L’archivage pour les siècles des siècles

Les chercheurs de Microsoft travaillent à un projet « d’informatique immortelle » dont le but est de trouver des moyens d’enregistrer nos données pour qu’elles survivent sur plusieurs générations. Alors que l’information numérique a tendance à être stockée sur des supports et des formats ayant une vie limitée (souvenez-vous de la vitesse à laquelle les disquettes ont disparues), les chercheurs ont réfléchi notamment à établir quelques règles pour archiver l’information d’une manière pérenne via des objets.

« Peut-être devrions-nous commencer à penser comme une civilisation qui s’éteint et créer nos pierres de Rosette », explique Eric Horvitz, l’un des chercheurs qui travaille à ce projet. Une des clés imaginées par ceux-ci est d’éviter les dispositifs de stockage qui nécessitent des éléments internes amovibles – qui peuvent se casser. L’information stockée pourrait être récupérée via une interface indépendante de l’objet, ce qui lui permettrait d’évoluer avec la technologie. Un autre aspect des règles émises par les chercheurs est la nécessité que l’accès à l’information soit auto-explicatoire, via des instructions en plusieurs langues, signes et codes, à l’image des instructions symboliques qui furent gravées sur les sondes Voyager.

Enfin, celui qui archiverait l’information pourrait même décider quand et par qui elle pourrait être accessible, en utilisant des codes d’accès comme l’ADN ou la biométrie, ce qui permettrait par exemple d’imaginer qu’un grand-père laisse un message accessible uniquement à ses descendants qu’il ne connaît pas.

Un archivage infini avec des DRM en quelque sorte. ;-)

Via le New Scientist, qui se moque gentiment également.

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0 commentaires

  1. Le problème est à mon sens moins du côté matériel que logiciel. On est toujours capable de transporter des données (sans perte) entre deux technologies en tuilage, ce qui est particulièrement pertinent au vu de l’accroissement des capacités de stockage, la longévité des supports et les moteurs de recherche.

    C’est là qu’un tel propos de la part de Microsoft ne peut faire qu’au mieux sourire : ce n’est pas leur culture. A mon avis, la pérennité passera obligatoirement par les standards et les formats ouverts. Quand à évoquer le principe des DRM dans cette réflexion, c’est du non-sens. Vu le poids de cet acteur, je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer…

    Tiens, je me demande comment fera l’INA dans 10 ans. Quelqu’un sait-il si ils ont pris la précaution de choisir un format « maître » standard ou le format « par défaut » installé sur les postes clients ?

  2. Pour l’INA, à ma connaissance ils archivent tout en Beta numérique. C’est tout à fait propriétaire (Sony) mais c’est vrai que c’est LE standard de la vidéo numérique professionnelle aujourd’hui.
    Je pense qu’on trouvera des magnétoscopes Beta encore pendant plusieurs dizaines d’années. A la fin il y aura bien quelques musées qui les bichonneront (comme l’INA le fait aujourd’hui pour les vieux 1 et 2 pouces).