Pourquoi la littératie numérique est la clé du XXIe siècle – Mother Jones

Tasneem Raja (@tasneemraja) pour Mother Jones nous le rappelle. Apprendre à programmer n’est pas la chose la plus importante… “Nous devons d’abord augmenter le nombre de personnes qui comprennent ce que le code peut faire”. Et la journaliste de rappeler comment lors de la tempête de l’hiver 2011, de jeunes codeurs de Code for America, coincés à Boston où ils devaient programmer un nouveau site pour les écoles publiques de Boston, ont développé un site pour aider les pompiers à accéder aux bouches d’incendies prises par la neige en invitant des volontaires à adopter une borne, pour la dégager. Adoptahydrant.org a fait tâche d’huile. Après Boston, Providence, Anchorage, Chicago… la ville d’Honolulu a adapté le site pour que des bénévoles se chargent de vérifier les piles des sirènes qui servent à alerter la ville d’un tsunami. A Oakland on peut adopter un collecteur d’eau pour être responsable de son entretien… Pour autant, estime Tasneem Raja, l’essentiel ne repose pas dans le développement de ces outils, même s’il restent difficilement accessibles pour trop de villes. L’essentiel, c’est de changer l’approche !

“La plus grande contribution que les jeunes programmeurs de Code for America apportent aux villes où ils passent, n’est pas le logiciel, c’est la façon dont ils pensent”. (…) Malheureusement, la façon dont l’informatique est enseignée à l’école secondaire a tendance à jeter les étudiants dans la partie sombre de la programmation, renforçant l’idée que le code est juste pour les codeurs, pas pour les artistes, les médecins ou les bibliothécaires.“

Ensuite Tasneem Raja nous explique comment fonctionne cette pensée de calcul, et comment, par la résolution de problèmes, elle invite à ouvrir son esprit. Elle rappelle aussi que cette compréhension est aujourd’hui hélas limitée à une élite. Il a fallut beaucoup de temps pour qu’apprendre aux enfants à lire devienne un impératif moral de nos sociétés, explique-t-elle en faisant une intéressante comparaison entre l’histoire de l’alphabétisation et celle de l’informatisation. Et Tasneem Raja de soulever les contradictions qui fâchent : alors que certains pays ont décidé de se lancer dans l’apprentissage de la programmation pour les plus jeunes (Vietnam, Estonie… et bientôt Royaume-Uni), le secteur informatique depuis 20 ans ne cesse de perdre des étudiants aux Etats-Unis. La raison, estime la journaliste : la concurrence internationale entre étudiants et le manque criant de professeurs. "La Silicon Valley ne transfère pas beaucoup sa technologie”.

Quant aux enfants, s’ils peuvent avoir des compétences dans le montage vidéo ou le trucage d’images, ils apprennent plus à être consommateurs de technologie que créateurs. Comme le dit Cory Doctorow dans sa déclaration manifeste, “Pourquoi je ne vais pas acheter un iPad”, “l’achat d’un iPad n’est pas un moyen pour prendre conscience que le monde se démonte et se remonte. Au contraire, c’est une façon de dire à votre progéniture que même changer les piles est quelque chose que vous devez laisser à des professionnels.” Cela n’empêche pas de plus en plus d’écoles de s’en doter…

Reste que l’enseignement de l’informatique n’est pas si simple, explique la journaliste en nous montrant le découragement d’une classe de jeunes élèves que leur professeur invitait à transformer le nombre 1250 en binaire – 010011100010 pour les curieux. Trop souvent, l’enseignement de l’informatique se concentre sur le pourquoi plutôt que sur le comment… sans même que les élèves aient à toucher un ordinateur. Bien sûr, Tasneem Raja nous montre aussi quelques stimulants contre-exemples, mais encore bien trop rares…

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