On connaît l’intérêt de Google pour l’informatique quantique. La société à non seulement acquis un ordinateur D-Wave en 2013, mais également engagé sa propre équipe de chercheurs, sous la houlette de John Martini, comme nous l’avions déjà signalé. Mais aujourd’hui, Google cherche à aller plus loin et à réaliser dans un délai très bref, un à deux ans, nous dit le New Scientist, un ordinateur quantique de 50 qubits susceptible d’atteindre la « suprématie quantique », c’est-à-dire de résoudre un problème inaccessible aux machines classiques.
Dans un papier publié sur Arxiv, les chercheurs de l’équipe expliquent quel type d’expérience ils envisagent de créer : il s’agirait de simuler un arrangement aléatoire de circuits quantiques. Selon le New Scientist, « la moindre variation des inputs de ces circuits quantiques est susceptible de générer un output radicalement différent, donc il est impossible pour un ordinateur classique de tricher en simplifiant le problème. »
Les chercheurs de Google ont essayé de tester un tel système à l’aide d’un des plus puissants superordinateurs (classiques) nommé Edison. Ils ont donc simulé des grilles de « qubits », en commençant par une structure assez simple, de 6×4 qubits. L’opération ne demandait là que 268 Mo de mémoire. Mais si la simulation passait à une grille de de 6×7 qubits, la mémoire exigée atteignait 70 téraoctets soit l’équivalent de 10 000 PC haut de gamme. Passer à 48 qubits (6×8) aurait été impossible, demandant 2252 pétaoctets de mémoire, soit le double du plus puissant des superordinateurs… Si Google arrive à effectuer un tel calcul avec un ordinateur quantique de 50 qubits (donc de « vrais » qubits, et non simulés comme dans le test avec Edison), il aura donc achevé la « suprématie quantique ».
La firme est-elle proche de ce but ? Selon le New Scientist, elle reste très discrète sur le sujet (aucun représentant de Google n’a accepté de répondre aux questions du magazine) mais pour beaucoup de chercheurs, elle serait bien près de réaliser une percée fondamentale…