que Newton a inventé le calcul avant que Babbage ne développe la programmation. A quoi ressembleraient les choses si cela s’etait passé en sens inverse ? ».

Cette révolution algorithmique pourrait particulièrement affecter les sciences humaines, et notamment l’étude de ces « réseaux sociaux » qui suscitent un tel intérêt aujourd’hui, notamment lorsqu’ils s’incarnent sur le Net.

Mais 2016 ne s’est pas uniquement consacré à l’extension de l’algorithmique à d’autres domaines scientifiques. Les tendances de la technologie informatique ont également été explorées. Ainsi, comme l’a noté Rick Rashid, qui dirige le département de recherche de Microsoft, il devrait être possible dans ce futur proche d’enregistrer numériquement tous les évènements de sa vie, grâce à l’usage d’une mini-caméra portable et d’un magnétophone. Une mémoire artificielle et éternelle qui pourrait apparaitre comme une version primitive de ce que certains futuristes nomment l’uploading ou téléchargement du contenu de notre esprit à l’intérieur d’un ordinateur ?

Via Tailrank.

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