Il est indispensable de faire de l’exercice, clament à l’unisson médias et médecins… Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, et bien souvent, même avec la meilleure volonté du monde, il est difficile se se soumettre à une discipline physique quotidienne.

Une fois de plus, notre rationalité ne suffit pas à changer notre comportement. C’est là que l’usage de méthodes irrationnelles peut s’avérer profitable. Conor Artman et Aline Holzwarth du Center for Advanced Hindsight ont voulu tester la capacité du rituel à augmenter la motivation.

Le Center for Advanced Hindsight a été fondé par le fameux Dan Ariely et travaille à effectuer diverses études sur la décision dans les domaines financiers et de la santé. Cette institution abrite également un Startup Lab, cherchant à aider de nouvelles compagnies à intégrer les découvertes de l’économie comportementale.

L’idée d’utiliser un rituel n’est pas neuve, précisent-ils : « Des recherches antérieures ont suggéré que les rituels peuvent doter les tâches ordinaires d’une signification plus profonde, et ainsi aider à faire face aux pertes monétaires, et même faciliter le deuil ». Mais ils ont voulu aller plus loin que cette simple constatation : ils se sont demandé dans quel cas une telle attitude était la plus efficace.

Les deux chercheurs ont donc étudié l’impact du rituel sur notre comportement sportif en utilisant une application de quantified self, The Fabulous, développée par des anciens du « Startup Lab » et qui propose à ses utilisateurs de changer leurs habitudes pour le mieux.

Ils ont donc demandé à 800 utilisateurs de The Fabulous d’ajouter une petite séquence rituelle à leur session d’exercices. Ils ont ensuite divisé les volontaires en deux groupes. Les membres du premier groupe pouvaient choisir comme ils le souhaitaient parmi 4 types de rituels ; ceux du second se voyaient assigner un rituel de manière aléatoire.

Le premier rite était une petite séance de « mindfulness« , lors de laquelle on tentait de « calmer » son esprit. Le second était une forme de stretching, le troisième demandait à compter de un à cinq de différentes manières et le quatrième, « Tap in« , proposait à chacun de créer sa propre séquence rituelle.

A la fin de l’expérience, on a alors demandé aux participants d’évaluer l’influence du rituel sur leur discipline. Selon eux, ce dernier les a effectivement conduits à s’exercer avec plus d’enthousiasme. Ceux qui choisissaient leur rite avaient plus de motivation que ceux qui s’étaient vu imposer leur pratique. Mais le plus intéressant reste que les plus grands progrès ont été accomplit par ceux qui avaient effectué le choix numéro 4, autrement dit, ceux qui avaient eu la possibilité de créer leur propre séquence de rituel.

De fait, plus les utilisateurs avaient la liberté de choisir et même de créer leur rite, plus celui-ci se montrait en mesure d’augmenter la motivation. Au contraire, plus on imposait des contraintes aux sujets, moins cette pratique se révélait efficace.

« Fait intéressant, malgré la puissance d’une telle personnalisation, seulement 9 % des utilisateurs parmi ceux qui pouvaient choisir ont préféré utiliser l’option Tap In, où ils pouvaient concevoir leur propre rituel. En revanche, les rituels Mindful et Stretch, bien que beaucoup plus populaires (adoptés respectivement par 38 % et 46 % des utilisateurs pouvant choisir), étaient moins efficaces », précisent les chercheurs. Ce qui laisse à penser que la pratique la plus efficace n’est pas forcément celle qui suscite la préférence au départ.

« Donc, la prochaine fois que vous voulez vous motiver pour faire du jogging ou soulever des poids, essayez de créer votre propre rituel à exécuter à chaque fois avant de commencer », concluent les auteurs.

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