GPS : Chacun son chemin

A l’occasion de la conférence annuelle Computer Human Interaction qui se tenait la semaine dernière à Boston, Chris Schmandt, le directeur du Groupe sur la parole et la mobilité du Media Lab du MIT et Jae-Woo Chung, l’un de ses étudiants, ont présenté une approche plutôt intéressante dans le repérage GPS.

Souvenez-vous, l’année dernière Gilly Leshed, du groupe interaction hommes-ordinateurs de l’université de Cornell expliquait combien la technologie GPS et sa représentation abstraite s’adaptaient mal à la représentation réelle de notre environnement. « Le GPS du futur doit pouvoir prendre en compte les marques du territoire plutôt que les distances : plutôt que de nous dire, “tournez à gauche à 100 mètres”, il doit savoir dire “tournez à gauche après le pont”. Et bien c’est ce qu’ont essayé de mettre au point les chercheurs du MIT avec leur projet Going My Way (c’est-à-dire « C’est sur mon chemin »). Quand Google Maps nous produit un itinéraire, il prend la forme d’une longue liste de directions, alors que si l’on demande à un ami, celui-ci va plutôt utiliser des points de références visibles, compréhensibles ou partagés pour nous guider. En utilisant la connaissance qu’il a de nous, notre ami nous guide ensuite de ces repères personnels jusqu’à notre destination. Ces repères du paysage (un magasin avec des vitrines remplies de tee-shirt, un panneau bleu, un bureau de poste…) sont tout autant utiles quand on explore un territoire qu’on ne connait pas. Mais comment faire saillir l’information du paysage sur les chemins qu’on emprunte ?

GoingMyWay essaye de donner des instructions de la façon dont le ferait un ami. Le système apprend de nos déplacements. Il identifie les endroits familiers qui sont proches de notre destination et se sert de cette connaissance pour présenter une série de repères que nous connaissons déjà ou que nous sommes capables d’identifier facilement. Le système MyRoute développé en 2006 par Kayur Patel (.pdf) proposait une solution assez proche, mais nécessitait pour chaque utilisateur d’entrer ses repères personnels dans le système. GoingMyWay tente d’identifier des marqueurs de territoire de manière automatique.

Le système mobile utilise le GPS pour tracer les déplacements de l’utilisateur. Quand vous cherchez une adresse, le système la géolocalise et regarde si vous êtes déjà passé à proximité des antennes de téléphones mobiles qui l’entourent. Ensuite, le système utilise une grille sémantique pour faire ressortir des lieux remarquables depuis les annuaires à sa disposition, mettant en avant par exemple, certaines chaînes de magasins connues ou des administrations… Le système présente enfin les destinations comme des descriptions plutôt que comme des adresses.

D’après les premières expériences menées, il faut encore améliorer la sélection des points de repère : le système en produit plus que les gens n’en reconnaissent réellement. Bien sûr, Going My Way est plus adapté pour trouver une nouvelle destination dans un environnement connu que dans une ville inconnue. Pire, reconnaissent les auteurs, les différences et particularités de topographie des villes et des rues empêchent d’envisager une généralisation du système aux villes européennes, africaines ou asiatiques… Mais comme ils le soulignent eux-mêmes, Going My Way reste une expérimentation qui n’est pas prête à remplacer les services existants, mais qui pourrait contribuer à fournir des pistes pour apporter une meilleure expérience à l’utilisateur final. Le résultat est imparfait, mais utiliser les connaissances des gens (et donc les bases de connaissances disponibles en ligne) est certainement une voie d’avenir dans le domaine.

Via Daniel Lafrenière.

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0 commentaires

  1. Sauf que …
    Se créer des itinéraires sur des trajets connus avec des points de repère personnels connus, c’est exactement la situation où je n’ai pas besoin de GPS 🙂

    Par contre travailler sur les types de points de repère à donner lors d’un itinéraire : là oui !

    En voiture, j’ai besoin de points de repère + visibles, que je peux repérer de + loin et + vite, vu ma vitesse de déplacement et le fait que je suis déjà occupé à conduire.

    À pied les points de repère peuvent être plus ténus, + petits, de plus je peux facilement stopper pour faire un point de ma situation ou encore regarder l’écran d’un terminal mobile (GPS ou autre) donc identifier une image.
    Pourquoi pas une fonction Examen 360° ? Vous devez voir : au nord … au sud … et coupler ça avec un affichage à la street view (Google maps) ?