Des réseaux de géocapteurs : du géo-spatial au géo-temporel

On connaît de plus en plus d’exemples de travaux de recherche sur les nuages de capteurs. Le ministère japonais des télécommunications vient d’annoncer récemment que certains de ses chercheurs travaillaient à un système qui permettrait de lancer un nuage de « poussières intelligentes » sur le lieu d’une catastrophe depuis un hélicoptère. Ces capteurs de quelques centimètres permettraient de collecter des informations vitales (température, vibrations du sol…) préalablement à toute intervention, puis, de localiser des survivants. Selon le ministère japonais, il faudrait quelques 10 000 puces pour couvrir une zone de la taille d’un aéroport. Via We make money not art.

L’armée américaine travaille, elle, a créer une armée de cyber-insectes, nous apprend la BBC qui seraient capables de déclencher ou « renifler » des explosifs à distance, de déclencher ou de couper des transmissions…

Autant d’exemples qui modifient assurément notre perception de notre environnement géospatial.

Comme le signale Roland Piquepaille, le magazine Location Intelligence a publié un très intéressant article expliquant comment l’information géospatiale (traditionnellement obtenue grâce à des caméras, des scanners et des capteurs GPS) est en train d’être bouleversée par les nanotechnologies. Les nanos sont en train de rendre possible et économiquement viable, le développement de capteurs à bas prix et à faible consommation d’énergie. Ces géocapteurs (geosensors) nous conduisent à imaginer la multiplication prochaine de réseaux sans fils capables d’être utilisés pour une multitude d’applications différentes et simultanées.

« Dans un réseau de capteurs, explique Anthony Stefanidis, « l’objectif est d’avoir de nombreux objets qui collaborent et contrôlent un phénomène spécifique. Chaque objet devient un noeud du réseau. Le défi est d’agréger des réseaux de capteurs dans des infrastructures de calcul qui sont capables de produire globalement des informations signifiantes depuis des données locales brutes obtenues par des capteurs individuels. Ceux-ci permettraient de comprendre, par exemple, qu’un pic sur une mesure locale pourrait correspondre à un front de pollution en déplacement, puis de suivre son évolution, de réseau en réseau. »

« On pourrait croire que l’utilisation de réseau de capteurs pour des applications géospatiales n’est pas vraiment nouvelle », remarque-t-il encore. « Les satellites et les caméras aériennes ont déjà fourni des couvertures périodiques de la terre durant les dernières décennies. Cependant, dans ces réseaux de géocapteurs modernes, le vieux paradigme de capteurs calibrés pour collecter de l’information dans une stratégie de déploiement hautement contrôlée est remplacée par un réseau sans fil de détecteurs variés. Cette évolution va avoir un profond effet sur la nature des données collectées :

  • les collections de données homogènes sont remplacées par des données hétérogènes provenant de sources diversifiées ;
  • des échantillonnages réguliers de données sont remplacés par des grains d’information dont le contenu, la résolution et la précision varient de manière substantielle ;
  • l’information devient de plus en plus spatio-temporelle, plutôt que spatiale, parce que que détecteurs sont de plus en plus appelé à surveiller l’évolution à travers le temps des propriétés qu’ils surveillent. »

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0 commentaires

  1. à quand la puce dans le Q (je reste poli) des humains pour « contrôler » leurs déplacements en temps réel et conditionner leurs humeurs et réctions face à un évènement particulier ?
    Assurément c’est déjà possible sur papier avec la bénédiction et l’émerveillement de Tous…
    Super cool !