Sur Culture Mobile, Ariel Kyrou livre une longue interview du politologue Clément Mabi (@C_Mabi, dont on peut consulter les versions complètes papier ou audio). Celui-ci a récemment dressé pour la Vie des idées une intéressante typologie des Civic Techs en 3 grandes familles (voir également celle que proposait il y a quelques mois Armel Le Coz) :

  • la première, très marketing, et certainement la plus courante, vise à accompagner les projets de démocratie participative institutionnels ;
  • la seconde, cherche à « hacker le système », sans vraiment y parvenir du fait de l’inertie des institutions ;
  • la troisième s’inscrit elle dans une logique de contre-pouvoirs et est assurément la plus ambitieuse et la plus transformative.

Pour Clément Mabi, ces initiatives sont au croisement de deux logiques : une logique de collaboration et à l’inverse une logique de critique des pouvoirs publics, et d’un autre côté elles poursuivent un objectif d’approfondissement ou de transformation de la démocratie. Pourtant, conclut Mabi, au final, leurs actions se révèlent être assez loin de leur objectif de transformation du système politique. Pour le chercheur, ce sont les initiatives qui développent des contre-pouvoirs dans le champ du militantisme et de la citoyenneté qui semblent les plus réalistes et qui semblent faire le plus bouger les lignes.

« L’illusion que portent les technologies démocratiques est que la démocratie serait soluble dans une capacité à agir. Par une meilleure procéduralisation, par une amélioration des capacités d’action on va pouvoir en soi transformer la démocratie. Or, cette idée que par l’action on transformerait la démocratie est une illusion. »

vidéo : la synthèse en vidéo de l’interview de Clément Mabi par Culture mobile.

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