Consommation collaborative : pour de nouvelles réponses aux défis sociaux

Depuis février 2014, la Fing, Ouishare et leurs partenaires ont mené ensemble un projet de R&D collaborative autour de la consommation collaborative, baptisé Sharevolution, dans le but de produire de nouvelles pistes de connaissances, de réflexions et d’innovation. Après la piste consacrée à la partagabilité des objets, celle consacrée aux hubs de partage et celle explorant les problématiques de gouvernance et de financement, nous vous livrons sur InternetActu.net la dernière synthèse de ces réflexions, consacrée aux finalités sociales de la consommation collaborative.

Tout un pan de la consommation collaborative affirme des finalités sociales ou environnementales. La consommation collaborative a des liens de parenté forts avec l’économie sociale et solidaire (ESS), bien qu’elles s’opposent parfois et que les acteurs des deux secteurs se connaissent et se parlent finalement encore assez peu.

D’un côté, l’ESS, dont le périmètre donne encore parfois matière à débat, rassemble des entreprises et associations “dont la finalité est davantage tournée vers la plus-value sociale ou environnementale que vers la recherche du gain financier”. Historiquement codifiée par des statuts relativement stricts, elle comprenait jusqu’à 2014 des acteurs économiques divers, telles les coopératives, les mutuelles, les associations et les fondations : un paysage hétérogène, entre acteurs mettant plutôt l’accent sur les finalités poursuivies, et ceux mettant l’accent sur la propriété des moyens de production. Mais elle comprend aussi désormais des entreprises constituées sous forme de sociétés commerciales à but social, respectant certains principes de l’ESS : gouvernance non exclusivement liée aux apports en capital, poursuite d’une activité d’une utilité sociale, orientation stable des excédents dégagés en faveur de cette activité, limitation de la spéculation sur le capital et les parts sociales… En somme, la question de l’ESS n’est plus du tout qu’une question de statut…

D’un autre côté, la consommation collaborative recouvre des réalités également très diverses, au sein desquelles certains services mettent en avant le développement du lien social ou d’autres finalités sociales, alors que d’autres n’affirment absolument pas cette volonté. Du côté des projets poursuivant des finalités sociales ou très ancrées localement, la proximité avec l’ESS est souvent très forte : SELs et échange de services, Amaps…

Mais les acteurs de l’ESS ne se reconnaissent souvent pas pour autant dans la consommation collaborative, troublés par l’ampleur et les trajectoires de croissance de certaines plateformes. Et certains des acteurs de la consommation collaborative perçoivent encore l’ESS comme étant peu numérique et agile, enfermée dans des statuts rigides.

Pourtant à l’heure de défis sociaux et sociétaux considérables (emploi, insertion, pauvreté,…), il nous semble qu’ESS et consommation collaborative auraient tout intérêt à dialoguer, s’emparant de l’agilité de l’une et des méthodes et finalités de l’autre, afin de proposer de nouvelles réponses à ces défis. Comment la consommation collaborative peut-elle oeuvrer pour répondre à ces défis ? Tel est l’enjeu de cette piste.

ESS et Consommation collaborative : mais qu’ont-elles vraiment en commun ?

Consommation collaborative et ESS sont nées à plusieurs dizaines d’années d’intervalle et ont deux filiations bien différentes – si l’on s’abstrait des questions de statuts en les considérant plutôt comme des mouvements distincts. Mais elles ont aussi un certain nombre de points communs qui en brouillent les frontières.

Des finalités sociales aux modes de gouvernance distribués

Un certain nombre de critiques à l’encontre de la consommation collaborative, émanant d’acteurs de l’ESS, se cristallise autour du rapport à l’économie de marché.

L’économie sociale et solidaire, également qualifiée de « tiers secteur », se démarque historiquement du secteur privé lucratif (et concurrentiel). Elle s’inscrit ainsi dans une démarche alternative de « réparation du capitalisme », en affirmant des finalités sociales et une lucrativité limitée (mais pas nécessairement absente !). La consommation collaborative, elle, est souvent perçue à contrario comme voulant conquérir le marché ; bien sûr, c’est loin d’être toujours le cas, mais les discours et stratégies de certains grands acteurs du secteur (Uber voulant remplacer les taxis, Airbnb conquérir le marché de l’hôtellerie), et les trajectoires de croissance exponentielle des startups éloignent consommation collaborative et ESS. La contestation de certaines Amaps face à la Ruche qui dit Oui ! par exemple, est ainsi motivée par leur positionnement distinct : les premières parlant d’un « soutien à l’agriculture paysanne » qui sort du marché, quand la seconde parle d’un mode de consommation responsable. Cette opposition illustre bien les tensions qui existent entre des acteurs historiques de l’ESS et les acteurs de la consommation collaborative sur des secteurs similaires. Néanmoins, en analysant plus finement le paysage de la consommation collaborative, on identifie en effet de nombreuses startups qui n’ont pas toute une volonté de croissance exponentielle ni de conquête de marché. C’est par exemple le cas de startups proposant des plateformes de partage de proximité, comme ShareVoisins.

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Image : un flyer de la ruche qui dit Oui ! dans une ferme, photographiée par tetue.

La finalité des projets semble ainsi également opposer ESS et consommation collaborative. Si la finalité collective ou sociale fait partie de l’ADN de l’économie sociale et solidaire, c’est loin d’être toujours le cas du côté des plateformes et services de la consommation collaborative. Certes, les grandes plateformes se sont souvent développées en mettant en avant le développement du lien social, de la rencontre, … mais elles n’affirment pas pour autant une finalité sociale. Le recours à nombre de services de la consommation collaborative est souvent motivé par une tension économique, ou des besoins insatisfaits par les propositions existantes (c’est notamment le cas du covoiturage, comme le soulignait les résultats de notre enquête), mais la plupart des services ne sont pourtant pas si différents que ça de l’économie “traditionnelle”. La collaboration réelle des individus est parfois faible sur ce qui ressemble davantage à des places de marché. Certes, cette réalité ne concerne pas toute la consommation collaborative : en fait, cette dernière se bipolarise de plus en plus entre les services et plateformes emblématiques d’un côté et des projets proches de l’esprit de l’ESS et de ses finalités sociales de l’autre.

Tout en observant les mêmes nuances en raison de la diversité du paysage collaboratif, ESS et consommation collaborative divergent aussi quant au mode de gestion et à la gouvernance. Gouvernance partagée non liée aux apports en capital, « gestion démocratique » pour la première, quand la seconde – et particulièrement ses startups – s’intéresse peu à ces modes de gouvernance partagée. La question de la gouvernance est néanmoins une revendication qui monte du côté des usagers de la consommation collaborative… De la fronde d’utilisateurs du Mechanical Turk d’Amazon aux tentatives d’organisation des « collaborateurs indépendants » d’Uber. Comme le soulignait Janelle Orsi : « “l’économie du partage a besoin d’un nouveau modèle d’affaires. (…) Vous ne pouvez pas vraiment remédier aux problèmes économiques d’aujourd’hui en utilisant les mêmes structures d’entreprises qui ont créé les problèmes économiques que l’on connaît”. Et la seule façon de s’assurer que ces entreprises prendront des décisions dans l’intérêt des populations qu’elles servent est de faire entrer ces gens au contrôle de ces sociétés. »

Dans ce cadre, aujourd’hui, les coopératives se revendiquant de la consommation collaborative (les supermarchés coopératifs comme la Louve par exemple) qui sont au croisement des deux secteurs, sont parfois même plus ouvertes que bien des entreprises traditionnelles de l’ESS.

Ces divergences s’expliquent en partie par les filiations différentes des deux secteurs. La consommation collaborative puise certes dans l’économie sociale et solidaire elle-même (du côté des valeurs, de l’attention aux circuits courts, de la participation active des membres…), mais aussi dans des généalogies plus numériques, autour du modèle du logiciel libre, des communautés en ligne, des biens communs, mais aussi autour de formes d’innovation ascendantes très numériques comme l’économie de la contribution, le web 2.0, le crowdsourcing, etc. Plus jeune, la consommation collaborative s’appuie donc tout naturellement sur un ensemble d’outils numériques et démontre une certaine agilité, contrairement à l’ESS, qui s’adapte et doit parfois se transformer. Mais elles ne devraient pas s’opposer sur cette base : le numérique a lui-même une dimension politique compatible avec les valeurs de l’ESS, favorisant l’émergence de capacités d’action collective, de communautés et de communs et l’ouverture. C’est ainsi qu’après les premiers temps de l’opposition, les deux secteurs s’affirment plus enclins à entamer le dialogue, conscients des divergences, mais aussi de leurs proximités.

Comment rapprocher la consommation collaborative de l’ESS ?

Consommation collaborative et ESS se sont toutes deux construites autour d’un recours au collectif. Mais les chemins empruntés pour y parvenir ne sont souvent pas tout à fait les mêmes : les modèles de la consommation collaborative permettent aux utilisateurs de valoriser leurs propres ressources et visent à rapprocher les individus, qu’ils soient du côté de l’offre ou de la demande (et parfois des deux !), en contournant les intermédiaires traditionnels, ou en re-créant de nouveaux intermédiaires : les plateformes. L’ESS prône, elle, une action collective à proprement parler, en se structurant comme intermédiaire, animateur, organisateur de ces collectifs. En somme, entre actions individuelles et action collective, on est face à des valeurs qui s’opposent en apparence.

Mais les modèles des deux bords ne sont pas toujours aussi antagonistes. Les coopératives, groupements d’achats (encore eux) hybrident les chemins, en associant action collective et nouveaux intermédiaires et en proposant de s’organiser et d’agir collectivement. Et une organisation comme OuiShare, acteur important du paysage de la consommation collaborative, vise entre autres à bâtir des communautés de consommateurs collaboratifs.

La finalité, si elle sépare très clairement une partie de la consommation collaborative et l’ESS, rapproche certains services et projets. L’ESS fait de la poursuite d’une utilité sociale ou collective un de ses piliers, rappelés récemment par la loi sur l’Economie sociale et solidaire ; agir en faveur d’un territoire, d’une population spécifique, d’un collectif, d’une cause ou d’enjeux sociétaux ciblés (réduction des déchets, inclusion sociale, etc.)… Certains services de consommation collaborative (mais pas tous !) ne sont donc pas loin quand ils proposent de la location de véhicules adaptés au handicap, entre particuliers, comme Wheeliz ; quand ils proposent de la consommation en circuit court (Amaps, Ruche qui dit Oui !…), des initiatives alimentaires festives, gratuites et ouvertes à tous (Disco Soupe,…).

Dernière idée reçue que certains acteurs qui construisent d’ores et déjà des passerelles entre les deux secteurs s’empressent de faire tomber : il n’y a pas, d’un côté, un secteur dans lequel les échanges sont strictement non monétaires et de l’autre un secteur dans lequel ils sont tous payants. Consommation collaborative comme ESS conjugue ces deux types d’échanges. Ainsi, si la location de biens entre particuliers s’est développée avec la consommation collaborative, elle pourrait très légitimement se développer dans le cadre de l’ESS. De même, troc, prêt, don, achats groupés, achat de produits en circuits courts, existent de longue date dans l’ESS et font partie de certaines des modalités d’échanges de la consommation collaborative.

Il devient donc parfois difficile de rattacher un projet ou un service à un secteur plutôt qu’un autre (certains services étant portés par des acteurs se revendiquant de l’ESS et de la consommation collaborative), quand bien même certaines dimensions restent incompatibles et que les deux secteurs conservent leurs spécificités. La Ruche qui dit Oui ! fait partie de ces acteurs qui se revendiquent des deux approches : née avec la consommation collaborative, elle bénéficie depuis 2012 de l’agrément ESS.

L’évolution du cadre de l’ESS semble être une opportunité supplémentaire pour un rapprochement, en dépassant certains obstacles. Jusqu’à présent, l’ESS « historique » liait finalités et statuts : une structure devait être une coopérative, une mutuelle, une association ou une fondation pour se revendiquer de l’économie sociale, le cadre étant plus flou du côté de l’économie solidaire. La loi sur l’Economie sociale et solidaire de 2014 change la donne, en reconnaissant désormais des « Entreprises à but social », l’ESS y étant reconnue comme « un mode d’entreprendre spécifique », afin, notamment, de lever certains obstacles dans la recherche de financements (notamment auprès d’investisseurs). Cette loi répond ainsi à un double enjeu : en créant de nouvelles formes de sociétés, elle encourage de nouvelles formes de gouvernance qui ne soient pas celles imposées par les seuls investisseurs ; et dans le même temps, elle entend répondre à des besoins de financement spécifiques de “jeunes pousses” à but social, qui souhaitent croître rapidement.

Cette évolution pourrait vivement encourager la création de projets rapprochant le fonctionnement de la consommation collaborative (recours au numérique, fonctionnement en réseau,…) et les finalités de l’ESS, et permettre de renforcer le dialogue entre les deux. L’entrepreneuriat social se développe, et des entreprises telles Qarnot voient le jour ; entreprise à priori traditionnelle, celle-ci utilise ainsi l’énergie et la chaleur produites par le fonctionnement d’ordinateurs (en proposant aussi un outil de calcul) pour fournir du chauffage gratuitement, notamment à des logements sociaux.

La consommation collaborative n’est pas soluble dans l’ESS, ni l’inverse. Leurs paysages respectifs sont trop divers pour systématiser des rapprochements. Mais les deux secteurs pourraient, comme l’imaginent certains, évoluer en se nourrissant l’un l’autre, assurer des complémentarités afin d’apporter des réponses nouvelles à un certain nombre de défis sociaux et sociétaux qui peinent aujourd’hui à se voir proposer des solutions.

Favoriser le dialogue et les collaborations

Comment tirer parti de ces complémentarités, et les mettre au profit d’enjeux sociaux ? Comment faciliter le dialogue entre les deux mondes, de l’ESS et de la consommation collaborative ?

Une première piste serait probablement de stimuler les croisements, en multipliant les opportunités de rencontre et de collaboration, via des événements, des rencontres, des lieux. Les Ecossolies à Nantes sont un exemple de « Hub » de rencontre : association regroupant des acteurs divers se reconnaissant dans l’ESS et affirmant une volonté de transformation sociale, elle œuvre notamment à favoriser de nouvelles coopérations entre acteurs de l’ESS et d’autres secteurs, afin de contribuer « au changement d’échelle de l’Economie sociale et solidaire ». Elles s’incarnent entre autres dans le Solilab, un lieu dédié à l’ESS ouvert aux professionnels et au grand public, accueillant plusieurs dizaines d’entrepreneurs de l’ESS dans ses locaux, dont certains se revendiquent également de la consommation collaborative. Les Ecossolies ont aussi créé le « Labo des Ecossolies », un outil visant à stimuler l’émergence « d’innovations sociales et l’accompagnement aux porteurs de projets », comprenant entre autres un incubateur et une pépinière… dans laquelle grandissent également des projets liés à la consommation collaborative (MonEcocityNantes par exemple).

De tels dispositifs peuvent aussi être l’occasion d’expérimenter ce que le fonctionnement de la consommation collaborative pourrait apporter sur un certain nombre de problématiques sociales : comment le pair à pair pourrait-il compléter les réponses apportées par les acteurs de l’ESS, par exemple en apportant des compétences supplémentaires pour répondre à des enjeux de formation, des lits pour répondre à des besoins d’hébergement, l’accès à certains équipements ménagers à bas coût via du partage ou de la réutilisation d’objet d’occasion… ? Sur quel secteur est-ce pertinent, sur quel secteur n’est-ce pas envisageable ? Car ne soyons pas naïf, le collaboratif permettra difficilement de traiter tous les défis sociaux… C’est probablement en expérimentant et en montrant par l’exemple que de telles collaborations peuvent porter leurs fruits qu’émergeront des solutions durables à des défis sociétaux, en dépassant les oppositions et divergences.

Les modalités de dialogue et de collaboration restent à décrire ; un point central résidera dans la capacité des uns et des autres à identifier les besoins mutuels, et des défis sociaux ou sociétaux sans réponses. En partant des besoins de l’ESS, déjà très active sur le terrain, les porteurs de projets (les nouveaux entrepreneurs sociaux) s’interrogeront sur la façon dont la consommation collaborative pourrait contribuer à faire émerger de nouvelles solutions en compléments des actions déjà menées. Attention à ne pas tout réinventer dans des domaines déjà largement couverts par l’ESS, il ne s’agit aucunement de remplacer les acteurs pré-existants ! Inversement, pourrait-on imaginer des dispositifs permettant aux acteurs de l’ESS de passer des appels aux plateformes de la consommation collaborative et à leurs communautés pour répondre à des problèmes spécifiques ? Besoin d’hébergement d’urgence, de développement de compétences, de moyens de transport,… Autant de dispositifs et de passerelles qui restent à inventer !

Marine Albarède

Avec la complicité de Pierre Mallet et Véronique Routin du groupe de travail Sharevolution de la Fing et de Hubert Guillaud d’InternetActu.

Propositions de démonstrateurs

Dans le cadre des travaux réflexifs que la Fing engage dans ses groupes de travail, sa vocation est de dépasser l’analyse en proposant, depuis ses réflexions, des propositions d’expérimentations plus concrètes. Tel est l’enjeu des démonstrateurs proposés pour chaque piste : ouvrir le possible, proposer aux différents partenaires et acteurs des pistes de recherche-action pour comprendre plus avant les transformations en cours.

Dans le cadre de cette piste sur la collaboration pour répondre aux défis sociaux, nous vous présentons 3 propositions de démonstrateurs, de preuve de concepts dont certaines seront approfondies avec nos partenaires et pourront donner lieu, nous le souhaitons, à des expérimentations réelles. Elles ne sont ici qu’esquissées :

CommunitiesMix

Un dispositif pour “mixer” les communautés de l’ESS et de la consommation collaborative

Comme l’a pointé l’essentiel de cette piste, le dispositif CommunitiesMix vise à faciliter le dialogue et les collaborations entre acteurs de l’ESS et de la consommation collaborative, et à faire émerger de nouvelles solutions à des défis sociaux. Il repose sur :

  • Des résidences croisées ESS-Consommation collaborative, invitant les acteurs des deux secteurs à découvrir d’autres méthodes, d’autres enjeux et à travailler sur des sujets ou des projets spécifiques.
  • Un pôle de rencontre physique sur le modèle des Ecossolies ouvert aux deux univers.
  • Des événements communs.
  • Un outillage à destination des entrepreneurs sociaux, afin qu’ils comprennent et choisissent les statuts et modes de gestion de leur projet.
  • Un réseau d’échange fédérant l’information provenant de plusieurs pôles (sur le modèle du Social Innovation Exchange de l’innovation sociale par exemple) ?

L’enjeu est à la fois de rapprocher le monde des startups de la consommation collaborative des enjeux de l’ESS et amener les structures de l’ESS à s’inspirer de dispositifs techniques et agiles développés par la consommation collaborative. Nous pensons que c’est au croisement de ces deux univers que se développerons des services mieux capables de répondre aux besoins des gens tout en prônant des finalités sociales fortes.

Pôle (Co)emploi

Quand Pôle emploi se réinvente en mode collaboratif

Alors que Pôle emploi mène un travail de terrain mais peine à répondre aux besoins (notamment en raison du manque de ressource), le collaboratif peut proposer de nouvelles pistes de réponse.

Pôle (Co)emploi est ainsi une proposition de dispositif visant à compléter Pôle emploi, en s’appuyant sur les dynamiques collaboratives qui émergent.

C’est essentiellement une communauté d’entraide, une “couche sociale” autour du Pôle Emploi, qui permet aux demandeurs d’emploi de bénéficier d’un accompagnement à l’écriture de CV et à la valorisation de soi, de se donner de bons plans, et qui vise à aider à la coproduction d’initiatives par les demandeurs d’emploi.

Appuyée sur une plateforme en ligne – à la fois locale et globale – la communauté du Pôle (Co)emploi peut aussi investir des lieux existants (agences de Pôle Emploi, espaces de travail numérique, espaces de co-working…) ou de nouveaux lieux inattendus (dans un esprit proche de CoPass, qui permet de travailler de façon flexible dans des lieux divers). Comment penser ces articulations nouvelles qui pourraient porter un tel dispositif ? Une plateforme, à l’image des plateformes d’échange de compétences et de savoirs (comme TalenTroc) ou des plateformes qui permettent déjà de tester un métier ou une activité (comme Jobs en Boîte) ? Des acteurs associatifs ? Des demandeurs d’emploi ?

Au-delà des réponses apportées aux besoins individuels des membres de cette communauté, comment peut-elle elle-même innover dans les réponses aux problématiques d’emploi ? Comment peut-elle amener Pôle Emploi à innover dans ses pratiques ?

En complément des acteurs de l’innovation publique (Super Public…), des acteurs publics ou associatifs de l’insertion, il nous semble que ce Pôle (Co)emploi pourrait permettre d’imaginer des propositions nouvelles aux problématiques de l’emploi !

Copu(ce) : Réinvention collaborative des politiques et services étudiants

Le campus collaboratif

Les jeunes sont ceux qui aujourd’hui pratiquent en plus grand nombre la consommation collaborative. Paradoxalement, les étudiants rencontrent aujourd’hui d’importants défis : mobilité, logement, précarité, insertion… Est-il possible de s’appuyer sur leurs pratiques collaboratives pour renforcer de façon concrète et rapide les politiques publiques qui leur sont destinées, pour expérimenter de nouveaux formats d’action non seulement vers, mais aussi avec ce public ?

L’articulation des acteurs collaboratifs et de la vie universitaire est nécessaire, mais elle ne se fera pas du jour au lendemain : ce sont autant de nouvelles gouvernances et de nouveaux modes de fonctionnement que de nouveaux modes de formation qui devront être imaginés et expérimentés ! Le campus universitaire nous paraît un bon cadre expérimental : territoire de la vie étudiante, plus ou moins ouvert sur le reste du territoire, autour duquel gravitent de nombreux acteurs, il permet de s’appuyer sur la “densité” étudiante pour faire émerger de nouvelles propositions de services : ressourceries étudiantes, nouvelles propositions de mobilité partagée, initiatives alimentaires collaboratives, hébergement “agile”, échange de compétences…

Cette expérimentation permettra aussi de répondre à tout un ensemble de questions : quels sont les champs les plus à même d’être réinventés ? Peut-on aller jusqu’à repenser les formations ? Et une fois ces nouvelles solutions mises en oeuvre, comment les pérenniser, quelles gouvernances, quels partenariats imaginer ? Quels rôles doivent y tenir les différents acteurs de la vie étudiante (Etablissements publics type CROUS, acteurs associatifs (Animafac, Afev…), élus et services en charge de la vie étudiante, syndicats étudiants…) ?

Retrouvez toutes les pistes du groupe de travail Sharevolution de la Fing :

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0 commentaires

  1. De plus en plus de plateforme d’échanges de services se créées de jour en jour, car les gens commence à changer de mentalités. Fini l’esprit de consommation excessive, de plus en plus de personne veulent emprunter ce qu’ils ont besoins, ni plus, ni moins. Et ils n’ont pas toujours envi de faire appelle à des professionnelles, préférant passer par des particuliers, moins onéreux et plus conviviale.