m-learning : l’avenir de l’éducation serait mobile

Bryan AlexanderPour Bryan Alexander, co-directeur du Centre pour les technologies éducatives du Middlebury College (Vermont), les technologies mobiles et leur adoption par les jeunes générations sont appelées à transformer l’éducation elle-même. Il s’agirait, rien de moins, de « modeler les apprenants comme des participants créatifs et communicants, plutôt que des consommateurs passifs« , de « décrire le monde comme un service sur lequel on peut lire et écrire« .

L’article « Going Nomadic : Mobile Learning in Higher Education » publié dans Educause (vol. 39, N° 5, septembre-octobre 2004) adopte une définition large de la mobilité qui fait référence à Howard Rheingold – et que l’on retrouve à peu près dans l’ouvrage Mobilités.net de la Fing. Elle s’intéresse à la connectivité continue, aux combinaisons dynamiques entre des appareils avec et sans-fil, des personnes et leur environnement.

Au-delà du discours général, qui n’innove pas sur celui des gourous américains de l’e-learning, Bryan Alexander cite quelques exemples qui feront au moins réagir.

La reconfiguration des salles de classes et des campus en espaces ouverts, reconfigurables, mariant présence physique et collaboration distante, apparaît comme l’une des perspectives les plus riches. Plus besoin d’équiper ces espaces de manière fixe ; plus besoin non plus de les borner, dans la mesure où les étudiants, équipés de leurs propres dispositifs de communication, en repoussent les frontières à l’infini.

La coopération continue, indépendante du lieu, pourrait transformer la manière dont se mènent des recherches sur le terrain ou des apprentissages expérimentaux. Alexander imagine (exemples concrets à l’appui) des équipes dispersées qui s’échangent et publient en temps réels résultats et analyses.

Enfin, le m-learning pourrait devenir la manière de réaliser la perspective d’un « apprentissage tout au long de la vie », dans laquelle quiconque pourrait, où qu’il se trouve et à n’importe quel moment, pourrait se saisir d’un sujet, rechercher une communauté d’apprentissage qui le traite, s’y insérer pour un moment et la quitter lorsque son objectif est atteint : des sortes de « zones d’apprentissage temporaires », dans une référence explicite aux TAZ (Temporary Autonomous Zones) de l’auteur Hakim Bey.

Pour Bryan Alexander, la culture « multitâches, mobile, d’apprentissage à la demande » des jeunes générations modifiera la nature même des enseignements, des découpages disciplinaires et des approches pédagogiques. D’où sa question récurrente : « Sommes-nous prêts à répondre à des étudiants capables de se constituer en groupes aussi rapidement et avec une telle efficacité ? Savons-nous comment tirer parti de ces pratiques ? (…) Comment les essaims numériques interagiront-ils avec nos campus sédentaires ?« 

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