Le web 2.0 appliqué aux infrastructures

Des chercheurs européens tentent d’appliquer les concepts du web 2.0 (contenus générés par l’utilisateur, fonctionnement en réseaux sociaux) aux infrastructures mêmes des réseaux. Ils espèrent créer des réseaux physiques générés par l’utilisateur qui permettrait à n’importe qui, n’importe quand, où qu’il soit, de déployer de l’internet. L’idée du WIP-Project est d’apporter une nouvelle brique à l’internet explique Cordis, permettant à chacun de créer son propre réseau en quelques minutes, avec n’importe quel terminal (fixe ou mobile), sans aucune expertise technique. Par exemple : utiliser le Wi-Fi d’un voisin pour créer un réseau local, créer un réseau ad-hoc entre amis, partager une connexion fibre optique…

Problème : pour l’instant, l’adresse IP régit à la fois l’acheminement de l’information et l’identité du destinataire… « Cela fonctionne très bien dans les réseaux filaires, mais qu’arrive-t-il si l’utilisateur se déplace ? Leur adresse a changé, pas son identité », note Dias de Amorim, l’un des initiateurs du projet WIP. « Mais si des valeurs distinctes sont utilisées pour l’identité et le routage, alors ce n’est plus un problème, même si l’utilisateur se promène dans un parc. Et nous avons réussi à séparer les deux fonctions. »

Pour résoudre les défis techniques auxquels il était confronté, le projet s’est attaché à trois grands défis : l’interface utilisateur, les protocoles et les innovations technologiques physiques nécessaires au bon fonctionnement du système. L’objectif de WIP est de concevoir, mettre en oeuvre et valider expérimentalement une architecture complètement sans fil, un « internet radio » auto-organisé, sans couture, capable d’optimiser en temps réel ses capacités selon la technologie de transmission utilisée. Pour cela, WIP tente de mettre au point une nouvelle architecture d’interconnexion, définissant de nouveaux schémas de routage, d’interconnexion, de nouveaux objectifs de performance. WIP, ce réseau à faire soi-même (« do it yourself networking« ) est encore en phase de test.

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0 commentaires

  1. La question fondamentale posée par cette nouvelle conception de l’Internet est celle de sa gouvernance (comme on dit)… Question qui ne semble pas (encore) être abordée par le projet WIP financé par la CEE comme en témoigne la page « Patent » vide… http://www.ist-wip.org/index.php?n=PmWiki.Patents
    Franchement, je ne vois pas comment cela pourrait se développer si ce n’est pas un standard ouvert. Plus encore que l’Internet d’aujourd’hui, tous les codes (« code de fuite ») permettant à cet Internet-là de fonctionner doivent constituer un bien commun universel.

    Notion de « code de fuite »:
    http://perspective-numerique.net/wakka.php?wiki=CodeDeFuite

  2. Mes doutes se confirment… La question est bien abordée sur la page:
    http://www.ist-wip.org/index.php?n=PmWiki.Publication

    « Patents: Nine WIP-related results are subject to a number of patents. Details are confidential. »

    Bref, ce projet de recherche public (Île-de-France, Europe, etc.) – c’est à dire financé par l’impôt – a pris, comme c’est presque toujours le cas la voie du secret et du tout propriétaire. On est loin des « biens communs »! Bref, c’est encore de l’argent public foutu par les fenêtres.

    Les développeurs du projet oseront-ils réagir ici?