Souvent le numérique fonctionne en circuit fermé, sur lui-même. Le numérique alimente le numérique. Ce que l’on fait sur le web n’a pas ou peu ou (trop) faiblement de résonances sur le monde réel. La personne que j’incarne dans le numérique n’est pas la même que celle que je suis dans la vie quotienne. Les deux mondes semblent continuer d’être étanches l’un à l’autre, alors que dans notre quotidien nous les vivons en simultanés. Comment concevoir l’hybridation, entre le numérique et le physique ? S’il faut, comme le disait Tim O’Reilly à la Web 2.0 Expo, s’interroger sur l’impact du numérique sur la société, alors il nous faut poser la question de comment révéler le réel dans le numérique et, plus encore, le numérique dans le réel. On voit que c’est là une question profonde. Et je veux bien croire, à la suite d’O’Reilly, que c’est dans ces passerelles entre les mondes que l’innovation de demain va émerger.

Révéler le numérique dans le réel

Révéler le réel dans le numérique : on commence à avoir des pistes. L’internet des objets, des capteurs, la « fouille de la réalité » ou simplement des données montrent que le numérique va toujours être mieux à même de comprendre et d’analyser le réel. De plus en plus d’objets et de services permettent de faire vivre le réel dans le numérique : pas seulement en asynchrone comme le montre nos entrepôts de photos et vidéos, mais de plus en plus en mode synchrone, en mode temps réel, dans l’instant, avec des outils de streaming vidéo qui s’adaptent à nos téléphones mobiles par exemple comme Qik, qu’affectionne Robert Scoble

makemagazineMais l’inverse est beaucoup moins vrai. Révéler le numérique dans le monde physique reste aujourd’hui un parent pauvre qui ne semble intéresser que quelques designers un peu fous. La matérialité à laquelle il nous faut nous confronter semble tout de suite un obstacle plus difficile à franchir. Car pour faire apparaître le numérique dans le réel, il faut de l’organique et pas seulement des données : il faut des lumières, des articulations, des capteurs, des actionneurs, des révélateurs, de nouveaux écrans et même trouver des objets permettant de dépasser les limites de nos écrans qui supposent des pratiques bien souvent trop individuelles pour être partagées collectivement… Il faut pouvoir y agir avec son corps et sa chair. Tout de suite, la matérialité est plus lourde à porter, plus dure à financer. Tout de suite l’industriel revient sur le devant de la scène, alors qu’on pensait être passé à une société du service. Il faut construire. Façonner. Fabriquer comme nous le montrent chaque jour les ingénieux bricoleurs de Make Magazine.

Parler d’hybride ne veut pas seulement dire qu’il nous faut des outils pour augmenter le réel, mais bien des dispositifs qui permettent d’agir sur le réel et inversement, comme les oreilles du Nabaztag peuvent être tournées pour activer une fonction ou comme nos clefs de maisons passées devant les capteurs RFiD du lapin peuvent activer un envoi de message automatique sur nos messageries électroniques. En biologie, l’hybride parle du croisement. Il désigne tout ce qui est composé d’éléments d’origines et de natures différentes. L’idée principale est de savoir comment manifester ce qu’il se passe sur nos écrans dans le réel, et inversement. Comment faire qu’une information numérique puisse m’être délivrée physiquement quand j’en ai besoin dans le monde réel ? Comment faire pour que ce qu’il se passe derrière l’écran ait une résonance dans l’espace physique ?

Quelles passerelles ?

Nous avons besoin d’hybridation. Nous avons besoin d’objets et de services passerelles entre le numérique et l’analogique, entre le physique et l’immatériel, entre le virtuel et le réel, entre l’actuel et le continu. Nous avons besoin de donner vie à l’hypermatériel dont parle avec raison Bernard Stiegler dans Economie de l’hypermatériel et psychopouvoir pour évoquer non pas la dématérialisation de l’information que nous promettent les nouvelles technologies, mais au contraire leur hypermatérialisation, c’est-à-dire le fait que les technologies actuelles transforment tout en information. Tout devient matière à information. La matèrialité ne disparaît pas, elle est juste devenue invisible, infiniment petite, imperceptible, cachée dans le code… Et c’est cette invisibilité à laquelle nous sommes confrontés qu’il va nous falloir révéler.

Les objets et les espaces ont déjà une composante numérique très dense. Les objets industriels sont dessinés numériquement, produits, distribués et (souvent) suivis le long de leur « cycle de vie » par des systèmes d’information complexes, identifiés par un code barre (et bientôt d’autres sortes d’identifiants liés à une puce RFiD). Les espaces sont géolocalisés et sur eux, sont « projetées » une multitude de données dans les systèmes d’information géographiques, les bases de géomarketing, les outils de gestion de réseaux (l’éclairage, les fluides, les transports, la voirie…), et tout ce que les utilisateurs eux-mêmes étiquètent à l’aide de coordonnées géographiques… La liste n’est pas close. Mais force est de constater qu’on fait encore peu de choses de cette « augmentation » du réel par le numérique. En particulier, on croise peu ces informations : chacun les produit, les exploite selon sa propre logique. Les individus, les utilisateurs, y ont rarement accès.

On fait souvent l’expérience d’être incapable de faire entrer dans nos ordinateurs la réalité qui est la notre : y faire entrer les livres physiques qu’on a lu, les souvenirs physiques qu’on a ramassé, les rencontres que l’on a faites. Combien de fois faisons-nous également l’expérience inverse, impossible de montrer à la foule présente, ce qu’il se passe dans l’autre dimension, de l’autre côté de nos écrans mobiles ? Combien de fois nous sentons-nous frustrés dans le monde réel, de ne pas pouvoir accéder à une information que l’on sait disponible sur le net ? Le numérique se manifeste assez peu dans l’espace physique, il demeure une dimension abstraite, imperceptible – ce qui nourrit d’ailleurs toutes sortes de craintes (pas forcément infondées, mais faute d’information, également irrationnelles), autour des ondes notamment ou de la surveillance généralisée. Cela commence par une question simple et sans réponse satisfaisante : comment savoir sans le demander à ces appareils s’il y a, là où je suis, du réseau disponible pour moi ? Y’a-t-il des informations qui peuvent m’apporter quelque chose ? Puis-je « interroger » un lieu, un objet ? Puis-je être informé d’un coup d’oeil de ce que je peux espérer obtenir si je l’interroge ?

On ne peut pas croire longtemps que nous allons avoir d’un côté le numérique et de l’autre le monde réel, comme deux mondes qui ne se rencontrent pas mais se croisent tous les jours. Leur indifférence, l’un à l’autre sera-t-elle longtemps tenable – soutenable – pour les usagers ?

Le potelet numérique du système Poucet inventé par Noé Brand et Julie DaugenetForce est de constater que les ponts entre les deux mondes sont encore rares, trop rares. Nos ordinateurs et nos mobiles sont des antennes trop personnelles sur le numérique, alors que nous avons besoin de passerelles plus coopératives, plus ouvertes, plus physiques, plus tangibles. Le CityWall ou le Nabaztag, dans leurs genres, en sont deux très bons exemples. Contrairement à nos écrans d’ordinateurs ou de mobiles, ces deux objets permettent de voir le numérique. La dalle du CityWall permet l’ouverture : on passe de l’information personnelle à une vision du sens commun. Le Nabaztag, en faisant disparaître l’écran, créé lui aussi une relation au numérique différente : les sons et les mouvements élargissent la perception. Autre exemple que ces potelets numériques imaginés par Noé Brand et Julie Daugenet, étudiants à l’Ecole normale supérieure de Cachan. Leur prototype a consisté à imaginer comment utiliser un objet commun du monde réel pour le détourner et lui ajouter des fonctionnalités numériques. En utilisant le potelet qu’on trouve à chaque coin de rue et en augmentant leur tête de fonctionnalités (liaison Bluetooth, Code 2D, puces RFiD, voire écran…), on accède ainsi dans le réel à une batterie de services permettant de révéler le monde numérico-physique autour du potelet. Une façon de réfléchir au trottoir comme « catalyseurs de la mobilité pédestre urbaine », comme ils le clament sur leur blog, Système poucet (présentation).

citywall.jpg

Les passerelles entre le réel et l’hypermatériel vont bouleverser notre façon de concevoir le numérique parce qu’elle vont y introduire des problématiques nouvelles. Nous ne parlerons plus de la même manière de la ville avec ce type de dispositifs, pas plus que nous ne parlerons de la même manière de l’identité avec des démonstrateurs du type de ceux testés par le centre Paul Allen de l’université de l’Etat de Washington. Cette expérimentation d’écosystème RFiD par exemple, va certainement nous apprendre beaucoup plus sur nos moyens de gérer notre identité que ne le sauraient faire des expériences webocentriques répétitives ou incrémentales comme celles qui nous proposent de gérer notre identité sur le web 2.0. La montre verte, imaginée à l’exemple de CityPulse par le programme Villes 2.0, va nous apprendre aussi beaucoup des liens entre nos informations et les lieux que l’on fréquente. Faire entrer la captation de l’environnement dans nous outils numérique va assurément changer notre façon de les concevoir. C’est pourquoi ces passerelles sont primordiales.

Du numérique à l’hypermatériel

Comme le dit Alexis Mons, faisant référence aux propos de Tim O’Reilly lui aussi, « Ce changement de perspective me plaît beaucoup, ne serait-ce que parce qu’il repositionne la dimension numérique en composante motrice du changement sur des sujets desquels il n’aurait jamais du se trouver en minorité, comme le développement durable par exemple. Il a aussi l’avantage de faire de tout cela un sujet sérieux. » Pour que le numérique demain nous aide à faire du covoiturage ou des économies d’énergies par exemple, peut-on croire qu’il ne pourra le faire qu’en nous alertant sur nos objets numériques, qu’en nous demandant de monitorer nos consommations ou nos déplacements derrières nos écrans ?

Le numérique a besoin d’objets et de lieux pour s’incarner, pour faire le pont. De lieux, d’espaces… de milieux hybrides. Pas nécessairement de bornes avec un clavier, mais de poteaux, de totems, de bambous, d’objets relationnels, de robots du quotidien, de réalité synthétique, d’interfaces tangibles, de textiles haptiques ou intelligents ou ludiques, de modes de correspondances (comme les codes 2D, la lumière), de mixer des pratiques différentes, de dispositifs vraiment ambiants, d’objets qui s’allument, de portes intelligentes, de médias invisibles et d’affordances, de chaussures qui nous commandent, de parapluie connectés, d’objets branchés sur nos services web, comme sur notre agenda Google, de walkmann ambiants, de bijoux ou de téléperles, de plateaux de jeux, de plantes qui s’illuminent quand elles ont soif, de dispositifs qui changent de couleur selon la température ou le nombre de gens connectés par exemple… de réinventer l’espace domestique, familial ou public…

A dresser cette vaste liste d’exemples on peut essayer de définir quelques caractéristiques de cette hybridation :

  • elle interroge des objets plus que des écrans, pour mettre en place d’autres modes de relation : moins personnels, plus participatifs.
  • elle met en scène des interfaces tangibles, tactiles, qui bougent, qui réagissent plutôt qu’elles ne communiquent.
  • elle fait surgir les fonctions du numérique dans le réel, les matérialisent, les donnent à voir.
  • elle est immédiate.

Nous avons des pratiques multiples et nous avons besoin d’outils hybrides pour les développer et les faire saillir. C’est certainement l’un des enseignements les plus féconds du programme d’action Villes 2.0. Ce besoin d’expérimenter la ville numérique dans la vie réelle, ce besoin d’interfacer les deux mondes. De voir que le numérique, confronté au réel, s’impose autrement à nous, comme si le seul angle numérique nous en masquait des perspectives. Nous avons besoin d’hybridation, oui. Nous avons besoin d’investir d’autres champs que les nôtres, d’autre champs que le seul domaine du numérique. Il est temps de faire sortir le web du web. Et de regarder, demain, comment nos dispositifs numériques discuteront avec le monde et comment le monde réel discutera avec lui. En reliant plus étroitement le physique et le numérique, en les « hybridant » de manière consciente, délibérée, on ouvre la voie à de nombreux services, de nouvelles pratiques, et l’on donne aux individus et à la collectivité de nouveaux moyens d’action et de contrôle.

Pour changer le monde, il va falloir que nos outils se connectent au réel. Le formidable lapin de Rafi Haladjan ne suffit pas. Nous devons faire qu’il se démultiplie. Que les premiers lapins donnent naissance à des milliers d’autres objets pour subvertir notre quotidien.

Hubert Guillaud

Avec la complicité de Charles Népote, Thierry Marcou, Fabien Eychenne, Renaud Francou des programmes Identités Actives et Villes 2.0 de la Fing.

À lire aussi sur internetactu.net

0 commentaires

  1. Besoins de métissage

    L’hybridation est un terme scientifique et technique qui définit l’origine technologique du regard .

    Le mot « métissage » me semble plus humain, centré sur les personnes, les cultures et les pratiques.

    Metisser pour quoi faire ????
    Mettre des capteurs partout pour voir ce que cela peut produire ? Enthousiasme des nouveaux nouveaux possibles.
    C’est reproduire l’approche « faisons le puisqu’on peut le faire » qui préside depuis toujours dans le champs des technos.

    Travailler de « nouvelles matérialités » pour voir ce que l’on ne voit pas est semble le véritable enjeu de metissage entre le numérique et le réel. Cela passe par des représentation ou des hyper représentations construitent sur des langages réels, des signes identitaires, de l’imaginaire et du symbolique.
    Il n’est pas question de créer de nouvelle forme, que des configurations ou des dispositions nouvelles.
    S’immiscer dans ce que l’on connait et qui porte une légitimité et la muter.

    A ce titre un objet est la plus belle et la meilleure des interface et des representations cognitives.

    Mais cela doit être pondérer et appuyer sur une culture et la réalité du quotidien.

    Un bambou ne donne pas l’heure, ni de constitue un élément d’infrastructure de réseau dans le réel. Nous ne sommes pas loin du piano transformé en bar ou des Faux palmier relais téléphonique kitch de la cote d’Estoril au Portugal.

    Une montre donne l’heure, lui faire communiquer un état de pollution ou son rythme cardiaque n’est qu’un possible induit par la technologie, non par des usages ou des pratiques avérées que l’on décréterait.
    Tous ces jeux de labos qui n’en sont pas et que je vois comme des tentatives maladroites d’intégration de la dimension humaine et sensible dans le projets techniques.

    Il n’y a ici pas de milieux techniques associés comme le dit Simondon, c’est à dire de boucle réflexive : contexte – techno -humain- usage.

    L’article rentre en résonance étrange avec le billet précèdent «  »Les apprentis sorciers de l’informatique ambiante »
    Cette dualité de propos démontre comment une idée « pionniere » et sympatique peut être victime d’une prédation technologique « juste pour voir » ou par « hyper rationnalité » et déterminisme des écosystèmes de recherche.

    La naïveté des poètes de l’ambiant intelligent peut faire sourire (j’en fais partie) et l’approche utilitaire rationnelle du projet EADS peut faire peur et est classique.
    Ils sont en total opposition, il me semble que c’est l’espace entre ses deux positions qui est un des enjeux du métissage.
    entre les bambous décors, spectacles de la poésie officiel d’artiste technophile et l’utiliarisme securitaire et « infobesitationnelle » des hard techno provider, comment investir cet entre deux ?

    Regarder hors du numérique, dans le vieux systeme des objets et de la vie me parait essentiel.
    Si les concepteurs de second life connaissait les impressionistes quelle représentation nous aurait-ils proposé?
    Si les acteurs des TIC numériques avait conscience que nous assistons à la répétition du questionnements des modernes à l’époque du Bauhaus ou des échanges entre Voltaire et Rousseau
    Si les concepteurs des dispostifs nmériques etait autres chose que des ingenieurs ou des marketeurs ?
    Si le numérique se souvenait de l’utopie du « Confort Moderne »
    Si le numérique avait la culture de l’analogique ?
    Si la raison avait la culture de l’emotion ?
    Si la technique avait la culture des usages
    Si la realité augmenté etait une virtualité diminuée
    Si les pratiques remplaçait les moyens
    Si la notion d’utilit eté balancé au regard de la notion des besoin avérées en numérique
    Si la tele surveillance devenait présence
    Si…….

    Nabaztag est utile parcqu’il ne sert à rien, tout comme le robot de plaisance AIBO
    Les innovations d’usages sont créees par appropriation des utilisateurs.

    Le métissage c’est le melange impur de culture, de personnes, de profil et de société différentes – dans notre cas celle du numérique avec la vie, des designers, des ingénieurs, des gens, le quotidiens, les objets, etc….;

    Une tentative de réconciliation du cœur et la raison, de la nature et la culture, Rousseau et Voltaire sont encore parmis nous

  2. Merci pour ce formidable article ! En effet, il faut multiplier les passerelles entre le monde « en ligne » et « en dur », mon dernier article (http://frenchblog.kindalab.com/2008/06/30/les-communicateurs-web-troisieme-partie/) parle justement de cette idée, mais en abordant l’autre côté de la passerelle, pour aller du réel vers le virtuel. Cela dit, la direction inverse est tout aussi intéressante, il y a en la matière tout à inventer et c’est peut-être par là qu’on verra le véritable moteur du changement pouvant entraîner tout le web dans son sillage.

  3. « alors il nous faut poser la question de comment révéler le réel dans le numérique et, plus encore, le numérique dans le réel. »
    Il faut sans doute commencer par reformuler la question, par exemple: Comment révéler le numérique dans l’analogique, et non dans le réel, car le numérique est déjà réel.
    Cette hybridation peut être développée avec des moyens très simples, voir par exemple les performances « Distance Focale » développées par x-arn à partir de 1999: http://archive.x-arn.org/DistanceFocale3
    Elles montrent que cette hybridation est une boucle de rétroaction entre les mondes numériques et analogiques, ce que nous pratiquons tous déjà au quotidien sous une forme ou une autre. Il s’agit donc ici, pour renforcer et mettre en évidence l’hybridation existante, de développer des processus de modifications du monde analogique entre les sorties et les entrées du monde numérique.

  4. Cet article est passionnant car d’un point de vue scientifique il pose la question de la nature du réel et plus précisement comment
    appréhender (hybrider) notre monde et le multivers (ou les univers paralléles).Cette question est directement issue des travaux de la physique quantique.
    Article excellent mais pas fumeux car d’une actualité qui devient brulante tant notre monde devenu plat est déjà obsédé par les questions
    relatives aux grandes villes et consécutivement aux défits vitaux qui se pose à toute l’humanité comme en témoigne les articles dans :
    http://www.lesechos.fr/info/inter/300285822-l-ere-des-megapoles.htm
    Merci

  5. Merci pour ce bon article. Je crois que bien qu’on pense que la technologie à besoin d’un support/passerelle matériel pour intéragir avec la réalité disons «analogique» (sic!), la réalité est – et c’est d’autant plus vrai pour les «digital natives» – que la technologie et la logique omnipotente et instantanée (quoique non authentique…) qu’elle implique est déja rentré dans nos habitudes et l’époque-où-les-ordinateurs-n’existaient-pas appartient à un passé oublié.
    A titre d’exemple: Google is now a word/world, it’s a verb, an action… a state of mind?