Le cerveau, objet technologique (7/8) : et Dieu dans tout ça ?

Jusqu’ici, les méthodes de hacking cérébral que nous avons survolées dessinent une image morcelée et souvent incohérente du cerveau : les diverses fonctions (la mémoire, la perception, l’action, la décision, l’émotion) semblent toutes inextricablement imbriquées les unes dans les autres sans pour autant que ce réseau complexe d’interactions ne dessine une totalité compréhensible. Pourtant, ce n’est pas notre expérience quotidienne : je ne suis pas un ensemble plus ou moins emberlificoté de fonctions, « je » suis présent, et c’est cette présence qui me définit plus que l’état de ma mémoire de travail ou les produits chimiques qui circulent entre mes synapses. C’est ce que le philosophe australien David Chalmers appelle le « problème difficile » : celui qui est posé par le passage des fonctions multiples découvertes par les sciences cognitives à l’existence d’une conscience de soi capable de ressentir l’expérience. Autrement dit, pourquoi chacun d’entre nous a-t-il la sensation d’exister en tant qu’individu et n’est pas qu’une simple machine à traiter les informations ? Et que dire des activités humaines les plus importantes, tels l’art, la culture, la spiritualité ?

La religion, justement, parlons-en. On l’aime ou on la déteste, mais une chose est sûre : d’un point de vue neuroscientifique, c’est un sujet compliqué ! Elle constitue un terrain idéal d’investigation pour comprendre les fonctions les plus complexes du cerveau. Elle est donc un bon moyen de se frotter au « problème difficile » qu’évoquait Chalmers. Au coeur du phénomène religieux se trouve « l’expérience de signification » : lors de certaines activités, grâce à certaines croyances, le monde devient porteur de sens. Peu importe que ce sens soit porté par des croyances obsolètes ou contradictoires entre elles. Y a-t-il une chimie, une biologie de la signification ? Notre expérience spirituelle a-t-elle des fondements biologiques, chimiques, cognitifs qui l’expliquent au moins en partie ? Si nous pouvions agir à ce niveau là du cerveau, travailler directement sur nos motivations les plus profondes et notre perception du monde cela vaudrait certainement tous les systèmes de jeux cognitifs du monde, non ?…

Les débuts troublés de la neurothéologie

Le paradis selon Bosch via http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_jardin_des_d%C3%A9licesSi le mot « neurothéologie » est nouveau, l’idée, elle ne l’est pas. C’est même à cause d’elle que se sont déroulés les premiers débats et conflits politiques sur le « hacking » du cerveau.

Tout a commencé dans les années 60, lorsque les adeptes des drogues psychédéliques comme le LSD, la psilocybine ou la mescaline ont prétendu que ces molécules était capables de « brancher » directement les zones du cerveau activant le sens du sacré. L’une des expériences les plus connues dans ce domaine est celle de Walter Pahnke. Celui-ci, sous la houlette de ses directeurs de thèses Timothy Leary et Richard Alpert, fit absorber à une équipe d’étudiants en théologie une dose de psilocybine, tandis qu’un groupe témoin se voyait distribué un placebo (de la vitamine B3). 9 sujets sur 10 proclamèrent alors avoir eu une expérience mystique (ce que n’éprouvèrent pas les sujets du groupe test, évidemment). Bien sûr, c’était une époque (1963) où le sujet était abordé plutôt calmement ; l’époque où les expériences d’Aldous Huxley avec la mescaline recevaient une critique favorable de la National Review, organe de presse des conservateurs américains. C’était avant les hippies, les Beatles et les Stones, avant que Richard Nixon ne dise du directeur de thèse de Panhke, Timothy Leary, « qu’il était l’homme le plus dangereux des Etats-Unis » et ne le fasse jeter en prison. Après une longue période de tabou et d’hystérie, les choses tendent à se calmer, et en 2006 une équipe de la John Hopkins University a confirmé les travaux de Panhke : 60 % des sujets prenant de la psilocybine décrivirent avoir éprouvé une sensation de type mystique, et pour un tiers, il s’agissait même de l’expérience spirituelle la plus significative de leur vie.

D’un autre côté, force est de reconnaître que les évènements des années 60 ont montré que les extases théologiques étaient loin de toucher la majorité des utilisateurs de psychédéliques, qui y voyaient plutôt un bon moyen pour s’éclater. En fait, l’usage de ces produits semble hautement dépendre du contexte de la séance, et des attentes de leurs utilisateurs. D’ailleurs, le peuple guerrier des aztèques était très friand de ces psychédéliques et cela ne les a pas pour autant converti au Flower Power. Une preuve de plus que ces produits ne nous permettent pas de faire l’impasse sur la culture, la personnalité. Les « problèmes difficiles » nous échappent toujours…

Reste que ces molécules nous donnent peut-être quelques indices sur la manière dont l’expérience spirituelle se manifeste dans le cerveau. Leur mode d’action est encore un peu mystérieux, mais il semblerait bien qu’ils aient pour point commun (à part la mescaline, légèrement différente) de posséder une structure chimique ressemblant à un important neurotransmetteur, la sérotonine, impliquée dans la régulation de l’humeur.

A cause de cette similarité, le psychédélique peut agir de deux façons : il peut être un antagoniste de la sérotonine, c’est-à-dire inhiber son usage dans le cerveau, ou un agoniste, c’est-à-dire activer sa production.

Le problème, c’est qu’il semble bien que les chercheurs aient du mal à se mettre d’accord sur l’effet obtenu. Certains symptômes (excitation, montée du rythme cardiaque, émotions très fortes) laissent à penser qu’il s’agirait d’un antagoniste. Mais toute la gamme des effets « extatiques », mystiques, pourrait plutôt indiquer qu’il s’agit d’un agoniste.

Allan Hobson, l’un des plus grands spécialistes du rêve, penche plutôt pour la solution antagoniste. Comme il l’explique dans son livre The Dream Drugstore, les drogues psychédéliques nous placeraient dans un état proche de celui du rêve, mais les yeux ouverts. Cet état se caractérise effectivement par un blocage de la sérotonine, qui du coup laisse le champ libre aux centres émotionnels du cerveau. Cela a pour effet de faire ressortir les sensations primaires d’angoisse et de peur liées à la survie. Ce qui explique que la plupart des rêves soient plutôt inquiétants, même lorsqu’il ne s’agit pas de cauchemars et que bien des « voyages » au LSD commencent comme des « mauvais trips ». Et les extases mystiques ? Hobson ne s’étend pas dessus, mais note que la sérotonine a aussi tendance à inhiber la dopamine, la molécule qui nous récompense lorsque nous avons réussi quelque chose. Du coup, les montagnes russes émotionnelles pourraient parfois être ponctuées par des « shoots » ponctuels de dopamine libérée par le blocage de la sérotonine.

Il se pourrait bien que la sérotonine, en dehors de toute prise de drogue, joue un rôle fondamental dans l’expérience religieuse. En effet une équipe d’expérimentateurs suédois a soumis une série de patients à un questionnaire de personnalité avec une série d’interrogations sur leur « rapport à la transcendance ». Ils ont découvert que ceux qui avaient le plus haut score dans ce domaine possédaient une moins grande densité de récepteurs à la sérotonine. Pour le concepteur de l’expérience, Lars Farde, la sérotonine servirait de filtres à un certain nombre de pensées et sensations qui seraient plus libres de parvenir à la conscience lorsque son action est inhibée, permettant d’éprouver des expériences ou des perceptions inusuelles. Mais ce n’est qu’une hypothèse, car on n’est pas sûr qu’une densité moindre de récepteurs à la sérotonine implique obligatoirement une quantité moindre de sérotonine dans le cerveau.

Bref, si on sait que la sérotonine joue un rôle important, on ignore encore lequel exactement. Et elle n’agit certainement pas seule, dans une complexe interaction avec les autres neurotransmetteurs : dopamine, noradrénaline, acétylcholine, etc. Notre cerveau semble plus sensible au cocktails qu’aux substances pures.

Zen, mantras et prières

Le jardin zen du Ryoanji à Kyoto via Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ry%C5%8Dan-jiAprès les drogues, la méditation est devenue un autre sujet d’intérêt et de controverse pour les neurothéologiens. Pourtant, là, l’ambiance devrait être plus calme, me direz-vous. Détrompez-vous ! Les études sur la méditation peuvent s’avérer aussi lourdes de connotations idéologiques que les drogues. Ainsi, lorsque le Dalaï-Lama voulut se rendre à un colloque sur la neuroscience en 2005, une vive protestation se fit entendre de la part d’un groupe de scientifiques qui y voyait une tentative de mainmise de la religion sur la science. Certes, les chercheurs en question étaient d’origine chinoise (mais travaillant aux Etats-Unis), ce qui a du jouer un certain rôle dans leur protestation, cependant cet événement montre bien à quel point ce sujet peut amener à s’interroger sur une possible confusion des genres.

Dans le même ordre d’idées, on peut s’irriter que bon nombre de neuroscientistes travaillant sur le chant de mantras (technique de méditation consistant à chanter un son pendant un temps très long) s’obstinent dans leurs études à nommer cette pratique « TM » (Transcendantal Meditation). Le chant de mantra est aussi vieux que l’Inde, mais on trouve aussi son équivalent dans bien d’autres religions, comme le Christianisme orthodoxe ou l’Islam soufi. « TM », en revanche, est un terme plus récent qui fait ouvertement référence au mouvement fondé par le Maharishi Mahesh Yogi, ex-gourou des Beatles et personnalité fort contestée. C’est dire si dans ce domaine le moindre terme peut être chargé de connotations ! Pourtant, on ne compte plus les études sur les bienfaits de la méditation. Elle améliorerait les facultés d’attention, dissiperait le stress, etc.

Et l’expérience mystique ? Andrew Newberg et son équipe de l’université de Pennsylvanie ont examiné le cerveau de moines bouddhistes lorsque ceux-ci atteignaient le plus haut niveau de leur méditation, le moment où ils avaient l’impression de fusionner avec l’univers entier. Selon cette recherche, les techniques mystiques agiraient sur une petite zone du cerveau qui détermine notre orientation dans l’espace et la conscience des limites de notre corps. En inhibant le fonctionnement de cette zone, nous perdons le sens des limites et entrons dans la conscience cosmique. CQFD. Avons-nous trouvé là une technique qui nous permettrait d’expérimenter les états mystiques sans recourir à la croyance religieuse ?

Ray Kurzweil, qu’on pourrait difficilement suspecter de religiosité exacerbée, propose dans Serons nous immortels ? une technique de méditation « agnostique », inspirée du mantra, mais basée sur des sons sans signification, et bien sûr, sans gourou. Mais est-il possible de poursuivre la pratique (difficile) de la méditation sans aucun contexte mythico-religieux susceptible d’entretenir la motivation du pratiquant ?

Il serait intéressant de faire une étude sur le nombre de méditants purement utilitaristes, qui ne font référence à aucune sorte de culture religieuse et de voir s’il sont en mesure de poursuivre leur pratique pendant des années sans fléchir. Après tout, même le Zen, qui est considéré comme l’approche la plus épurée, la moins religieuse de la méditation, offre en réalité tout un contexte rituel, intellectuel et esthétique susceptible de motiver ses adeptes. De plus, certains pratiquants de la méditation athée recourent peut-être à des facteurs mythologiques inconscients (comme par exemple, chez Kurzweil, le désir de se préparer à l’avènement de la Singularité !). A l’instar des drogues, la méditation n’échappe donc peut-être pas non plus à la question des attentes de ses adeptes et de l’environnement culturel.

Mais si l’Orient ne vous sied pas, les bonnes vieilles méthodes occidentales fonctionnent aussi. L’équipe de Newberg a également scanné le cerveau de nonnes et a trouvé des résultats similaires à ceux trouvé chez les bouddhistes : la même zone du cerveau, que les auteurs nomment « l’aire associative d’orientation » et qui gère notre rapport à l’espace, voyait son activité décroitre. Chaque pratique présente sa spécificité. Ainsi, le moine Zen verra son cortex préfrontal (qui gère la planification) fortement activé, ce qui indique une pratique intense de la concentration. Au contraire, la recherche de Newberg sur des femmes se livrant à la glossolalie, cette prière chantée dans une langue qu’on ne comprend pas, a montré une baisse d’activité du même préfrontal. La glossolalie est une pratique répandue dans certains groupes chrétiens qui consiste, au moment de l’extase, à se mettre à prononcer une suite incompréhensible de syllabes. Un tel type de transe impliquerait, selon Newberg une perte du contrôle exercé habituellement par le préfrontal.

A la recherche de la zone Dieu

Après les drogues et la méditation, pourquoi pas l’électronique ? On a vu que la stimulation magnétique transcraniale (TMS) semblait recéler des potentialités intéressantes. Peut-on l’utiliser pour étudier l’expérience mystique ?

Michael Persinger a fait beaucoup parler de lui avec ses expériences sur la TMS. Ce neuroscientiste canadien prétend en effet depuis des années avoir découvert la « zone Dieu » du cerveau. Il suffirait d’appliquer convenablement les ondes sur le crâne du patient pour lui faire prendre conscience de l’existence d’un « Autre » dans lequel, selon la culture, on peut voir Dieu, le Christ ou un esprit. Ses recherches n’ont pas convaincu tout le monde. Le biologiste Richard Dawkins, porte-parole de l’athéisme anglo-saxon (et dont le livre Pour en finir avec Dieu a été traduit récemment en français), a essayé la machine et n’a rien vu du tout, ce qui laisserait à penser que les attentes culturelles jouent un grand rôle dans la machine de Persinger comme dans l’usage des drogues ou la méditation. Une équipe suédoise a également tenté de répéter les expériences de Persinger sans obtenir les résultats escomptés.
L’idée de l’existence d’une « zone Dieu » bien spécifique semble aujourd’hui s’éloigner. Une récente étude de Mario Beauregard de l’université de Montréal sur le cerveau de 14 nonnes carmélites a montré que l’extase mystique produisait des effets sur un grand nombre de zones cérébrales différentes. Un exemple de plus qu’on ne peut pas s’attaquer à des phénomènes mentaux complexes avec des explications trop simples.

Rituels, mythes, sacrements…

Masque Fang via Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/FangsL’expérience mystique reste l’apanage d’une rare catégorie de praticiens chevronnés. La plupart des croyants se contentent d’une approche plus légère : participation aux rites, adoption de divers mythes… Mais ces pratiques ont-elles aussi une répercussion dans le cerveau ? Newberg et Aquili expliquent ainsi le rôle du rituel, dans leur livre Pourquoi Dieu ne disparaitra pas : celui-ci consiste tout d’abord à adopter un comportement « bizarre », en tout cas différent du quotidien, avec pour conséquence de réveiller l’amygdale (qui réagit en cas de danger), ce qui, combiné à des gestes et des stimuli répétitifs susceptibles de réduire la tension et de provoquer des sensations agréables, donnerait cette caractéristique propre au Sacré d’être à la fois terrifiant et attractif.

Lorsque le rite se base, non plus sur des actions lentes, mais au contraire très rapides (danses frénétiques ou tournoyantes, transes, etc.), le résultat serait un peu différent. La surcharge de stimulation neurale ferait perdre le contrôle à l’hippocampe, dont le rôle de « chien de garde » consiste à réguler le flux d’information. Cela amène cet organe à réagir en baissant la quantité d’informations externes reçues par certaines parties du cerveau, et notamment, cette fois encore, « l’aire associative d’orientation ».

L’anthropologue Pascal Boyer s’est intéressé lui aux croyances et aux mythes, et comment notre cerveau les fabrique. Selon les sciences cognitives, le cerveau contiendrait différents modules « précablés » nous aidant à reconnaître ce qui nous entoure. Par exemple, il y aurait un module spécialement consacré à la reconnaissance des visages, un qui reconnaitrait tout ce qui est vivant, etc. Pour Boyer, au centre de la création de mythes se trouve une « violation ontologique » : autrement dit, on active simultanément deux modules du cerveau incompatibles. C’est ce paradoxe qui marque les mémoires et sert de base aux mythes et religions. Par exemple, explique-t-il dans son livre Et l’homme créa les dieux, la grande question à laquelle cherchent à répondre les rites funéraires n’est pas d’ordre métaphysique, mais bien plus pragmatique : « que va-t-on faire du corps ? » En effet, un cadavre, par sa nature même est une violation ontologique des catégories cérébrales. Il s’agit manifestement d’une personne, mais c’est aussi un « objet ». Les différents rites et mythes auraient avant tout pour but de conjurer cet inquiétant paradoxe.

Comme on le voit, on aurait tort de se concentrer exclusivement sur les aspects « spectaculaires » de l’expérience mystique. Le simple geste d’assister à une cérémonie, d’allumer un cierge, voire de lire un mythe, une histoire sacrée ou même un conte de fées pourrait être liés à certains modes de fonctionnement de notre cerveau.

Le futur de la religion

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Peut-on manipuler ces systèmes religieux et mystiques ? On raconte que l’expérience avait été tentée il y a bien longtemps par Hassan Ibn Sabbah, le « vieux de la montagne » à la tête de l’ordre des assassins, comme le raconte l’histoire de la forteresse imprenable d’Alamut dans le Nord-Ouest de l’Iran actuel. Pour s’assurer de la part de ses disciples un fanatisme absolu, il leur faisait ingérer une drogue (on a soupçonné le haschich, et on a même prétendu, probablement à tort que le mot « assassin » venait de hashishin), puis les réveillait dans un jardin merveilleux entouré de splendides jeunes Houris. Les soldats étaient persuadés d’avoir vu le paradis et étaient à partir de ce moment prêts à sacrifier leur vie pour le Maitre. Réalité ou légende ? En tout cas, toutes les tentatives pour utiliser ce type de techniques pour effectuer des lavages de cerveau ont pour l’instant échoué : la CIA a essayé dans les années 50 avec le LSD pour peu de résultats. Mais rien n’indique qu’on en restera là.

Rick Strassman, auteur d’un fameux livre sur le DMT (l’un des plus puissants psychédéliques, dont la particularité est d’être produit par le cerveau humain) n’hésite pas à imaginer des manipulations génétiques qui boosteraient notre capacité à produire naturellement cette substance. Selon le magazine Slate : « un généticien intelligent et sans scrupules pourrait nous transformer en mystiques sans notre consentement en produisant un virus capable de provoquer cet effet. »

Pour le chimiste Alexander Shulgin, spécialiste des drogues psychédéliques, un accès trop aisé à l’expérience mystique pourrait donner des résultats inquiétants : « Si nous accédons trop facilement à la béatitude mystique », a-t-il expliqué au journaliste de Slate, « il n’y aura plus de motivation, plus de désir de changer quoi que ce soit, plus de créativité. » Mais l’histoire ne nous montre-t-elle pas au contraire que les mystiques ont toujours disposé d’une énergie redoutable, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire ?

Toujours est-il que si, comme le disent Newberg et Aquili, « Dieu ne disparaitra pas », si le sentiment religieux est une production naturelle de notre neurochimie, alors il est temps de se poser la question du Sacré dans la société future en de nouveaux termes. Allons-nous vers des « designers de religions » comme on parle déjà de « designers de drogues » ? De nouvelles sacralités conçues sur mesure pour manipuler notre taux de sérotonine ou l’activation de notre amygdale ?… Allez savoir !

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0 commentaires

  1. Il manque à ce sujet tous les apports des scientifiques spiritualistes qui considèrent le cerveau comme une antenne de la conscience.
    Or ceux-ci ont des résultats tout à fait intéressant comme les publications de Persinger que l’on peut lire dans le Neuroquantology journal (http://www.neuroquantology.com/), qui testent des phénomènes d’intrication de consciences (ou de telepathie pour caricaturer) et s’appuient sur la mécanique quantique pour en trouver un modèle.

  2. Sur la non reproductabilité des expériences de Persinger, on a le problème que l’observateur modifie le résultat. En gros certaines expériences ne marchent pas si on en doute. C’est en gros ce qui pourrait avoir déjà planté Jacques Benvenistes.
    Et cela pose un problème épistémologique : est-ce de la science si ce n’est pas reproductible par tout le monde ? il faut repenser le scientifique comme élément de l’équation …