Le « tout consommation » aura-t-il une fin ? – Les Echos

Dans un article (.pdf) publié en octobre 2011, le chercheur et écologiste britannique Chris Goodall avait fait sensation en inventant la notion de “peak stuff”, pour définir le pic de consommation, ce moment, où, comme pour le “peak oil”, la production mondiale de bien de consommation commencera à décliner. Depuis, cette question fait controverse. Notre consommation globale continue-t-elle d’augmenter ? 

Dans un récent rapport, Futuribles a tenté de savoir si cette thèse pouvait s’appliquer à la France, souligne LesEchos.fr. Au niveau des grands indicateurs, on ne constate pas de pic de consommation en France estime le direction de l’Observatoire sociologique du changement de Sciences Po-Cnrs. Même dans la période récente, la consommation des ménages continue de croître, médiocrement, mais à croître (si l’on tient compte des produits et services consommés, mêmes gratuits, comme l’éducation nationale ou les services publics de santé). Si depuis le choc pétrolier, l’augmentation de la consommation globale s’est ralentie, elle n’a jamais été négative.

Le rapport de Futuribles évoque 4 scénarios pour 2030 : le toujours plus (l’achat de bien reste la norme), le maintien contraint (la mutualisation et l’allongement de la durée de vie des produits cherchent à maintenir le niveau de possession et d’usage), la fonctionnalité (vers de nouvelles offres : plus solides, plus économes, plus recyclables, où l’on paye à l’accès, à l’usage…) et la sobriété (la hausse des prix et les crises nous conduisent aux circuits courts et au recyclage). 

Si dans certains secteurs, le pic semble avoir été dépassé, comme dans la viande rouge ou l’essence sans plomb, bien souvent, la substitution l’a emporté sur la sobriété. Dans le vêtement, le bas prix peut être vu comme une nouvelle source de gaspillage. 

“Le rapport relativise donc la portée du discours actuel sur les changements de modes de consommation, avec l’émergence d’une économie du partage, du recyclage et de la seconde main. « La question est de savoir si les Français cherchent à consommer toujours plus mais avec un budget constant ou en baisse – c’est ce que l’on constate avec l’essor du marché de l’occasion, dont Leboncoin.fr est le symbole, ou de l’auto-partage –, ou si, au contraire, il s’agit d’une véritable rupture, avec une volonté de consommer moins ou différemment, qui, elle, pourra avoir une influence sur l’environnement, explique Cécile Désaunay. Le problème est qu’aujourd’hui, les deux logiques cohabitent sans que l’on puisse encore mesurer leurs effets. »”

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