Pourquoi la biologie synthétique a-t-elle besoin du design ?

biocoder

L’excellente lettre trimestrielle publiée par O’Reilly, Biocoder, est l’une des meilleures sources d’information sur l’évolution du mouvement DIYbio… Dans son dernier numéro on y trouve notamment une intéressante tribune signée Sim Castle (@simcastle) sur ce que le design produit pourrait apporter au mouvement. En filant la comparaison avec la naissance de l’industrie de l’électronique personnelle des années 70, Sim Castle rappelle combien la prise en compte de l’utilisateur, via les interfaces graphiques, a révolutionné et rendu accessible l’informatique. Pour lui, le mouvement DIYbio a besoin de la même révolution. Dans le domaine de la biologie synthétique, beaucoup pensent que la conception et la développement de produits commerciaux est encore prématuré. Pourtant, c’est la conception de produit qui démocratise les technologies, rappelle Sim Castle, sans compter que la vente de produits permet de soutenir la R&D en retour.

Les efforts d’iGem et de BioBricks, deux des principaux acteurs qui soutiennent et structure l’essor de la biologie de synthèse, ont permis de construire les premières pièces standardisées et les premières applications concrètes de la biologie synthétique d’où sont nés quelques premiers produits, comme le dispositif permettant de détecter le niveau d’antibiotique dans le lait que s’apprête à commercialiser l’Institut de technologie de Pékin. Certains concepteur utilisent déjà la biologie synthétique à leur propre fin, comme Suzanne Lee de BioCouture qui utilise des biomatériaux pour développer des lignes de vêtements. Une équipe iGem de Cornell travaille avec des designers à un nouveau matériau produit à base de champignons.

« A mesure que la biologie synthétique devient moins chère et plus avancée, la conception de produit va rapidement progresser, permettant une plus grande variété d’applications ». Mais c’est par la conception de produits que l’on répondra aux défis et enjeux qu’elle pose, que ce soit en matière de procédés de fabrication, d’interface, et plus encore d’acceptation sociale…, rappelle Sim Castle.

A signaler également dans ce numéro, les passionnantes avancées d’un projet sur la conception d’un substitut au fromage réellement végétarien ou encore la présentation des 5 premières startups incubées par SynBio Axlr8r, qui justement s’intéresse au développement de produits issus de la biologie synthétique.

Hubert Guillaud

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