La théorie de la générativité

Jonathan Zittrain, l’un des fondateurs du Centre Berkman sur l’Internet et la Société à Harvard, désormais professeur à Oxford, a publié il y a quelques temps de cela un important article dans la Harvard Law Review intitulé « L’internet génératif » (The generative internet, .pdf). Il y suggère que l’une des plus importantes caractéristiques de l’internet est sa « générativité », c’est-à-dire, la capacité pour des acteurs autonomes et indépendants les uns des autres, de créer et de distribuer programmes et contenus via l’internet à des dizaines de millions d’ordinateurs. L’idée est de définir le réseau d’objets interconnectés que constitue l’internet, qui peut être programmé encore et encore à exécuter des tâches pour lesquels il n’était pas programmé à l’origine, comme une « infrastructure générative » incluant à la fois les liaisons et ses terminaisons (PC et autres objets connectés), dont la fonction même est de produire sans cesse du neuf et de diffuser très largement toute production nouvelle.

Cette caractéristique du réseau produit à la fois une capacité innovatrice sans précédent, et des menaces nouvelles, en matière de sécurité notamment – menaces qui risquent de remettre en cause la dimension ouverte de l’internet – et des PC, ce qui est, pour Zittrain, tout aussi important.

Zittrain suggère que l’on juge ces technologies non pas sur le fait qu’elles soient neutres ou ouvertes, mais sur le fait qu’elles contribuent ou pas à la générativité du réseau, c’est-à-dire à cette capacité à faciliter la créativité. Et il poursuit l’article en imaginant des manières de concilier cette puissance générative avec une plus grande sécurité.

Via Bruno Giussani.

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