La tour de guet des algorithmes – New Inquiry

La forme de pouvoir des Big Data n’est pas panoptique, mais pan-analytique, estime le philosophe Colin Koopman pour le New Inquiry. Dans un panoptique, les détenus sont disposés autour d’une tour de guet centrale qui fait comprendre sa surveillance en étant visible en permanence. Une prise de conscience qui vise à discipliner les prisonniers devenant leurs propres gardiens. Mais la surveillance des algorithmes et des données des gouvernements et entreprises ne procède pas du même mécanisme : ils fonctionnent via l’invisibilité. La tour de guet est invisible. En ce sens, nous ne devenons pas les sujets de nos données, puisque nous ne sommes pas vraiment confrontés à ce qu’elles disent de nous. 

“Nous ne voyons jamais les algorithmes à l’oeuvre, même s’ils nous affectent. (…) Si nous étions conscients du bruit qu’elles produisent nous serions accablés. Mais une fois que nous aurions récupéré de cet accablement nous pourrions développer les moyens de prendre soin de nos données, mieux comprendre comment elles sont produites et développer des politiques et des pratiques qui pourraient avoir une chance de relever le défi de l’ubiquité informationnelle dans laquelle nous sommes plongés.” 

C’est-à-dire de combattre l’”infopower”, d’arrêter les flux de données qui nourrissent les algorithmes. Si nous ne voyons pas les tours de guets qui nous contrôlent, comment refuser la fouille de nos individualités ?

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