Lutter contre la haine sur internet – Affordance

Le spécialiste en science de l’information, Olivier Ertzscheid (@affordanceinfo), livre, comme a son habitude sur son excellent blog, un remarquable billet sur le thème de la haine sur internet. Il y donne notamment une très bonne définition du slacktivisme : “L’engagement en ligne est le plus souvent une forme de désengagement”, rappelle-t-il en faisant référence au philosophe Merleau-Ponty. “Sur les internets, le "like” ou le slacktivisme est une forme
d’engagement monoface : “liker” une “cause” ou un “discours” c’est
exclure la possibilité de rendre réellement un service. Et la plupart du
temps … c’est tout.“ 

Pour lui, on ne peut traiter de la même manière les discours de haine sur l’internet et dans le monde réel. D’abord parce qu’internet a tendance à renforcer la visibilité de ce qui est marginal du fait des logiques agrégatives. Ensuite parce que republier quelque chose sur l’internet ne signifie pas y adhérer (beaucoup de ceux qui reprenaient le hastag #jenesuispascharlie le condamnaient). Ensuite parce que supprimer des contenus sur l’internet favorise leur démultiplication. Enfin parce que corrélation ne fait pas causalité : ce n’est pas parce qu’il y a des appels à la haine sur internet qu’internet incite à la haine. Or le discours politique comme l’action législative ignorent ces effets : à l’inverse des solutions politiques traditionnelles, sur l’internet le code est plus important que les règlements intérieurs ou la loi. "Dans l’environnement numérique, c’est le code qui prédomine”. Pour lutter contre la haine en ligne, il ne faut pas tant agir sur la loi que sur les plateformes et leurs algorithmes qui ont pouvoir de police et de justice dans la plus totale opacité. Bref, comme nous le soulignions nous-mêmes, nous ne ferons rien sans ouvrir les modèles !

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