La modulation du prix en temps réel du parking ou du péage a une influence sur la circulation

Je vous parlais il y a peu des parkings intelligents du SenseAble City Lab – qui invitent les automobilistes circulant à proximité à occuper les places vacantes quand ils en cherchent, faisant varier les prix selon les emplacements ou la demande. Je découvre, via la Technology Review qu’un professeur américain a publié un résultat de recherche qui démontre qu’en modulant les tarifs des péages selon l’état de la circulation – qu’on connaîtra bientôt en temps réel grâce à des batteries de capteurs GPS embarqués dans les voitures -, la plupart des bouchons se résoudraient tout seuls.

Pour Kara Kockelman de l’université du Texas, qui a modélisé le trafic d’un réseau autoroutier texan pour faire ses simulations, il suffit d’introduire des mécanismes de marché pour résoudre les problèmes de transports sans avoir besoin de construires de nouvelles infrastructures. L’idée qu’elle défend est que ceux qui utilisent le plus fréquemment l’autoroute à l’heure de pointe payeront le plus, alors que les autres pourraient payer peu, voire rien du tout.

A croire que le premier résultat des capteurs qui vont envahir nos vies va être de réguler et policer nos actions collectives.

À lire aussi sur internetactu.net

0 commentaires

  1. Il paraitrait que l’Electronics Road Pricing a resorbe les embouteillages de Londres; je laisserai les Londoniens verifier, je nepux commente que sur Singapour.

    Pour que l’ERP marche il faut que toute la structure du travail accompagne le mouvement. A singapour la plupart de entreprises marchent en sur les heures de bureau: tout le monde arrive en meme temps au travail, entre 8h et 9h.
    On a eu beau monter le tarif des peages automatiques tous les 6 mois, l’embouteillage principale (de la Malaysie vers le centre ville) s’etend sur toute la hauteur de l’ile.
    Le centralisme extreme de Singapour ainsi que la relativement faible productivite horaire se prete mal a cet exercise, qui n’a pour seul benefice que de remplir les caisse de l’etat.

    Enfin, sur le plan moral, ne risque-t-on pas de voir des employes moins bien payes arive de bonne-heure le matin et partant tard le soir (sans pour autant etre productif), alors que pour les plus aises, payer la taxe releverait du petit sucre avec le cafe?

  2. Le fait que la modulation de prix en temps réel des parkings ou des péages peut effectivement, en terme des flux de voitures, être un outil de régulation ne doit pas forcément nous réjouir, même si nous pouvons penser, par exemple pour l’environnement, que la fin des bouchons serait providentielle.

    En effet, cette modulation de prix dans l’espace public, qui n’est que l’application de la loi du marché, éventuellement dérégulé, revient à faire des citoyens non plus des possesseurs de l’espace public par essence, comme un héritage des générations passées, ou comme un élement de solidarité local ou régional, mais des locataires.

    Nous nous retrouvons donc non seulement avec une nouvelle inégalité entre les citoyens due à la différence de pouvoir d’achat entre eux, mais aussi avec un risque de désappropriation de l’espace public par le citoyen lui-même, lequel citoyen risque par effet retour du sentiment précaire de location de ne plus considérer l’espace public comme le sien, voire même de le considérer comme hostile quand il ne peut se permettre cette location.

    La solution la plus juste serait sans doute, pour la régulation des places de parking par exemple, de faire appel à un successeur plus technologique du « disque de stationnement ». Quant à la régulation du traffic, si nous nous essayions aux horaires légérement décalés ou aux transports en communs, ce serait certainement meilleur à tous les points de vue.

  3. Je ferais remarquer que le marché de l’or, du diamant et du caviar se régule trés bien également par le libre jeu de l’offre de la demande sans que l’on en soit étonné.

    Face à la rareté du pétrole et de l’espace disponible, la circulation automobile doit elle devenir un produit de luxe réservé au plus riches ?

    Bonne question.

  4. Ne pas oublier que le plus simple pour supprimer les bouchons, c’est de mettre au moins 2 personnes par voiture(*).
    C’est à dire de favoriser le covoiturage par des avantages réels :
    – financier,
    – et en gain de temps (pour faire mieux que compenser les contraintes que le covoiturage inclut), en réservant des voies.
    Ces 2 éléments sont aussi appliqués en zone urbaine dans certaines villes américaines et canadiennes.

    (*) Il est totalement absurde de déplacer plus d’une tonne de matériel pour transporter 80kg !

  5. L’idée d’une auto-régulation de la circultation grâce aux nouvelles technologies GPS semble trop belle pour être vraie ! Il est fort probable que cela puisse effectivement contribuer à la fluidité du traffic dans certaine régions où de nombreux itinéraires sont possibles, mais beaucoup de zones urbaines souffrent d’une surpopulation sur des axes inévitables et pour lesquels aucun itinéraire bis n’existe réellement… Il s’agit la plupart du temps de trajets domicile-travail encombrés aux heures de bureau, et donc pour ce traffic-là, à part le covoiturage et l’utilisation de transports en commun, je pense que nous n’avons pas réellement de miracle à attendre. J’attends avec impatience le temps où l’on aura honte de prendre sa voiture seul, quand on peut la partager et augmenter ainsi le taux d’occupation d’une voiture, qui est aujourd’hui en moyenne de seulement 1.2 personne par véhicule ! L’on utilise sa voiture comme un véhicule une place aujourd’hui, c’est contraire à tout bon sens… Je suis tout à fait d’accord avec viléco concernant le covoiturage. Je me permets d’ailleurs de vous conseiller l’excellent site http://www.covoiturage.fr.