L’informatique en 2020 effacera-t-elle la frontière entre l’homme et l’ordinateur ?

Après s’être interressé, il y a 2 ans, à ce que sera la science en 2020, Microsoft Research a mené depuis 2007 un autre atelier de prospective sur l’évolution des interfaces hommes machines (IHM) et vient de publier une imposante synthèse (.pdf) sur ce que devraient être ces interfaces en 2020.

Les 4 âges de l

Selon ArsTechnica, le rapport conclut que, d’ici 2020, la parole et les gestes joueront un rôle capital dans nos relations aux machines. Les influx nerveux commenceront à être utilisés pour contrôler les ordinateurs, notamment pour les handicapés. Le rapport prédit aussi que la connectivité omniprésente permettra aux systèmes informatiques d’agir comme substituts pour la mémoire humaine, et, lorsqu’il seront combinés avec le renforcement de la puissance de traitement, nous permettront de commencer à compléter le raisonnement humain. La traçabilité de nos déplacements et actions ne vont cesser de s’accélérer et de s’élargir, soulevant de graves problèmes de confidentialités. Dans le domaine médical, la frontière entre l’humain et l’ordinateur, via des dispositifs médicaux implantés, tend à s’effacer. Les machines vont-elles devenir humaines ?

D’ici 2020, selon le rapport, nous devrions passer de l’informatique mobile à l’informatique ubiquitaire : chacun d’entre nous aura accès à des milliers d’ordinateurs. Nos activités, enregistrées en continu, seront constamment disponibles. Selon les auteurs, nous arriverons « à la fin de l’éphémère ».

Malgré leur côté très techno-centré, les experts de Microsoft n’en sont pas moins critiques sur les machines qu’ils imaginent. Se référant aux systèmes de navigation par GPS, les auteurs notent que « si les gens sont prêts à obéir bêtement aux instructions données par de simples ordinateurs, nous devrions nous préoccuper d’autant plus de la relation entre hommes et machines, d’autant plus si celle-ci est appelée à devenir plus fréquente, plus complexe. » Pour cela, les auteurs recommandent instamment d’ajouter une cinquième étape aux processus de conception (qui se caractérise en quatre grandes étapes : étudier, concevoir, construire et évaluer) : comprendre. A une époque où les données sont appelées à être stockées et partagées en permanence, les concepteurs devront prendre en compte les valeurs humaines, telles que la confidentialité, la sécurité, la morale, l’éthique…

Pour Richard Harper, coresponsable de cette publication et codirecteur du laboratoire des systèmes socio-numériques chez Microsoft, une conséquence importante de ce travail est de montrer que la recherche sur les nouvelles technologies mobilise des connaissances qui vont bien au-delà de l’informatique. « Ce n’est plus suffisant », dit-il. « Pour faire une recherche novatrice, nous avons besoin de mobiliser l’expertise de l’ensemble du milieu universitaire. (…) Désormais, les espoirs et les objectifs des gens doivent être incorporés dans le processus de développement de la technologie, et ce dès le début, parce que cela fait une grande différence dans ce que les technologies finissent par devenir. »

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0 commentaires

  1. Perso, j’y mettrais un 3bis :

    Je vois bien l’avènement de la – grosse unité – « familiale » (ou par entreprise) de stockage et partage de contenu (genre le Apple Time Machine) ET ressources* de traitement associé à émetteur Wifi et avec un tunnel VPN.
    Puis une ribambelle de clients légers ; poste de travail au domicile/bureau, mobile, TV, etc, qui s’y connectent.

    (*) exemple ; le serveur récupère les mails, filtre les spams, et envoie uniquement les nouveaux aux clients légers qui n’ont plus besoins de stocker les vieux mails.

  2. Des micros-serveurs personnels ? Ils auraient bien du mal à offrir autant de services que le serveur d’un Google… et en surimpression, on perdrait en efficacité (informations temporelles comme mail lu à telle date, etc).

  3. tres interessant mais je vois que ce developpement aura des inconvénients tres grave.