La gratuité est-elle l’avenir de l’économie ?

La gratuité est l’avenir de l’économie clame Chris Anderson (blog) qui prépare dans cet article pour la revue Wired, dont il est rédacteur en chef, son prochain livre intitulé Free. Chris Anderson rappelle tout d’abord que la gratuité s’inscrit dans un processus commercial classique, comme l’a exploré avec succès Gillette, en offrant ses rasoirs et en faisant payer ses lames. Mais avec l’internet, une nouvelle gratuité s’est développée, fondée sur des coûts de reproduction nuls du fait de la numérisation, et sous la pléthore de l’offre qui tire encore plus les prix vers le zéro absolu. Un peu comme si Gillette devait maintenant offrir le rasoir et la lame et percevoir son argent sur autre chose. « Il n’y a jamais eu un marché plus concurrentiel que l’internet, et chaque jour le coût marginal de l’information devient plus proche de rien du tout », explique le brillant éditorialiste.

Gratuit par Chris Anderson

La gratuité est inexorable

Selon lui, la gratuité est inexorable : « La constante diminution des coûts de production de l’économie numérique incitera bientôt la plupart des entreprises à donner la majorité de leurs produits ». La distribution gratuite est une nouvelle forme d’économie, explique-t-il. Les choses autour de nous deviennent chaque jour moins coûteuses : grâce à la Chine et l’approvisionnement mondial, on peut obtenir un tee-shirt pour le prix d’une tasse de café. Et cette tendance est encore plus forte dans le monde de l’immatériel. Des albums aux jeux, en passant par les logiciels de Google, tout est gratuit sur l’internet. La montée de cette économie de la gratuité est tirée par les technologies qui font marcher le web. La fameuse « loi de Moore« , qui prédit que la densité des transistors sur un microprocesseur double tous les 18 mois (ou les 2 ans, c’est selon), s’appliquerait également à la bande passante ou au stockage, dont le coût à capacité égale se réduit sans cesse. Le coût du business en ligne tend chaque jour à se rapprocher de zéro : ou plus précisément « le coût marginal de la technologie dans les unités que les individus consomment est proche de zéro », comme le montre l’évolution du coût du webmail.
Selon lui, le fossé psychologique entre « le presque zéro » et « le zéro » a sauté et il va être impossible de revenir en arrière. C’est la raison pour laquelle le micropaiement a échoué.

Anderson tire une conclusion en forme de leitmotiv et qui pourrait sonner comme une alarme à destination des industries culturelles : « Il est désormais clair que tout ce que le numérique touche évolue vers la gratuité (…) D’une certaine manière, le web étend le modèle économique des médias à toutes sortes d’autres secteurs économiques. » Il resterait juste à savoir quand cela arrivera à chaque secteur.

6 grands modes de financement de la gratuité

Après avoir dressé ce constat encore confus et insuffisamment documenté – qui reste tout de même plus dans le registre de l’intuition que de la démonstration scientifique -, Anderson dresse alors une plus intéressante taxinomie de la gratuité [voire aussi celle que propose les chercheurs du laboratoire Sense d’Orange], afin de dépasser le seul modèle publicitaire :

  • le modèle fremium : une version gratuite grand public couplée à une version payante, plus chère et plus évoluée pour un marché de niche, comme Flickr et les 25 dollars annuels de la version Pro. C’est le modèle de l’échantillon gratuit, si ce n’est que dans le numérique, une personne qui paye permet à des milliers d’autres d’avoir une version gratuite.
  • le modèle publicitaire.
  • les « subventions croisées », c’est-à-dire l’offre gratuite d’un produit pour vous inciter à en acheter un autre, comme quand on vous donne un téléphone en échange d’un abonnement.
  • le coût marginal nul : c’est-à-dire quand il est plus simple d’offrir que de faire payer, comme le constate sans doute le monde de la musique (en espérant bien sûr faire payer autre chose).
  • l’échange de travail : vous accédez gratuitement à un service en échange d’un acte d’utilisation qui crée de la valeur (en améliorant le service ou en créant des informations qui peuvent être utiles ailleurs : c’est le principe des votes sur Digg, de Recaptcha…)
  • l’économie du don : l’argent n’est pas la seule motivation. De Freecycle à Wikipédia, l’altruisme, l’économie du partage, montrent qu’il y a peut-être d’autres façons de créer de la valeur.

L’argent n’est pas la seule rareté dans cette économie d’abondance, suggère Anderson. Votre temps, votre réputation le sont aussi : « Le monde du gratuit a pour objet de capter ces nouvelles raretés, au nom d’un modèle d’affaires qui sera identifié par la suite. » Nous entrons dans une ère où la gratuité sera considérée comme la norme et non pas comme une anomalie, conclut Anderson.

En 1954, à l’aube de l’énergie nucléaire, Lewis Strauss, chef de la Commission de l’énergie atomique, avait promis que nous entrions dans une époque où l’électricité serait « trop bon marché pour qu’il vaille la peine de la compter » (too cheap to meter). Inutile d’expliquer que cela ne s’est pas produit, essentiellement parce que la tension énergétique, le développement et les risques liés à l’énergie nucléaire a fortement augmenté les coûts. « Mais s’il avait eu raison ? Que se serait-il passé si l’électricité était en fait devenue pratiquement gratuite ? La réponse est que tout ce que l’électricité a touché – c’est-à-dire à peu près tout – aurait été transformé. Plutôt que d’équilibrer l’électricité par rapport aux autres sources d’énergie, nous aurions recours à l’électricité pour le plus grand nombre de choses que nous pourrions – nous la gaspillerions, puisqu’elle ne vaudrait pas assez pour qu’on s’en préoccupe. »

« Aujourd’hui, ce sont les technologie s numériques, pas l’électricité, qui sont devenues bon marché pour qu’on les facture à l’usage. Il a fallu des décennies pour se débarrasser de l’idée que l’informatique n’était destiné qu’à un petit nombre d’utilisateurs, et nous sommes seulement en train de commencer à libérer la bande passante et le stockage de la même pauvreté de l’imagination. »

Malgré le côté stimulant de l’analyse, la démonstration ne nous semble pas si concluante que ça. L’analogie avec l’électricité expliquerait le développement d’une facturation au forfait, pas nécessairement la gratuité. Un coût marginal (coût de reproduction par exemple) nul ne signifie pas que la production (d’un morceau de musique, par exemple) ne coûte rien. Il y a bien toute une économie qui se fonde sur la gratuité de quelque chose à une étape de la chaîne de consommation, mais peut-on en faire un modèle général ?

8 valeurs génératives pour dépasser le gratuit

Force est de constater que pour l’instant, sur le même sujet, Kevin Kelly, l’ex-rédacteur en chef de Wired, est plus clair. Après nous avoir expliqué il y a quelques mois que la technologie tend à devenir gratuite, avec un nouvel article intitulé mieux que le gratuit (voir la traduction en français), il explique lui aussi que l’internet est une machine à copier. « Même un chien sait qu’on ne peut plus rien effacer une fois qu’un os a été lancé sur l’internet ». Ce super système de distribution est en train de devenir la fondation de notre économie et de notre puissance, alors que jusqu’à présent, elles étaient fondées par la vente précieuse de chacune de ces copies. Si la reproduction de nos meilleurs efforts devient gratuite, comment allons-nous continuer ? Comment peut-on faire de l’argent en vendant des copies gratuites ?

La copie gratuite par Kevin Kelly

« Quand la copie se généralise, vous avez besoin de vendre des choses qui ne peuvent pas être copiées », clame Kevin Kelly. Il y a plein de qualités qui ne peuvent pas être copiées, explique-t-il : la confiance par exemple. La confiance ne peut pas être téléchargée ou contrefaite (enfin, pas pour longtemps). Toutes choses égales par ailleurs, vous préférerez toujours faire affaire avec quelqu’un de confiance. La confiance est donc un élément intangible qui a une valeur croissante dans un monde saturé. Il a plein d’autres qualités similaires à la confiance qui sont difficiles à copier et qui prennent de la valeur dans cette économie en réseau. Pour mieux les comprendre, Kevin Kelly se place dans la peau d’un utilisateur se demandant pourquoi il payerait pour quelque chose qu’il peut avoir gratuitement. Et de distinguer 8 valeurs « génératives » qui sont mieux que le gratuit. Des valeurs qui ne peuvent pas être copiées, clonées, répliquées, contrefaites ou reproduites… mais qui sont relatives et qui s’adaptent au produit et au public.

  • L’immédiateté. Avoir une copie au moment où elle est mise en vente ou produite, immédiatement, sans avoir à l’attendre. Beaucoup de gens paient pour aller au cinéma voir un film alors qu’il leur suffit d’attendre pour en avoir, quelques mois plus tard, une copie à prix réduit, voire un accès gratuit ou quasi gratuit en le téléchargeant. La perception du temps étant relative, cette immédiateté peut s’adapter au produit et au public.
  • La personnalisation. L’aspirine est presque gratuite, mais l’aspirine adaptée à votre ADN est très coûteuse. Bien sûr, la personnalisation requiert une communication constante entre le créateur et le consommateur, l’artiste et ses fans, le producteur et l’utilisateur. C’est très génératif car c’est itératif et ça prend du temps. Vous ne pouvez pas copier la personnalisation issue d’une relation.
  • L’interprétation. Comme aujourd’hui le manuel d’un logiciel libre est payant, demain la copie de votre séquence génétique sera gratuite, mais l’interprétation de ce qu’elle signifie, ce que vous pouvez faire avec, et comment l’utiliser – le manuel de vos gènes finalement – sera coûteux.
  • L’authenticité. Pour avoir une version fiable, certifiée, authentique et qui fonctionne.
  • L’accessibilité. Garder ses copies par-devers soi n’est pas facile. Demain nous paierons des entrepôts pour nous donner accès à des morceaux de musiques quand et où nous le souhaitons.
  • L’incarnation. Pour profiter d’une copie en haute résolution, pour avoir accès à un support, à une performance… L’incarnation de ce que nos copies dématérialisent n’est pas gratuite.
  • Le mécénat. « Je suis convaincu que l’audience souhaite payer les créateurs. Les fans veulent récompenser les artistes, musiciens, auteurs et autres à la hauteur de leur appréciation car ça leur permet de maintenir un lien. Mais ils ne vont payer que si c’est très facile à faire, d’un montant raisonnable et en étant sûr que l’argent ira directement aux créateurs. L’expérience récente très médiatisée de Radiohead laissant les fans payer ce qu’ils souhaitent pour une copie gratuite est une excellente illustration de la puissance du mécénat. Le lien immatériel et insaisissable entre ce que les fans apprécient et l’artiste vaut quelque chose. »
  • La trouvabilité. C’est-à-dire la capacité à rendre visible une copie, une oeuvre… Dans un océan de données, nous paierons pour les outils où les personnes qui vont rendre visible ou trouvable ce que l’on cherche. Les éditeurs, critiques, labels ont encore un rôle à jouer.

« Ces 8 valeurs génératives demandent une compréhension de la façon dont l’abondance engendre un nouvel état d’esprit », conclut Kevin Kelly, qui a volontairement écarté la publicité de sa liste. Certainement parce qu’il ne considère par la publicité comme une valeur, ou plutôt parce que ces valeurs permettent également d’ajouter de la valeur au modèle publicitaire. Des valeurs dont il faudrait certainement mieux mesurer les limites (l’accessibilité par exemple, dans un monde où tout est connecté et dupliqué est-elle vraiment une valeur et jusqu’à quelle limite ?). Mieux que les généralisations d’Anderson, ces pistes nous permettent en tout cas d’y voir plus clair et de mieux comprendre comment demain, il nous faudra donner pour vendre.

PS : Le travail réalisé par la Fing sur la musique, présenté en avril 2007, aboutit à des conclusions très proches de celles de Kevin Kelly. En décrivant plusieurs dizaines de modèles d’affaires expérimentés sur ce marché, il prolonge l’analyse en s’interrogeant sur la manière dont ces nouvelles formes de génération et de circulation de la valeur déplacent également le pouvoir d’une catégorie d’intermédiaires – par exemple les producteurs – vers une autre – par exemple les portails et les « sites sociaux ».

À lire aussi sur internetactu.net

0 commentaires

  1. Encore un article qui deviendra une référence dans la matière. Merci :o)

    Vous devriez fermer les commentaires, il n’y a rien à contre-dire, ou à fournir en complément. On peut seulement vous remercier…

  2. Merci pour la traduction / analyse de cet article.

    Il est vrai que c’est encore « confus et insuffisamment documenté » mais Chris Anderson est suffisamment influent pour être capable de verser dans la prophétie auto-réalisatrice 🙂

    Sinon, tout petit détail, je signale qu’il n’est pas forcément vrai que « le manuel d’un logiciel libre est payant ». C’est toute l’originalité de notre projet de livres libres sur le logiciel libre framabook.org. C’est d’ailleurs plus qu’un projet c’est un pari !

  3. Je pense que pour relativiser ce point de vue il faut aussi lire l’article suivant:
    http://libertesinternets.wordpress.com/2008/03/08/un-personnage-virtuel-sur-second-life-consomme-autant-delectricite-quun-humain-reel-au-bresil/

    Dont le résumé est dans cette phrase: « à ce rythme, dans moins d’un quart de siècle, l’internet à lui seul consommera autant d’énergie que toute l’humanité aujourd’hui ».

    Le rythme de la consommation électrique des grandes fermes de serveurs va certainement ralentir au bout d’un moment, mais néanmoins Internet consomme de plus en plus d’énergie. Combien de temps cette consommation d’électricité continuera-t-elle à être négligeable?

  4. Bonjour

    Le fameux leurre du tout gratuit.

    Le monde fêlé du tout gratuit.

    L’utopie de la gratuité totale.

    Allez, soyons un peu sérieux et allons plus loin que cette idée.

    Le Net est tout gratuit ?

    Passons sur le coût réduit d’un abonnement à Internet.
    Penchons-nous simplement sur ce qui le fait vivre, soit la Pub !

    Vous n’avez pas remarqué que le Net est rempli de pubs ?

    Mais qui paye les budgets pubs ?
    Budgets qui peuvent représenter 1/3 ou plus du prix final d’un produit.

    Vous, moi, tout le monde.
    C’est indolore… (oups pour le pouvoir d’achat, c’est de saison)

    On peut aussi se pencher sur le coût des infrastructures numériques !
    Fournies par l’état, par les collectivités locales…

    Autant d’établissements financés par… tadam… vos impôts !

    Alors gratuit ?

    Invisible, oui. Gratuit, non !

    On vous donne le rasoir, et le prix des lames augmentent en proportion pour combler le manque à gagner. Une simple multiplication sur le coût de revient. C’est tout !

    Supposons un instant, un court instant que tout soit gratuit. Superbe utopie.
    Ça veut dire que la notion de bénéfice n’existe plus, que celle du travail n’existe plus non plus… Plus de riches, plus de pauvres, et plus de travailleurs. (*)
    Que vous bossiez ou que vous vous tourniez les pouces toute la journée : plus de différences. Tout est gratuit !

    Allez dire ça au paysan qui vous fournit ses fruits et légumes pour vous nourrir, à la sueur de son front et la douleur dans ses membres. A l’éleveur qui se lève à cinq heures du matin pour traire ses vaches, TOUS les jours de la semaine… les vaches ne connaissent pas le week-end, ni les vacances, ni les congés payés, ni le gratuit.

    (*) ce qui n’est pas impossible si les robots travaillent à notre place. Un voeu évident des gens du début du vingtième siècle. Beaucoup moins de ceux qui ont tout à perdre sur ce système : les riches, monétairement riches.

    La Chine à bas prix.
    Certes oui, mais sans oublier qu’un euro investi en Chine, c’est un euro de moins investi en Europe, et donc une baisse progressive du pouvoir d’achat de certaines catégories socio-professionnelle, donc une baisse de leurs revenus, de leur retraite… complété par un surcoût sur les salaires de ceux qui travaillent.

    Bas prix ?
    Regardez un peu combien vous versez aux différentes caisses sur votre salaire. Salaire total : celui payé par le patron !

    Faites le total, cumulez avec vos impôts… et vous allez voir si c’est vraiment bon marché, au final !

    Plus simple : regardez quel est le vrai coût de production du produit en question, et vous allez remarquer que vous payez 10/20/30 fois sa valeur réelle.

    (cherchez un peu le prix des magasins d’usines, et vous allez voir la culbute)

    Le tout gratuit est bien un leurre pour aveugles.

    Est-ce qu’il existe sur le Net ?
    Même dans des projets communautaires ?

    La réponse est toujours non.
    Ce n’est pas gratuit, il y a toujours un coût caché, faible mais qui est là.
    L’électricité, l’ordinateur, la connexion au web + la pub qui fait circuler les données + la nourriture/l’énergie qu’il faut pour répondre à ce message « gratuit » + le temps.
    Un temps qui aurait pu être payé, ou employé à autre chose.

    Même un projet communautaire a besoin de fonds pour « vivre » !
    Ce qui suppose des gens pour investir.

    A temps et à fonds perdus… perdus pour autre chose.

    C’est un choix… mais il n’est en aucun cas gratuit.

    Et quand j’entends le mot « gratuit » dans une proposition commerciale, ou ailleurs, je tique, un peu, beaucoup, ENORMEMENT !

    Parce qu’il y a toujours quelqu’un pour financer ce « gratuit »… en général, la prochaine hausse des prix. Jamais la baisse, même lorsque les économies d’échelle le permettraient.
    Dans le commerce, on raisonne sur le long terme. Gratuit les deux premiers mois, payant plus lourds pour les clients qui restent, car le commerce ce n’est jamais « cadeau ». Les actionnaires ne sont pas philanthropes. 🙂

    Par chance, des philanthropes, on en trouve encore dans notre monde. Il paye, en temps, en énergie, en part de salaire. Les bloggeurs en sont. 😉

    Et je salue leur travail qui est, lui, un vrai cadeau.

    Bien cordialement
    Bernard Majour

  5. Très bon article, merci. Donc, l’expression « on n’a rien pour rien est obsolète »? Pas tout à fait, car on remarque plein de choses gratuites qui demandent des investissements pour obtenir quelque chose qui a vraiment une valeur. Il faut tout de même avouer que l’abondance de choses gratuites ou très accessibles a fait disparaître des freins économiques qui empêchaient des gens créatifs de laisser libre cours à leurs talents. Soyons prudents, car la gratuité est souvent récupérée par les Grands Commerciaux, comme c’est le cas dans le domaine des logiciels libres….

  6. Et son livre, va t’il être gratuit?

    Comment va t’il le rentabiliser?

    Va t’il être diffusé seulement sur Internet sous forme d’e-book de coût de diffusion nul?

  7. Je sais au moins une chose JAMAIS on ne vous paiera le loyer gratuitement (financement publicitaire).
    Donc utiliser ses bénéfices actuels s’ils le permettent pour investir dans l’immobilier est une bonne chose.

  8. Bonjour
    j ai adoré l article et je pensai que le gout du tout gratuit sur internet etait franco français mais en faite non!!!

    Mais cette façon de penser et de faire va inévitablement bouleverser l economie et surtout l industrie (qui produit les biens de consommations) donc ma question est: comment le marché réel va t il se transformer?

    Va t on devoir repenser notre model économique ou l argent était roi?

    Sachant que ces biens, ces services qui sont aujourd hui payant (et font vivre des commercants des ouvriers…..) tendent a devenir gratuit; comment va etre vécu cette transformation pour les ménage?
    Ou meme pour les pays qui gagne de l argent grace aux taxes(deja qu ils ont du mal a appliquer la loi sur le web avec les ventes sur ebay ou autre!)alors si tout devient gratuit on s en sort plus!

    Dans ce sens j ai trouvé un site web assez incroyable qui repond parfaitement au tout gratuit et au web participatif.Personnellement en ces temps d incertitudes (pour mon emploi mes economies…)je savais pas trop comment faire pour faire des cadeaux a ma famille et ca a etait une solution pour payer vraiment moins cher mes achats.

    Le site vend des produits de facon tout a fait normal comme n importe qu elle boutitique online le ferai mais aussi de maniere un peu particuliere.
    Je m explique la vente se fait sous forme d enchere mais a la baisse
    les clients achetent des credits et avec l aide de la communauté le prix baisse.
    Leur tutoriel est pas top donc je vous conseil le blog c est beaucoup mieu expliqué:http://dibnshop.blogspot.com/

  9. Bonjour,

    Merci beaucoup pour ce très bon article. cependant, un commentaire : j’ai le sentiment que Kévin Kelly fait erreur sur un point : la question n’est pas tant de savoir comment faire payer les internautes, mais plutôt : comment financer l’information gratuite?

    Des exemples : les entreprises suivantes ont réussi et leurs services ne sont pas payants. De plus, toutes puisent leur valeur ajoutée dans au moins un des concepts définis par Kévin Kelly.
    immédiateté : Allociné
    personnalisation : web sémantique (à venir, mais sûrement gratuit)
    interprétation : wordreference, wikipédia
    authenticité : commentcamarche
    incarnation : myspace, facebook
    trouvabilité : google

    Je crois qu’il ne faudrait pas prendre le problème dans l’autre sens. Comme vous le dites si bien en citant Chris Anderson, « le fossé psychologique entre “le presque zéro” et “le zéro” a sauté et il va être impossible de revenir en arrière ».
    Kévin Kelly se méprend sur un point : si les coûts de production marginaux sont nuls, alors rien n’empêche une entreprise de délivrer les mêmes services que ses concurrents, mais gratuitement. Juste pour récupérer de l’audience et du trafic sur son site.

    Cordialement,

    Luc Deniset
    http://www.novactif.com/2009/04/01/information-gratuite-6-raisons-detre-aime-des-internautes/

  10. par rapport à Luc, j’ajouterai meme twitter, meme si son modele economique de gratuité semble un peu flou pour le moment…

  11. Faut vraiment être un gourou 2.0 pour écrire que la gratuité est l’avenir de l’économie dans un monde où les prix du pétrole, des métaux, du blé et autres aliments, montent très rapidement, déclenchant émeutes de la fin dans une trentaine de pays en 2008 et crise financière mondiale.

    (pour ceux qui n’auraient pas compris la chaine des évènements :
    -1- le pétrole se met à augmenter singulièrement dès 2006
    -2- de nombreux ménages américains (les plus pauvres), pour qui essence et chauffage sont des dépenses « non négociables », sont prix dans un effet ciseaux entre leurs revenus qui stagnent depuis des années et une facture énergétique en pleine expansion.
    -3- incapables de boucler leurs budgets, ils ne peuvent plus rembourser leurs maisons
    -4- les banques spécialisées dans les subprimes sont les premières à s’écrouler, entrainant avec elles tout le système financier qui ne sera ressucité qu’avec l’aide de centaines de milliards d’argent publique.
    -5- se sont maintenant les états, pris entre crise financière et crise économique, qui vont devoir jongler avec leur propre dette colossale.
    -6- ont peut imaginer que de nombreux états s’étoufferont de leur dette, la prochaine crise arrivant quand les états seront en cessation de paiement comme l’Islande, ce grand pays … de 300 000 habitants.)

    Pour en revenir à Chris Anderson et l’économie réelle, on ne peut pas tendre vers la gratuité dans un monde où toutes les matières premières deviennent de plus en plus chères (et oui, la terre est un monde fini, les écolos vous le répètent depuis les années 70, il serait temps que vous l’intégriez).

    Ensuite, si on ne considère les déclarations de Chris Anderson que dans le champ de l’économie numérique, il ne fait que répéter le problème sur lequel la net économie butte depuis des années : comment faire payer dans un monde où l’information gratuite est très abondante (via les blogs, wikis, …) et où les produits non-gratuits sont facilement « piratables » : musiques, films, logiciels, …

    Le discours général de Chris Anderson est une longue suite d’oxymores (« financer la gratuité » est mon préféré) et ses exemples lui tirent dans le pied (prendre l’exemple du gars qui prévoyait que l’électricité serait « too cheap to meter » et totalement contredit par la réalité, et tout particulièrement le PDG d’EdF qui réclamait le mois dernier une augmentation de l’électricité de 20% sur 3 ans).

    Au final, rien de bien neuf. L’auteur fait une liste des propriétés rendant les contenus numériques « mieux que gratuits », ce qu’il faut comprendre par « payant » et liste comment essayer de se faire quand même un peu de blé dans cet univers si riche de produits accessibles gratuitement.

    Son titre est trompeur, car il ne cherche pas tant à constater et se réjouir, que tout deviendrait éventuellement gratuit, mais cherche une fois de plus à répondre à la question qui taraude tout le monde : mais comment se faire du fric avec le Net ?

    Parions que Chris Anderson va se faire un bon paquet de pognon avec son bouquin sur la gratuité 😉

  12. D’avance pardon d’heurter votre sensibilité.
    Ce livre est un tissu de conneries.
    Comme celà a déjà été expliqué dans d’autres commentaires, la gratuité n’est qu’apparente. Il faut de l’énergie pour alimenter les serveurs web, il faut des gens pour écrire (même si effectivement, certains sites n’existent qu’au travers de flux ne leur appartenant pas). Il faut des programmeurs/webmaster pour que ces sites fonctionnent.
    Sur le contenu, la gratuité est synonyme de baisse de la valeur. Wikipédia en est un exemple parfait: des articles médiocres pour la majorité (ce n’est pas moi qui le dit, consultez le nombre d’articles « de qualité » par rapport au nombre total d’articles) et incomparables à ceux d’une vraie encyclopédie… Oui mais c’est gratuit, alors tout le monde s’en sert et adieu les véritables encyclopédies.
    Le gratuit détruit irrémédiablement toute valeur intellectuelle. Qui aurait pu penser que l’agence de photo Gamma pourrait disparaitre un jour ? Et regardez l’état de la presse dans le monde entier ! on ne parle que de fermeture et de licenciement… Regardez le monde réel de l’information. Aujourd’hui qui fournit l’information écrite ? quelques agences : reuters, AP, AFP… tous les autres organes de presse ne font pratiquement plus que du rewriting avec des « journalistes de bureau » qui ne voient le monde qu’au travers de ces dépèches et de leur téléphone.
    Et la tendance de cette dernière : on ne veut que faire du chiffre, de l’audience du « pipole ». Car audience=pub=argent. Car oui il faut de l’argent pour faire tourner les rotatves, internet et « offrir » du contenu.
    Les tenants de la presse gratuite en savent quelque chose. (cf l’état financier des principaux titres gratuits Metro 20 minutes etc)
    Par ailleurs, on évoque le mécénat ou la publicité pour financer des sites. Quelle indépendance est possible dans ce cadre là ?
    L’internet multimédia ? laissez-moi rire : qui a les moyens de faire une web tv aujourd’hui ? toutes les expériences tournent court faute d’argent. et youtube and co ? enlevez tout le contenu volé aux chaines de télé et il ne restera pas grand chose de ces sites. Même Google ne trouve pas les moyens de rentabiliser son milliard investi dans youtube.
    L’économie du tout gratuit est une vaste mascarade. Elle est symptomatique d’un milieu qui est complètement déconnecté de la réalité matérielle.
    Enfin, dernière preuve s’il en fallait une, étant payé 2000€ net par mois, ce commentaire m’a couté: 0.46 € (10 minutes à 0.046€ la minute). merci de m’envoyer vos dons pour me dédommager 🙂

  13. Bonjour à tous!

    Je constate assez déçu que beaucoup de commentaires à l’encontre de Chris Anderson ne mentionne aucune source et son donc aussi fiables que des articles de basse qualité de Wikipédia.

    Je continue de penser après lecture de cet article que la notion de gratuité existe et continue de se développer: Ryanair, rueducommerce (avec les packs à 1€), le 20 minutes, Google, la liste est longue! Alors certes pour beaucoup il y’a un coût, on paye à un moment ou un autre donc tout est faut, c’est pas gratuit.

    Je trouve une partie de ces réflexions très fausses et dépourvues d’arguments solides. Pour la première fois depuis longtemps, nous avons la possibilité de payer des prix dérisoires pour l’utilisation de biens et services. La raison en est simple (Ryanair en premier plan), les entreprises ont exploré d’autres sources de financement, le consommateur n’est donc plus la source de revenue principale.

    La nouveauté est belle est bien là. Explorer le plus de sources de financement alternatives afin de proposer des services au plus grand nombre.

    Cette démocratisation d’un certain nombre de biens et services et un pas en avant considérable. Certes le système n’est pas encore parfait, et ne le sera sans doute jamais, mais il s’agit là d’une très bonne performance.

    Un grand bravo!

    1. Fupfac, je pense que les intervenants ne parlent pas tous du même sujet.

      L’économie de la gratuité est l’ensemble des prestations de service et livraison de bien non payantes réalisés par des bénévoles dont ce n’est pas l’activité principale, par des travailleurs rémunérés par des mécènes ou par des filières de production automatisées. Aucun rapport avec Ryanair.

      Ce dont parle cet article, c’est d’une branche de l’économie de la gratuité: l’économie de la gratuité numérique légale, qui est fondée sur le financement par des publicitaires ou les quêteurs de notoriété qui décident de faire eux-même leur publicité. C’est un simple secteur de l’économie de marché adossé à l’économie marchande. Sa réussite ne démontre pas la capacité de l’économie de gratuité à supplanter le secteur marchand.

      Pour le moment, l’économie de la gratuité n’a pas résolu un problème essentiel mis en exergue par Luc Deniset: rémunérer l’innovation et plus précisément l’effort et la performance en matière d’innovation. Dans une optique high tech, la solution serait d’attribuer une rente dégressive aux innovateurs (qui ne deviendrait nulle qu’à long terme).

      Là, se pose une question: est-ce que l’emploi d’une monnaie de thésaurisation classique est le futur de l’économie? Imaginons qu’une DAO attribue périodiquement des tokens à ces inscrits. Imaginons que les tokens soient attribués en proportion de la réputation acquise en contribuant au développement de la communauté des membres de la DAO. Evidemment, certains penseront à la dystopie mis en scène par Alain Damasio dans « La Zone du Dehors » mais comment récompenser celui qui produit une innovation utile mais copiable?

  14. Très bon article ! Je pense que les sites qui montent en ce moment sont sur le modèle du service gratuit et simple….

    Doodle et Smookoo.com en sont deux bons exemples… Ils proposent des services simples et gratuit… ca change vraisemblablement la donne puisque l’on passe d’un internet qui propose du contenu à des sites qui proposent des usages nouveaux avec un nouveaux services…

    David

  15. tristement nos esprits sont tordus par l’excès de puissance de l’argent dans nos medias donc sur nos cerveaux
    la croissance du gratuit est et a toujours été la plus forte arme de toute civilisation
    croire qsue l’ objectif d’une activité économique est la croissance de l’argent est la triste déformation fabriquée et entretenue par notre égoisme incarné dans notre oligarchie financière

    la puissance qui fait gagner les compétitions entre civilisations a toujopurs été la croissance de faire plus et mieux avec moins, c’est à dire la croissance du gratuit

    le gratuiit n'(a rien à voir avec ce débile amalgame de l’assimiler à travailler pour rien

    cultiver le gratuit c’est travailler et être payé à rendre les ressources plus faciles d’accès

    que ce soit la mitrailleuse pour massacrer les indiens d’Amérique ou les métiers à tisser en Europe popur détruire les masses indiennes d’inde, toute civilisation s’est toujours imposée par sa capacité à produire davantage en mobilisant moins de ressources humaines

    Internet n’est que l’un ders multiples champs de bataille où se joue l’éternelle guerre des civilisations entre l’esclavage et l’asservissement à une oligarchie par la croissance du payant contre la liberté et l’enrichissement de tous par la croissance du gratuit

    facturer l’eau potable est déjà fait, à quand facturer l’air respirtable, cela fera davantage d’argent par davantage de problèmes

    l’enjeu des mots est immense. Ne pas comprendre que l’unique objectif de tout progrès économique est de produire plus et mieux avec moins, donc est la croissance du gratuit, c’est renforcer nos dictatures financières et affaiblir nos démocraties

  16. je suis etudiant en droit et je suis en recherche et je voudrais ke ce forum m’apporte des reflexions sur la gratuite du service public en droit administratif