RepRap, l’imprimante 3D autoréplicatrice

Les fans de nanotechnologies rêvent volontiers tout haut de machines autoréplicatrices, voire cauchemardent au sujet de la « gelée grise » (grey goo), cette catastrophe hypothétique selon laquelle des nanorobots se reproduisent jusqu’à dévorer l’écosystème entier. De leur côté, les adeptes de la biologie synthétique envisagent eux aussi de créer des créatures vivantes d’un nouveau genre, mais capables, comme leurs équivalents naturels, de se reproduire, pour le meilleur et pour le pire. Bien plus prosaïques que ces visions futuristes, les concepteurs de RepRap, avec à leur tête Adrian Bowyer du Biomimetic Research Group de l’université de Bath, n’en déclinent pas moins le concept d’autoréplication de manière excitante. Leur but est en effet de concevoir une imprimante 3D capable de fabriquer des copies d’elle même. Pour être plus précis, elle crée ses propres composants, qu’il faut toutefois ensuite assembler à la main !

RedRap, l

RepRap, comme Fab@Home, est une imprimante 3D dont les spécifications sont disponibles en open source. Chacun devrait donc être en mesure non seulement de fabriquer cette machine, mais également d’en produire d’autres, ou de la réparer lui même. L’équipe de conception travaille également sur une autre machine, le « RepStrap » : il s’agit d’une imprimante 3D « simplifiée » dont l’unique but est en fait de créer les composants de la RepRap, à savoir mouler les pièces en plastique qui entrent dans sa fabrication.

Si à l’heure actuelle nombre d’éléments de la RepRap sont effectivement susceptibles d’être générés par elle-même, d’autres font encore de la résistance, les circuits électroniques, notamment. Pour l’instant, nous explique Computer World, RepRap est capable de couler deux sortes de plastique. Mais les concepteurs du projet envisagent d’utiliser des têtes « d’impression » capables de déposer du métal, et même de permettre à l’imprimante de produire des objets de métal insérés dans du plastique. Selon Vik Olliver, membre de l’équipe, « cela devrait permettre, en théorie, de bâtir des structures comme des moteurs ».

RepRap, qui apparait comme l’aboutissement du concept d’imprimante 3D, va-t-elle transformer chacun en concepteur d’objets, mettant fin, si l’on en croit certaines prévisions, à l’ère de la production de masse ?

Le futurologue Jamais Cascio (blog), au tout début du projet RepRap, alors que la machine n’était pas encore construite, avait essayé de dégager deux scénarios possibles en cas de succès d’une telle technologie  :

« L’un est plus proche de la logique open source. Les produits sont si complexes que seuls des spécialistes peuvent les concevoir (…). La plupart des gens utilisant ces systèmes en apprécient l’aspect ouvert et collaboratif, mais restent des consommateurs, pas des contributeurs.

L’autre solution se rapproche de la création de sites web. Les premiers outils sont tellement opaques que seuls les plus motivés peuvent les utiliser. La seconde génération rend la conception accessible à tous, et la grande majorité des productions sont horriblement mauvaises. Enfin, les outils prennent tellement de choses en charge qu’il est rare de voir apparaitre des résultats vraiment affreux, mais dans ce cas le niveau d’uniformisation s’approche de toute façon de la production de masse. »

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0 commentaires

  1. Bonjour

    Attention à ne pas confondre le moulage et l’extrusion. Car c’est bien par extreusion de plastique que fonctionne la Reprap !