Roland Moreno : « la biométrie sera mondiale (ou ne sera pas) »

« Mais où nous mène l’obsession biométrique ambiante ?« , se demande Roland Moreno dans une tribune libre publiée sur 01blog qui conteste la viabilité des projet de papiers d’identité biométriques.

La biométrie aussi sera mondiale (ou ne sera pas) : le terroriste pourra embarquer avec son cutter à Philadelphie, à Damas ou à Beyrouth, destination USA, Royaume-Uni, France, Italie, Allemagne, etc.

Un tel projet (apparemment sur les rails) est absolument colossal : creuser le canal de Suez, débarquer sur les plages de Normandie, envoyer des hommes sur la Lune ne sont que des péripéties au regard du recensement informatisé puis exploité de chaque être habitant de la planète.

Car, par nature même, c’est de la planète qu’il s’agit.

(…)

Puisqu’on mentionne souvent, à propos de biométrie, l’image de l’iris, imaginons pour l’exemple que ce soit le choix des Britanniques. Imaginons encore que l’empreinte de la main soit retenue par les Allemands. Et que les veines du poignet soit le choix espagnol. Quant aux Turcs, ils auront choisi le pavillon de l’oreille. Pour la Belgique, les empreintes digitales. Pour la France, la signature dynamique. (etc.)

Comment feront dès lors les douaniers du monde entier pour s’accorder, et s’en sortir ? Pour le célèbre inventeur de la carte à puce, c’est le choix même de la biométrie qui est à revoir, d’autant que :

– on ne sait pas comment de grandes quantités d’individus (de cas, de situations, etc.) intégreront cet instrument.
(…)
– on ne sait rien de l’arrière-plan industriel sur lequel il faudra compter :
. à l’échelle de la planète ;
. pour des centaines de millions d’individus ;
. pour des dizaines et des dizaines d’années.

Roland Moreno, qui « récuse toute approche planétaire d’un identifiant « biométrique »« , fait quant à lui le pari du « plus ancestral de tous nos moyens d’identification« , la signature, ou, plus précisément, la reconnaissance de la « « signature dynamique » (qui) prendrait en compte la vitesse du tracé, dans ses différentes composantes, ainsi que l’accélération du moyen d’écriture (stylo, stylet, etc), rendant celle-ci invulnérable à la simple imitation« .

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0 commentaires

  1. Il me semble que le retour à l’emprunte digitale +le relevé de l’ADN pendant le relevé de l’emprunte devrait être une solution quand cette analyse de l’ADN pourra être automatisée

  2. Ce papier est assez confus et mélange assertions hypothétiques voire d’arguments erronés d’autorité au bénéfice d’une cause que je soutiens pourtant. On peut lui apporter de nombreuses critiques constructives. Je me bornerai à en apporter 2.
    – les statistiques publiées d’usage ou de fiabilité des techniques biométriques sont très hypothétiques, une synthèse à l’échelle mondiale réellement fiable et incontestable n’est pas encore accessible à cette heure (y compris pour les politiques !). A simple titre d’exemple, l’iris est sûrement utilisé pour certains passagers aériens mais pour quels taux d’erreurs… et de satisfaction des usagers/citoyens ? La reconnaissance du visage est techniquement difficile mais la description proposée par Moreno la réduit à la reconnaissance de formes ce qu’elle n’est pas. La réalité de l’usage volontaire mais aussi involontaire des biométries ne mérite pas une analyse à l’emporte-pièce.
    – Il y a une différenciation fondamentale entre authentification et identification ; ceci définit deux fonctionnalités différentes et concerne autant la nécessité ou non d’une base centrale que l’interopérabilité des systèmes. Au passage, les techniques d’anthropométrie automatisées (véritable nom pour les biométries) sont utilisées ou souvent testées dans de nombreux contextes, le problème de la cantine scolaire n’est pas le même que la sécurisation d’un paiement qui n’est pas le même que le contrôle du passage aux frontières…En termes de grille d’analyse Informatique et Libertés, ce sont les principes de Finalité et de Proportionnalité qui devraient être déterminants. La thèse de Moreno oublie ces différences. Or le terme d’ « authentification » qu’il faudrait « lâcher » n’apparaît pas une fois dans le texte… De même que l’analyse du risque (comprendre Ulrich Beck !).

    Le discours dominant de la biométrie est peut être celui des industriels en phase avec une tonalité sécuritaire mais il n’est pas le seul ; il convient donc d’apporter au débat la rigueur nécessaire informationnelle et argumentaire sur 2 plans :
    – la fiabilité d’outils techniques dans un contexte pragmatique d’une organisation humaine imparfaite,
    – l’analyse du risque comprenant son volet économique (chaîne de valeur, retour sur investissement comme l’a fait la cour des comptes britannique sur le projet de carte d’identité biométrique… mais hors de toute « politique industrielle », la France n’est pas exemplaire ici !)
    pour finalement construire un raisonnement partagé car partageable sur l’éthique.

  3. inventeur d’une nouvelle solution en cours de brevet je souhaiterais etre contacte au plus vite par roland moreno

    merci