Des applications pratiques pour l’ADN artificiel

On avait beaucoup parlé, il y a deux ans, du travail de Floyd Romesberg, qui avait réussi à créer un nouveau code génétique, en ajoutant deux « lettres » supplémentaires à l’ADN, habituellement composé uniquement de quatre « caractères » : A , C, G et T. Romesberg avait prouvé que ce nouvel ADN, une fois intégré au sein de la machinerie d’une bactérie, pouvait se répliquer comme son parent naturel. Mais jusqu’ici, cette recherche n’avait pas abouti à des applications pratiques.

Romesberg a créé une startup, Synthorx, précisément dans ce but. Son projet consiste à créer des médicaments, qui seraient, nous précise la Technology Review, « trop complexes à réaliser à l’aide la chimie conventionnelle ». « Je ne peux pas faire cela dans mon labo, a-t-il expliqué à la revue du MIT, c’est pourquoi j’ai créé Synthorx. ». En effet, l’ADN d’origine, avec ses quatre composants, ne génère que 20 amino-acides différents, alors que l’ADN modifié de 6 lettres permettrait d’en obtenir 172, dont certains pourraient se révéler précieux.

Parmi les projets de Synthorx, un venin d’araignée transformé qui pourrait se révéler un anti douleur efficace, non-opioïde. Romesberg a également de grands espoirs dans le domaine de l’insuline et des soins aux diabétiques. Une insuline modifiée grâce aux nouveaux aminoacides pourrait n’être injectée chez les patients qu’une ou deux fois par semaine, au lieu de quotidiennement, comme c’est le cas aujourd’hui.

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