Les internautes sont la nouvelle chienlit

Stasi 2.0« Paradoxalement, la situation était moins désespérée dans l’ancienne RDA dans la mesure où ses habitants connaissaient leur « big brother », à savoir la Staatssicherheit (STASI), et qu’ils disposaient du « droit à l’insurrection », alors que nous sommes aujourd’hui non seulement confrontés à une multitude de « petits brothers » impossibles à localiser, mais que, en outre, nous ignorons délibérément la menace que ces derniers font peser sur les libertés individuelles. »

Le propos d’Alex Türk, président de la CNIL, est quelque peu outrancier : le « droit à l’insurrection » existe aussi en démocratie. Il n’empêche : le parallèle à le mérite de la concision. Pour mieux apprécier la solennité du propos, on notera également qu’il fut tenu dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, à l’occasion de l’audition du président de la CNIL par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Ce 15 décembre 2009, Alex Türk voulait sensibiliser les députés à l’importance du « droit à l’oubli« , d’autant plus fondamental que « dans notre société numérique« , il n’y a pas de liberté d’expression, non plus que de liberté d’aller et venir, sans vie privée ni droit à l’oubli.

Vigilance : indicateurs civiquesDans l’ex-RDA, on se méfiait de ses voisins, conjoints, amis ou membres de sa famille qui, tous, pouvaient être des informateurs de la Sécurité d’État (Staatssicherheit, dite Stasi). L’abolition de la vie privée permettait de contrôler, sinon les pensées, tout du moins leur expression. Aujourd’hui, note Alex Türk, les citoyens sont « soumis à un double traçage : un traçage physique à travers la vidéosurveillance ou encore la géolocalisation ; un traçage temporel à travers les réseaux sociaux et les moteurs de recherche« .

Edvige ≠ Facebook

Pour autant, on ne peut pas mettre aussi facilement sur le même plan « traçage physique » et « traçage temporel« , vidéosurveillance et réseaux sociaux : d’un côté, les traces sont enregistrées par des dispositifs de contrôle et de suspicion ; de l’autre, elles sont conservées par des logiciels de service et de communication.

La vidéosurveillance, tout comme la géolocalisation, la biométrie, les fichiers policiers, « listes noires » et autres technologies de surveillance, ont pour objet de dissuader fraudeurs, délinquants et criminels d’opérer -voire de les identifier.

Je participe, ils profitentLes réseaux sociaux, tout comme les blogs, forums et autres chats ont, eux, pour objet de nous permettre de nous y exprimer. Les moteurs de recherche, services et sites web ont, quant à eux, pour fonction de nous rendre service, de nous aider à nous repérer, et nous déplacer, dans la masse de données disponibles sur les réseaux et dans les bases de données.

En résumé, nous avons donc d’un côté des traitements de masses qui recherchent à lutter contre une minorité de déviants, aux comportements « non autorisés« , de l’autre, des traitements personnalisés qui cherchent à faciliter l’accès au savoir, aux services, et donc l’exercice de nos libertés (d’expression, de circulation, etc.) dans la société de l’information.

Mettre sur le même plan « traçage physique » et « traçage temporel » revient donc à comparer des technologies d’exclusion qui visent à identifier les déviants, avec des technologies d’inclusion qui proposent aux citoyens de participer à la vie de la société.

Les premières relèvent d’une logique « top down » très hiérarchisée : les données sont collectées à notre insu, ou nous y sommes contraints, forcés, par des agents de sécurité répondant aux ordres de personnes situées au sommet de la pyramide de pouvoir.

Les secondes, a contrario, relèvent d’une approche « bottom up » (ascendante) et décentralisée : nous entrons nous-mêmes les données nous concernant, soit pour les partager avec la communauté, soit pour obtenir en échange la réponse à l’une de nos questions.

Retour à la normaleLes mettre sur le même plan procède au mieux d’une incompréhension totale de ce qui différencie technologies de surveillance et de communication, au pire d’un douteux amalgame politique visant à justifier les premières au nom des secondes et, par exemple, l’existence du fichier Edvige au motif que nombreux sont ceux qui renseignent leurs profils Facebook.

Daniel Kaplan a déjà eu l’occasion de rappeler à quel point ce rapprochement était hasardeux, les informations inscrites (à notre insu) dans les fichiers policiers relevant d’un « principe de soupçon » , alors que ce que l’on publie (volontairement) sur les médias sociaux relève a contrario de la liberté d’expression, sinon d’un désir d’être vu. Par ailleurs, et comme je l’avais écrit dans La vie privée, un problème de vieux cons ? :

« De même que le port d’une mini-jupe ou le fait de bronzer les seins nus ne sont pas des incitations au viol, l’exposition ou l’affirmation de soi sur les réseaux ne saurait justifier l’espionnage ni les atteintes à la vie privée. »

Une vision « moranoïaque » de l’Internet

68aff_infolibreIl n’est d’ailleurs pas anodin de remarquer que c’est depuis la polémique suscitée par la création du fichier Edvige, durant l’été 2008, que la question du « droit à l’oubli« , et des menaces en terme de vie privée que représenteraient les réseaux sociaux en général, et Facebook en particulier, ont émergé.

En décembre dernier, France 2 consacrait ainsi un « Envoyé spécial » à la Planète Facebook. Las : comme le souligna André Gunthert, « ce premier reportage de la télévision publique consacré aux réseaux sociaux restera comme l’un des symptômes les plus achevés des incompréhensions de la société française« , suscitant des dizaines de réactions, billets et commentaires outrés de ce reportage à charge confinant à la diabolisation de l’internet en général, et des médias sociaux en particulier :

« Qu’a appris le téléspectateur ? Que Facebook capte toutes vos données privées, y compris vos préférences sexuelles, et les partage avec ses 150 millions de membres. Qu’il sert à des gamines de 14 ans à s’exhiber et à trouver de la drogue. Qu’il fâche les couples et leur permet de s’espionner.

Mais le meilleur est gardé pour la fin. Derrière Facebook, nous susurre-t-on, se dissimule en réalité un complot planétaire : une gigantesque collecte de données, susceptible d’être vendue à la CIA, voire livrée à un fabricant de robots-mixers. Si l’on doutait encore, une caméra filmant la couverture du livre d’Orwell en apporte la preuve : Facebook = Big Brother. CQFD. »

De retour sur le plateau, Jérémie Drieux, l’auteur du reportage, concluait d’ailleurs d’un laconique : « si on veut préserver sa vie privée, il ne faut pas s’inscrire« .

Une jeunesse que l'avenir inquiète trop souventComme le remarquait Fabrice Epelboin sur RWW, « dans le même esprit, si vous ne voulez pas mourir au volant, il ne faut pas conduire. Si vous ne voulez pas périr dans les flammes lors d’un crash aérien, il ne faut pas prendre l’avion, et pour éviter tout accident domestique, évitez la cuisine. » (voir, aussi, les réactions d’Eric Delcroix sur les z’ed, de Vincent Glad sur BienBienBien.net, ou encore le mur du groupe Facebook consacré à l’émission).

David Abiker, dans la foulée, inventait le concept de « moranoïa« , jeu de mot entre paranoïa et le nom de famille de la secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, Nadine Morano, initiatrice d’une campagne de prévention contre les dangers de l’internet :

La Moranoïa, mot que j’invente pour l’occasion, c’est la peur des nouvelles techniques de communication. On parlera de Moranoïaque pour qualifier celui qui craint qu’internet ne dévore les enfants ou le rende aveugle ou provoque de mauvais résultats sportifs.

Dans les années 20, la femme adultère était représentée allongée voluptueusement sur un sofa un téléphone dans une main. C’était sur des cartes postales. C’était la façon dont la société se la représentait. Et c’est bien sûr le moyen de communication révolutionnaire de l’époque, le téléphone, qui était responsable de cette émancipation qui ne pouvait que donner des cornes au mari.

La technologie fait peur, surtout quand elle permet d’être plus libre.

La fabrication d’un nouvel ennemi

La police vous parle tous les soirs à 20hEn mars, un article de Libération, Facebook, le meilleur ami du détective privé, suivi, en avril, d’un autre du Figaro, Facebook ou MySpace : une mine d’or pour la police, se plaisaient eux aussi à amalgamer Facebook et fichiers policiers, avec des arguments imparables :

«Facebook est très efficace, bien plus utile que les fichiers policiers comme Edvige. La Cnil ne nous met pas des bâtons dans les roues

Les gens racontent toute leur vie en détail. Et le plus fou : les informations sont exactes, la plupart ne mentent même pas.»

Si l’on peut comprendre que les criminels cherchent à mentir aux officiers de police judiciaire qui les interrogent, les internautes ont, par contre et aussi étonnant que cela puisse paraître, effectivement tendance à raconter la vérité -leur vérité- lorsqu’ils parlent à leurs amis…

Il ne se passe quasiment pas une semaine, depuis un an, sans que l’on apprenne, dans les médias, qu’un internaute n’a pas été recruté, ou bien qu’il a été licencié, parce que son ex-futur employeur avait découvert, sur son profil Facebook, une photo de lui (ou d’elle) les fesses à l’air, ou en train de faire la fête alors qu’il s’était déclaré en arrêt maladie. De temps à autre, des faits divers plus ou moins sordides révèlent également que l’on peut aussi être agressé, voire même assassiné, « à cause de Facebook« .

Lit-on jamais, dans le même temps, « assassinée à cause d’un couteau« , « mort à cause d’une Peugeot« , « violée à cause d’un bistrot« , « licencié à cause d’une photo » ?

Un peu de rigueur intellectuelle suffirait pourtant à requalifier les faits, et expliquer que ces faits divers médiatisés à l’envi n’ont pas eu lieu « à cause de Facebook« , mais à cause de la légèreté ou de l’inconscience de certains de ses utilisateurs, et plus encore du fait de la jalousie, de la bêtise ou de l’agressivité de leur employeur ou agresseur.

Des pédo-nazis à la nouvelle chienlit

Il est si facile d’accuser l’internet en général, et les réseaux sociaux en particulier, de tous les maux. Et cela fait quinze ans que cela dure : la toute première émission de télévision consacrée, en France, à l’internet, en décembre 1995, se fit ainsi fort de rappeler qu' »outre quelques sites amusants comme celui du Louvre ou de la bibliothèque du Congrès, on ne trouvait guère sur l’Internet que des pirates, des néonazis et des pédophiles« .

68aff_ortfDepuis, on ne compte plus le nombre de reportages diabolisant ainsi le Net, accusé de faire le lit des « pédo-nazis« .

Depuis les attentats de septembre 2001, il faut bien évidemment aussi compter avec les terroristes, même s’il n’a jamais été établi que les kamikazes du 11 septembre aient utilisé le Net pour préparer leur forfait (voir « Terrorisme : les dessous de la filière porno« ).

On ne saurait non plus oublier les « pirates« , soi-disant responsables de la crise que traverse l’industrie musicale. Et depuis le scandale du fichier policier Edvige, et la prise de conscience que l’abus de fichiers et de surveillance peut nuire à la démocratie, il faut aussi désormais compter avec une nouvelle menace, ou plutôt un nouveau chiffon rouge : ceux qui montrent leurs fesses sur Facebook…

Leurs fesses, mais pas seulement : surfant sur cette vague somme toute conservatrice et réactionnaire, nous assistons également, depuis un an, à un festival de tirs à vue accusant le Net d’être « la pire saloperie de l’histoire de l’humanité » (Jacques Séguéla), de « tout-à-l’égout de la démocratie » (Denis Olivennes), sans oublier cette inénarrable saillie de Frédéric Lefebvre, qui voulait ainsi prôner la labellisation des sites web :

« L’absence de régulation financière a provoqué des faillites. L’absence de régulation du Net provoque chaque jour des victimes ! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? Combien faudra-t-il de morts suite à l’absorption de faux médicaments ? Combien faudra-t-il d’adolescents manipulés ? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres ?

Il est temps, mes chers collègues, que se réunisse un G20 du Net qui décide de réguler ce mode de communication moderne envahi par toutes les mafias du monde. […] La mafia s’est toujours développée là où l’État était absent ; de même, les trafiquants d’armes, de médicaments ou d’objets volés et les proxénètes ont trouvé refuge sur Internet, et les psychopathes, les violeurs, les racistes et les voleurs y ont fait leur nid. »

Le point d’orgue fut probablement la diffusion, sur leMonde.fr, de la désormais célèbre vidéo du dérapage de Brice Hortefeux qui, pour sa défense, expliqua qu’il ne se moquait pas des arabes, mais bien des Auvergnats.

Attention, la radio mentAlors qu’elle avait été filmée par des journalistes de Public Sénat, et diffusée sur le site web du quotidien Le Monde, les soutiens du ministre de l’Intérieur n’eurent de cesse de s’en prendre à l’internet et au « fonctionnement malsain de la Toile« , pour reprendre l’expression de messieurs Devedjian et Besson, Jean-François Copé appelant quant à lui de ses voeux à « un débat public sur Internet et la liberté« , au motif que « l’absence de règles est l’anarchie et la loi du plus fort« .

Le plus en verve fut probablement Henri Guaino, la plume de Nicolas Sarkozy, qui, interviewé sur France Info, enchaîna les diatribes :

« Je trouve que nous entrons dans une société étrange où l’on ne peut plus rien dire, plus rien faire. La transparence absolue, c’est le début du totalitarisme, le comble du totalitarisme : il n’y a plus d’intimité, de discrétion, on est toujours surveillé, toujours contrôlé (…) il faut juste faire attention de ne jamais rien dire.

Internet ne peut être la seule zone de non-droit, de non-morale de la société, la seule zone où aucune des valeurs habituelles qui permettent aux gens de vivre ensemble ne soit acceptée. Je ne crois pas à la société de la délation généralisée, de la surveillance généralisée, c’est la pire des sociétés qui soit. »

La chienlit, c'est luiIronie de l’histoire, le ministre de l’Intérieur venait précisément, la veille de la diffusion de la vidéo sur leMonde.fr, de se faire l’avocat de la société de surveillance, en présentant son plan de déploiement de la vidéosurveillance :

« Je suis naturellement attaché à la préservation des libertés individuelles. Je le dis clairement, et chacun peut le voir, la vidéo, c’est de la protection avant d’être de la surveillance. Les caméras ne sont pas intrusives, elles ne sont pas là pour épier, mais pour protéger.

Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez pas à avoir peur d’être filmés ! Instaurer la vidéo-protection, c’est identifier les fauteurs de troubles, c’est décourager les délinquants ; c’est, surtout, veiller sur les honnêtes gens. »

Depuis Daniel Solove on sait pourtant que la vie privée ne se résume pas à la négation de la tension entre le fort et le faible.

De la chienlit à la novlangue

Evoquant la montée en puissance de la société de surveillance, Alex Türk avait tenté de résumer la situation comme suit : « Si vous croyez que le monde ressemblera un jour à celui de Big Brother, détrompez-vous… Vous êtes en plein dedans !« , avant de préciser que « Lorsqu’on ne s’étonne plus du traçage, de la vidéosurveillance ou de la conservation des données, c’est justement le signal qu’on est entré dans un monde orwellien”.

L’an passé, la CNIL a révélé que plus d’un million de personnes sont enregistrées comme « suspectes » dans le plus important des fichiers policiers, alors qu’elles ont été blanchies par la justice. Les contrôles qu’elle a effectués dans ce même fichier ont révélé un taux de 83 % d’erreurs.

La question n’est pas de savoir si l’on a quelque chose à se reprocher : le problème, c’est que même innocent, on peut être fiché, et considéré comme suspect. Ainsi, le FNAEG, fichier des empreintes génétiques créé initialement pour répertorier les criminels sexuels, a depuis été étendu aux simples suspects de plus de 130 crimes et délits. Résultat : plus de 75 % des 1,08 millions de personnes qui y sont fichées au n’ont pas été condamnées, et sont donc toujours présumées innocentes de ce dont elles ont été suspectées.

68aff_crsviolentUn rapport parlementaire, commandé à la suite du scandale Edvige, a révélé que le nombre de fichiers policiers avait augmenté de 70 % ces trois dernières années, et que le quart de ces 58 fichiers étaient « hors la loi« . La proposition de loi des députés, qui visait à mieux encadrer ces fichiers, a été « enterrée en grande pompe » par le gouvernement.

Un mois auparavant, Brice Hortefeux venait de créer deux nouveaux fichiers en remplacement du défunt Edvige. L’un d’entre eux servira expressément aux enquêtes administratives effectuées pour jauger la « moralité » d’un certain nombre de salariés. Policiers, gendarmes, convoyeurs de fonds, contrôleurs RATP, employés dans les aéroports ou les autoroutes, arbitres de pelote basque, entraîneurs de lévriers… Plus d’un million de personnes sont concernées. Or, il suffit d’être “suspecté”, non pas d’avoir perpétré un “acte” délictueux, mais d’avoir adopté un “comportement” contraire “à l’honneur” ou “aux bonnes moeurs” pour y être fiché… et licencié.

Sois jeune et tais toiPendant ce temps-là, Brice Hortefeux et ceux qui le soutiennent tentent d’assimiler l’internet à une « société de surveillance« … et la notion de « vie privée » est réduite au seul « droit à l’oubli » sur l’internet, incarné par ces adolescents qui, s’exprimant sur Facebook, risquent de voir leurs propos archivés par Google pendant des années…

Il y a un mot pour qualifier cela : c’est de la novlangue, du nom donné à cette « simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à empêcher l’expression de pensées hétérodoxes ou critiques« .

On ne retient généralement de 1984, le roman de George Orwell, que la seule société de surveillance. O, la Police de la pensée de Big Brother ne “surveille” pas pour “surveiller“, mais pour se maintenir au pouvoir, ce pour quoi elle cherche à contrôler les mots, les pensées.

La question de la “vie privée” est politique : il n’y a pas de libertés sans vie privée, et le sujet est autrement plus intéressant, important et vital pour nos démocraties que ces histoires d’ados qui montrent leurs fesses sur Facebook

Nous sommes tous indésirablesProblème : les internautes sont la nouvelle chienlit. Pas tous les internautes, certes : ceux qui se contentent d’y faire leurs courses n’ont rien à craindre. Ceux qui, par contre, s’en servent pour s’exprimer sur les réseaux sociaux, blogs, forums, et y témoigner, notamment, de leurs mécontentements, ceux-là font peur. Parce qu’ils osent s’attaquer de front à ceux dont le métier, ou la fonction, est de porter la parole publique, sinon de maîtriser, voire façonner l’opinion.

Il y a quelques années, l’internet faisait peur aux journalistes, l’internet allait tuer la presse. Puis ce fut le tour des industriels et professionnels de la musique, habilement relayés par bon nombre d’intellectuels et de politiques, dont les postures de commandeurs sont débattues sur le Net, et remises en question, et qui ne goûtent pas du tout ce genre de contradiction venue d' »en bas« , venue du « peuple« .

Mais contrairement aux années 60-70, la « jeunesse » ne cherche pas particulièrement à défier le conservatisme de la génération d’avant : en ce XXIe siècle, ce sont les « vieux cons« , hostiles aux libertés associées à l’internet, qui se mettent à agresser ces « petits cons » d’internautes.

jean.marc.manach (sur Facebook), manhack (sur Twitter).

Illustrations : affiches de mai 68, à l’exception du « Stasi 2.0« , utilisé en Allemagne, depuis 2007, pour dénoncer la société de surveillance et l’inflation des mesures sécuritaires proposées par le ministère de l’Intérieur.

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0 commentaires

  1. Skizophrénie du dévoilement?
    Sur blog, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) déclare à propos de la burqa:

    « sous le voile, l’autre est interdit, inaccessible. Et c’est du coup toute possibilité de communication, d’entente et de connaissance qui est interdite. Voilà ce que je n’accepte pas. »

    Soit, si c’est son ressenti personnel, c’est parfaitement respectable.
    Mais est-il pour autant justifié qu’un gouvernement fasse acte d’autorité sur la manière qu’ont les uns et les autres de « communiquer, de s’entendre et de se reconnaître »?

    De prime abord, ce Gouvernement a sans doute la bonne intention de protéger les gens lorsque il entend instaurer le « droit à l’oubli » et le « CV anonyme ». Seulement n’est-ce pas au final une manière de normer les relations, de réduire l’autonomie individuelle, et de faire croire à une égalité illusoire? L’anonymat décrété et la disparition des données, ne sont-ils pas l’imposition une nouvelle forme de voile, en un mot, une « BURQA NUMERIQUE »?

    A l’inverse, pour le Body Scanner (dans les aéroports), la démultiplication des caméras de surveillance, l’inflation de fichiers policiers, et la loi Loppsi, le gouvernement agit au prétexte d’assurer la sécurité publique. Soit, mais que fait-il ainsi sinon décréter une sorte de « NUDITE OBLIGATOIRE »? (Nudité, combattue par ailleurs, dans sa version consentie sur les plateformes sociales, avec le droit à l’oubli…).

    Quelle que soient l’armada technologique et sécuritaire qui sera mise en place, que ce soit par les Gouvernements ou les industrie de l’Internet, toujours « l’autre » restera « interdit et inaccessible » – autant qu’une pauvre femme revêtue d’un voile -. C’est un fait que tous les pouvoirs doivent reconnaître, faute de quoi ils entraîneront l’effet exactement inverse de l’objectif de sécurité et de socialisation qu’il prétendent rechercher: défiance, repli, dégoût et dislocation…

  2. L’analyse est intéressante et le retour à l’Histoire est particulièrement adapté.
    Merci.

  3. En ce qui concerne Facebook:

    Vous passez très vite sur le sujet de la « responsabilité des utilisateurs ».

    Vous semblez oublier (ou faire semblant d’ignorer) que beaucoup de gens n’ont pas forcément conscience de tout les enjeux d’une communication sur Internet.

    Pour de très nombreuses personnes,q ue je côtoie régulièrement « IRL » comme on dit par chez nous, Internet est une extension de leur vie privée.

    Dit autrement: ils pensent qu’Internet est juste une sorte de cercle de relations agrandi. Ils vont publier quelque chose à propos d’eux qui les ferait hurler si quelqu’un le racontait à leur voisin/employeur/boulanger/connaissances, mais ils pensent que personne n’ira faire une recherche Google à leur sujet.

    Ca vaut pour TOUTE la vie privée sur Internet, mais c’est d’autant plus grave avec l’attitude de Facebook à cet égard.

    Rappellons que Facebook est une entreprise privée qui est là pour engranger un max de blé. Point. Barre.

    Facebook n’existe pas pour « satisfaire un nouveau besoin social », « inventer de nouvelles façons de communiquer », « créer des liens », ou « retrouver vos amis ».

    Ils ne sont pas la non plus pour vous aider, vous tendre la vie, vous faire un gentil sourire et vous protèger de vous même.

    Non, ils sont la, comme toute entreprise privée, pour gagner du pognon (sur votre dos ou le dos des autres).

    La seule limite que Facebook sera donc amené à se fixer c’est celle des actions qui pourraient endommager leur réputation publique.

    Facebook se présente dés le départ, pour l’usager, comme un truc sympa, coolos, ou tu peux retrouver tes potes, dire plein de truc à propos de toi sur une page et tout cela est enrobé de sucre et de miel.

    C’est ludique, c’est rigolo, ca déconne sévère, on s’inscrit à des groupes « ah ouais c’est cool moi aussi je suis un métalleux! Je m’inscris! ».

    Et le pauvre gars va oublier, le jour ou il cherchera un boulot, que les patrons et recruteurs étant souvent d’abominables cons doublés d’ultra-conformistes, pour eux Métalleux= pas d’embauche.

    Ou Homo= pas d’embauche. Ou fan de piercing. Ou fan de jeux vidéos. Ou rat de bibliothèque. Ou ce que vous voulez.

    Facebook ne prévient pas, à aucun moment, le nouvel arrivant, que OUI, aujourd’hui, dans 5 ans, dans 10 ans, son futur patron, sa future femme, ses gosses, ses amis ou quoiquesse, vont pouvoir tomber sur TOUTE information publiée sur Facebook avec les réglages de base.

    Vous semblez donc faire comme si l’utilisateur de Fessebouche était un être rationnel, agissant dans un contexte d’information parfaite et non ambigue.

    C’est coolos, mais la vous oubliez qu’on a affaire à des êtres humains, tout simplement, qui n’ont pas forcément en tête tout les trucs tordus qui peuvent leur arriver.

    La fracture numérique est réelle. Pour beaucoup de nouveaux utilisateurs des NTIC, internet est encore un espace assez flou, vague, méconnu, ou tout est un peu un jeu (ou bien tout est un peu dangereux, aussi). Ou tout est sans conséquence IRL.

    Et Facebook joue bien évidemment la dessus avec le plus parfait cynisme.

    Combien de gens qui utilisent leur vrai nom sur Facebook sont sur liste rouge IRL?? PLEINS!!
    Combien de personnes parmi eux fermeraient leur compte ou seraient sidéré en apprenant ce qu’on peut déduire de leur vie simplement en tapant leur nom voire leur alias préféré, sur Google? Des tonnes!

    Je vois de plus en plus de gens qui ferment leur compte sur Facebook pour cette raison précise. Ils se sont rendus compte de ce que cela impliquait. Douloureusement, souvent.

    Et Facebook s’asseoit la dessus avec bonheur, pour faire plein de thunes avec un principe pubard de merde, des liens sponsorisés envahissant et une attitude pitoyable quand à la protection des données personnelles.

    Alors oui, évidemment que les médias dominants utilisent le net et FB comme bouc émissaire et racontent pléthore d’imbécillités crasses à ce sujet!

    Evidemment! Vous êtes surpris?! Vous vous attendiez à quoi exactement? A ce que les bisounours descendent du ciel avec des codes et offre une déonthologie professionnel et une intégrité morale à ces verreux de la télé ou de la presse de merde?

    Il faut se réveiller un peu. Il y a 10 ans les boucs émissaires furent les jeux vidéos ou les jeux de rôle. Puis ca a été autre chose. Ajd, en France c’est Internet et les musulmans.

    Alors évidemment qu’ils en profitent! Internet les menace, ils vont tout faire pour ruiner sa réputation.

    Mais d’un autre coté, vous ne pouvez pas balayer d’un revers de main toutes les saloperies que Facebook commet ou génère…

  4. Bonjour,
    Votre article à le mérite de rappeler que ceux qui parlent des atteintes à la vie privée sur internet, et en ce moment sur Facebook (mode médiatique oblige), sont les mêmes qui soutiennent les politiques sécuritaires et le flicage légal.

    Par contre, même si la diabolisation de Facebook a bien des cotés ridicules, je pense que vous confondez bien vite internet avec Facebook. Que le monde découvre l’usage d’internet par les réseaux sociaux est une chose, mais cela ne veut en rien dire que ces réseaux, présents sur le réseaux des réseaux, sont la garantie ou l’expression de la liberté d’internet.

    Facebook, avec toute les possibilités fascinantes qui s’en dégage, n’est pas un outil taillé pour la libre expression. C’est une (grande) facilité d’expression, ce n’est pas tout à fait pareil…

    Alors selon vous, peut-on être critique des réseaux sociaux, réfléchir à des formes d’éducation aux nouveaux médias (sans autoritarisme), et ne pas pour autant faire le jeu des grandes rédactions toutjours à la recherche de sujets racoleurs?

  5. petite correction de mon commentaire:

    « Votre article à le mérite de rappeler que ceux qui parlent EN HAUT LIEU des atteintes à la vie privée sur internet, et en ce moment sur Facebook (mode médiatique oblige), sont les mêmes qui soutiennent les politiques sécuritaires et le flicage légal.  »

    (ce n’est pas tout à fait la même chose…)

  6. Les analystes sont toujours piégés par les mots. Chaque vocable générant son petit tiroir à concept, aux bords incapables de rendre compte de la porosité de la réalité et de ses pulsations symphoniques.

    Ainsi ils parlent de Facebook
    et le confondent à la fois avec Facebook
    et …
    Facebook

    Ce qui, pour toute personne qui regarde la réalité avant d’émettre un jugement ou une parole, saute aux yeux, disparait à tous ceux qui sont prisonniers des mots qui les capturent.

    Le Facebook de ceux qui ont mis en place ce bidule mort en lui insufflant leur désir de convivialité et de partage et qui étaient capables de lire une grande partie de la carte du territoire ainsi manifesté
    n’a strictement rien à voir avec
    le Facebook de ceux qui, on rejoint un flux, un pouvoir fantasmatique, des rencontres potentielles susceptibles de rééquilibrer leurs manques, des outils disponibles avant même que leur besoin n’apparaisse
    quant à celui qui se profile
    à savoir le Facebook entrant dans la ligne des produits marchands
    permettant à la
    le profit par la vente
    et
    la récupération d’informations diverses par la lecture des parcours en utilisant, tel le chasseur primitifs, les déformations du chemin, les objets abandonnés et les déjections diverses
    ce Facebook là n’a plus grand chose à voir avec ce qu’ont pu connaître les premiers explorateurs de l’île paradisiaque (en projet) devenue continent-mégalopole.

    Des habitants de Facebook 1 il ne doit plus rester grand chose
    (j’inclus à cette signification le changement de personnalité
    ceux qui sont restés identiques à eux même (Moi N°X) sont partis
    les autres se sont vu substitué une autre identité (Moi N° X+1 ) )

    Pour être le gagnant du grand jeu pyramidal de la modernité
    (théorie du raccourci)
    il faut arriver parmi les premiers
    et être reparti avant la première affiche publicitaire géante, avant la première pub télé.

    Alors
    Quel Facebookien es-tu ?

    (Note : le correcteur orthographique me propose dans l’écriture de ce commentaire, de remplacer Facebook (dont il semble ignorer l’existance) par Placebo ! )

  7. j’apporte juste une petite nuance à l’article (fort bien fait par ailleurs). quand vous dites, « on ne peut aps dire, protéger votre vie priver en ne vous inscrivant pas sur facebook, revient à dire pour éviter les accidents, ne conduisez jamais de voiture ». *il y a un biais notable entre les deux qui fausse la comparaison.

    Quand vous conduisez , vous êtes maître de votre véhicule et donc responsable en cas d’accident, et vous pouvez choisir de couper le moteur.

    Sur facebook, vous êtes maître de votre profil et responsable en cas d’accident (votre employeur a vu vos fesses), mais vous ne pouvez jamais supprimer votre compte, au mieux le désactiver, mais les données reste toujours dans les serveurs de FB.

    Pour reprendre l’analogie de la voiture, c’est comme si vous restiez maître de votre conduite, mais que vous ne pouviez jamais couper le moteur et étiez de fait condamné à conduire éternellement pour éviter l’accident, ce qui avec le temps est quasi inévitable.

    Et c’est là que facebook est bel et bien un danger pour la vie privée, et une occasion pour les institutions du flicage (tellement plus efficace que les petites fiches cartonnées de la stasi), car il vous refuse justement le droit à l’oubli.

  8. Merci pour ce post que je trouve vraiment intéressant. Je n’avais pas suivi les propos de Türk. Ils sont d’autant plus affligeants qu’ils sont tenus par le président de la CNIL. Ils traduisent une profonde méconnaissance non seulement d’Internet, mais surtout de la profonde mutation sociologique provoquée, entretenue et amplifiée par des réseaux sociaux comme Facebook. Pour moi, FB (et les autres) n’auraient pas ce succès s’ils ne répondaient pas à un besoin profond d’échange et de partage. Que cela soit offert par une « société privée » qui veut « gagner du pognon » (@incanus), ne change rien à cela. FB offre un service (comme des dizaines d’autres réseaux sociaux d’ailleurs) plutôt bien fait, et il rencontre une demande forte.

  9. Bonjour,
    excellent article ! Il en faut beaucoup d’autres sur ce sujet essentiel.
    J’adhère à 110 % à la conclusion.
    Les espaces de liberté doivent être défendus bec et ongles. La peur de perdre un pouvoir, la suprématie, doit soit être entretenue (pouvoir de force, confrontation), soit être combattue (pouvoir de convaincre, force progressiste). Ces deux solutions sont meilleures que l’inaction.
    Alex Türk en feignant de défendre sa paroisse (cnil, fichiers, défense du citoyen) agresse volontairement, à la solde de pouvoirs supérieurs, cet espace de liberté qu’est le Net. Penser que des no mans land, sans règles officielles, sont aussi dangereux aujourd’hui qu’au moyen age pouvaient l’être les grands chemins, est ridicule.
    Les contres exemples sont légions : la banque et son pouvoir régalien a su créer le surendettement, la justice depuis qu’elle existe n’a jamais endigué la délinquance, l’impôt a inventé l’évasion fiscale.
    S’exprimer ou non n’est pas essentiel. Ce qui l’est c’est de pourvoir le faire.

  10. NKM , : je pense que cette dame supérieure, ne communique à priori pas avec un tas de gens, et pas besoin pour non communiquer de porter une burka; il suffit de faire partie de mondes différents..la zélite et la lambadas..quant à être « ‘inaccessible », même sans porter de burka, NKM l’est déjà pas mal; alors ce genre de discours intelligent, universitaire et creux, je connais, j’en ai fait, et çà m’indispose de plus en plus.

  11. Bonjour,
    je reviens sur les termes d’Alex Turk entre traçage physique et temporel : certes les dispositifs de surveillance sont dans une logique de repérage et exclusion, alors que les réseaux sociaux sont dans une logique d’inclusion (cf. leur autre appellation, site de socialisation).
    Néanmoins, un fichier ou registre national est quand même un outil d’inclusion, excluant de fait ceux qui n’y sont pas inscrits (cf. prestations sociales d’un côté, mais aussi reconduite à la frontière de l’autre). On a souvent apporté comme réponse au débat de l’identité nationale, qu’était Français celui qui était enregistré à l’Etat civil.
    De même le Mur de Facebook indique en creux ceux avec qui nous ne sommes pas amis (ceux que nous refusons d’inclure, ceux que nous avons exclus, ceux qui nous exclus/inclus, etc..).
    J’ajouterai par ailleurs que, au delà de leurs finalités, les deux appareils (dispositifs de surveillance/réseaux sociaux) s’appuient sur une logique de surveillance immuable. Il faut bien entendu comprendre le mot surveillance, et son préfixe, comme la manifestation d’une position hiérarchique (et l’affirmation d’un pouvoir politique). Mais la surveillance peut être malveillante (le prédateur à l’affût) autant que bienveillante (le médecin pour son patient). Il est bien question ici d’un usage social différencié : le projet Périclès (in LOPPSI 2) peut interroger les données ouvertes (dont Facebook) et les croiser avec le STIC et autres fichiers de police, Autant qu’un individu peut s’inquiéter de la teneur des statuts de son ami sur Facebook. (cf. identitesactivites et le terme équiveillance de Steve Mann) : l’amitié est aussi une forme de surveillance, où le curseur de la confiance glisse avec celui de la confidentialité (cf. SOLOVE). Or aujourd’hui, les orientations et stratégies des acteurs politiques et économiques tendent justement à les faire bouger : autant la Police que Facebook nous demandent d’avoir confiance (même Zuckerberg dévoile ses photos de soirée entre potes).
    A suivre (boulot…)

  12. (suite…)
    La comparaison est faite avec l’automobile : autant filer la métaphore jusqu’au bout. L’invariant du véhicule est de se déplacer, mais l’usage qu’on en faire est différencié : déposer les enfants à l’école ou faire passer de la drogue à la frontière ; faire du stockcar ou collectionner les ferraris, etc..
    Pour moi, il me semble bien que facebook = edvige (et al.). Ce sont des bases de données, avec l’aspect discriminant (tuple et identifiant unique) et inclusif (entité et association).
    Que ce soit pour se faire des amis, du fric ou des ennemis, c’est pareil.
    Il est clair que les Technologies de l’Information et de la Communication stigmatisent les rapports de force induits par l’appareil sociopolitique. Et cette sousveillance à l’oeuvre ici appelle à résister contre le déploiement des outils de contrôle social.
    Mais dans ce cas il faut voir dans la pratique de Facebook un autre complot que celui de Zuckerberg à Davos, autre chose que la meilleure base de données des intentions commerciales : Olivier Auber a raison de convoquer droit à l’oubli et CV anonyme pour signaler les processus normatifs engagés par l’Etat pour régir nos relations, notre vie privée. Mais Facebook, en tant que facilitateur de l’extimité, agit de même. L’outing devient la norme.

  13. Les réseaux sociaux ne visent qu’à deux choses : rendre les gens vulnérables et faire du commerce (Pourquoi les évalue-t-on u nombre de millions de profils ? Et pourquoi faire des « profils » ? Tout le monde est devenu philanthrope ? .

    Les déclarations « en haut lieu » contre Facebook, voire les prétendues failles de sécurité de Facebook en décembre 2009 et avril 2010 sont simplement destinées à faire avaler à tout le monde la généralisation des systèmes de surveillance électronique et le concept et la pratique de l’IDéNUM proposé par NKM. Cet identifiant numérique unique est la condition du développement de l’e-commerce, nous dit-on. Il est destiné à économiser tous les codes et tous les mots de passe, à utiliser dans toutes les démarches de la vie courante, professionnelle et privée, dans une société entièrement dématérialisée que les commerçants – dont le lobby français s’exprime à travers le médiatique frère de NKM – , appellent de leurs voeux (Facebook vient de s’allier à Yahoo! et d’adhérer à l’ASIC, présidé par … PKM).

    En finir avec le cauchemar des 1001 mots de passer et protéger la vie privée des gens ?

    Voire, voire …. « Un anneau pour les gouverneur tous, un anneau pour les lier tous et dans les ténèbres les amener », plutôt ….