Un casque pour lire dans l’esprit des joueurs ?

epocemotiv.jpgLa société Emotiv Systems a présenté la semaine dernière à la Game Developer Conference son interface cerveau-machine, le « projet Epoc », un casque capable, selon ses créateurs, de « lire les pensées » de celui qui le porte. La société compte également rendre accessible rapidement un kit de développement à disposition des auteurs de jeux vidéo.

Il existe déjà des jeux reposant sur la maîtrise des ondes cérébrales comme Mindball. Mais cette fois-ci les choses semblent prendre une autre dimension : le fait de permettre aux développeurs de produire des jeux adaptés laisse à penser qu’Emotiv dispose d’un produit dont les atouts peuvent en faire un produit de masse, c’est-à-dire sans lourdes contraintes techniques ou d’apprentissage que le public pourrait rejeter.

La technologie du projet Epoc est basée sur 3 fonctions :

  • La première, nommée Expressiv permet de repérer les expressions faciales afin par exemple de modifier l’aspect d’un avatar dans un monde virtuel comme Second Life.
  • La seconde, Affectiv, est susceptible de repérer des états émotionnels comme l’excitation ou le calme. « Selon le chef produit d’Emotiv, Andy Breen, nous explique la Technology Review, ces indices inconscients pourraient permettre de changer la bande son d’un jeu ou affecter la façon dont le joueur interagit avec les personnages virtuels« .
  • La troisième fonction, Cognitiv, est encore plus étonnante : elle permettrait de manipuler des objets virtuels dans un jeu en pensant aux actions à accomplir. La démonstration donnée en session fermée au Game Developer Conference le 7 mars semble avoir convaincu les spectateurs. Utilisant une version modifiée de Harry Potter et la Coupe de Feu, David Allsop, chercheur à Emotiv Systems, contrôlait la baguette magique et le lancer de sorts à l’aide du casque, tandis qu’un visiteur manipulait Harry grâce à une manette. Un certain entraînement étant requis de la part des utilisateurs du projet Epoc, il n’était pas possible aux spectateurs de tester l’appareil par eux mêmes. On trouvera sur le site de la BBC une vidéo montrant le fonctionnement du système.

Comment cela peut il marcher ? Un tel casque ressemble à celui projeté par la DARPA pour augmenter la cognition et dont la réalisation est espérée pour…. 2030 ! Les ondes cérébrales ne permettent pas de reconnaître facilement les pensées d’un sujet : tout au plus aident elles à déterminer un état général, comme la tension ou la relaxation. Produire des mouvements complexes par le mental est possible mais via des systèmes très chers comme l’IRM, ou dans une moindre mesure la topographie optique. Pour l’instant on en est réduit aux conjectures quant aux techniques utilisées par le « projet Epoc ». En effet, les brevets étant en attente, les chercheurs d’Emotiv ont préféré ne pas publier leurs éventuelles découvertes dans les revues scientifiques spécialisées (à noter que c’est la seconde fois, ce mois-ci, qu’une société impliquée dans la recherche à haut niveau évite de recourir au média traditionnel des chercheurs pour se lancer directement dans une démonstration commerciale. Cela deviendrait -il une manie ?).

Pour un chercheur comme Alan Gevins, directeur exécutif du San Francisco Brain research, le secret pourrait se situer ailleurs que dans les ondes cérébrales. « Par exemple, les signaux produits au niveau du cuir chevelu par les mouvements des yeux ou par les muscles du visage ou de la tête se révèlent au moins 15 fois plus puissants que ceux produits par l’activité du cerveau. Peut être que lorsqu’une personne pense à pousser, soulever, ou tourner un objet virtuel, les yeux, la tête ou la langue bougent d’une manière caractéristique ».

Emotiv est une compagnie d’origine d’australienne fondée, entre autre, par Alan Snyder, directeur du « Centre pour l’esprit (Center for the mind) » de Sydney, bien connu pour ses travaux sur les neurosciences et notamment sur la créativité. Ed Fries, le directeur de l’entreprise, a été de son côté le créateur de Microsoft Games Studio, et a participé à la naissance de la Xbox. Deux noms qui semblent constituer un gage de sérieux. Le « projet Epoc » n’est pas encore disponible pour le grand public, mais pourrait le devenir dès 2008, au prix approximatif de 250 dollars. Il faudra tout de même attendre les premiers essais publics – et notamment connaître le temps de prise en main du casque – pour savoir si on est là face à une innovation radicale ou face à un effet d’annonce de plus, dans un secteur qui en connaît beaucoup.

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0 commentaires

  1. encore un moyen de plus de conditionner la masse !

    et cette fois si la boucle et bouclée, moi je vois dans tout ça une maitrise de la population car dite vous que si on communique par la pensé qui sais de quoi sont capable nos dirigeants.

    le sida trop de vague, le téléphone portable pas assez plus les ondes nocives, alors la pensée pour contrôler la population c’est leur bute !!! ils ont toujours façonné le monde et ça ne date pas d’hier.

    internet avec les virus, les spams les logiciels espion si ils s’introduisent dans vos cerveaux comme sur internet le formatage sera terrible….

    quand les A-DAM vont enfin comprendre qu’ils sont manipulés comme un troupeau.

    médité sur celas ?