Les grilles de calcul, c’est fini ?

Observant la chute rapide des requêtes formulées à Google sur l’expression « Grid computing », le blogueur israélien Guy Tel-Zur ironise : cette technologie, considérée en 2003 comme l’une des « 10 technologies qui changeront le monde », ne survivrait plus que dans la recherche, et grâce aux fonds publics.

Requetes

Comme le soulignent les commentaires de ce court article, il faut y lire deux phénomènes :

  • Le premier traduit la manière dont le secteur de l’informatique se saisit de mots, les met à la mode puis les abandonne aussi vite pour les remplacer par d’autres « buzzwords« . Le mot à la mode, pour désigner la combinaison souple de plusieurs ressources informatiques afin de répondre à des besoins de traitement, de stockage ou de communication, serait actuellement « virtualisation ».
  • Mais sur le fond, les « grilles de calcul » première manière avaient comme objectif premier de créer des supercalculateurs virtuels en regroupant des capacités de calcul. Ce genre de besoin se limite à peu près à la recherche, académique ou industrielle. Mais l’informatique « à la demande », destinée à permettre à toutes sortes d’entreprises de disposer de ressources informatiques importantes sans avoir à investir dans du matériel et des réseaux, aurait toujours de beaux jours devant elle.

Quelle serait donc la différence entre les grilles de calcul, la virtualisation et l’informatique à la demande ?

D’une part, les ressources que l’on partage dans l’informatique à la demande sont beaucoup plus génériques. On ne divise plus un calcul précis (l’analyse d’une séquence génétique ou de signaux extra-terrestres), mais on met à disposition des cycles de calcul, ces capacités serveur ou des gigaoctets. On répond, non pas aux besoins d’un calcul précis etparticulièrement complexe, mais à des besoins quotidiens d’entreprises dont l’activité numérique fluctue.

D’autre part, des acteurs de grande taille (Amazon avec S3 pour le stockage et EC2 pour le traitement, le « nuage » de Google et IBM) émergent pour organiser cette informatique à la demande, et parfois la fonder sur leurs propres très grandes infrastructure informatiques : on est loin de l’idéal du partage « pair à pair » de ressources informatiques inutilisées.

Tout le monde n’est pas d’accord. Publiant pour IBM une très longue liste de projets de grilles de calcul dans la recherche, la consultante Edna Nerona conclut : « les grilles de calcul changent la manière dont nous résolvons des problèmes complexes et partageons des ressources hétérogènes. En dehors du cancer et des sciences physiques, elle a une influence importante sur la sécurité, les services d’information, la gestion de données et de ressources… »

De son côté, Bill StArnaud, le responsable des réseaux avancés du réseau universitaire canadie CANARIE, considère que la différence réside encore ailleurs : dans le degré réel de décentralisation des infrastructures et de contrôle de la part de chaque utilisateur. Les grilles traditionnelles sont centralisées et lourdes à gérer, les infrastructures « virtuelles » seraient légères, à la main de chacun de leurs utilisateurs. En quelque sorte, les premières appartiendraient encore à l’âge industriel, les seconde, à l’âge de ll’accès et des services.

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0 commentaires

  1. Perso, l’idée de calculer en parralele est sympa, mais qui nous dit que cela ne sert pas à calculer pour un nouveau virus humain ???