Podcasting et vidéoblogging, l’avenir des blogs ?

On s’était habitué au fait que la blogosphère se compose uniquement de textes et d’images. Mais l’écrit pourrait bien être en train de se faire – à nouveau – voler la vedette par le son et la vidéo. Bienvenue dans le monde du podcasting.

A l’écoute des fils RSS

Le terme « podcasting » est un néologisme formé à partir de « iPod », le baladeur numérique d’Apple, et de broadcasting (diffusion). Littéralement, il définit donc le principe selon lequel un iPod peut être alimenté en contenu de façon régulière. Mais cette étymologie masque largement le principe et l’intérêt du podcasting. D’abord car celui-ci s’applique à tous les types de baladeurs (et même à d’autres choses, comme nous le verrons) ; ensuite, parce que l’élément central du podcasting n’est pas tant le baladeur que l’utilisation du format RSS. Dans une définition plus large, le podcasting désigne donc l’ensemble des technologies permettant d’adjoindre à des fils RSS – et de diffuser – différents types de contenus multimédias, principalement, mais non exclusivement, à destination de baladeurs numériques.

Ce sont deux développeurs, Adam Curry et Dave Winer, blogueurs de renom et même acteurs du monde du blogging et de la syndication RSS, qui ont les premiers jeté les bases du concept. Comme l’explique Curry, ce dernier est né de plusieurs années de discussions et d’expérimentations, mais ce n’est qu’en juillet 2004 que la première application donnant du sens au concept a vu le jour : iPodder, développé par Curry, qui permet de récupérer sur son iPod des morceaux de musique en MP3 joints aux billets publiés sur les blogs.

Recherche de podcast sur GoogleIl n’en fallait pas beaucoup plus pour que la blogosphère s’empare du concept, qui suscite aujourd’hui un intérêt considérable. Le terme « podcaster » n’est apparu qu’en septembre 2004, sur un forum consacré au iPod, mais il fait désormais partie du vocabulaire de la blogosphère. Six mois après l’apparition du mot « podcast », Google en indexe près de 1,7 millions d’occurrences sur le web (et 1,2 millions pour « podcasting ») et comme le montre le graphe établi par G-metrics (ci-contre), le terme est une forte tendance sur le Web.

On dénombre actuellement une bonne quinzaine d’outils, pour toutes plates-formes, destinés à diffuser ou à lire des podcasts*. Une bonne dizaine de sites web centralisent informations, conseils ou hit-parades des meilleures diffusions. Comme pour les blogs, on peut informer un site dédié du fait qu’on vient de publier un nouveau podcast. Ce site, audio.weblogs.com, affiche en permanence les 100 derniers podcasts disponibles, et permet de confirmer que le nombre de « podcasteurs » s’accroît de jour en jour (actuellement, 150 à 200 nouveaux podcasts par jour). Au total, il est difficile d’estimer le nombre de podcasteurs dans le monde. Certains estiment qu’on trouve au plus 800 podcastings réguliers dans le monde, mais le site Podcast Alley en référence déjà plus de 1000, tandis que l’annuaire de l’outil iPodderX en propose plus de 3000. Feedburner, qui propose des solutions hébergées pour gérer les fils RSS d’un blog, et en particulier les podcasts, a publié il y a quelques jours des élément statistiques relatifs à cette pratique. L’évolution est édifiante : le nombre de fils RSS utilisés pour du podcasting a doublé en un mois.

Le principe de fonctionnement du podcasting est simple. Un blogueur publie un billet sur son blog, auquel il joint un fichier, le plus souvent audio. Via des plug-ins spécifiques, l’outil de blogging utilisé pour alimenter le blog va inclure l’adresse du fichier audio dans le fil RSS du blog. A l’autre bout de la chaîne, l’utilisateur doit disposer d’un lecteur RSS particulier qui, en plus de lire les flux, sait reconnaître, télécharger et décoder les fichiers qui y sont attachés (les « enclosures », en anglais). L’utilisateur ne « lit » plus des billets, mais accède ainsi à une sélection de programmes audio correspondant aux fils RSS des blogs auxquels il s’est abonné, et qui sont régulièrement mis à jour par les blogueurs-diffuseurs. S’il dispose en outre d’un baladeur MP3, ces programmes audio y sont automatiquement (ou au moins facilement) transférés, et l’utilisateur peut donc emporter avec lui quelques heures de musique ou d’émissions nouvelles, correspondant à sa sélection, qu’il peut écouter où bon lui semble.

iPodderX
Exemple de lecteur RSS dédié : iPodderX

Si le concept est déjà bien développé aux Etats-Unis, où il fait même souffler un véritable vent de folie suscitant de multiples articles dans les grands médias (New York Times, CNN, Usa Today, par exemple) et l’organisation de plusieurs conférences dédiées au sujet (Pubcast, par exemple), il semble gagner rapidement en popularité dans l’ensemble de la blogosphère. En Grande-Bretagne, la première convention consacrée au podcasting se déroulera prochainement. En France, plusieurs initiatives ont vu le jour dans les dernières semaines. L’une des premières émane de Bertrand Lenotre, un ancien journaliste radio qui diffuse plusieurs fois par semaine sur un blog créé dans ce but, « Le Podcasteur« , des émissions courtes composées de musique, de chroniques et d’interviews de personnalités du monde de la communication et des blogs. Luc Saint-Elie, également journaliste, tente aussi l’expérience sur son blog en complément de ses billets habituels (et a également ouvert un forum sur le sujet), tandis que le site Arte-radio, qui diffuse une multitude de programmes sonores originaux, s’est mis au podcasting le mois dernier.

Paroles et musiques

Le concept est puissant et se prête donc à de multiples usages. Le plus immédiat consiste sans doute à faire évoluer un blog existant vers une sorte de « radio personnelle ». Ces « radios à la carte », comme les a appelé L’Expansion, constituent autant de moyens différents pour un blogueur de tenir son journal et d’enrichir le contenu proposé, tout en s’appuyant sur les fonctionnalités de l’outil de blog utilisé, donc sans grande modification apportées au site. « Ce qui relève de l’info pure (même si j’y rajoute toujours mon point de vue) est destiné à être écrit ; ce qui relève de mon point de vue (même si par ailleurs il y a de l’info) relève de l’audio », soutient Luc Saint-Elie, qui alterne en effet sur son blog billets « classiques » et podcasts « qui ne sont en aucun cas la transposition de textes publiés par écrit ».

« A l’instar de ce qui se passe aux Etats Unis, le podcasting va majoritairement s’orienter vers des programmes parlés thématiques. Actualité, technologie, sport, culture, jardinage, sexe, etc., les thèmes sont infinis. Les podcasteurs vont traiter des thèmes que ne traitent pas les radios parce que non porteurs d’audience en diffusion classique et unique. Grâce aux liens RSS et au maillage de la Blogosphère, le sujet le plus pointu pourra finir par toucher sa cible et fidéliser quelques centaines ou milliers d’internautes », prévoit Bertrand Lenotre.

De fait, le podcasting fait souffler un vent de nouveauté sur la blogosphère : beaucoup de blogs ont été créés uniquement dans le but de diffuser des podcasts et proposent des chroniques régulières, le plus souvent sur un thème donné. Par exemple, le très populaire « The Skinny on Sports« , aux Etats-Unis, publie une fois par semaine des émissions de 10 minutes sous la forme « d’un résumé de ce qu’il faut retenir de l’actualité du sport ». Créé par deux frères, dont l’un est entraîneur de basket, le blog a été ouvert sans trop y croire : « Nous avons démarré en novembre 2004 et nous avions décidé que si l’on dépassait 20 auditeurs à Noël, nous continuerions. En fait, nous en avons reçu plus de 500 », explique l’un d’entre eux. Aujourd’hui, deux mois plus tard, cette audience « a plus que doublé ». Dans le même genre, toujours aux Etats-Unis, « Reel Reviews » produit et diffuse des podcasts consacrés au cinéma. Les programmes se composent soit de critiques de films d’une dizaine de minutes, soit d’analyses plus poussées (une trentaine de minutes), destinées aux cinéphiles et portant sur des classiques du cinéma.

On trouve déjà de multiples autres exemples, comme des podcasts consacrés à la technologie, au vin ou à la littérature. Le blog français Incipit propose ainsi des lectures de classiques de la littérature ou de livres plus récents, diffusées en MP3 via des podcasts réguliers. Quinze jours après son ouverture, le site accueille 1800 visiteurs quotidiens, et les fichiers audio ont été téléchargés jusqu’à 200 fois pour les plus populaires. « Les oeuvres lues en intégralité font partie du domaine public ou bien sont distribuées sous licence Creative Commons ; pour le reste, nous ne lisons que des extraits, qui peuvent donner envie d’acheter le livre », précise le podcasteur.

En fait, comme les blogs, le podcasting autorise une diversité thématique infinie et favorise l’émergence de « nano-radios » ultra spécialisées, par analogie avec le nanopublishing (ou « nanopublication », définissant le concept de publication personnelle spécialisée développé sur les blogs).

RSS podcastRSS podcastRSS podcast

Touche pas à mon pod

Mais le concept peut encore s’étendre et, lorsqu’il s’applique à la musique, laisse présager l’émergence de nouvelles formes de diffusion et de distribution. Créé fin janvier, « The UK Independent Podcast Network » vise par exemple à fédérer les podcasteurs des différents campus universitaires anglais. Au moins trois campus, Cambridge, York et Liverpool viennent chacun de créer leurs blogs, dont le but est de « podcaster »« le meilleur de la musique produite au sein des universités », mais aussi « le meilleur de la musique tout court », pour « faire tomber les frontières et rendre la musique plus accessible ».

La logique qui consiste à diffuser de la musique sur les blogs n’est pas nouvelle. Elle correspond même à un sous-ensemble de la blogosphère, très vivace, regroupé sous le terme générique de « MP3 blogs ». Ceux-ci se présentent comme des blogs traditionnels consacrés à la musique, mais proposant souvent en téléchargement des morceaux de musique au format MP3. Les billets sont le plus souvent assortis de liens vers le site officiel de l’interprète ou du producteur, ou vers des boutiques en ligne permettant d’acheter l’album correspondant. L’idée et donc bien de faire connaître des artistes et de donner son avis sur leur production musicale.

Cette proximité de fait avec le concept de podcasting prédispose les MP3 blogs à pousser la logique un cran plus loin, et à inclure les fichiers musicaux au sein des fils RSS dont ils disposent, pour permettre aux visiteurs d’être alertés de la disponibilité de nouveaux titres et faciliter leur téléchargement.

Le seul problème de ce dispositif est sans doute son caractère illégal. Le blog français Podaufeu, créé en octobre dernier, propose ainsi des chroniques textuelles sur le thème de la musique, souvent assorties de fichiers MP3 à télécharger, à destination des baladeurs. Sur une page mise en évidence sur le site, l’auteur du blog prévient : « Oui, ce site est illégal », et explique que le site « n’est pas une plateforme de téléchargement. C’est un site d’information indépendant, animé par la volonté de vous faire découvrir des musiques et des artistes dont vous n’auriez peut-être jamais entendu parler si vous vous en étiez remis aux méthodes ‘légales’. La valeur ajoutée est ici dans la sélection, chose que ni un label, ni un site de vente ne pourront jamais faire. En d’autres termes, ce site, et tous les autres audioblogs avec lui, sont des outils de promotion totalement indépendants vis à vis des artistes et des maisons de disques ». Comme sur la plupart des audioblogs ou blogs de podcasting, on incite à acheter la musique et il est par ailleurs précisé que « les fichiers ne restent disponibles en téléchargement que pour une durée limitée » et que sur demande émanant d’un ayant droit, « le fichier concerné sera immédiatement retiré ».

Il n’en demeure pas moins que le podcasting peut aussi constituer un moyen particulièrement efficace d’échanger des fichiers. On peut même admettre qu’il donne tout son sens au concept de « peer-to-peer », avec des individus qui diffusent de la musique qu’ils apprécient, à destination d’autres individus qui partagent les mêmes goûts et se sont simplement abonnés à quelques fils RSS leur permettant de « remplir » leur baladeur numérique de musique téléchargée gratuitement.

A cela s’ajoute l’étendue du potentiel des technologies mises en oeuvre dans le podcasting. Les développeurs de l’application iPodder, produite sous licence libre, soulignent ainsi que n’importe quel type de fichier peut être inclus au sein d’un fil RSS. En particulier, ce fichier peut être un torrent (un petit fichier servant de « pointeur » pour télécharger en P2P un fichier plus gros, via BitTorent). « Si le fichier inclus est un fichier BitTorrent, cela va provoquer le téléchargement du fichier correspondant au torrent en tâche de fond. Et si le système de l’utilisateur le permet, le contenu téléchargé sera automatiquement ajouté sur son disque dur, dans un dossier portant le nom du show concerné », explique-t-on. L’application permet d’ailleurs, en retour, de créer ses propres torrents pour rediffuser tout ou partie du contenu qui vient d’être téléchargé.

Potentiellement, nous pourrions donc assister à une évolution du concept sous la forme d’une convergence entre blogs, RSS et P2P, créant un vaste réseau de personnes s’échangeant tous types de fichiers et partageant leur bande passante pour le faire (ce qui est le principe de BitTorrent, cf. notre dossier sur le sujet).

Cet enchaînement apparemment logique inquiète certains podcasters, notamment ceux qui proposent des contenus sonores originaux. « Je suis très opposé à la diffusion de musique parce que cela va attirer l’attention médiatique et risque à terme de présenter l’audio sur les weblog comme une variante light du P2P », soutient Luc Saint-Elie. « En outre ça n’a aucun intérêt ; la diffusion musicale existe déjà et dans ce cadre le podcasting n’apporte strictement rien », ajoute-t-il . « Il me semble que le podcasting n’a pas d’avenir grand public à moyen terme dans le secteur musical », juge Bertrand Lenotre. « Les majors ne mettront pas longtemps avant de porter l’estocade. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas une négociation intelligente avec Podaufeu ou La Blogothèque, qui assument un travail de développement d’artistes que ne font plus les grandes maisons de disques sur leurs propres signatures, mais Monsieur tout le monde aura, lui, de vrais soucis pour créer et faire durer un podcast musical sans l’aval des ayants droits ou de leurs représentants », estime-t-il.

Aux limites du son

Pour l’instant, malgré l’engouement qu’il suscite, notamment chez les blogueurs « avertis », le podcasting demeure limité à une petite communauté. L’écoute de podcasts – et a fortiori leur production – suppose d’être très familier avec l’univers des blogs, d’utiliser des agrégateurs RSS – spécifiques, de surcroît, beaucoup de lecteurs RSS ne sachant pas lire efficacement les fichiers attachés – et de disposer d’un baladeur numérique. Autant dire qu’il ne s’agit pas encore, loin de là, de la majorité des internautes.

En outre, bien qu’elle soit relativement accessible et grandement facilitée par les outils de blogs existants, la production et la diffusion de podcasts prend du temps et, surtout, nécessite quelques prérequis techniques. Sur le blog de Luc Saint-Elie, les visiteurs se plaignent de la qualité sonore de l’un des premiers podcasts diffusés. « J’ai d’énormes problème avec l’encodage MP3, je cherche, je cherche », reconnaît le journaliste, ajoutant que « MP3 est en théorie un format standard, mais en réalité c’est vraiment loin de l’être (tous les players ne reconnaissent pas le variable bit rate, d’autres ne lisent pas toutes les bit rates etc.) – bref c’est très bien pour un simple morceau musical mais ensuite ça vire à l’enfer ». Et de conclure que malgré de nombreuses tentatives d’encodage, « il n’a pas encore trouvé la solution parfaite ». « Ce qui m’a surpris, c’est la façon dont sont jugés les fichiers audio. L’exigence de qualité est infiniment plus élevée qu’avec le texte et ce pour deux raisons. La première est que ce que j’enregistre est destiné à être écouté et pas seulement entendu, d’où une exigence de qualité très supérieure. J’écris d’instinct sans toujours me relire et j’ai posté plein de notes avec plein de fautes, que je corrige petit à petit sans que ça n’ait jamais choqué personne. J’ai posté des photos limites floues parce que faites sur un coin de table sans que ça ne choque personne. En audio j’ai eu au départ des soucis techniques ça a été le tollé. Clairement, la référence c’est la télé ou la radio et les auditeurs ne font pas la part des choses entre une réalisation personnelle sur un coin de table et un truc professionnel fait avec des gens et des moyens professionnels », explique-t-il.

Michael Geoghegan, producteur de Reel Reviews, confirme : « La première chose sur laquelle on va juger un podcast est sa qualité audio ». « Ce que personne ne dit aux podcasteurs débutants », ajoute-t-il, « est qu’ils vont devoir devenir des ingénieurs du son amateurs – bienvenue dans le monde de la compression, des normes, des écréteurs, de la réverbération, des consonnes occlusives, des dB, des kHz et de l’échantillonnage ».

On constate du reste, sans grande surprise, que les meilleurs podcasts sont produits par des blogueurs qui disposent d’une véritable expérience en matière de radio, ainsi que du matériel adéquat. Pour produire le « Podcasteur », Bertrand Lenotre utilise ainsi deux interfaces audio professionnelles (« 300 euros les deux ») et deux logiciels d’enregistrement et de mixage, « une solution encore un peu lourde mais qui fonctionne ». « La technologie doit encore être considérablement simplifiée », estime Mark Ramsey, Président de Mercury Radio Research, un cabinet de consulting auprès des radios. Et d’ajouter : « Tant qu’il ne s’agira pas d’une technologie presse-bouton, tant du côté émetteur (ce qui est loin d’être le cas) que du côté auditeur (ce qui est presque le cas), le podcasting demeurera très limité ».

Toutefois, on peut arguer que ces « nano-radios » sont techniquement – et financièrement – beaucoup moins exigeantes que ne le sont les radios web habituelles, qui diffusent des flux de programmes permanents (streaming). La plupart des podcasteurs ont ainsi adopté un rythme souvent hebdomadaire mais parfois irrégulier. La diffusion de programmes apériodiques n’est plus une contrainte car le système, par construction, alerte les internautes-auditeurs dès qu’un nouveau programme est disponible.

« A un moment ou à un autre, la bande passante devient forcément un problème », rappelle toutefois Andy, précisant « qu’il recherche activement un sponsor » pour « Skinny on Sports », notamment pour « acheter un meilleur équipement d’enregistrement ». « Même si les fichiers MP3 que je propose ne sont pas très lourds, cela peut aller très vite », explique l’auteur d’Incipit. « Pour l’instant j’ai juste hébergé le site chez free.fr et je ne paye donc pas directement la bande passante que j’utilise ; à terme, si le site élargit encore son audience, je crains que mon hébergeur ne me demande d’arrêter d’utiliser toute cette bande passante », souligne-t-il aussi, précisant lui aussi « qu’il cherche actuellement des partenaires ».

« Je fait le vœu qu’à terme certains podcasts privés (magazine thématique ou société) atteindront des audiences qui les rendront ‘rentables’ pour leurs auteurs et finiront même par intéresser des radios nationales pour des diffusions classiques« , anticipe Bertrand Lenotre.

Comme pour les blogs en général, on peut donc s’attendre à voir émerger quelques « stars du podcasting » qui parviendront à financer une activité devenue quasi professionnelle, tandis que l’immense majorité des podcasteurs investiront le genre par pure passion – et pour le plaisir d’être entendus, au sens propre cette fois-ci.

Vidéopod

Ant« Les auditeurs auront à leur disposition un vaste choix qui comprend la télévision, les DVD, la radio, les podcasts, les webcasts. Le podcasting deviendra simplement une méthode de distribution supplémentaire dans un continuum de méthodes disponibles », prédit Dave Slusher, de « Evil Genius Chronicles« , l’un des premiers podcast étasunien.

Bien que prometteur, le concept de podcasting n’en est donc qu’à ses débuts. Mais il paraît déjà certain qu’il ne se limitera pas à l’audio. Comme l’a montré notre dossier sur la télévision et le P2P, la blogosphère est un terreau fertile pour développer des émissions – originales ou non – diffusées en vidéo, parfois diffusées via BitTorrent.

Et le fait est que cette tendance semble déjà devenir réalité outre-atlantique. Les premiers lecteurs RSS dédiés à la vidéo ont fait leur apparition. Ant, par exemple, se présente sous la forme d’une application facilitant la consommation de « chaînes télévisées personnelles » (ci-contre). Chaque « TV-podcasteur » disponible apparaît dans une fenêtre dédiée, tandis qu’une autre établit la liste – mise à jour en permanence, des programmes vidéos proposés par le blogueur concerné dans son fil RSS. Un simple clic, et la vidéo s’affiche au centre de l’écran, permettant à l’utilisateur de créer sur mesure un programme composé exclusivement de « chaînes TV amateur ». Et si ces « vidéoblogueurs » ne se comptent encore que par centaines, on a bien néanmoins l’impression d’assister à la naissance d’un nouveau média, gratuit, personnel et à la carte.

« J’ai la sensation que la véritable explosion du principe de téléchargement podcasting touchera l’image. Avec sa petite caméra numérique, chacun devient aujourd’hui le reporter d’images de sa communauté. L’image est le vrai langage des jeunes. Les télévisions brillent par leur indigence et leur décalage grandissant avec les réalités de nos sociétés. Trois raisons, parmi d’autres, pour que la concurrence en termes d’images devienne féroce dans les prochaines années », juge Bertrand Lenotre.

A l’heure du podcasting, la « TV réalité » traditionnelle pourrait bien avoir de la concurrence, en effet.

À lire aussi sur internetactu.net

0 commentaires

  1. En France Blogperformance diffuse des entretiens avec des entrepreneurs réalisés au moyen de skype. Le dernier interviewé est celui de de Roy Lindemann, Directeur Général de ReadSpeaker France

  2. en effet, bonjour stéphane et merci pour avoir cité blogperformance qui s’attache à rendre les blogs performants… son, videos bientôt le tout sur votre ipod ou votre lecteur mp3 préféré. Blogperformance se spécialise sur l’entreprise, la création d’entreprises les entrepreneurs. Le premier en france à faire ça !

  3. Je partage l’avis de Bertrand. Cet article est le meilleur que j’ai eu l’occasion de lire sur le sujet. Merci Cyril de tes éclairages sur le sujet.

  4. A peine 4 mois que je blogge et j’apprends que je suis has been … Tout va vraiment trop vite dans ce e-monde (lol). Plus sérieux : un article riche et bien documenté. La newsletter de la FING indispensable une fois de plus …
    Signé : un groupie de la FING from LR

  5. En fait, ReadSpeaker permet le lien entre le texte et le son car nous convertissons le texte d’un blog en synthèse vocale qui peut être sauvegardé en tant que fichier mp3 pour être écouté sur un baladeur. Stéphane, merci d’avoir cité le skypecast sur blogperformance. Cyril, c’est un article très complet.

  6. Voici en effet l’article le plus complet en la matière dans notre langue. Il ne fait toutefois qu’effleurer les véritables bénéfices de la technologie dite « enclosures »:
    – Le premier est le contournement des aléas de bande passante, (en particulier du dernier km) dans le cadre de diffusion de contenus lourds, en instaurant une pré-publication sur le poste de l’utilisateur (une décentralisation des caches en termes plus techno) des principes de VOD en haute définition en « quasi-streaming » deviennent ainsi possibles entre deux points distants du net, par exemple. Actuellement, seuls les FAI sont en mesure d’offrir ce genre de services à leurs propres abonnés.
    -Le second est une extension d’un atout fort de RSS à tous types de contenus. La gestion des autorisations est assurée par l’utilisateur final, avantage énorme par rapport à une Newsletter ou la base abonnés est propriété de l’émetteur. En d’autres termes, les problématiques opt-in/opt-out sont quasiment rendues caduques dans le cadre du podcasting, ou l’abonné garde la maîtrise complète sur sa participation ou non à la relation avec une entreprise ou institution. Principe miracle ou l’entreprise peut continuer à raisonner en mode push, et où l’utilisateur raisonne, lui, en mode « pull » ?

    L’opt-in avait donné naissance au « permission marketing », gageons que le RSS et la formidable extension d’usages qu’apporte le podcasting engagera encore plus l’entreprise dans de véritables stratégies relationnelles, où elle devra de plus en plus se défaire d’un ton « corporate » au profit d’une prise en compte accrue des facteurs cognitifs et émotionnels propres à chacun de ses potentiels clients.

    J’aimerais également réagir sur les propos de Luc Saint-Elie concernant la musique dans les podcasts, ou toute diffusion de musique en général.
    Qu’un podcast soit exclusivement musical ou qu’il contienne de la musique en « respiration », la problématique juridique est la même: il faut obtenir l’autorisation des ayant-droits, même si en termes d’usages, la diffusion exclusive de musiques donne effectivement plus d’idées…

    La démarche qui consiste à tenir un mp3blog est toutefois une démarche de passionné, étant donné la contrainte qu’elle représente. Un passionné ira souvent au delà des apparences imposées par le circuit majors-réseaux FM-Télévision, et ne publiera en général pas ou peu de morceaux ‘à risque’. Ainsi, la programmation de podaufeu (et de la plupart des mp3bogs francophones) est presque exclusivement effectuée à partir du catalogue de labels indépendants, et de plus en plus souvent à partir des morceaux que producteurs et artistes mettent eux-même à disposition du public.

    Les disclaimers qui figurent sur podaufeu sont avant tout destinés à mes lecteurs et en particulier à ceux qui voudraient à leur tour monter leur propre mp3blog: « Attention, ne faites pas n’importe quoi ». Non en raison d’éventuels risques juridiques, mais avant tout pour des raisons éthiques de respect envers le travail d’artistes et de labels qui ne disposent pas des trésoreries d’un Sony-BMG…

    Je sais par ailleurs que le développement de mp3blogs ou de sites web consacrés au partage non-éthique de musique est un phénomène inéluctable. Et qu’il convient au contraire de multiplier et d’encourager les approches ‘positives’ afin de noyer les inconscients dans un océan d’intelligence.

  7. Y en a un plus haut qu’a demandé « mais pourquoi tant de publicité pour Apple » ? Il est pas très branché çui là, envoie-lui ton bouquin Cyril. Mais pour tout le monde, faudrait peut-être quand même coler une pomme sur le layout de ce site non ?

  8. Puisqu’il semble permis d’utiliser les commentaires à des fins quasi-publicitaires:
    podaufeu est le premier site francophone a avoir adopté la technologie dite du podcasting, le 27 octobre 2004.
    Son concepteur est un spécialiste des « stratégies relationnelles en écosystèmes numériques » (vaste programme ! ) et tout particulièrement des nouveaux usages liés aux contenus.

  9. Brejnev : « Y en a un plus haut qu’a demandé “mais pourquoi tant de publicité pour Apple” ? »
    A ma connaissance, personne n’a demandé ça, mais j’ai peut-être raté quelque chose. Je ne suis, hélas, pas responsable du néologisme « podcasting », dont la popularité n’est pas le moindre des aspects étonnants du phénomène.

    Thierry : « Puisqu’il semble permis d’utiliser les commentaires à des fins quasi-publicitaires: »
    Non, précisément non. La mention de Blogperformance par son auteur ne fait que corriger un oubli de ma part, donc a bien sa place ici.

  10. j’ai parfois un peu l’impression que certains « font du Podcast pour faire du Podcast ». je tire donc mon chapeau a ceux qui utilisent cette technologie pour s’exprimer, dans tous les formats et tous les domaines possibles. je ne pense pas que faire partie des « premiers » soit un gage de qualite, meme si pour l’instant, notamment au niveau des Podcasts musicaux, la France n’est pas mal lottie (PodAuFeu notamment).

    enfin bon… nous c’est PP&M, activistes rock d’Orleans. on bloggue depuis assez longtemps avec nos groupes, et on diffuse beaucoup de contenu via Podcast : mp3 de nos groupes et de ceux qu’on fait jouer a Orleans, videos live, ainsi que notre emission bi-hebdomadaire de 1h30 sur Radio Campus Orleans. un peu de curiosite, passez nous voir…

    et au fait : bravo pour cet article, bien sur.

  11. Tres bon article et surtout tres complet…
    Je savais bien que j’etais a la rue, ca fait meme pas 1 semaine que je me suis mis au podcast, dans un premier temps pour tester la techno et ensuite pour voir ce qu’on peut en faire…

    En tout cas, je suis le premier blog savoyard a faire du podcasting :p

  12. Les poscasts ont ce jour pris la place qui leur revient d’une manière historique. Je pense que s’il faut nommer aujourd’hui une marque je citerai archos plutot que ipod.

  13. Christophe Avon
    21 Chemin Sorgentino
    Le Maestro Entree C
    06300 NICE – FRANCE –

    Monsieur,

    Veuillez trouver ci-joint le lien du nouveau moteur de recherche http://www.FeedOoyoo.com
    7 500 000 liens RSS enregistres pour l’instant par nos robots.

    Vous pouvez l’utiliser comme bon vous semble sur vos sites.

    Cordialement
    La Direction
    Christophe Avon