Vie privée : le point de vue des « petits cons »

Nombreux sont ceux qui pensent que les jeunes internautes ont perdu toute notion de vie privée. Impudiques, voire exhibitionnistes, ils ne feraient plus la différence entre vie publique et vie privée. Et si, a contrario, ils ne faisaient qu’appliquer à l’internet ce que leurs grands-parents ont conquis, en terme de libertés, dans la société ?

Dans « La vie privée, un problème de vieux cons ?« , je dressais un parallèle entre la façon désinhibée qu’ont les jeunes internautes de se dévoiler sur le Net et la révolution sexuelle, et me demandais si ceux qui sont gênés par cette façon décomplexée de s’exprimer ne seraient pas un peu coincés.

Au-delà des problèmes d’inhibition des « vieux cons« , il est difficile d’aborder la question sans essayer de regarder de plus près comment, et pourquoi, les jeunes qui ont grandi avec le Net évoquent ainsi leurs vies privées dans des espaces publics. Une démarche somme toute… « rock’n roll » que n’auraient peut-être pas renié nos (grands) parents, en moins rebelle cependant.

Pour Josh Freed, célèbre éditorialiste canadien, c’est la plus importante fracture générationelle depuis des décennies, qu’il résume ainsi : d’un côté, nous avons la « génération des parents« , de l’autre, la « génération des transparents » :

L’une cherche à protéger sa vie privée de manière quasi-obsessionnelle, l’autre sait à peine ce qu’est la « vie privée« .

La génération des transparents a passé toute sa vie sur scène, depuis que leurs embryons ont été filmés par une échographie alors qu’ils n’avaient que huit semaines… de gestation. Ils adorent partager leurs expériences avec la planète entière sur MySpace, Facebook ou Twitter et pour eux, Big Brother est un reality show.

La génération des parents voit cette transparence comme un cauchemar. Elle a grandi à l’ombre de Mac Carthy et des espions de la CIA, et est plutôt paranoïaque dès qu’il s’agit de partager des données personnelles, de passer à la banque en ligne ou même d’acheter un livre sur Amazon.

zeroprivacyJosh Freed raconte ainsi qu’à peine rentré de vacances, son fils mit en ligne toutes les photos de famille, en maillot de bain, avant que sa mère, l’apprenant, ne les en retire « plus rapidement qu’un censeur du gouvernement chinois« .

Comme le souligne Elizabeth Denham, commissaire adjointe à la protection de la vie privée du Canada, habitués à être regardés, filmés, et photographiés, avant même que d’être nés, les jeunes se retrouvent aujourd’hui à « se demander si les choses se passent réellement quand personne ne les regarde« .

En 2006 déjà, danah boyd, l’une des plus fines observatrices de ce que font les jeunes sur le Net, remarquait elle aussi que les adolescents étaient d’autant plus « blasés » par la notion de vie privée, et qu’ils avaient d’autant plus de mal à percevoir les risques posés par la « société de surveillance« , qu’ils ont eux-mêmes grandi en étant constamment surveillés par ceux qui, parents et enseignants notamment, affectent, dirigent ou contrôlent directement leur vie privée ? :

Leur panoptique personnel (administré par des personnes qu’ils connaissent et voient quotidiennement) est bien plus intrusif, menaçant, direct et traumatique que ne pourraient l’être des panoptiques gouvernementaux ou contrôlés par des entreprises privées.

L’érosion de la vie privée commence à la maison, pas au niveau gouvernemental ou marchand. Et tant que nous ne trouverons pas un moyen d’offrir plus de vie privée à ces jeunes, dans leur vie intime, ils n’aspireront pas à plus de vie privée dans leurs vies publiques.

La vie privée ? Une course à l’armement

Citant Jürgen Habermas et son essai sur L’espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, ainsi que la notion de « contre-publics » (regroupements sociaux formés en opposition aux discours et aux intérêts de la sphère publique officielle) du théoricien du mouvement queer et des questions de genre Michael Warner, danah boyd rappelle que la vie privée est un privilège acquis il n’y a pas si longtemps que cela, et partagé essentiellement par les hétérosexuels blancs de sexe masculin…

Et si la déclaration universelle des droits de l’homme affirme bien, dans son article 12, que « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation« , force est de constater qu’il ne s’applique guère aux mineurs :

Votre enfant a peut-être sa propre chambre dotée d’une porte qui ferme à clef, et de son propre ordinateur. Mais il n’a pas d’espace privé.

Et c’est pour cela que les enfants se ruent dans l’arène publique pour se libérer de la façon qu’ont leurs parents et administrations scolaires de leur dicter leur façon de se mouvoir et de communiquer.

1001AipwndDans l’arène publique, ou via une interface technique. Le New York Times raconte ainsi l’étonnement du président de Walt Disney qui, convoyant sa fille et deux de ses amies en voiture, s’étonnait de ne pas les entendre parler, mais de la voir taper des SMS :

« – Tes amies sont là, ça ne se fait pas !
– Mais papa, nous sommes en train de nous écrire, je ne veux pas que tu entendes ce que j’ai à leur dire ! »

danah boyd, pour qui la notion de vie privée renvoie à ces moments où l’on a le sentiment de contrôler la façon -et le moment- où l’on peut communiquer avec quelqu’un en particulier, qualifie ainsi d’espaces interstitiels ces moments « volés » dont ils profitent pour communiquer, en toute confidentialité.

Pour elle, la parentalité a, ces dernières années, été de plus en plus associée au fait de surveiller ses enfants. Au point qu’on assisterait à une « course à l’armement entre la surveillance parentale et l’utilisation des technologies pour protéger sa vie privée » :

« Les parents surveillent l’ordinateur de leurs enfants ? Les enfants s’envoient des textos. Et après, on fait quoi ? Combien de temps faudra-t-il attendre avant que les parents ne réclament aux opérateurs de télécommunication la transcription de tout ce qu’ils font et partagent ?

Nous sommes au beau milieu d’une guerre à la vie privée qui va bien plus loin que l’opposition entre « où est ma vie privée ? » et « les enfants sont tellement impudiques« . La distinction même entre vie publique et vie privée s’en trouve bousculée.

Alors que les enfants cherchent à se rendre invisibles de ceux qui disposent d’un pouvoir direct sur eux (parents, enseignants, etc.), ils s’exposent joyeusement auprès de leurs pairs. »

danah boyd note d’ailleurs dans sa thèse, Sortie du contexte : la sociabilité des adolescents américains dans les espaces publics en réseaux (.pdf), que lorsqu’on les interroge, les adolescents déclarent systématiquement qu’ils préféreraient des espaces physiques plutôt que virtuels de socialisation, mais sans contrôle parental…

1001Bush_doing_it_wrongAu final, et alors que les adultes doivent réapprendre à se comporter en public, du fait des changements indus par les technologies, les ados, eux, apprennent à se comporter en public grâce aux (et avec les) technologies.

Contrairement à ce que l’on entend souvent, ils n’ont pas particulièrement pour autant de facilités « naturelles » vis-à-vis des technologies, mais c’est effectivement souvent par leur truchement qu’ils apprennent, dans un monde d’adultes, à vivre ensemble, entre eux, et à être un peu seuls, tout simplement. Ce qui leur offre de nombreuses (et nouvelles) libertés mais aussi, et invariablement, angoisse leurs parents en particulier, et les adultes en général.

Une génération « rock’n roll »…

En 2007, la journaliste Emily Nussbaum (compagne de Clive Thompson, dont nous avions déjà évoqué le Nouveau Monde de l’intimité numérique) avait tiré un magnifique portrait de ces enfants du numérique, qui ont grandi de concert avec la numérisation de la société, et qui ont une toute autre approche de la vie privée.

Son article, intitulé « Say everything » (tout dire, en VF), et paru en février 2007 dans le New York Magazine, devrait être inscrit au programme de formation continue de tous les enseignants (et, bien évidemment, des parents). Le début est volontairement caricatural, la suite nettement plus stimulante :

« Les enfants d’aujourd’hui n’ont aucune pudeur, sentiment de honte, ni de vie privée. Ce sont des frimeurs, des putains de la célébrité, de petits vauriens pornographiques qui mettent en ligne leurs journaux intimes, numéros de téléphone, poésies stupides et photos cochonnes.

Ils ont plus d’amis virtuels que d’amis réels. Ils se parlent par messages instantanés et illettrés. Ils ne s’intéressent qu’à l’attention qu’ils peuvent engendrer, et pourtant, ils sont au degré zéro de la concentration, comme des colibris voletant d’une scène virtuelle à l’autre. »

Pour mieux comprendre ce dont il retourne, elle a été voir Clay Shirky, qui observe ce phénomène depuis qu’il a découvert le Net, en 1993, et qui enseigne le « climat social » au programme des télécommunications interactives de la New York University. Sa théorie a tout de la querelle des anciens et des modernes, et repose sur le postulat que nos comportements relèvent moins de la moralité que de la chronologie :

« Chaque fois que les jeunes sont autorisés à se livrer à des activités qui échappent aux anciens, ces derniers s’en trouvent amers. Qu’avions-nous ? Des centres commerciaux et des parkings ? Ce n’est rien en comparaison de ce à quoi ils ont accès, et nous en sommes malades.

Au-delà d’un certain âge, mettons 30 ans, il apparaît toujours surprenant que des pans entiers de notre vie puissent se retrouver en ligne. Mais ce n’est pas quelque chose que ceux qui ont moins de 30 ans ont à désapprendre. Si nous n’agissions pas comme eux, c’est parce que nous n’en avions pas la possibilité. »

Vers la créolisation des médias

Si, pour les ados, il peut sembler plus important d’être vu que d’avoir du talent, on aurait tort, pour autant, de croire que leur horizon se limite à la télé-réalité et à la « peoplisation« , souligne Emily Nussbaum :

« Nous discutons de quelque chose de plus radical parce que plus ordinaire : nous sommes au centre d’une vaste expérimentation psychologique, qui commence à peine à produire des résultats.

Un nombre considérable de jeunes gens partagent publiquement plus de données personnelles qu’aucune personne plus âgée ne l’a jamais fait, et ils semblent pourtant mystérieusement en bonne santé et normaux, et dotés d’une définition totalement différente de la vie privée.

De leur point de vue, le narcissisme, c’est la prudence extrême de l’ancienne génération. Comme le résume Kitty : oui, je suis nue sur l’Internet, mais j’ai toujours dit que je n’y mettrai jamais rien que je ne voudrais pas que ma mère puisse voir. Qu’est-ce que je risque ? Que quelqu’un retrouve ma photo dans 20 ans ? Autant faire de sorte qu’il s’agisse d’une belle photo ! »

Filmés avant même que d’être nés, placés sous constante surveillance depuis par ceux qui les aiment ou sont chargés de les éduquer, ils se sont fait à l’idée que la vie privée est une illusion : vidéosurveillance, traçabilité des communications et paiements bancaires… la dématérialisation des procédures, et la numérisation de la société, font que nos traces sont dorénavant enregistrées et stockées, souvent par des entreprises privées, et généralement au nom de la loi.

« Il serait peut-être donc temps d’envisager la possibilité que ces jeunes, qui agissent comme si la vie privée n’existait pas, sont de fait des personnes saines, et que les plus aliénés ne sont pas ceux qu’on croit.

Pour quelqu’un comme moi, qui a grandi en fermant à clef mon journal intime, ça risque d’être difficile à accepter. Mais dans les circonstances actuelles, une attitude de déni consistant à garder les choses pour soi n’est peut-être pas très noble.

C’est peut-être un artefact, vieillot et naïf, comme de croire que la virginité rend les jeunes filles pures. Mais ceux qui ont grandi « en se montrant » ont aussi découvert que les bénéfices de la transparence valaient la peine d’être tentés. »

1001NintendoDS_doingitwrongClay Shirky décrit cette fracture générationnelle en comparant le sabir, créé par des gens apprenant à communiquer en assemblant des mots et expressions de différentes langues, et le créole, qui est la langue parlée par les enfants de ceux qui parlent le sabir, et qui y imposent des règles et structures cohérentes.

Pour lui, nous assistons aujourd’hui à la « créolisation des médias, et je ne pense pas qu’il s’agisse d’une métaphore. Je pense que cela peut aussi entraîner de réels changements neurologiques » :

« Et quid de toutes ces choses que nous racontaient nos aînés au sujet du rock’n roll ? Ils ont tout déchiré. Le métissage, les adolescents libres de faire ce qu’ils veulent, la fin du mariage ! »

Un nouveau romantisme

Cherchant à mieux appréhender ce qui a changé, Emily Nussbaum observe trois principales restructurations propres à ces individus sociaux, résumées par François Guité, enseignant et spécialiste de l’internet, comme suit :

1. Ils se perçoivent comme ayant un auditoire. C’est la conséquence logique d’une génération MySpace qui ne craint pas de s’afficher en ligne et de publier ses états d’âme.

2. Ils ont archivé leur adolescence. Tout y est : textes, photos, vidéos, musique. Leur mémoire est non seulement consignée dans un album numérique, mais elle est partagée.

3. Leur carapace est plus épaisse que la nôtre. Que ce soit dans la messagerie instantanée ou les blogues (le courrier électronique est une technologie de dinosaures), ils sont habitués au flaming (engueulades et insultes en ligne, Ndlr). Cela explique sans doute le peu de cas qu’ils font de « ta gueule ! » et « va chier ! ».

1001technologyWrongPour eux, il ne sert à rien d’aller à une soirée si ce n’est pas, aussi, pour en faire des photos et les partager, ce en quoi ils ne sont pas très différents des générations d’avant, qui gardaient en Super8, VHS ou en photos papier les traces de leurs histoires.

La différence est que ces documents sont souvent partagés sur des réseaux sociaux, et non gardés chez soi, pour soi. Pour autant, cette « extimité » relève moins de l’exhibitionnisme qu’elle ne dépend des outils qu’ils utilisent (il est plus simple et moins coûteux de mettre ses photos en ligne que de les développer sur support papier) mais aussi voire surtout d’une forme de romantisme qui ne relève pas que de la crise d’adolescence, comme l’explique Caitlin Oppermann, 17 ans, qui avait commencé à bloguer à l’âge de 12 ans :

« Si je ne l’efface pas, je serai toujours là. Ma génération aura accès à toute son histoire, nous pouvons documenter les choses si facilement. Je suis très sentimentale, je suis sûre que cela a quelque chose à voir avec ça. »

Son ami Jakob Lodwick, co-fondateur de Vimeo.com (qui est à YouTube ce que la DVD est au VHS, en -gros- résumé) et de CollegeHumor.com (une sorte de Groland US, en bien plus geek), partage lui aussi cette vision romantique :

« En me mettant en ligne, j’ai reçu un peu d’attention, et je me sentais bien ; c’était un réel retour sur investissement (…) Je filmais ce que je voyais et ce qui résonnait en moi. Je ne leur montrais pas ce que c’était que de sortir avec moi, mais ce que c’était que d’être moi. »

Pour Jackson, note Emily Nussbaum, l’internet est un espace où le fait de se montrer les seins nus n’a pas grande importance, mais où tout un chacun peut se faire connaître, gagner de l’attention et de la réputation, en se montrant sous un jour un peu plus vulnérable. Dans le même temps, ceux qui y agissent comme des porcs seront aussi perçus comme des porcs.

Mais quid des pervers ?

Ils sont certes plus ou moins conscients que ces documents et traces pourraient leur être un jour reprochés, par un employeur notamment -sans parler de la façon qu’auront leurs propres enfants de découvrir ces souvenirs, et les quelques frasques qu’ils n’auront pas effacées.

Mais le fait de s’exposer est d’abord et avant tout, comme dans la rue ou la cour de récréation, un moyen d’entrer en contact avec les autres, ou de maintenir et prolonger ce contact, de trouver un(e) petit(e) ami(e), d’être félicité pour la qualité des photographies, voire d’être repéré par un futur employeur… pourquoi dès lors faudrait-il s’en priver et ne se focaliser que sur le (faible) risque associé ? Jusqu’à preuve du contraire, on court plus de risque en sortant de chez soi, à pied ou en voiture, qu’en allant sur Facebook ou Flickr !

Depuis qu’ils communiquent, ils sont habitués à être confrontés à ce que danah boyd qualifie d' »audiences invisibles« , à savoir tous ceux qui, sans être pour autant leurs « amis » à qui sont destinés, a priori, ce qu’ils mettent en ligne, n’en peuvent pas moins en devenir les lecteurs, critiques ou laudateurs… et donc aussi les « juger« , plutôt que seulement les lire ou les regarder.

Ils ont ainsi appris à moduler leur ton pour s’adresser à ces différents types d’auditeurs, sachant également qu’un message instantané ou un email peuvent être copiés/collés et qu’un « chat » peut être archivé : « cette façon de communiquer oblige les gens à être constamment conscient du fait que tout ce qu’ils publient pourra, et sera, retenu contre eux« .

En ce sens, les adolescents sont confrontés aux mêmes types de problèmes et précautions que les hommes politiques et les « people » : ils sont, eux aussi, devenus -au sens littéral- des personnalités publiques. A ce titre, ils ont aussi adopté les mêmes réflexes que les célébrités, et savent donc qu’il vaut mieux tenter de profiter de l’attention de ceux qui s’intéressent à vous, mais aussi devancer l’appel en contrôlant votre communication plutôt que de voir quelqu’un d’autre le faire à votre place, et donc risquer d’en faire les frais.

A l’instar des personnalités publiques, les ados doivent également apprendre à être jugés, mal compris, caricaturés, critiqués… Le sexe n’étant pas l’apanage des célébrités, certaines jeunes filles anonymes ont ainsi elles aussi droit à « leur » sex-tape, mise en ligne par leur ex-petit ami généralement, profitant du fait que 10 à 20 % des jeunes reconnaissent avoir déjà envoyé des photos (ou « sextos« ) d’eux, nus, sur le Net ou via leurs téléphones mobiles.

Mises à nues sur les réseaux, certaines décident de s’en déconnecter, pour ne plus risquer d’être confrontées à cette « mauvaise réputation » qui leur collerait au Net. D’autres pourraient décider d’en profiter, pour faire parler d’elles, ou gagner de l’argent, mais cela semble encore rester l’apanage des seuls « people » type Paris Hilton. D’autres enfin décident plus simplement que le plus important, c’est d’apprendre à vivre avec, comme cela se passe à l’occasion de n’importe quel autre type d’agression, et de garder sa dignité.

1001Pedobear_34Il n’est pas inutile, cela dit, de rappeler que le nombre de violences sexuelles dues à l’exposition de soi sur le Net est infime en comparaison du nombre d’agressions sexuelles (notamment dans les sphères intra-familiales) auxquelles les jeunes peuvent être confrontés « IRL » (dans « leur vraie vie« , pour reprendre l’acronyme consacré sur le Net).

Par contre, elles font l’objet de toutes les attentions médiatiques, au point de devenir un nouveau « marronnier journalistique » habilement exploité par ceux qui voient d’un mauvais oeil ces nouvelles libertés que s’arrogent les jeunes ou qui, faute de savoir utiliser le Net ou d’en comprendre les tenants et aboutissants, ont peur des réseaux, tout simplement.

Emily Nussbaum note ainsi justement que la quasi-totalité des personnes de plus de 40 ans, dès lors qu’on leur parle de l’internet, sont littéralement obsédés par le fait qu’il serait infesté de pédophiles, et qu’elles n’ont qu’une idée en tête : « Mais quid des pervers ?« … Les adolescents sont habitués à cette vision particulièrement anxiogène et caricaturale de l’univers dans lequel ils vivent, et préfèrent généralement en rigoler, ce qui ne les empêche aucunement de penser que ceux qui caricaturent ainsi le Net, et donc leur vie, ne sont jamais que des « vieux cons« …

Au-delà de cette diabolisation qui ne fait qu’entraver ou retarder le fait d’entrer de plain-pied dans la société de l’information, danah boyd souligne que cette peur de l’espace public qu’est le Net, et ce désir de contrôler la vie des adolescents, empêchent les parents de donner à leurs enfants les outils susceptibles de les aider à aborder leur transition vers le monde des adultes, et peut s’avérer contre-productif : « les restrictions et mesures de contrôle maximum infantilisent les adolescents, les rendant plus dépendants, voire haineux, des adultes et de leur monde« .

Il faut savoir choisir son camp

GenderIT.org, site créé par le réseau féministe de l’Association pour le progrès des communications (APC) (voir Prohibition 2.0 : qu’est-ce qu’un contenu préjudiciable ?), s’en est largement fait l’écho à l’occasion de sa couverture du Forum de la gouvernance Internet (IGF) des Nations Unies qui s’est tenu à Sharm El Sheikh en novembre 2009.

On aurait pu attendre de la table ronde consacrée à la protection et la sécurité des enfants sur l’internet qu’elle mette en avant, classiquement, mesures de filtrage gouvernemental, et contrôle parental.

A contrario, Dorothy Attwood, vice-présidente des politiques publiques et responsable des questions de vie privée chez AT&T, y déclara que la maltraitance des enfants et la violation de la vie privée avaient ceci de similaires qu’elles ne peuvent pas être réglées par un contrôle accru des flux d’information : « bloquer et contrôler l’information ne sont que des moyens fractionnés de traiter le problème, la solution ne peut pas consister à ajouter de nouveaux contrôles parentaux« .

Pour elle, apprendre à gérer ses données et à « orienter » son identité en ligne sont des compétences essentielles que les enfants doivent apprendre dès qu’ils abordent l’internet : « nous devons tous connaître nos responsabilités et nos droits dans les espaces en ligne« . Et pour cela, mieux vaut être créatif plutôt que menaçant, proposer aux enfants des jeux et usages tirant les technologies (et leurs usages) vers le haut, plutôt que de les menacer, leur faire peur, ou chercher à les contrôler.

Alors que les médias agitent régulièrement le chiffon rouge du « sexting » (voir « Le sexting, c’est (nor)mal« ), un autre intervenant déclarait, lui, que « les jeunes en sont vraiment blasés« , témoignant bien du décalage existant entre la perception fantasmatique des « adultes » et la réalité de ce que vivent les jeunes sur l’Internet, comme l’écrit Maya Ganesh, jeune journaliste de GenderIT :

« Pourquoi les responsables n’écoutent-ils pas les enfants au lieu de se contenter d’en parler ? Pourquoi n’a-t-on pas entendu la perspective des jeunes et pourquoi n’y avait-il pas de représentants des jeunes à ce panel ?

Si les jeunes sont effectivement blasés au sujet du sexting ou excités par les possibilités sexuelles en ligne (les jeunes de chaque génération se sont-ils pas excités par ces possibilités ?), pourquoi les adultes ne peuvent-ils pas le comprendre plutôt que de donner une image générale de victimisation à la sexualité des enfants ?

Alors que la pornographie en ligne peut faire courir un danger aux enfants, le risque le plus important n’est-il pas celui des abus sexuels à la maison par des adultes connus ? Ne risque t-on pas de jeter le bébé avec l’eau du bain en créant ce genre de binarisation ? Pourquoi les risques en ligne et hors ligne sont-ils séparés ? »

1001Insert_cdWieke Vink, 18 ans, membre de la Youth Coalition, une ONG internationale réunissant des jeunes de 15 à 29 ans militant pour le droit à la sexualité et à la reproduction des jeunes, ne cache pas, elle non plus, sa consternation devant tant d’infantilisation :

« Quand il y a un problème de connexion internet à la maison, ce ne sont pas mes grands-parents qui le réparent, pas plus que mon père ni ma mère. C’est mon petit ami. Ce sont mes frères. C’est moi. Nous sommes la première génération à avoir grandi à l’ère numérique, dans un vaste monde en réseau (« world wide web » en VO) où Wikipedia est notre bibliothèque, et Skype notre téléphone.

En matière d’Internet, ce ne sont pas nécessairement les parents qui éduquent leurs enfants, mais nous qui leur expliquons ce qu’est YouTube ou Facebook. Nous devons reconnaître que l’Internet est un endroit où les gens se réunissent, partagent et se connectent – et les jeunes sont à l’avant-garde de tout cela.

J’étais donc ravi de voir que l’IGF consacraient nombre de ses panels aux questions relatives aux enfants et aux jeunes, jusqu’à ce que je découvre que les ateliers sur la protection des droits des enfants n’évoquaient quasi-exclusivement que les problèmes tels que les abus sexuels, et que les panelistes avaient tous plus de 50 ans.

Comment se fait-il que la majeure partie des débats au sujet de l’internet et de la sexualité sont empreints de négativité, truffés de mots tels que « filtrage, pédo-pornographie et contenus obscènes » ?

Les jeunes, tout comme n’importe quels autres êtres humains, sont curieux dès qu’il s’agit de sexualité. Et laissez-moi vous dire qu’il y a beaucoup de sexe sur le Net -tout comme il y avait probablement un exemplaire de Playboy sous le lit de mon père. Et c’est très bien. C’est normal. C’est naturel. C’est sain. »

Relatant deux autres tables rondes de l’IGF, sur la vie privée et la gouvernance de l’Internet, Jac SM Kee, artiste et féministe malaysienne responsable de TakeBackTheTech (« Réapproprie-toi la technologie !« ), campagne de l’APC incitant « à prendre le contrôle de la technologie pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes« , note ainsi que la situation pourrait bien s’inverser :

1001myspacepirate« Où est le problème ? Un exemple a été donné lors de la séance d’hier au sujet d’une enseignante stagiaire qui a placé sur un site de réseautage social une photo d’elle-même tenant une tasse en plastique avec la légende « pirate ivre ». Par la suite, elle n’a pas pu trouver un emploi comme enseignante car, surprise, ils ont tapé son nom sur Google, ont trouvé la photo et ont porté un jugement. Le dernier point est important, car comme l’a fait remarquer Wolfgang Kleinwaechter (professeur à l’université d’Aarhus au Danemark, et expert reconnu des questions de régulation de l’internet, ndlr), les normes changent.

Ceux qui prendront les décisions à l’avenir seront des gens élevés avec les plateformes de réseautage social. Ils penseront peut-être que le fait de ne pas avoir une photo de vous quelque part lorsque vous étiez jeune est une bonne raison de ne pas vous engager. Il ne faut donc pas prendre ces leçons trop au pied de la lettre.

J’ai bien aimé cet argument car il complique une hypothèse en reconnaissant que les enfants ont une responsabilité et un pouvoir – ils sont plus que des victimes sans défense qui ont besoin de protection ou « d’éducation ».

Wolfgang a parlé du fait que les données personnelles constituent une identité et que chacun a la responsabilité de gérer sa propre identité. C’est un bien qui nous appartient et ne peut pas appartenir à quelqu’un d’autre, même si ce bien est stocké ou situé ailleurs. Il incombe donc à chacun de décider de ce qu’il faut faire de son identité, qui ne peut pas être déléguée à quelqu’un d’autre, comme l’État (par la régulation) ou une entité privée (par des contrats ou l’application de solutions technologiques). (…)

La capacité d’exercer autant de contrôle que possible sur mes données personnelles est l’aspect le plus fondamental des approches qui seront adoptées pour protéger la vie privée. Si je ne peux pas contrôler ce qui arrive à mon corps, je n’ai pas de « droit à la vie privée ». »

Tout comme on ne peut empêcher les adolescents d’avoir leur propre sexualité, il est vain de chercher à vouloir les empêcher de s’ébattre sur le Net. Et de même que les cours d’éducation sexuelle ne se limitent pas à l’évocation des MST, du sida, des agressions sexuelles et des grossesses non désirées, il serait bon de commencer à envisager la possibilité de ne plus ni diaboliser le Net, ni d’infantiliser les internautes adolescents (d’autant qu’ils en savent souvent bien plus que les adultes).

La question de savoir à quoi le Net peut bien servir ne se pose pas pour eux : leurs amis sont connectés, c’est plutôt marrant, il y a plein de choses à y faire et à y apprendre qu’on ne trouve pas ailleurs, ou qu’on ne peut pas faire autrement, c’est du spectacle, mais aussi de la vie en société, voire en communauté, on peut s’y exprimer librement, et être entendu, écouté, commenté…

D’ailleurs, pour Emily Nussbaum, la question est moins de savoir s’ils ont raison, ou non : « bien sûr, tous les changements sociaux entraînent des dommages collatéraux. Mais la vraie question est, comme avec toute révolution, de savoir choisir son camp. »

jean.marc.manach (sur Facebook) & @manhack (sur Twitter)

NB : images extraites, notamment, de la page YOU ARE DOING IT WRONG (« vous le faites mal », en VF) de l’Encyclopedia Dramatica, l’encyclopédie type Wikipedia des jeunes geeks amateurs de mauvais goût (attention : site Not Safe For Work truffé d’images pouvant heurter la sensibilité, sinon des plus jeunes, en tout cas des plus prudes, qui préféreront peut-être consulter sa version « soft », WhatPort80).

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0 commentaires

  1. merci jean-marc manach de ce panorama documenté.
    juste pour dire que la notion « d’espace contre-public » n’est pas seulement proposée par Warner en 2002 mais s’inscrit dans toute une série de débats notamment menés par Negt et Kluge dès 1993 au sujet de l’exclusion des classes populaires par Habermas et développés également par Nancy Fraser sur l’exclusion constitutive des femmes de l’espace public bourgeois.

  2. Seigneur, que de n’importe quoi. D’affirmations gratuites, non-argumentées. « la vie privée est concept récent d’hétérosexuels blancs », ça sous-entend que tous les noirs homosexuels sont des exhibitionnistes ? C’est n’importe quoi.
    C’est article malgré sa longueur ne fait que simplifier un problème complexe on en vient à nous dire qu’on a le choix entre abandonner sa vie privée ou retourner au moyen-âge. Merci, ça fait près de dix ans que j’utilise internet et vous ne trouverez jamais rien de ma vie privée sur la toile, même pas mon vrai nom.
    Tous ces gamins agissent avant de réfléchir mais dans dix ans, quand leurs photos seront toujours en ligne, ils pourront se mordre les doigts de ne pas avoir de parents plus sévères. Quand on voit à quel point certains adultes sont complètement irresponsables, et ont le culot de venir se plaindre que les infos qu’ils ont distillés sur facebook sont rendus publics, on voit mal comment on pourrait laisser sans surveillance des enfants sous prétexte qu’ils connaissent bien les nouvelles technologies. Oui, ils savent obtenir tout ce qu’ils veulent en un clic, mais est-ce qu’ils savent peser les conséquences ? A 15 ans on veut tout tout de suite et on ne pense pas à ce que sera la vie une fois adulte. On ne sait pas qu’internet n’oublie rien. Il y a pas mal de gens qui se mordent les doigts de ne pas avoir été plus discrets quand ils utilisaient les newsgroup dans les années 80. Tout le monde a le droit de dire ou faire une bêtise et de le regretter après, mais sur internet, peu importe les regrets, ça ne s’efface pas.
    Que ça serve de leçons aux générations futures. Qu’ils utilisent les nouvelles technologies oui, sans surveillance, oui, mais qu’ils aient bien conscience que les informations personnelles c’est une arme qui peut se retourner contre eux. Comme cette gamine qui s’est suicidé après que la maman d’une rivale lui eut brisé le coeur en se faisant passer pour son amoureux. Pas difficile, toute sa vie était sur internet. Qu’ils sachent, ces gamins, que les copains/copines ne le restent pas toute la vie et que les photos de nus qu’ils leur ont envoyé hier seront une très bonne arme pour se venger d’une remarque désobligeant demain.
    Maintenant, si ça les dérange pas, tant mieux pour eux. Mais je n’y crois pas. J’entends trop de gens dirent « j’en ai rien à foutre » jusqu’au jour où…

  3. Rock n roll des enfants de 12 ans ? De jeunes adolescents non pas â être rock n roll devant leur profs et leurs parents sur les mêmes réseaux sociaux, bien sûr que si mes parents n’en avaient rien eu à foutre de moi je ne me serai pas géné pour m’éclater dès le plus jeune âge avec internet et même sans aborder la notion de regret (le commentaire précédent en parle très bien) , dans la vie il faut un minimum de pudeur, on fait ce que l’on veut en privé entre personnes consentantes mais on ne balance pas illico presto tout ce que l’on voit avec son téléphone.

    Déjà quand on voit le comportement d’adultes qui se contrefoutent de vous demander votre avis pour balancer des photos sur facebook parce que vous étiez à la même soirée, il n’est pas étonnant donc que des plus jeunes en fassent autant avec des conséquences qui peuvent être très facheuses à plus ou moins long terme.

    Il y a toujours eu des têtes de turc dans une classe, le petit gros, le binoclard, la grande à boutons, le dernier ou le premier de la classe, inutile d’en rajouter en balançant la première photo ratée d’un pauvre gars en l’accompagnant de commentaires assassins 10,1000 fois copiés/collés par d’autres pour 10 secondes de rigolade…ça ne vaut pas qu’un gars même un seul en france passe sa vie en psychanlyse.

    La vie est bien assez dure pour qu’on en rajoute, des révolutions oui il y en a faire mais pas celle-ci.

    Ce n’est pas rock n roll de montrer sa vie pour qu’elle soit récupéree par des agences de pubs and co, c’est complètement débile de faire le parallèle entre révolution sexuelle des années 60 et insouciance de se montrer devant n’importe qui en 2010… c’est tereminé le conflit de génération comme on le voyait jadis, il n’y a plus de vieux cons depuis longtemps mais au contraire beaucoup de parents qui ont les mêmes codes que leurs enfants (génération télé, jeux vidéos, internet) et qui se retrouve,t sur les mêmes sites, la liberté d’un jeune ado n’est certainement pas le nez da

  4. (pardon j’ai validé par erreur je continue) le nez dans le virtuel surveillé par papa-maman, ses profs, ses copains… il faut apprendre aux mômes à ne pas tout mélanger et à ne pas tout étaler… sans boulettes, sans boulets enregistrés à jamais sur internet ils seront plus libres….de faire ce qu’ils veulent VRAIMENT faire et dire plus tard.

  5. Entièrement d’accord, l’article est une argumentation sociologique bas de gamme. On en reparlera dans 15 ans. J’ai internet depuis 14 ans et vous ne trouverez jamais mon nom sur internet ni aucune information personnelle. J’ai 30 ans et je pense donc avoir grandi avec internet. Je ne me retrouve en rien dans ce qui est décrit ici. Enfin je pense que les jeunes d’aujourd’hui sont le résultat d’une déconfiture de nos sociétés modernes sur tous les tableaux et constituent, pour le futur, une parfaite armée de consommateurs bêtes, non critiques et influençables comme le souhaite depuis 30 ans nos « élites ». De toute façon leur vie sur internet, ils s’en foutent : ils veulent tous être footballeurs ou chanteuses. Les parents sont irresponsables : ils font des enfants comme ils achètent le dernier Iphone parce-que la copine de Jennifer de Secret Story elle attend un môme 😉 qui d’ailleurs ne sera pas une lumière plus tard, lui non plus 😉

  6. [mode humour]

    Une bonne guerre ma petite dame, il n’y a que cela de vrai… Les jeunes de maintenant s’ennuient 😉

    [/ mode humour]

  7. Que les jeunes apprennent à dérouler un argumentaire et à ne pas faire 12 fautes par phrase. Ensuite on en reparle de l’esprit rock 😉 L’esprit rock des années 60 c’est « trop top cool la vie », mais ils sont tous aujourd’hui au CAC40 ou à l’UMP les anciens gars top cool.

  8. La vraie question est de savoir comment on prend tout ça en compte d’un point de vue éducatif (école et parents).

  9. @herbert & @nzo : je suis, moi aussi, sur le Net depuis plus de 10 ans, et si le web regorge d’infos relatives à mon nom (c’est mon métier, d’écrire sur le Net), on n’y trouve que très peu de choses concernant ma « vie privée », mais là n’est pas la question : je vous parle de « libertés », de leurs libertés, vous me parlez de « vie privée », de votre vie privée…

    La question, c’est de comprendre ces « petits cons », sinon, on en restera à une posture de « vieux cons » à se plaindre que c’était mieux avant, que « de mon temps », blablabla.

    Le fait que la génération rock’n roll et 68 soit au pouvoir ne change rien à l’affaire, pas plus que l’écriture SMS des jeunes aujourd’hui : on a plus à gagner qu’à perdre à tenter de comprendre leurs façons de s’exprimer, et de se ballader, sur les réseaux.

  10. J’ai trouvé votre article intéressant , jusqu’à votre phrase:

     » il serait bon de commencer à envisager la possibilité de ne plus ni diaboliser le Net, ni d’infantiliser les internautes adolescents (d’autant qu’ils en savent souvent bien plus que les adultes). » (voir les 3 derniers paragraphes reliés au thème d’internet et la sexualité des ados)

    L’argument: « ils en savent bien souvent plus que les adultes » mériterait à lui seul un article de fond . S’il vous plaît, expliquez-nous ce que nous ne savons pas encore en matière de sexualité et d’altérité dans les échanges sexuels et amoureux. D’autant plus que cette réflexion est assez banale dans les articles d’expert. Cette récurrence a bien un sens? Ne sous-tend-elle pas d’ailleurs votre argumentaire. Merci d’avance de nous éclairer.

  11. C’est ridicule !
    En gros, tout ce qui est moderne est bien. Tout ce qui est ancien est mal.
    Je fais partie des jeunes cons qui n’ont aucune envie de voir publiées les photos de ses soirées sur internet, sans parler de mes exploits (??) sexuels ou de mes vacances en famille.
    Demandez aux jeunes filles qui tentent de se suicider après que leur intimité (souvent sexuelle) soit publicisée si elles se satisfont de leur nouvelle identité !
    Michel Foucault avait déjà averti que la parole publique sur la sexualité n’était qu’une nouvelle procédure de contrôle, encore plus sournoise. Si il avait connu Fessebouc il se serait bien marré…
    Je préfère encore être taxé de vieux con (j’ai 30 ans et utilise internet tous les jours) que de jeune branché : pour moi, la société de contrôle et d’information n’est pas la société de mes voeux, et mes potes qui se mettent sur Fessebouc me semblent ridicules.
    Après, chacun fait ce qu’il veut : mais ne nous sermonnez pas sur notre « manque de modernité ».
    Si demain la guerre à distance pour tous fait fureur chez les jeunes (drones, joystick et bombes à fragmentation réelles), irez-vous sermonner les vieux cons qui préfèrent tout simplement ne pas faire la guerre ?

  12. @térésa : les ados (en général) en savent bien plus que (la majeure partie) des adultes pour ce qui est du Net, pas de la sexualité… 😉

    @Calagan : je fais aussi partie des Big Brother Awards, qui fustigent la société de surveillance depuis pas mal d’années maintenant, et c’est aussi de ce point de vue là (cf. mon autre blog, http://www.bugbrother.net) que je m’exprime : la question n’est pas celle de la vie privée, mais celle des libertés, et je pense que plus on aura de libertés sur le Net, plus on pourra aussi résister aux restrictions et process de contrôle qui sont par ailleurs en oeuvre dans notre « société de surveillance »

    Encore une fois : l’enjeu, ce n’est pas la « vie privée », mais les libertés.

  13. Sans vouloir trop verser dans la paranoïa, plus l’individu balance d’infos relevant de sa « vie privée » sur les réseaux de médias, plus ces infos sont utilisées par l’entreprise privée et l’état pour asseoir leurs dominations. Ce qui, en soi, devrait déjà plaider pour une limitation de l’exposition permanente.

    Mais au-delà, attendons que cette génération ait elle-même des enfants. Le sort du « petit con » est généralement de devenir un « vieux con » à son tour…

  14. Remarque, entièrement d’accord avec votre distingo entre « vie privée » et libertés.

    C’est d’ailleurs ce que dit Solove, auquel vous faisiez référence il y a peu.

  15. Très intéressant article.
    Dans un cadre associatif, nous tentons (entre autres) d’accompagner les jeunes de 13 à 18 ans sur internet (j’insiste bien sur le mot accompagner), et nous constatons bien le fossé entre ce qu’on peut tenter de faire passer comme info, et leur compréhension ou leur usage. Verrouiller les comptes vis à vis des parents ou des profs, c’est fait. Verrouiller vis à vis des amis, et du public plus général (friends of friends sur Facebook par exemple), beaucoup moins. Et je rejoins pas mal d’arguments de votre exposé sur les causes, pourtant j’ai 32 ans (cf nzo), et je traine sur le net depuis ses débuts aussi.
    C’est en admettant ces causes, en se remettant en cause, nous les « vieux cons », qu’on arrivera à décortiquer tout cela et à accompagner correctement ces chers « petits cons », qui en ont cependant bien besoin.
    J’ai d’ailleurs pu voir le résultat, avec de nombreux jeunes qui nous remercient de coups de pouces, ou d’articles d’aide les accompagnant directement sur leur terrain, par le biais d’une petite mascotte (sur Facebook par exemple), et qui les aide à faire « tilt » « mince tout le monde voit tout, oui y compris mes parents ou mes animateurs ».
    Ce n’est pas le pédo pornographe qui les fait se protéger, le mot est de toute façon trop compliqué et terriblement virtuel, mais la peur que leurs frères, soeurs, parents ou profs puissent voir leur vie d’un peu trop près.

  16. Excellent article que je viens de lire de la première à la dernière ligne, et que j’adorerais avoir écrit moi-même!

    Important cependant de noter que les recherches de danah sont vraiment USA-centriques — je ne crois pas qu’on soit déjà en Europe dans une situation aussi grave en ce qui concerne la surprotection de la jeunesse, même si c’est dans cette direction qu’on se dirige.

    Aussi, si les ados comprennent parfois mieux internet que les adultes (ça mérite à mon avis d’être détaillé un peu: ils ne sont pas tous aussi « digital natives » que ça, premièrement — voir http://www.beyondcurrenthorizons.org.uk/digital-natives-and-ostrich-tactics-the-possible-implications-of-labelling-young-people-as-digital-experts/ — et leur expertise est souvent vraiment limitée aux outils qu’ils connaissent bien et ne va pas au-delà) il est important de ne pas oublier que les adultes, eux, ont plus d’expérience de la vie et des gens que les ados. D’où l’importance, à mon avis, que les ados aient autour d’eux assez « d’adultes éclairés » approchables en cas de nécessité.

  17. Si j’ai bien compris l’idée, les « jeunes branchés » s’exposeraient sur le Net parce qu’ils seraient trop contrôlés par les adultes dans la vie réelle. On dirait qu’avoir une chambre qui ferme à clé et un ordinateur à soi seul vous paraît ridicule comme espace privé. Je n’ai pas eu d’ordinateur à moi avant 20 ans, ce n’est pas pour autant que j’avais (encore moins aurais-je maintenant) envie de balancer ma vie intime sur le Web. J’ai 26 ans, mais bon, admettons que je me mets du côté des vieux cons : en quoi les enfants et les ados seraient-ils « overcontrôlés » ? Attention, je ne parle pas d’espionnage de la part des parents, ni de la négation de l’ « espace jeunesse », qu’on pouvait encore reprocher aux adultes d’avant 1968 (grosso modo). Mais d’avoir simplement des règles à suivre, des normes à respecter, quand on est jeune, c’est normal, c’est l’apprentissage de la vie en société, l’éducation, quoi. Vous appelez ça un excès de contrôle ? Toutes les générations ont passé par ça, alors pourquoi la dernière serait-elle la seule à réagir de cette façon « exhibitionniste »? L’argument ne tient pas trop…

  18. J’ai l’impression qu’un élément est très mal pris en compte dans cette analyse. Les possibilités de mise en ligne dépendent énormément de la qualité des outils disponibles. Or les fournisseurs de ces outils vivent essentiellement de la publicité et ont tout intérêt à générer le maximum de traffic. Les mécanismes pour gérer correctement les accès aux données publiées sont la plupart du temps très limité ou peu pratique à utiliser. En général, ça se limite à ‘tout le monde’ ou ‘les amis’.

    Ensuite, beaucoup d’ados se sont mis à publier alors que leurs parents n’étaient pas sur internet. Lorsque les parents utiliseront les mêmes outils et seront capables de voir ce qui est publié, peut-être cela changera-t-il les comportement de nos chérubins.

    Par contre, je vous rejoins entièrement lorsque vous parlez de la volonté de controle des parents sur leurs enfants. Nous sommes dans une société ou les parents (mais aussi les institutions) utilisent tous les outils à leurs dispositions pour gérer la vie de leurs enfants. Ca me rappelle le livre bleu du gixel : faire peur aux parents pour les pousser à mettre en place des outils de surveillance/controle pour le bien de leurs enfants, et ainsi habituer les enfants à accepter ce controle permanent à l’age adulte.

  19. Très bon article, comme toujours sur ce site.
    Cependant, on risque de n’avoir que les réactions des vieux cons, dont je fais parti bien évidement. Vous imaginez un jeune con lire cet article avec la taille qu’il fait !? C’est bien supérieur à 180 caractères :o)

  20. @laurence : Merci de ces précisions : où l’on découvre que je ne suis pas chercheur, mais modeste journaliste, qui n’ait pas toutes les références universitaires…

    @stéphanie : merci du compliment; pour ce qui est de la « maîtrise » des Digital Natives, je ne sais ce qu’il en sera dans 5 ou 10 ans, mais il y a de plus en plus de jeunes « sachants » qui n’ont pas besoin d’être formés, et qui échappent donc +- aux écrans de contrôle des adultes; et ce sont eux qui m’intéressent, parce qu’ils se construisent une sociabilité, et une identité, en-dehors de tout « contrôle » éducatif ou pédagogique classique…

    Dans 5 ou 10 ans, il y a fort à parier que les parents maîtriseront tout autant les outils que leurs enfants… le problème, à mon sens, est du côté des enseignants…

    @Irina : il ne s’agit pas de nier l’importance de l’éducation parentale (et scolaire), mais de constater qu’ils ont là un formidable terrain de jeu, potentiellement bien plus excitant que les centres commerciaux ou le jardin d’en face : il ne cherche pas à être « exhibitionniste », mais deviennent des « personnalités publiques » alors qu’ils ne sont encore qu’adolescents… généralement, on ne devient « star » que bien plus tard

    @JeMeProtegeMaisJeMeSoigne : j’ai déjà eu un peu de mal à formuler ces hypothèses, alors si je dois en plus les réduire en moins de 140 signes… 😉

  21. Les jeunes, nous, même si je suis déjà plus vieux que d’autres apprennent vite. C’est pourquoi je tais mon âge trouvant la manière dont vous l’étalez, vous précédents commentateurs, hors de propos et sectaire. Ce n’est pas une guerre ni une quelconque opposition.
    C’est aussi pourquoi je tais mon pseudo habituel et mon URL décidant de ne pas lier mon identité à ce commentaire écrit en vitesse et qui ne me caractérisera pas complètement. Je choisis, vous ayant lu attentivement, de ne pas vous ouvrir mon espace pensant que vous ne saurez l’apprécier comme il se doit, comme je le veux.
    Cependant, j’ai envie de réagir.
    Tout d’abord sur l’article qui est de qualité. Certains y reprochent des inexactitudes, des affirmations gratuites. Qu’ils le relisent et y voient aussi une synthèse d’études d’autres. Apprenez, oui vous pouvez encore apprendre même après toutes ces années de pratique internet quotidienne, à reconnaitre le travail là où il est. Apprenez aussi à débattre sans tomber dans l’agression. On peut ne pas être d’accord avec les idées exposées ou la synthèse qui en est faite mais il me semble que ce désaccord est plus intéressant exposé calmement et avec respect.
    Quant aux commentaires, ils sont irritants parfois.

    @ Herbert : vous n’êtes plus crédible pour moi dès la troisième phrase. Près de dix ans d’internet mais pas encore de maitrise des hyperliens ? Lisez l’article cité, il n’y est pas question d’exhibitionnisme des noirs homosexuels. Rien n’est sous-entendu ici, tout est clair. Libre à vous ensuite de ne pas approuver l’analyse de Danah Boyd. Moi j’ai au moins la décence de lire son propos, elle ne semble pas totalement novice mais peut être êtes vous aussi, en plus d’un internaute aguerri, un spécialiste des questions de médias sociaux et de l’utilisation qu’en font les jeunes.
    Quant à votre exemple du suicide, j’évite le 20h de TF1 pour le retrouver ici. Un cas, certes. Peut-être d’autres d’ailleurs. Mais je pense qu’on pourrait aussi trouver des suicides d’adolescent incompris, brimés et qui auraient mérité un peu plus de dialogue et d’appui.

    @nzo : vous parlez d’argumentation sociologique bas de gamme en écrivant des phrases comme « De toute façon leur vie sur internet, ils s’en foutent : ils veulent tous être footballeurs ou chanteuses ». C’est déprimant.
    Sans parler de « qui d’ailleurs ne sera pas une lumière plus tard, lui non plus ». Dois-je penser que tant de bêtise dans vos propos vous donne ou donnera des enfants niais ? Non. Aller, une pointe de sarcasme pour la route : 14 ans d’internet et pas encore appris à poster un commentaire en une fois ? (celle-ci est cadeau, vous pouvez m’attaquer sur cette bassesse). Quant à « la parfaite armée de consommateurs bêtes », il me semble au contraire qu’on est moins bête qu’avant. Vous vous souvenez ? Cette époque où on pensait la cigarette saine faute de partage d’information. Aujourd’hui, les consommateurs en demandent plus, doutent, critiquent, comparent. Du côté des entreprises et du marketing, je vous prie de croire qu’on s’affaire à essayer de leur prouver que ce qu’on dit est vrai.

    Je n’ai pas apporté grand chose au débat, c’est plutôt une réaction à chaud, un peu sanguine. La question de l’utilisation d’internet par les jeunes est passionnante et mérite d’y consacrer du temps, des lectures ET du dialogue avec les principaux concernés, parents ou enfants. Je suis jeune, sans doute encore bien con, mais j’ai envie d’apprendre et de comprendre. Peut-être que ça me passera plus tard. Peut-être qu’à mon tour je préfèrerai me réfugier dans mon référentiel de l’époque, confortable et maitrisé. Peut-être aussi que je me rendrai compte que je me suis trompé mais je serai content d’apprendre de mon erreur.

  22. En résumé… si j’ai bien compris… le point de vue des vieux sur le point des jeunes C… une représentation à la C… qui se perpétue de génération en génération… de C… bien entendu !
    Mister T

  23. @Achaud
    Citation : « La question de l’utilisation d’internet par les jeunes est passionnante et mérite d’y consacrer du temps, des lectures ET du dialogue avec les principaux concernés, parents ou enfants. ».
    Un seul mot : bravo. Oui, c’est passionnant.

    @Alexis Mons et @Jean-Marc Manach :
    Citations : « La vraie question est de savoir comment on prend tout ça en compte d’un point de vue éducatif (école et parents). » / « Dans 5 ou 10 ans, il y a fort à parier que les parents maîtriseront tout autant les outils que leurs enfants… le problème, à mon sens, est du côté des enseignants… »
    Je lis -beaucoup- et je suis (= suivre !) bine des sites sur internet depuis aussi plus de 10 ans, je suis (cette fois, être) aussi à la fois parent(e) 🙂 – et enseignante : vous avez pleinement raison. Plus de 70 % de mes élèves ou étudiants ont désormais un profil FB (mes questions de rentrée ont évolué ! juste « qui a un compte et s’en sert ? »). Aucun n’avait réellement prêté attention aux conditions d’utilisation. Les récents changements sur ce site ont été l’occasion de préciser un certain nombre de choses (ce qu’il en est, ce que ça fait, ce qu’ils risquent) même si ce n’est pas vraiment au programme…

    Accompagner, oui, aider à la compréhension (là, l’adulte et le prof peuvent peut-être ouvrir des portes…) de ces espaces/temps « virtuels » – pas si virtuels que cela – me semble fondamental et me conduit nécessairement à en parler, cette fois IRL (= in real life). Ex. montrer 3 profils étudiants, réfléchir à « vous êtes le recruteur, justifiez votre choix auprès de la direction »… Pas pour les obliger à changer : mais au moins, alerter, réfléchir -ensemble (j’insiste).
    Et pour vous répondre directement : à part quelques initiatives isolées, on ne le prend guère en compte.

    Merci à Internet Actu et à vous JMM en particulier de nous aider à réfléchir, à réagir, et à (tenter d’)agir.

  24. hé ben, magistral article enfin sans langue de bois, et vu le nombre de fachos que ça choque dans les commentaires ça ne prouve encore plus que la véracité de ces arguments.

    la vie privée est une notion subjective, c’est l’affaire de chacun et personne n’a le droit de délimiter le côté « privé » de la vie de quelqu’un d’autre

    En bref laissons ceux qui veulent s’exposer le faire et ceux qui veulent se cacher le faire. Pourquoi l’un aurait-il plus raison que l’autre? Quels sont les seuls ennuis auxquels celui qui se montre sur internet s’expose? Son intégrité physique dans les cas les plus graves (et encore il faut vraiment avoir dévoilé des informations clés), et juste le jugement de ses pairs dans la plupart des cas.

    Mais ce que les fascistes fermés d’esprit comme Herbert n’ont pas compris, c’est qu’il existe un paquet de gens moins sensibles que lui QUI SE CONTREFOUTENT du jugement d’autrui. Que ça ne dérange pas forcément de perdre son travail à cause d’une image mal placée par exemple… Après tout qu’est-ce qu’on en a à foutre, si ton patron te vire à cause d’une photo où tu apparaît éméché, hé ben c’est peut-être que de toutes façons bosser avec quelqu’un d’aussi obtus n’était de pas très important…. Du travail ça se retrouve, quand on est un peu débrouillard… Les fonctionnaires qui ont 30 ans de métier dans la même boîte ne représentent certainement pas un idéal pour moi. L’idéal français de l’immobilité et de la prudence à tout craint non merci.

    Le problème de tous ces coincés c’est qu’ils ne voient la vie qu’à travers le prisme de la société, de l’argent, de la réussite. Mais le vrai truc c’est qu’en fait… la vie c’est pas ça…

    Et je ne me pose même pas en exemple à suivre, moi-même je n’aime pas tout dévoiler sur internet (j’ai pris un pseudo là par exemple), parfois quand ça dérape j’essaye de réparer les dégats au mieux, je reste très prudent, etc. Mais au final si certaines photos de moi peu flatteuses restent disponibles sur la toile je m’en balance pas mal. Les cons qui jugent sur des photos ne m’intéressent pas de toutes façons.

    Je pense que chacun doit placer le curseur « vie privée/liberté de diffuser » où il le souhaite, de la façon dont il le sent. C’est aussi ça protéger quelqu’un: lui laisser évoluer comme il le souhaite.

  25. Merci pour ce très bon article. Les commentaires, ou plutôt les réactions, sont tout aussi intéressants. Difficile en effet de prendre de la distance sur un sujet de ce type. Essayons d’être factuel factuel pour éviter l’affectif. L’INSEE (organisme de statistiques officiel) a publié l’année dernière une étude chiffrée très intéressante sur le comportement sexuel des français. Et surprise : ces comportements ont faiblement évolué depuis 30 ans (ce qui nous ramène à la génération rock’n roll). Par exemple, l’âge moyen du premier rapport n’a pas bougé. De quoi relativiser.

    Et si les comportements de nos enfants étaient une adaptation de nos principes aux nouveaux moyens de communication ?

  26. Je ne vois pas ça comme un problème de vie privée, mais comme un problème de sentiment d’inexistence, qui n’est pas propre aux jeunes, d’ailleurs, même s’il y a peut-être un comportement plus marqué sur le net chez les plus jeunes.
    On voit dans les émissions « réalités », des gens prêts à montrer au plus grand nombre (et ce ne sont pas forcément des jeunes) qu’ils vivent dans la crasse, ne sont pas foutus d’élever leur chien ou leurs enfants, ou déballent leurs petites histoires de familles ou voisinage, etc… pour passer à la télé … et pour ceux qui ne peuvent pas passer à la télé, il y a le net !
    Finalement les jeunes ne font sur le net que ce qu’ils ont été habitués à voir faire à la télé par des adultes ! Pour ceux pour lesquels la télé est plus présente que des adultes cherchant à leur permettre de se développer. J’ai bien dit « développer » pas « formater ». C’est une conséquence sociétale et non un mouvement d’émancipation et c’est triste.
    Oui c’est triste de voir qu’une partie des jeunes (et moins jeunes) n’ont rien d’autre à dire que d’exhiber leur petite vie banale à tout un chacun, parce qu’ils ne vivent rien en fait, qu’ils n’ont rien à dire, et qu’ils ne voient rien d’autre à faire pour dire qu’ils existent, qu’ils en sont à revendiquer ce vide au lieu de chercher à exister en réalité.
    Ce n’était pas mieux avant, mais c’est à l’image de cette société, vide, exhibionniste et voyeuriste, faits divers, ragots, potins … j’ai jamais compris des can-cans de village, à télé-réalité et maintenant dans le net, qu’est ce qui peut temps intéresser une majorité de gens dans la petite vie sans intérêt des autres … il faut que leur vie soit bien vide pour avoir comme passion de se repaître de la vie vide des autres.
    Je ne suis pas une mère la vertu, les gens balancent ce qu’ils veulent sur le net, c’est leur problème, j’éprouve pas le besoin de balancer ma vie sur le net, je vois pas l’intérêt même si je n’ai rien à cacher, et que le regard des autres m’importe peu, il n’y a que le regard de ma conscience que je redoute 🙂
    Toutefois concernant les ados, et vu que la majorité d’entre eux ont malheureusement plus été élevé par la télé que par des adultes soucieux de leur développement, je doute qu’ils soient tous conscients de ce qu’ils font en terme de conséquences … qu’ils pensent l’être je n’en doute pas, j’ai pas oublié que j’ai été ado, et que ce n’est pas que l’on est pas conscient, mais on est aussi en révolte (légitime souvent) contre certaines choses et sur ces point on a tendance à faire le contraire de ce qu’on a été contraint de faire, sans avoir le recul nécessaire pour trouver sa propre voie, lorsqu’on a pas eu la chance (assez rare) d’avoir des parents qui ont été soucieux de vous permettre de vous développer dans un objectif d’autonomie et conscience.
    Il y a des contradictions dans ce qui est rapporté dans l’article, on parle de partage à un moment, mais plus loin il est clair que l’on cherche à être vu, et qu’on fait pas dans la spontanéité, mais dans ce qui va ramener du monde.
    Je ne suis pas passéiste, mais on s’enfonce dans l’erreur, mais je ne jetterais pas la pierre aux jeunes, ils ne font que marcher dans les traces de leurs aînés, c’est ce que notre génération leur a légué.
    J’en ai aussi marre de l’hypocrisie sans cesse renouvelée. Je trouve malsain ce sexe d’abattoir qui envahit la société, mais incriminer le net alors que les publicités limite porno sur les chaines et les murs sont omniprésentes c’est du foutage de gueule ! Ceci dit ce totalitarisme pornographique qui se prétend libération du puritanisme alors qu’il n’en est que l’autre face,impose et enferme dans un modèle de sexualité veule et malsaine les adolescents, sans leur permettre de découvrir ensemble le désir et plaisir partagé. Je ferais remarquer que dans cette société qui promeut la pornographie, on condamne en même temps la sexualité adolescente qui est pourtant « naturelle » si l’on peut dire à partir de la puberté …le discours pervers à double face puritanisme/pornographie.
    Mais tout est pervers dans cette société, tout est dévoyé, sur quelles bases est en train de se construire la nouvelle génération ? Qu’est ce qui lui a été appris, mais surtout qu’est ce qui lui a été donné ? Elle n’a pas de place dans cette société, les jeunes sont laissés pour compte quand ils ne sont pas diabolisés, présentés comme un danger potentiel … alors le net, ce n’est qu’un symptôme d’une génération désorientée, sans repère pour une grande partie … quand à ceux/celles qui en ont, ils/elles dépriment secs !
    J’arrête de râler … d’autant plus que j’ai du mal à exprimer tout le fonde de ma pensée. Ce n’est pas une question d’âge, ma fille qui est de la génération internet (elle a 24 ans et il y a des PC à la maison depuis qu’elle est petite) a une vision similaire de l’explosion et du contenu de ce qui est appelé « réseaux sociaux », je dirais à tort, parce que sur le plan relationnel c’est le néant, et que le social c’est avant tout du relationnel, et c’est pas en étant seul derrière un écran. Ce n’est pas comme ça qu’on apprendra à vivre ensemble … le net est un bon outil, pour le partage d’information, ou pour garder le contact avec des personnes éloignées géographiquement, mais lorsqu’il devient un univers virtuel se substituant à la réalité, il devient morbide.
    Amicalement

  27. J’aime les generalisations.
    Ayant une ribambelle de neveux entre 7 et 16 ans, je constate qu’avec quelques conseils de prudence elementaires, ils se baladent sur le net pour y trouver ce qu’ils cherchent et causer avec les copains. Sous-entendu: c’est pas parce qu’on est « teen » que se mettre sur le web ca veut dire twitter ses passages aux toilettes, fessebooker ses beuveries et picasser ses photos a poil. C’est pas parce que certains ont transforme leur crise d’adolescence (assertion du moi) en grande braderie de leur intimite, avec dose d’influence mediatique, que tous le font!
    Tous les jeunes en 68 etait pas defonces et/ou dans la rue (et ceux qui y etaient jouissaient d’une certaine anonymite au sens d’un etre dans la foule, souvenir diffus des le soir venu), faut calmer les generalisations.

  28. Bonsoir,
    toujours aussi intéressant. Bien argumenté. Analyses pertinentes et souvent percutantes ! J’adhère.
    Deux remarques.
    – Les précisions de l’auteur dans les commentaires apportent un éclairage particulier à l’étude. La notion de vie privée telle qu’il l’entend semble donc avant tout relever de l’exploitation d’un espace de liberté. Si ici l’explication me convient et me parait nécessaire, elle ne colle pas selon moi avec le premier article « vie privée un problème de vieux cons ».
    – Comment un vieux con peut-il réellement s’immerger dans le monde du jeune con ? Tenter de comprendre les jeunes et la façon dont ils se sont appropriés le Net est essentiel, mais pourquoi ? Pourquoi, pour quelle raison un vieux con devrait-il mieux comprendre un jeune con ?
    Peut-être le sujet d’un troisième opus …

  29. @freed (entre autres) : il n’y a bien évidememnt pas de « vieux cons », pas plus que de « petits cons », mais des gens qui ont peur du Net, et d’autres qui l’embrassent (à tous les sens du terme), et cela via bien évidemment au-delà d’une question de génération, même si cette opposition est cela dit bien pratique pour expliquer les forces en présence, et les incompréhensions.

    Nul besoin de mettre en ligne des photos de ses soirées pour « s’immerger » dans le monde des « petits cons » : nous sommes nombreux à « vivre » (aussi) en ligne, depuis des années, à ne pas avoir peur du Net, et, dans le même temps, à bien faire la différence entre vie publique et vie privée.

    Il y aura bien un troisième opus, mais qui traitera plus de la diabolisation du Net, parce que c’est ce dont il est question : je pense que nous avons plus à gagner qu’à perdre à « embrasser » le Net, non pas comme une obligation, mais comme une liberté supplémentaire.

    Je me plais même à penser que le Net est d’ailleurs probablement l’un des meilleurs outils de résistance à la société de surveillance, et donc aussi de construction d’une société plus « libre » (à tous les sens du terme, itou).

  30. C’est étonnant comme certains lecteurs croient qu’à 26 ou 30 ans ils sont jeunes et peuvent parler pour tous les jeunes. D’abord l’article parlent d’ados et pas d’adultes et pour les adultes il parle de gens incapables de lire cet article qui dépasse les 3 lignes qu’ils ont envie de lire.
    Excellent article qui révèle avec pertinence les dizaines d’élèves de lycée que je fréquente .

  31. @ Jean-Marc Manach
    Alors la, j’adhère à 100 % !
    Heureusement que certains, comme vous, visent à tenter d’expliquer notre dernier espace de liberté.
    Il demande en effet à être conquis. Et il vaut mieux que ce soit par des gens respectueux !
    Cette ère serait-elle une nouvelle Renaissance, celle d’une modification de la représentation de notre monde, de l’apparition de nouveaux modes de diffusions de l’information, de la multiplication exponentielle des échanges, d’une incidence croisée plus forte encore des domaines de l’art et des sciences ? Mais aussi une ère d’opposition à obscurantisme que certains lobbies voudraient nous imposer ?
    J’attends ce troisième opus avec impatience.

  32. « l’Internet était le refuge de tous les peintres manqués, trop mal doués ou trop paresseux pour achever leurs études, Aussi tout un chacun déclassé ou à classer s’installait internaute […] ­ peintres ratés, sculpteurs manqués affluèrent, et on y vit même reluire un cuisinier… »

    « Ainsi, l’industrie qui nous donnerait un résultat identique à la nature serait l’art absolu, un dieu vengeur a exaucé les voeux de cette multitude, Berners Lee fut son messie. Et alors, elle se dit « puisque l’internet nous donne toutes les garanties de l’exactitude (ils croient cela, les insensés), l’art, c’est l’Internet. A partir de ce moment là, la société immonde se rua, comme un seul narcisse, pour contempler sa triviale image sur l’Internet.

    Ca vous rappelle vaguement quelque chose ?
    Normal, remplacez l’Internet par la photographie et vous aurez le jugement plutôt implacable de Baudelaire à propos d’une technique encore balbutiante à son époque.

    Souvenez vous l’air farouche qu’il arbore encore lorsque Nadar fige ses traits pour notre plus grand bonheur d’aujourd’hui, c’est comme s’il posait à contre-coeur.

    Craignons que nos jugements trop péremptoires pour des pratiques que nous, « vieux cons des neiges d’antan » ne maitrisons pas, n’aient pas la fortune de ceux de Baudelaire.

  33. Merci pour cet excellent article. Une fois de plus InternetActu se dégage du catastrophisme des « anciens » et propose des éléments de réflexion stimulants.
    Deux petites « réserves » quand même?
    D’une part il me semble que les neurologues considèrent que la maturation du cerveau prend un certain temps, qu’elle ne s’achève pas vraiment pour certains avant 25 ans et que ce sont les lobes frontaux qui sont les derniers à achever leurs développements (d’accord, c’est un peu simpliste mais on fait court, non?). Il est donc possible que ces comportements d’adolescents connaissent des développements inatendus voire même en parfaite contradiction avec les tendances actuelles. Nous avons déjà connu ce genre de faits par le passé. Il est donc possible que la portée sociologique du phénomêne soit limitée.
    D’autre part en tant qu’éducateur utilisant Facebook pour rester en contact avec les étudiants (actuels et anciens) je constate que si certains n’hésitent effectivement pas à librement parler de leur vie privée d’autres restent beaucoup plus discrets, sans être pour autant considérés comme asociaux, ultra-complexés ou no-life par leurs amis. On connait le rõle de la rétention d’information dans les mécanismes de la prise de pouvoir entre les individus. Je me demande dans quelle mesure nous n’avons pas là les potentialités d’un clivage social.

  34. @JPJacquel : il est clair que nous ne mesurons pas encore les conséquences d’une telle « démocratisation » de la vie privée. Ce qui n’empêche pas, loin de là, de commencer à s’y intéresser.

    Quant au risque de clivage social, il est clair que ceux qui savent s’exprimer auront plus de libertés, de facilités et de possibilités, que ceux qui ne savent pas se faire comprendre… Ce n’est pas nouveau.

    Par contre, et plutôt que d’inciter les adolescents à ne pas faire n’importe quoi sur le Net, on devrait plutôt aider ceux qui n’y sont pas, ou y peinent, à savoir s’y exprimer, plutôt que de leur faire peur avec les pédo-nazis ou les ados qui montrent leurs fesses sur Facebook.

  35. @jmm – OK , je ne pense pas avoir suggéré qu’il ne fallait pas s’intéresser à l’emmergence de nouveaux comportements. Si je le pensai je ne lirais probablement pas vos articles.
    Le clivage social existe déjà – est-ce une fatalité, un mauvais coup du destin ou une chose que l’on peut espérer, si ce n’est la supprimer, au moins en limiter les excès?
    Il y a des ados qui n’utilisent pas le net, il faut les y inciter, d’accord. Est-ce une raison pour les laisser y aller franco et sans préparation aucune. Evidemment qu’il est ridicule de ne faire que souligner les danger pour leur oter l’envie d’y aller. Cela dit les laisser à l’orée du bois et rendez-vous chez mère-grand ça ne me semble pas plus futé,
    ça mérite peut-être qu’on y réflechisse à deux fois, non?

  36. J’ai beaucoup aimé lire cet article, ainsi que chacun des commentaires. J’ai appris et compris beaucoup de choses, j’ai compris que j’avais beaucoup à apprendre, et vis versa. A 28 ans, je me sens un peu à cheval entre les « p’tis cons » et les « vieux cons » dans le sens où j’ai pesté sur ces jeunes, avant de me rappeler que j’ai été à leur place il n’y a pas si longtemps.

    J’envie d’ailleurs ces ados d’aujourd’hui qui ont un vrai monde à eux pour s’exprimer et échanger par le biais des réseaux comme Facebook ou Twitter. Cet univers est totalement inédit pour toutes les générations précédentes, mêmes les « pas vieux » comme moi. C’est là qu’on voit une vraie transition dans les conflits intergénérationnels, comme à l’époque du Rock’n’roll justement.

    Certes, les traces laissées sur internet sont permanentes, et les fameuses erreurs de jeunesse peuvent être génantes, sauf peut-être pour cette génération ; après tout si on est plusieurs millions à être ridicules, on a moins honte que d’être ridicule tout seul 😉 mdr XD lol ptdr !

  37. De cet article je retiens une chose essentielle :
    il faut arrêter de dire aux jeunes de na pas aller sur Facebook car on renforce le phénomène

  38. De cet article je retiens une chose essentielle :
    il faut arrêter de dire aux jeunes de na pas aller sur Facebook car on renforce le phénomène. Mais il faut absolument les éduquer à gérer leur identité numérique …

  39. Petits cons = panopticons?
    (va falloir lire/relire Foucault de toute urgence…)

  40. Tout d’abord,, je trouve aberrant et assez manipulateur de ranger les Facebook, Myspace et consorts parmi les nouveaux révolutionnaires, laissant entendre que ce sont les internautes en dessous de 30 ans qui ont créé ces réseaux alors que ces réseaux publics sont des société privées qui sont conçues par des personnes qui ne sont pas du tout de la génération des « en dessous de 30 ans ». Ensuite, citer mai 68 comme similarité dénote un manque total de respect et/ou de connaissance du sujet : mai 68 avait comme revendication principale l’éclatement de l’autorité et la défenses des libertés. Les réseaux sociaux, la collecte des données, le pistage et le big brother sont aux antipodes de la défense des libertés puisqu’il n’est pas fait cas du choix des personnes en la matière ni du droit à l’oubli numérique. Les 68ards (que vous cassez, salissez et tentez d’écraser, ou bien que vous citez selon les circonstances, au gré de vos intérêts) se sont toujours opposés au flicage, au fichage, au big brother. Chaque personne devrait être libre de partager ou non ses données personnelles et d’en retirer toute trace quand elle le souhaite, ce qui n’est pas le cas des réseaux sociaux ni des moteurs de recherches type Google. Vous l’avez dit vous-même : « Ils ont ainsi appris à moduler leur ton pour s’adresser à ces différents types d’auditeurs, sachant également qu’un message instantané ou un email peuvent être copiés/collés et qu’un “chat” peut être archivé : “cette façon de communiquer oblige les gens à être constamment conscient du fait que tout ce qu’ils publient pourra, et sera, retenu contre eux“. », or précisément, il est indispensable qu’il soit possible de contrôler ces données qui nous appartiennent. Contrôler, c’est-à-dire les diffuser si on souhaite les diffuser, ne pas les diffuser si on ne souhaite pas les diffuser, autoriser leur diffusion si l’on souhaite l’autoriser, pouvoir choisir où, quand et pour combien de temps elles seront diffusées en ce cas, s’opposer à leur diffusion, supprimer toute trace de ces données instantanément et dans le nombre de secteurs voulu (moteurs de recherche, e-mails, réseaux sociaux, forums, tchats, site commerciaux, etc) pour une durée que l’on aurait choisie e que l’on pourrait modifier, ou définitivement, ou au contraire permettre leur diffusion comme je l’ai dit plus haut.

    Or c’est exactement l’inverse qu’il se produit. J’ai moi-même expérimenté trois aspects de ce déni de contrôle de mes données, et des informations laissées sur le web :

    1) La création d’un site militant dont les analyses ne reflètent plus mes opinions d’aujourd’hui. Google gardant référencées les pages ayant été un jour publiées sur le web pendant une durée assezlongue sans qu’il soit rendu possible pour les personnes concernées par ce référencement de changer cela.

    2) La diffusion de ma photo par un tiers ainsi que mon nom et mon adresse. J’aui contacté la CNIL pour ça mais il reste toujours le problème du référencement Google (et donc de ses pages en cache) sur lequel je ne peux rien.

    3) Pour reprendre contact avec un ami qui a un compte Facebook, n’ayant aucun autre moyen de le contacter, j’ai dû créer un compte Facebook. Je ne donne aucune information à mon sujet sur Facebook, mais d’autres personnes m’y croisant se chargent de cela à ma place « Ah, mais tu n’es pas machin chouette qui a fait ci, qui a été à tel endroit, etc ? » ou encore « Salut bidule ! tu te souviens de moi, on s’est rencontré à tel endroit. Je me souviens, à l’époque, tu faisais ci et ça. Tu avais même quitté ton métier de talala pour choisir plutôt telle autre branche », etc…

    S’il m’a été facile de créer mon compte Facebook, il ne m’est pas possible de supprimer ce compte, mais seulement de le désactiver.

    Il faut aussi savoir que Facebook, comme Myspace, ne sont pas soumis aux lois françaises et si l’on rencontre un problème, c’est selon le code pénal des Etats-Unis, et même plus précisément d’un Etat des Etats-Unis (New York et Washington, si ma mémoire est bonne), par un tribunal de cet Etat, que l’affaire se réglera. Les gens en France ne connaissent en général déjà pas le code pénal français sur le bout des doigts, il seront encore moins capables de se débrouiller avec le code pénal d’un Etat des Etats-Unis.

    Enfin, il est intéressant de voir que vous défendez la publication des données personnelles et non le droit de gérer celles-ci ni donc la liberté des internautes. Vous n’hésitez pas à asséner des coups violents et répétés sur toutes les personnes qui ne tiendraient pas votre discours, à savoir : il faut partager ses données, c’est révolutionnaire ! D’abord retirez la notion révolutionnaire de vos discours, cette notion, vous n’en avez cure. Ensuite laissez les gens gérer ce qui leur appartient (considérer que leur vie puisse être publiée ou non) sans les incriminer.

    Par ailleurs, on sait qu’en dehors des questions de fichage/flicage, il existe un marché extrêmement juteux concernant les informations personnelles. Ces données sont volées aux personnes (car utilisées sans leur accord ni leur contrôle) et rapporte beaucoup aux entreprises. Elles n’ont (ou sont censée n’avoir) aucune valeur quand elles sont en possédées pâr les personnes à qui elles appartiennent, mais en prennent beaucoup dès lors qu’une autre personne (« morale », le plus souvent, CAD une entreprise) s’en empare.
    Jamais il n’a été proposé aux personnes (« physiques », les individus) d’être rémunérées pour céder les données de leur choix les concernant (vu qu’il n’est même pas question de leur demander de choisir !). Etrange, non ?

    Enfin, lorsque vous suggérez que les données personnelles sont un combat dépassé, que vous citez la fille qui disait « oui, je suis nue sur l’Internet, mais j’ai toujours dit que je n’y mettrai jamais rien que je ne voudrais pas que ma mère puisse voir. Qu’est-ce que je risque ? Que quelqu’un retrouve ma photo dans 20 ans ? Autant faire de sorte qu’il s’agisse d’une belle photo !” « , que vous parlez du faible risque que ces données soient utilisées de façon malveillante (il faut croire que vous planez complètement et que vous vivez avec Alice, au pays des Merveilles, ou alors que vous fréquentez trop Disneyland – Ah, tiens, oui, c’est vrai que vous avez cité Disney ! – ), à la place de « faibles risques », je ferais plutôt l’anagramme « fiables risques », car vous semblez ignorer la diversité des vies (et donc des risques), que tout n’est pas rose, même dans un pays qui se prétend démocratique comme la France (ou le fichage existe), qu’Internet est international et donc que certaines positions politiques peuvent être le motif d’expéditions punitives (la Chine et l’Iran en savent quelque chose !), que même dans les pays dits « démocratiques », exposer sa vie et ses coordonnées publiquement comporte des risques (les violences contre les homos, contre les trans, contre les Juifs, les Arabes, les Israéliens, les Noirs, etc.) sont un risque qui existe (ce qui ne veut pas dire que l’on doive vivre caché mais que s’exposer comporte des risques et qu’il nous revient à nous de le savoir et de gérer ce risque, mais pour le gérer il faudrait déjà pouvoir contrôler ces informations qui sont stockées et commercialisées, globalement utilisées à notre sujet, aujourd’hui sans notre contrôle).

    Enfin, lorsque vous comparez les parents à la censure chinoise, je trouve que vous ne reculez devant rien pour asseoir votre théorie, les comparaisons les plus violentes, les plus viles et disproportionnées ne sont pas un frein pour vous dans vos attaques systématiques des parents et des enseignants, vos bêtes noires, que vous utilisez pour rallier à votre cause la révolte naissante des adolescents que vous pouvez ainsi diriger selon vos intérêts et vous faire passer pour leur allié (ignoble manipulation !)

  41. @Aiki : que de violence et de ressentiment : en dressant le portrait de ces « petits cons », j’ai tenté de comprendre en quoi leur attitude était révélatrice de que vivent une bonne partie des « internautes », quel que soit leur âge par ailleurs, et nombreux sont ceux qui semblent s’être, a contrario,
    reconnus dans mes propos.

    Je ne sais si vous avez personnellement été « victime » de l’Internet, ou d’internautes, mais votre (long) commentaire, et son ton viscéralement outré par mon article, le laisse penser. Pour répondre à vos trois points :

    1. Google archive des propos que vous avez tenus, plus jeune : lorsqu’on s’exprime publiquement, c’est… « normal », c’est même précisément ce qu’on attend d’un moteur de recherche. Le web est un média public : on ne peut pas à la fois en profiter pour s’y exprimer et, ensuite, le déplorer parce qu’on y a été entendu… Si vous n’avez plus le contrôle de l’espace où vous vous êtes exprimé, c’est bien dommage, mais vous ne pouvez pas le reprocher à un moteur de recherche. On est responsable de ses propos, les moteurs ne sont responsables que de les avoir « entendus ».

    2. La liberté d’expression est un bien d’autant plus précieux qu’il est partagé, et elle vaut aussi pour les autres : on ne peut pas interdire aux autres de parler de vous, ou de publier des photos de vous (sauf à ce qu’il y ait diffamation ou atteinte à la vie privée), et c’est heureux; sinon, ce n’est
    plus de la liberté d’expression…

    3. Facebook autorise désormais (grâce au truchement de la CNIL canadienne) la suppression définitive de son compte, et c’est tout aussi heureux : vos données vous appartiennent (lorsque c’est vous qui les avez mises en ligne).

    Sinon, et plus généralement, je ne sais si vous avez lu mes autres articles, mais il se trouve que je fais précisément partie de ceux qui, et depuis 10 ans maintenant, documentent la montée en puissance de la « société de surveillance », via mes articles ou encore ma participation aux Big Brother Awards; je suis même le journaliste qui, en France, a probablement le plus parlé des problèmes posés par les fichiers policiers…

    Autant dire que la question du « fichage » est donc loin de m’être étrangère; mais une chose est d’être fichée à son insu, par des administrations ou entreprises qui cherchent ainsi à traquer les délinquants, avérés ou potentiels, une autre est de défendre la liberté d’expression, et donc les propos que l’on tient sur l’internet.

    Et je pense que cette liberté d’expression, sur l’internet, est probablement le meilleur moyen de pouvoir, aussi, lutter contre la résistible ascension de cette société de surveillance.

  42. Peurs et habitudes, deux freins au changement et à l’innovation.

    Les parents de mes parents n’aimaient pas les Beatles, mes parents n’aimaient pas Kiss et je n’aime pas les groupes actuels. C’est comme ça. Mais au moins j’essaie de comprendre les autres (plus jeunes ou plus vieux)

  43. bonjours,
    en lisant votre article, je me suis d’une certaine maniére retrouvé, appelé « petit con » par les uns ou « digital natives » par les autres je me suis quelque peu renseigné sur le sujet qu’est la vie privée sur internet, et la vision de la vie privé qu’ont les différentes générations.
    j’ai pris le temps de lire votre article de bout en bout ainsi que la grande majorité des commentaires, et j’ai peut-étre plus quelque réfléxions a proposer qu’une critique poussé étant donné que je n’étudie pas en profondeur ce phénoméne et que ce n’est pas mon métié.
    donc premiérement a tous ceux que j’ai pu lire disant : « moi ma vie privé on ne la trouve pas sur internet » : FAUX !
    a savoir vous n’utilisé pas de réseaux sociaux ou encore ne mettez pas vos photo partotu sur internet a tord et a travers peut étre MAIS il est trés simple de trouver vos nom prénom et adresse , comment ? ca s’appele l’adresse IP et a moins que vous soyez caché derriére un proxy un VPN (au moins… et ce n’est pas infaillible) ou encore un systéme tor, vous étes nu sur la toile, je vous invites a tester vous méme :
    « http://www.hostip.fr/ »
    alors je vais pas vous faire un cours de pseudo « hacker » que l’on peut trouver un peu partout sur internet, mais il faut le savoir : cest possible.
    c’est peut étre aussi pour ca, que la jeunesse s’éléve contre des lois absurde comme HADOPI, et qu’il faudrait peut étre les écouter. on entendrais parler d’étude porté sur le téléchargement et son effet sur le marché. je ne m’éttendrais pas la dessus.
    bref ceci c’est pour le coté « ma vie privée »… pas tant que ca

    les risque d’internet ?
    trés honnetement, comme le dis trés bien monsieur jean-marc manach, il ne faudrait pas oublié les risques IRL, ensuite déterminé internet par ses risque cest quelque chose de terriblement restrictif, cela équivaut a peu de chose prés a dire :
    « la literrature francaise ? oui je connais je lis vogue et FHM , c’est de la merde »
    oui internet a ses risques mais est terriblement riche en enseignement et ce quelque soit l’age.

    enfin ces réseaux sociaux, ce web, cette toile fait certainement peur car elle décentralise le pouvoir, la jeunesse en générale et utilisateur d’internet donnent aujourd’hui plus d’importance et de crédibilité a ce qui est dit par son réseaux, ses feeders, et autres contact qu’a tout autre support d’information et a ici plus qu’ailleur la possibilité de s’exprimer.
    cest ce droit a la parole qui est peut étre recherché quand dans toutes les autres sphéres sociales nous ne sommes pas écouté.

    @bénédicte : je pense que tu simplifie trop.
    dans le sens où un jeune peut partager une quelconque information sur internet, mais son but premier n’est pas de la partager avec le monde mais avec son réseau d’amis, la consequence est que si ca interesse ou que si l’information est pertinente celle ci sera partagé au plus grand nombre.
    (cest pour ca qu’il y a de nombreux blog célébres, et d’innombrable blog sans interet pour une personne en dehors de la sphére du créateur)
    au final ce n’est pas sa vie privé que l’on partage mais une information qui peu ou non être bénéfique a tout un chacun.

    mes excuses pour toutes les maladresses que ce commentaires peut contenir.

  44. J’ai personnellement 17 ans (et donc accès régulier à internet depuis…approximativement mes 11 ans), et je vous rassure, je sais encore à peu près écrire normalement.
    Certes, cet article simplifie beaucoup d’éléments, et ne tient pas assez compte des conséquences que cette exhibition de vie privée peut avoir sur notre futur (notamment pour nos futurs employeurs). Cependant, la vision des jeunes qu’ont la plupart des gens dans les commentaires me paraît vraiment caricaturale : non, tous les jeunes ne s’exposent pas nus sur le net, non, tous ne racontent pas leur vie privée sur internet. Même si certains le font d’une manière abusive (raconter leur vie privée surtout, les photos restent relativement rare concètement), c’est leur problème, c’est à eux de gérer leur vie. Ils doivent apprendre ça par eux-même.
    Et si, le conflit des générations existe encore. Bien sûr que les parents stricts restent les « darons relous qui n’ont rien compris à la vie ». Et bien sûr, c’est aussi une manière d’affirmer que oui, on est jeunes, on a une sexualité, on le vit bien et on ne le cache pas. Oui, on fait des conneries, on boit, on fume : je ne dis pas que c’est bien, mais c’est relativement normal, vous êtes nombreux à être passés par là, on ne fait que le dire à haute voix sur des réseaux qui ne nous paraissent pas vous être destinés (facebook, msn)
    Et mine de rien, cette exhibition permet aussi certaines évolutions dans les mentalités : les homosexuels peuvent s’affirmer, les filles peuvent de plus en plus exprimer le fait qu’elles ont elles aussi une sexualité et qu’elles n’ont pas à être considérées comme des traînées à cause de ça (et pourtant, ce sont des clichés bien profondément ancrés dans notre société…).
    Bien sûr, je n’approuve pas les gens qui exposent complètement leur vie : ça me donne plus globalement le sentiment que leur seul moyen de vie est le regard des autres et c’est surtout triste… Mais ça fait plaisir de voir que des gens sont prêts à regarder ce phénomène avec une approche nouvelle, sans rester accrochés à leurs stéréotypes (adolescents irresponsables, dépravés, qui n’ont aucune notion de vie privée et qui ne savent pas écrire). De plus, peut-être que si on faisait un peu plus confiance aux adolescents au lieu de les infantiliser constamment, ils apprendraient par eux-même à être responsables… Remettez-vous en question, chers parents. Ce ne sont pas les parents les plus stricts, ni ceux qui surveillent le plus leur progéniture qui ont les enfants les plus sages, loin de là…

  45. excellent article que je viens de lire de la premiére à la derniere ligne.

  46. En les louant (les anciens) à l’excès sans vouloir trop leur ressembler, il a tout à la fois la satisfaction si douce de médire de son siècle et la prudence si nécessaire de rechercher son suffrage.

  47. Jusqu’à plus ample informé, recevoir des coups n’a jamais arrangé ^personne.
    Je suis d’accord avec l’article. Mais même le monde est dirigé par des macho la preuve : qu’on explique en quoi la jeune fille qui voit son intimité révélée après une rupture (par un type qui n’assume pas) devrait tel que dit l’article « apprendre à vivre avec, comme cela se passe à l’occasion de n’importe quel autre type d’agression, et de garder sa dignité »
    40 ans en arrière !
    Halte au feu.
    Les agressions sont justiciables.

  48. @mémé : Je parlais de résilience… il va de soi que les agressions sont justiciables : où voyez-vous que je défende le fait d’agresser les jeunes filles ?…

  49. Et bien la résilience est un processus issu d’une décision personnelle : cette décision peut prendre aussi la forme comme vous l’indiquez de ne plus aller sur le net. Par contre cette agression netique (et non pas net ethic) est une atteinte à l’intimité et à la vie privée, qui tombe sous le coup de la loi.

  50. Bonjour,

    je voyageais un jour en train et dans mon wagon il y a avait un homme au comportement un peu « bizarre ». Il faisait de la gym dans l’allée, il parlait beaucoup tout seul. Durant tout le voyage j’ai vu au moins 10 personnes le photographier (ou le filmer) avec leur téléphone portable. Nul doute que cette personne s’est ensuite retrouvée à son insu partout sur Internet. Est-ce que c’est ça la « liberté » que vous défendez, Jean-Marc Manach ? Pour moi cette prétendue « liberté » est totalement irrespectueuse de celle des autres. Je suis une quinqua, -une vieille donc-, je demande juste la possibilité d’avoir le choix dans ce que l’on s’approprie de moi en vue de le diffuser. Juste avoir le choix d’accepter ou de ne pas accepter. Et d’en être informée.
    Que l’on partage des données qui ne concernent que soi, c’est une chose mais que l’on partage des données qui engagent d’autres personnes, c’est quand même un autre problème, vous ne croyez pas ?

  51. @Micapanis Il fut un temps où les gens pouvaient photographier d’autres gens sans que cela pose plus de problème que cela. Aujourd’hui, si l’on suit votre raisonnement, Robert Doisneau ne pourrait plus photographier un baiser place de l’Hotel de Ville à Paris…

  52. @jmm vous savez bien que le problème n’est pas d’être pris en photo mais qu’il est « qu’est-ce qu’il advient ensuite de la photo ? ». D’autre part, on ne peut pas comparer l’époque de Doisneau ni même l’art de Doisneau à celui de centaines de gens qui font des photos sans aucun intérêt artistique ! D’ailleurs on peut s’interroger sur ce qu’est devenue la photo maintenant : ce n’est plus un objet d’art, et ce n’est presque plus un support mnesique. On ne sait plus trop ce que c’est. Peut-être que la photo sert maintenant à raconter des histoires, c’est une bonne chose ou du moins c’est quelque chose d’intéressant à observer mais moi je ne veux pas forcément être prise dans les histoires des autres.
    Donc en résumé : je suis d’accord pour la liberté de chacun, chacun fait ce qu’il veut avec sa propre vie privée, mais chacun ne fait ce qu’il veut avec ma vie privée à moi ! C’est tout ! C’est somme toute assez modérée comme position, non ?

  53. je reprends, j’ai posté un peu vite : Donc en résumé : je suis d’accord pour la liberté de chacun, chacun fait ce qu’il veut avec sa propre vie privée, mais chacun ne fait PAS ce qu’il veut avec ma vie privée à moi ! C’est tout ! C’est somme toute assez modéré comme position, non ?

  54. @Micapanis Je comprends tout à fait votre position, mais je ne vois pas trop le rapport avec mon article : j’y parle de ceux qui font le choix de se mettre en scène, vous me répondez en évoquant ceux qui mettent les autres en scène… Certes, c’est lié, et je suis moi aussi un ardent défenseur du droit à la vie privée, mais en l’espèce, il s’agit plus du droit à ‘limage ce me semble…

  55. défendre la vie privée, quand on est jeune, c’est défendre son avenir
    contre tous les préjugés. Quand on n’a plus d’avenir, c’est moins grave

  56. Ici, nous avons eu une jeune fille correctement avertie des risques (de même qu’on apprend les dangers de la route avant d’aller seul se promener pour la première fois), et qui dès ses premières promenades sur le net fut alpaguée, manipulée, enseignée, très vite, par un homme bien plus vieux, charmeur, trompeur, pervers… Aujourd’hui, elle est si abîmée par des années de mise sous contrôle qu’on ne sait si elle s’en remettra un jour. Infantilisée par ses parents ? Peuh ! Si seulement ! Nous avions confiance en elle, en son jugement et son intelligence. Nous n’avons pas contrôlé, nous pensions que ça aurait été un viol de son intimité, et une trahison de notre respect mutuel.

    Quelle escroquerie !! Parce que nous l’avons si bien respectée, d’autres ont pu abuser d’elle. Oui il y a des pédophiles, oui internet en grouille, oui internet n’est qu’une vitrine alléchante pour des vicieux sans âme qui n’ont qu’à se servir.

    Internet n’est pas fait pour les enfants, ni pour les ados. Il est inexcusable, alors qu’on leur interdit l’accès aux bars, boîtes de nuit et sex-shops, alors qu’on ferme à clé la cour des écoles, alors qu’on ne les laisse jamais libres et seuls au milieu d’adultes, qu’on apprenne si tôt aux enfants à surfer sur le net, à se dénuder au milieu de gens qui peuvent se masquer si facilement, et qui abusent continuellement de leur relatif anonymat.

    Et rappelez-vous cette leçon cruelle que la vie nous a apprise, d’un grand coup de poing en plein ventre : un enfant qui réclame de son droit à l’intimité, du genre de « Tu viens pas regarder ce que j’écris sur msn, j’ai droit à mon intimité ! », ou « Tu regardes pas dans mes tiroirs, c’est ma vie privée ! » est en train de chatter avec une personne infréquentable, ou cache quelque chose dans ses affaires. C’est un enfant qui ment. Dans quasiment TOUS les cas. Quand ils n’ont rien à cacher, ils s’en fichent bien qu’on lise leurs sms !!

    J’ai deux autres filles, dont l’une a passé 15 ans : toutes deux laissent leur porte ouverte quand elles s’en vont, et se moquent éperdûment que je tombe sur leurs écrits sur un forum ou un autre. Je ne fouille pas, mais j’ouvre sans hésiter le tiroir de la chambre de l’une ou de l’autre quand je cherche le téléphone à réparer ou la bobine de fil qu’on m’a piquée la veille. Je ne flique pas, mais je sais quand et avec qui elle discute sur msn, et je peux m’asseoir à côté d’elle sur le canapé quand elle surfe sans qu’elle referme précipitamment son écran. Je suis là pour ça, pour marquer les limites, pour surveiller de loin, afin de protéger. Non, je ne laisserai pas des inconnus leur adresser la parole. Que ce soit dans la rue, ou sur internet. Je ne laisserai pas le grand méchant loup me boulotter un autre enfant…

  57. J’ai lu vos articles sur les vieux cons et p’tits cons aujourd’hui, d’un bloc avec les commentaires.
    Si je ne m’avancerais pas sur les détails, je suis tout à fait d’accord avec ceux-ci sur le fond.

    Oui il y a toujours eu et il y aura toujours des vieux cons, des petits cons et des injustices dans ce bas monde. Internet n’a rien changé pour ça.

    Personnellement, le pense que le réseau social sur internet en tant que tel est une réelle révolution pour nos sociétés. Internet relie les machines, le réseau social relie les hommes. Mais ils (internet et le réseau social) n’en sont encore qu’à leurs débuts.
    La recherche d’aujourd’hui nous montre les grandes lignes de l’évolution de demain. Si aujourd’hui nous (je suis entre les deux générations) bataillons entre liberté et vie privée, demain nous auront assimilé tout ça mais nous bloqueront sur d’autres choses, par exemple les implants neuronaux…

    Au plaisir de vous relire.

  58. Article intéressant, exhaustif mais un coté fourre tout, thèse et antithèse mélangée qui me gêne, de bons arguments dans tous les sens mais un manque de synthèse.
    Si internet permet de modifier le rapport à la vie privée, pourquoi jeter le bébé avec l’eau du bain pour en déduire que c’est internet qui va décider de ce que nous en ferons. Les Internautes d’aujourd’hui quel que soit leur âge sont en train d’expérimenter, chacun à leur manière, les jeunes sont logiquement plus curieux et plus concernés par ce que l’avenir nous réserve, pas de quoi ranimer la guerre de générations
    Pour grandir les jeunes font des expériences, bénéfiques ou douloureuses, le devoir de l’adulte est clair, il doit apporter sans prétention ni prise de pouvoir (sauf danger réel !) son appui, ses conseils, son expérience.
    Le « jeunisme » qui consiste à dire « ils connaissent ça mieux que nous, laissons faire ils savent ce qu’ils font » n’est ni plus ni moins qu’une démission du vieux con face au jeune con qui lui dit  » toi tu ne connais pas ma vie et tu n’y comprend rien ! ». Éternel débat entre adulte et adolescent qu’il ne faut pas craindre de poursuivre chaque fois qu’il se présente. Effectivement toute idée nouvelle n’est pas juste et toute idée juste n’est pas nouvelle; L’être humain ne change pas à chaque génération sinon ça se saurait. Effectivement nul ne peut dire quel adulte deviendra cet adolescent ni ce qu’il doit faire de sa vie.
    Alors jeunes gens faites comme vos parents l’ont fait avant vous… (s’ils ont eu du chou !) ne faites pas comme vos parents, mais écoutez les quand même, car rien n’est totalement nouveau sous le soleil.
    On est tous aussi cons chacun à notre manière, les puissants, les industriels, les politiques, ont toujours su en profiter. Entre la récupération des soixante-huitards, celle des punks, celle des teckos… des fanas du net social, il y à trop de points communs restons solidaires ! ce qui nous rend meilleurs et plus fort c’est d’échanger, de communiquer, la révolte est salutaire quand elle débouche sur la vie, stérile et morbide quand elle est enfermement. Parole de vieux jeune con !

  59. Je ne suis pas d’accord avec certains propos relatés dans cet article. Exemple: Wieke Vink, 18 ans, qui dit: « Les jeunes, tout comme n’importe quels autres êtres humains, sont curieux dès qu’il s’agit de sexualité. Et laissez-moi vous dire qu’il y a beaucoup de sexe sur le Net -tout comme il y avait probablement un exemplaire de Playboy sous le lit de mon père. Et c’est très bien. C’est normal. C’est naturel. C’est sain.” Ces propos sont irresponsables et tout sauf sains! Par exemple: qu’entend cette personne par jeunes? Suggère t il donc qu’il est normal et bien pour des enfants d’explorer la sexualité telle qu’elle est exprimée sur le net? Là, il y a un problème! Pour résumer, je pense que beaucoup de ces jeunes qui s’expriment dans cet article, critiquant l’attitude des « vieux cons » par rapport à l’utilisation du net par les jeunes, sont assez égoïstes et, il faut le dire, tout à fait irresponsables. La plupart n’ont probablement pas d’enfants, sont trop jeunes pour connaître suffisamment de choses sur la vie et encore trop préoccupés par leur propre personne (nombril…) et leur propre expérience pour comprendre que tout ce qu’on fait dans la vie a des conséquences sur les autres et qu’il faut donc agir avec responsabilité et de façon réfléchie. Je suis sûr que si tous ces « jeunes » avaient des enfants, ils ne diraient pas DU TOUT la même chose! D’ailleurs, ce qu’ils font maintenant dans leur vie, aura des conséquences sur leurs futurs enfants…..le réveil risque d’être cruel! Réfléchissez, bon sang! (Je suis un « vieux con ».)

  60. à Zoziau: Je suis entièrement avec vous. Merci pour votre commentaire, qui m’aide beaucoup…. Vous avez entièrement raison. Le reste, c’est du bla bla fait pour nous égarer de l’essentiel. A BON ENTENDEUR.

  61. Alors j’ai passé un bon moment a lire votre article si même celui-ci est plutôt ironique et nous montre des choses désagréables.

    cordialement

  62. Certes, mais certains candidats utilisent Secret Story pour montrer leurs talents car ils n’ont pas réussi autrement, pas juste pour se faire connaître.

  63. défendre la vie privée, quand on est jeune, c’est défendre son avenir
    contre tous les préjugés. Quand on n’a plus d’avenir, c’est moins grave