Enseigner le code à l’école ? Vraiment ?

De partout, à travers le monde, l’idée de l’apprentissage du numérique à l’école semble être devenue le nouveau Graal. En France, la Fing (dont je suis employé) et de nombreuses autres associations et organismes ont même déclaré l’éducation au numérique grande cause nationale pour l’année 2014. Mais quel est l’enjeu de cet engouement pour le « tous codeurs ? » qu’évoquait dernièrement le designer Jean-Louis Fréchin dans les Echos ?

Le présupposé part le plus souvent d’un principe simple : le numérique est l’enjeu de nos sociétés de demain, il faut donc apprendre aux plus jeunes non seulement les usages, mais également la programmation, le code, pour qu’ils sachent mieux comprendre le monde de demain et qu’ils puissent trouver de l’emploi dans les métiers du numérique qui peinent déjà à trouver les professionnels dont ils ont besoin. Soit, tout le monde est certainement d’accord avec l’objectif. Et je le partage également.

Mais doit-on l’être avec la méthode ? Est-ce que créer des cours d’informatique à l’école est la bonne réponse ?

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Image : citation extraite de Questions numériques, les controverses, provenant d’un article de Chase Felker sur Slate.com « Peut-être que tout le monde ne devrait pas apprendre à coder ».

Personnellement, l’idée me laisse parfaitement dubitatif.

Nombreux sont ceux qui promeuvent l’enseignement de l’informatique à l’école : on pense notamment aux informaticiens Gérard Berry ou Serge Abiteboul… au rapport de mai 2013 de l’Académie des sciences (.pdf), au lobbyisme de la Société informatique de France (voir son rapport (.pdf) et également sa lettre ouverte au Président de la République), à celui (.pdf) du syndicat Syntec Numérique… Au-delà des prises de position assumées pour l’enseignement du code à l’école, c’est une question et un débat qui agite tout le monde du numérique.

Les prosélytes de l’enseignement du code sont inspirés par d’innombrables initiatives. Et ils ont raison de l’être, tant ces initiatives sont souvent stimulantes. L’on pense bien sûr à Une heure de code, au réseau Hackidemia, à Code for America, mais également à son équivalent européen, Code for Europe (et leur équivalent national, qui devrait bientôt voir le jour). On pense aussi à ces lieux, à travers le monde, qui encouragent la création plutôt que la consommation du numérique, comme le pointait Regards sur le numérique. Au Royaume-Uni, on pense à une démultiplication d’initiatives, qui vont de l’enseignement au code à l’école primaire, mais plus encore aux campagnes comme Year fo Code, Web for Everyone ou Making Things do Stuff… En France, on pense à 42.fr, l’école d’immersion au code lancée par Xavier Nieel, à la Web@cadémie, au Wagon, à Simplon.co (dédiée à la formation professionnelle), aux coding goûters pour les plus jeunes, aux petits débrouillards, à Educaduino, aux initiatives portées par nombre de FabLabs à destination des plus jeunes… Une démultiplication d’initiatives qui visent à proposer aux décrocheurs scolaires une formation à l’informatique pour rejoindre un secteur en plein développement et offrir à ceux qui le souhaitent les moyens de réaliser leurs projets, comme l’expliquait un récent reportage du Monde.fr.

Mais, si ces initiatives se déroulent pour l’essentiel en dehors de l’institution scolaire (même si certaines sont en partenariat avec elle), peut-être nous faut-il en comprendre les raisons…

Que serait un enseignement de l’informatique dans le cadre de l’école ? A quel niveau cet enseignement doit-il se passer ? A l’école ? Au collège ? Au lycée ? Pourquoi chercher à ajouter une discipline à des programmes déjà chargés ? Combien de professeurs faudra-t-il recruter pour atteindre cet objectif ? De combien d’heures de cours parlons-nous ? Pour apprendre quoi ? Trouvera-t-on les informaticiens nécessaires pour former les enfants quand on manque déjà cruellement de professeurs de mathématiques à l’école et d’informaticiens en entreprise ? Comment seront-ils formés ? … La perspective du passage à l’échelle d’une généralisation de l’enseignement de l’informatique à l’école pose plus de questions qu’elle n’en résout.

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Image : la cartographie des controverses de la Fing sur la question « Tout le monde doit-il apprendre à coder ? ».

Si les défenseurs de cette idée se réfèrent aux initiatives d’enseignements innovants de l’informatique que nous avons évoquées… croient-ils un instant que les milliers de profs d’informatiques que l’Education nationale devra recruter seront tout aussi innovants ? Regardez l’enseignement de la technologie à l’école (qui est censé donner des bases dans l’utilisation de l’informatique d’ailleurs) : c’est, à de rares exceptions près (il y en a, heureusement), l’un des pires cours qui soit pour les enfants. Certains professeurs y enseignent l’usage de l’ordinateur sans même amener leurs élèves devant une machine, simplement en donnant à leurs élèves des fiches sur comment fonctionne un ordinateur… Croit-on vraiment que le recrutement de milliers d’informaticiens (et l’Etat devra recruter des informaticiens pour faire cours et créer un certificat d’enseignement dédié – ce qui risque de prendre quelques années) va les rendre les cours passionnants, par magie ? Hormis quelques vrais geeks passionnants et quelques nerds passionnés, pour ma part, je ne connais pas plus ennuyant qu’un informaticien qui se précipite rapidement dans son savoir pour le rendre obscur à ceux avec qui il discute.

En fait, pour les partisans de l’apprentissage du code à l’école, enseigner l’informatique à l’école est la seule réponse pour « tout changer ». C’est la seule option pour initier un changement en profondeur dans nos rapports à l’informatique et à nos machines, pour transformer la société et la faire entrer dans le XXIe siècle.

Dans son dernier exercice de prospective, Questions numériques, la Fing a dressé la cartographie de cette controverse. Elle explique notamment que si tout le monde est d’accord sur l’importance de donner une culture numérique aux élèves, tout l’enjeu demeure de savoir ce qu’on attend de cet enseignement. Avec l’informatique, « le contenu pédagogique est dans une large mesure, indissociable de la manière de l’enseigner : on imagine mal enseigner l’informatique avec la combinaison actuelle de cours magistraux et d’exercices solitaires, le plus souvent réalisés sur papier. On peut alors concevoir la « culture numérique » comme le cheval de Troie dans lequel se cache la volonté de transformer en profondeur le système éducatif – un objectif sur lequel tout le monde ne s’accordera pas plus demain qu’aujourd’hui ». Et la Fing de poser quelques passionnantes questions au débat :

  • « La culture numérique est-elle au coeur des transformations du système éducatif, ou s’agit-il juste d’une matière supplémentaire, certes importante et utile aux autres matières ? » ;
  • « Le numérique transforme-t-il d’abord le contenu des matières (rupture épistémologique), la manière de les enseigner (rupture pédagogique), ou les deux ? » ;
  • « Les changements apportés par la culture numérique se produiront-ils d’abord à l’intérieur des systèmes publics d’éducation, ou bien dans leur périphérie ? Et, dans le second cas, changeront-ils durablement l’équilibre entre les différentes formes d’enseignement ? » ;
  • « Quelles valeurs, quels savoir-faire et quels savoir-être veut-on privilégier sous le couvert de la « culture numérique » ? »

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Image : les enjeux de la culture numérique sur l’éducation, illustrée par la Fing.

Même si tous ceux qui le défendent ne le reconnaissent pas, on voit bien que l’enseignement du numérique est une sorte de cheval de Troie. Un cheval de Troie pour enseigner autrement, pour innover, pour introduire à l’école de nouvelles manières d’apprendre. Alors pourquoi se focalisent-ils sur un nouveau contenu disciplinaire plutôt que sur la manière d’apprendre ? Est-ce parce que c’est plus facile ? Certainement…

Pourtant, si on n’enseigne pas l’informatique autrement, d’une manière beaucoup moins aride qu’elle ne l’est actuellement, il y a fort à parier que cet enseignement nous conduit aux mêmes échecs que le plan calcul. Or, comment enseigne-t-on l’informatique autrement ? Les modèles à la Simplon ou à la 42, si souvent évoqués sont stimulants, mais est-ce que les profs d’informatique traditionnels qu’on recruterait pour faire cours seraient au fait de ces nouvelles méthodes ? Permettez-moi d’en douter.

Si l’introduction d’un nouvel objet disciplinaire (l’informatique, mais à d’autres époques on aurait pu parler de la mécanique ou de l’électronique) est un moyen pour introduire de nouvelles pratiques et de nouvelles méthodes d’enseignement, alors il me semble qu’on se trompe d’objectif, car ces nouvelles pratiques et méthodes ne sont pas liées à une matière et risquent surtout de ne pas avoir lieu. Introduire l’informatique à l’école est un solutionnisme rapide, un moyen de tenter un contournement… Car si le problème est la manière même d’enseigner, alors ce n’est pas en introduisant une nouvelle matière qu’on va le résoudre. Mais bien en s’attachant à comment favoriser de nouvelles manières d’enseigner. Comme l’expliquaient les participants à un atelier de la journée Décoder le code qui se tenait le 2 avril dernier, la réflexion sur l’apprentissage du code à l’école interroge surtout la manière même d’apprendre, explique Amandine Brugière de la Fing. « En cela, elle remet en cause la pédagogie classique et propose des modèles plus proches de l’enseignement coopératif, du compagnonnage, du mentorat. La relation entre le formateur et l’apprenant en est transformée, brouillant les frontières classiques entre le sachant et l’apprenant, et les mettant, touts deux, dans une posture active d’apprentissage pair-à-pair, ou d’apprentissage réciproque. »

Si l’informatique n’est qu’un moyen pour promouvoir la pédagogie inversée par exemple, alors peut-être vaut-il mieux regarder comment promouvoir cette nouvelle forme d’enseignement que d’user de l’informatique pour y arriver.

Tom Kenyon du Nesta britannique faisait récemment le même constat rapportait Daniel Kaplan… Lui aussi se révèle dubitatif sur l’ajout de l’enseignement de l’informatique dans les programmes scolaires, car elle consacre un enseignement classique, aride, qui risque d’être bien loin des objectifs d’apports concrets que la diversité des partisans de cet enseignement en attendent. L’enjeu n’est-il pas plutôt de travailler sur l’intégration de l’usage de l’informatique au sein des autres matières ? Kenyon et le Nesta soutiennent une multitude d’initiatives pour impliquer les élèves : concours, ateliers, événements, soutiens de projets provenant d’écoles ou d’élèves… permettant de mobiliser les énergies de ceux qui veulent faire, plutôt que de forcer tout le monde à apprendre… Ce que nous montre le Nesta, c’est qu’il y a d’autres manières de soutenir l’apprentissage à l’informatique que de passer par la création d’un nouveau contenu disciplinaire à l’école.

Bref, en voulant faire du numérique la solution, je ne suis pas sûr qu’on s’attaque au problème. Je ne vois pas de cheval de Troie dans cette proposition d’apprendre le code à l’école. Au final, cela se conclura par une matière supplémentaire, par l’embauche de milliers de profs d’informatique. Pas des innovateurs, ni forcément de brillants pédagogues, mais bien des informaticiens.

Quitte à introduire une matière qui décoiffe, autant promouvoir l’enseignement au design ou à l’entrepreneuriat… ou à la coopération comme le soulignait Emmanuel Davidenkoff. Au moins, on introduira des méthodes différentes et des gens qui penseront à de nouvelles formes pédagogiques.

Mais là encore, je ne suis pas non plus très convaincu par ma proposition. L’enjeu n’est pas d’introduire de nouvelles matières à l’école, que d’introduire de nouvelles formes d’enseignement… qui me semblent reposer plus sur la formation (et la formation continue) des enseignants, sur l’ouverture de l’école à d’autres modalités éducatives. Car ce que nous montre surtout ce foisonnement d’initiatives stimulantes autour de l’apprentissage du code, c’est que l’école n’est pas la solution à tout.

Hubert Guillaud

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0 commentaires

  1. Si je puis me permettre, votre article me semble prendre le pb à l’envers.
    L’angle technique “Enseigner le code” à l’école n’a pas plus ou moins de sens que l’angle “Enseigner les maths”, “Enseigner la mécanique” ou “Enseigner la cuisine” à l’école : ce n’est pas le sujet.

    La problématique n’est-elle pas de susciter une curiosité, un plaisir et d”initier une gymnastique intellectuelle chez des élèves ?

    Est-ce que la matière “Code” peut susciter cette gymnastique et ce plaisir (tout comme d’autres matières) ?
    Oui, à condition de garder ce point de vue : soyons curieux, soyons actifs.

    Est-ce que la matière “Code” est intrinsèquement pédagogique aujourd’hui pour des élèves (tout comme d’autres matières) ?
    oui, il existe des outils pour susciter la curiosité de toutes les tranches d’ages (de “scratch” à la création d’algos d’animation de robots).

    Est-ce que la matière “Code” est relativement abordable économiquement et en terme d’auto formation pour les professeurs (tout comme d’autres matières) ?
    oui, les ressources sont disponibles, abordables pour tous les niveaux de professorat et relativement peu onéreuses en les mutualisant.

    Est-ce qu’il existe des initiatives hors du champ éducatif qui illustrent cette approche ?
    Oui, devoxx4kids, programatoo, parents 3.0 ou tout simplement des parents qui vont dans les écoles une après-midi faire du “Scratch”.

    Alors que fait-on ?
    On réfléchit et on théorise l’aspect “Enseignons le code” pour pouvoir pondre le “programme” associé dans 5 ans ?
    Ou on se dit que parmi la palette des matières existantes, il en existe une qui permet de faire passer un savoir (tout comme d’autres matières), et on apprivoise cet outil pour améliorer cette transmission ?

    L’une des caractéristiques de cette matière est qu’il est aisé de PARTAGER ses connaissances via les outils informatiques.
    Pourquoi vouloir encore promouvoir une approche “Top-Down” type :”on réfléchit et on théorise” et pas “Bottom-up” : “allez-y, voici la palette des outils que nous proposons, partagez, essayez et on va voir ce qu’il en sort et ce qui marche “.

  2. Merci. Le débat est peut-être vraiment lancé, au-delà de la lutte pour ou contre une agrégation d’informatique ou pour le captage des heures de cerveau disponibles des élèves.

  3. Il ne s’agit pas de créer un objet disciplinaire supplémentaire, mais d’apprendre à coder pour ensuite ne plus jamais s’arrêter.
    De la même manière il n’est pas question de considérer l’écriture comme un simple contenu pédagogique : une fois maîtrisée toute la pédagogie est basée dessus (un peu trop en France où on oublie tous les avantages de l’oralité et de la rhétorique).
    Alors en effet ce n’est pas simplement intégrer l’informatique à l’école qui pourrait tout changer, manifestement il faut tout changer ET fonder l’école sur tous les supports culturels et symboliques : il faut garder l’écriture, renforcer l’oralité et la mise en scène lorsqu’elles ont été abandonnées, et manipuler le support informatique (c’est à dire coder et non juste utiliser, comme on apprend à écrire et on ne se contente pas de lire).
    L’informatique n’est pas un cheval de Troie, c’est une exigence prermière parmi un très petit nombre d’autres. Mais comme elle émerge alors oui elle conduit et nécessite une transformation du système éducatif, c’est à dire qu’elle construit elle-même son propre contexte d’exitence, comme l’écriture. Il ne s’agit pas d’une solution, donc a fortiori pas d’un “solutionnisme”, puisque, à la rigueur, c’est un “problème” : il faut comprendre l’émergence de l’informatique comme une contingence relative à la complexification de nos manipulations et outils symboliques.
    A la riguer on pourrait dire “il faut changer de système éducatif parce que le support même de l’information a changé”… ce ne serait pas tout à fait vrai, mais au moins on comprend que l’informatique n’est pas une recette de la réussite mais plutôt la possibilité d’un échec si on continue de ne pas la considérer.
    La question “L’enjeu n’est-il pas plutôt de travailler sur l’intégration de l’usage de l’informatique au sein des autres matières ?” serait correcte si on enlevait le “plutôt”. Encore une fois on pourrait croire ici que nous aurions le choix. L’erreur c’est de croire que l’informatique est une manière de pensée complètement nouvelle, une nouvelle discipline voilà, qui sortirait de nulle part, en oubliant que c’est le monde des mathématiques et le monde de la linguistique qui en sont à l’origine : l’algorithmique est incontournable parce que c’est la manière de penser de l’humanité. Oui nous serons obligés d’utiliser le numérique dans toutes les disciplines, mais pas en tant que consommateur : en tant que manipulateur de l’information comme c’est la mission de tout système éducatif, c’est à dire que depuis toujours l’école est le lieu de l’apprentissage du code. Alors avant ce n’était pas un code informatique… la belle affaire.
    En voulant faire de l’informatique quelque chose de périphérique on en oublie que certes ce n’est pas la solution, mais c’est la mission même de l’école (encore une fois “c’est un des problèmes” que doit résoudre l’école, avec l’écriture par exemple). Oui, très bien le design, l’entrepreneuriat… on pourrait ajouter le théâtre aussi ou tout un tas de disciplines super sympas ; mais l’informatique c’est le support, impossible de supporter quoique ce soit sans support. Pour la collaboration c’est un peu différent. En effet ici on pourrait parler d’un changement de politique à faire pour passer d’un enseignement au travail individuel, producteurs de psychopathes et sociopathes de talent, à un enseignement au travail collaboratir… on est encore ici dans le domaine du support, même si il est particulièrement symbolique et méthodologique ; mais ça n’a en effet rien à voir avec l’informatique et les deux révolutions devront sans doute être menées en même temps.
    Si l’enseignement du code, et entre autres le code informatique, est oublié par l’école elle ne sera non seulement pas la solution à tout, mais deviendra surtout la solution à rien.

  4. “Et malheureusement, il est très facile d’écrire sans penser” !
    Dans mon jeune age, en 4ième, en techno, j’ai appris les rudiments du dessin industriel, j’ai étudié la targette à penne plat, le denoyauteur de cerise, la pile électrique (celle qui fait de la lumière), le pied à coulisse ! Au cours de cette année là, j’ai eu la chance de faire un voyage dans une école en Angleterre qui possédait un ordinateur (équivalent d’une petite calculette aujourd’hui mais qui tenait sur une table) et qui sortait des bandes perforées (pas d’écran) qu’il fallait ensuite passé dans un lecteur pour imprimer les résultats !!!

    Mes études supérieures m’ont permis d’aborder la programmation (Basic) dont l’étude était dispensée pour nous permettre de mieux appréhender ce que l’informatique était et comment on pouvait l’utiliser (à l’époque le tableur phare s’appelait Visicalc) !
    Puis je suis passé au Pascal puis plus tard au plan professionel Cobol/jcl/cics/sql db2 … et aujourd’hui plutot php, html, javascript, xml …

    Apprendre à coder c’est surtout permettre aux enfants de comprendre ce qu’il y a à l’intérieur d’un ordinateur, et que la partie visible de l’iceberg est du code, coté client et de plus en plus coté serveur (le cloud) !

    Comment nos politiques ont ils évolué depuis l’échec du TO7 initié à l’époque par Mr Fabius ? http://www.museedujeuvideo.com/micro/thomson-to7
    Quid d’Andromède ?

  5. Plusieurs réflexions sur cet article qui a le mérite de poser une vraie question. Mais il me semble important de revenir sur les réponses apportées.
    Vous dites : “L’enjeu n’est pas d’introduire de nouvelles matières à l’école, que d’introduire de nouvelles formes d’enseignement”.
    Oui et non.
    Je partage ce que vous dites sur “les nouvelles formes d’enseignement”, elles sont un principe fondateur de l’éducation. Le souci constant et quotidien de n’importe quel enseignant est d’introduire de nouvelles formes d’enseignement (en clair réinventer sa pédagogie) et cette question dépasse largement la question de l’informatique à l’école. Les environnements numériques ont depuis longtemps modifiés notre conception de la transmission des savoirs et des compétences.

    Ce qui est étonnant en revanche, c’est que vous proposez une équation qui pourrait selon moi se penser autrement :
    informatique = matière = cours = prof d’informatique (informaticien plus précisément).
    C’est là, à mon sens, qu’il faut prendre le problème sous un autre angle.
    Tout d’abord l’EN n’ouvrira jamais un CAPES pour informaticien.
    Pourquoi ?
    Parce qu’il y a déjà dans les établissements des enseignants qui savent coder. Les professeurs (souvent de maths ou de sciences appliqués, SVT, physique-chimie mais pas que) qui prennent en charge l’enseignement optionnel de TS en ISN (informatique et sciences du numérique) sont des codeurs.
    Les professeurs documentalistes font aussi partie des personnes ressources qui au sein de leur établissement font un travail considérable pour développer l’éducation aux médias et l’information ainsi que la culture numérique des élèves.

    Une matière ? Pourquoi toujours traduire un savoir en terme de matière ? L’informatique (le code pour être plus précise) peut-être enseigner sans que cela se traduise par la création d’une matière.
    La question de fond est de savoir si on peut didactiser le code (et didactique n’est pas discipline). Pour moi la réponse est oui.

    Pourquoi ? Parce que le code permettrait aux élèves :
    – de connaitre le langage d’outils et d’objets qu’ils risquent bien d’utiliser toute leur vie (les plateformes évoluront bien sûr, les usages aussi, mais la syntaxe…).
    – de comprendre que derrière les sites qui participent de la construction de leurs connaissances, il y a des stratégies d’écriture et que ces stratégies ont des répercussions directes sur ce qui leur est donné à voir.
    – de comprendre que les résultats de recherche d’une page Google n’est pas tant la réponse pertinente à une question donnée que la résultante de combinaisons algorithmiques, prenant en compte des politiques de recommandations, de popularité parfois “retouchées” par un soupson de référencement.

    Le code est un langage et tout langage est structurant. Je crois que l’Ecole aurait beaucoup à gagner à réfléchir sur comment l’enseigner. Je pense que le débat doit tout d’abord s’ouvrir sur ce qu’il y a à inventer à partir des structures et les iniatives qui existent déjà.
    L’année prochaine dans mon établissement, nous ouvrons un atelier culture numérique pour les élèves dans le cadre de l’accompagnement personnalisé. Cet atelier sera co-animé par un professeur de maths, un professeur de SVT et moi-même (professeur documentaliste). Au programme, en autre, coder ensemble élèves et enseignants.
    Emmanuelle Mucignat
    Présidente de l’ANDEP – association nationale des professeurs documentalistes de l’enseignement privé. http://www.andep.org

  6. Faut arrete , svp le codage a l’ecole primaire et quoi encore, deja qu’il rencontre des grandes difficulté a utiliser un traitement de texte (ne leur parler surtout pas des styles ni de la regles, qui pourtant s’avere bien pratique…) sans oublier les difficulté qu’il rencontre dans les matieres géneral

  7. Si le “code” peut être une matière dans les petites classes comme l’apprentissage de l’écriture (scratch est parfait pour ça), très vite il ne faut plus en faire une matière en soit mais l’inclure dans d’autres matières.

    Même en français. On peut très bien imaginer un exercice de seconde poussant les élèves à détecter les allitérations d’un poème.

    Le fait de savoir coder permet de savoir traiter de la donnée, quelles soient sémantiques et linguistiques ou scientifiques. C’est un outils supplémentaire pour analyser comprendre et s’approprier le monde qui nous entoure

  8. Cher Hubert, j’essaie de reprendre la liste de vos arguments ou de ceux que vous reprenez (en partie parfois) à votre compte :

    1. Il n’est pas utile de nos jours de connaitre dans le détail l’intérieur de la machine ni que tout le monde sache coder (c’est l’argument de Felker)
    2. Nous n’avons pas les moyens d’embaucher une armée de nouveaux enseignants (avec de hauts niveaux de qualification)
    3. Il y a déjà tant de disciplines, pourquoi en ajouter une de plus ?
    4. S’il fallait en ajouter une, autant en choisir une autre (droit, design, entrepreneuriat…)
    5. Si c’est pour enseigner le code de façon traditionnelle, alors cela ne marchera pas
    6. Mais si c’est pour l’enseigner autrement, pourquoi seulement le code ?

    Un seul de ces argument devrait suffire, mais en les ajoutant, vous introduisez de la confusion et même des contradictions. Cela fait penser à une histoire célèbre que raconte Freud de l’homme dont le voisin se plaint qu’il lui a rendu le chaudron qu’il lui avait emprunté en mauvais état. L’homme se défend avec trois arguments :
    1. Je vous ai rapporté votre chaudron intact
    2. Le chaudron était déjà percé lorsque je vous l’ai emprunté
    3. Je ne vous ai jamais emprunté ce chaudron

    Le problème vient de ce qu’un seul des arguments suffirait, mais mis ensemble, ils se contredisent et perdent une grande partie de leur force de persuasion.

    Alors Hubert, s’il fallait en retenir un seul, ce serait lequel ?

  9. @Serge : sur les internets, y’a un internaute qui résume mon billet ainsi : “Apprendre à écrire sur ordinateur ne sert à rien. Lire est suffisant pour consommer.” Chacun fait donc la lecture qu’il veut… 😉

    @Emmanuel B. : Apprendre le code un plaisir ? Comme le français ou les maths certainement… ;-). Le plaisir vient peu de la matière il me semble, souvent plutôt de l’enseignant et de sa méthode. Quant à croire que le code ne coûtera pas cher en terme de formation, parce que les profs vont pouvoir s’auto-former… permettez-moi juste d’être effrayé par l’idée. Moi aussi je peux apprendre à mes enfants à coder ou à utiliser scratch… Ca ne fait pas de moi un prof, et encore moins un bon pédagogue.

    @®om : merci la conférence de François Elie est très éclairante, oui.

    @Ropib : bon, nous ne trouverons pas de terrain d’entente donc ;-).

    @Emmanuelle Mucignat… hum. Considérer les profs de math et de SVT comme des codeurs en puissance me semble bien rapide… Oui, vouloir en faire une matière me semble cacher un enjeu politique, plus que pédagogique. Pour le reste entièrement d’accord. La démultiplication des expériences et des formes d’enseignement du numérique (code et pratiques) pourraient être bien plus riche que de faire du code la seule “matière”.

  10. La liberté numérique commence où l’ignorance informatique finit.

    L’argument levier est donc «aussi omniprésente que soit une technologie nous n’avons pas besoin de savoir comment elle fonctionne». C’est effectivement l’argument des grands vendeurs du numérique qui nous expliquent que leurs produits sont “tellement facile à utiliser” qu’il suffit de les consommer. Ce positionnement, à l’échelle de la société française, a conduit à être complètement dominé par la mondialisation dans le secteur du numérique.

    Le point de vue commercial de ces majors est clair. Mais l’article va plus loin.

    De fait, ne pas savoir comment cela fonctionne, implique de ne pas comprendre comment cela fonctionne. C’est donc une régression intellectuelle qui est proposée ici. L’article le précisera plusieurs fois sous des formes diverses: la [science] informatique qui a engendré le numérique [n’a pas besoin] d’être partagée. Nos enfants, ne pourraient donc que se construire des modèles de représentation mythique (au sens littéral) du fonctionnement du numérique. Il leur serait refusé de s’initier à ses fondements scientifiques. Comment s’appelle alors une démarche où on dénie l’accès au savoir technique et scientifique ? Obscurantisme.

    Mais pourquoi une telle volonté ? Pour comprendre ce point de vue, il faut avancer d’un cran sur ce chemin.

    Que se passerait t’il dans une telle société en terme de savoir, savoir-faire et savoir-être ? Le savoir ne pourrait être que de la mémorisation (puisqu’on ne comprend pas le fondement scientifique, on ne peut rien inférer, juste réciter). Le savoir-faire ne pourrait être que répétition (puisque sans comprendre comment ça marche, on ne peut innover). Et le savoir-être ne pourrait être que de consommer. Mais dans un tel monde, il y a aussi des «maîtres-penseurs», qui savent trouver «des mots pour le dire». Ils savent construire un narratif qui comble le vide de cet espace béant de manque de connaissances dures. Et les propos de ces «parleurs» sont irréfutables, puisqu’il se situent hors du champ de la science. C’est la belle façon dont ils parlent qui donne de la crédibilité à leur propos.

    On comprend alors le besoin des «parleurs» d’empêcher que le peuple soulève le capot du numérique pour s’en approprier les fondements informatiques: leur pouvoir s’étiolerait.

    Et voilà les grands vendeurs du numérique qui ont trouvé leurs alliés : [Que] «notre société divise le travail pour que nous puissions utiliser les choses sans les fabriquer» martelle l’article explicitement. Dont acte. Ma petite fille, mon petit fils, selon cet article, tu n’aurais pas la possibilité d’être actif dans la fabrication de ton environnement numérique, tu devrais te contenter de le consommer. Et ta liberté finirait là où ton ignorance débuterait.

  11. Mais quels sont les arguments avancés contre l’éducation scientifique au numérique ?

    Voici les deux principaux.

    1/ L’informatique implique une nouvelle manière d’enseigner alors intéressons nous directement aux nouvelles manière d’enseigner sans s’encombrer d’informatique.

    Pour tenir cette ligne, il faut penser que le résultat de l’éducation soit vu comme quantité négligeable, pour ne s’intéresser qu’à «la manière d’apprendre» ! Moi, ma petite fille, mon petit fils, peu m’importe finalement la manière qui conviendra le mieux à toi et à tes profs. Je fais confiance à ces femmes et ces hommes qui font ce métier d’enseigner. Je sais qu’ils feront aux mieux car ce ne sont pas des «parleurs» de l’éducation, ce sont des acteurs de sa réalité. Que tu apprennes à former ton esprit et à t’approprier les fondements de la société qui sera la tienne demain, voilà ce qui m’importe.

    Techniquement, il faut -pour tenir ce point de vue- confondre didactique (manière d’enseigner une discipline) et pédagogie (qui s’intéresse de manière transverse à l’éducation et à l’apprennant). Il faut aussi ignorer que l’apprentissage de l’informatique fait l’objet d’études pluri-disciplinaires assez précises (alliant sciences humaines et science informatique), à l’international et en France (citons le laboratoire STEF de l’ENS Cachan, par exemple).

    Passer sous silence le travail de recherche des collègues des SHS sur ces sujets a une autre vertu pour ceux qui veulent empêcher nos jeunes de s’éduquer au numérique. Cela leur permet, comme dans l’article, de redemander sans fin «Que serait un enseignement de l’informatique dans le cadre de l’école ? Pour apprendre quoi ?». En fait, on sait. En fait, on est déjà en train de l’enseigner : en Europe, en enseignement de spécialité de terminale S en France, …

    2/ Il y a d’autres manières de soutenir l’apprentissage à l’informatique que de passer par la création d’un nouveau contenu disciplinaire.

    C’est pas faux. Il suffit de renier le principe d’une éducation nationale pour chacune et chacun.

    Quand on tente de réduire les belles, intéressantes et innovantes initiatives extra-scolaires (magic-maker, école 42, simplo.co, …) d’éducation au numérique à être des alternatives à l’éducation nationale, on se trompe de trois zéros. Ces précieuses et éclairantes initiatives couvrent environ 8000 jeunes en France dans la tranche d’âge des 13 à 18 ans (c’est un ordre de grandeur). Et il y a 8 000 000, huit millions, de jeunes concernés. La question n’est donc pas de savoir comment éduquer «des jeunes» au numérique, mais comment éduquer 107 jeunes au numérique. Récuser la mise en place généralisée de cet enseignement, c’est tout simplement proposer que seuls des privilégiés bénéficient de cette éducation, en péri-scolaire ou dans les établissements favorisés.

    Mais l’apprentissage pour toutes et tous de la science informatique est-il faisable ? Tous les arguments des «c’est trop cher», aux «les profs y arriveront pas», en passant par les «ça se fera au détriment d’autre chose» ne tiennent pas devant une constatation expérimentale: l’enseignement en science informatique (dit ISN) a été introduit pour un coup minime et avec succès en enseignement de spécialité de Terminale S. Sans détruire les autres spécialités. Il n’y a plus qu’à permettre sa généralisation, progressivement, au rythme des moyens disponibles et de la formation continue des enseignants.

    Pour défendre sa thèse, cet article évoque «l’introduction d’un nouvel objet disciplinaire (l’informatique, mais à d’autres époques on aurait pu parler de la mécanique ou de l’électronique)». Mais justement, on enseigne bien la mécanique et/ou l’électronique dans le secondaire : en physique et en techno. Car à l’ère industrielle, on avait donné collectivement la bonne réponse: apprendre de la physique-chimie et des travaux manuels éducatifs (devenus cours de techno avec l’évolution des besoins), afin de comprendre et maîtriser ce monde alors nouveau. Et la France du XXe siècle a été une vraie nation industrielle.

  12. Mais quelle est la nature des arguments avancés contre cette éducation scientifique dans l’article ?

    Ce sont des arguments pour le moins anti-scientifiques. En voici deux, exemplaires.

    Utiliser le dénigrement: citons l’article «regardez l’enseignement de la technologie à l’école [qui inclut l’informatique] : c’est, à de rares exceptions près (il y en a, heureusement), l’un des pires cours qui soit pour les enfants» fin de citation; décortiquons:
    – c’est une affirmation citée sans source donc invérifiable;
    – on ne sait pas bien “de quoi” c’est pire (l’article ne l’explique pas);
    – elle est irréfutable … c’est à dire ni vraie ni fausse (il écrit c’est “une des pires” donc c’est pas forcément la pire, et puis même une des moins pire serait déjà une des pires 🙂 );
    – mais sa connotation est bien négative (puisque pire signifie dans les faits «encore plus mauvais que le reste»);
    – il est dit «un des pires», le dénigrement concerne donc l’enseignement au delà de celui de la techno;
    – tandis que l’ajout «à de rares exceptions près» donne un vernis d’objectivité (ah ben oui, statistiquement c’est pas faux qu’il y ait des exceptions);
    ainsi,
    – dénigrer le travail de ces professeures et professeurs va servir dans la suite du texte à leur dénier la capacité d’aborder un nouvel enseignement.

    Au cas où la question se pose de savoir si c’est un propos isolé, voici quelque «je ne connais pas plus ennuyant qu’un informaticien qui se précipite rapidement dans son savoir pour le rendre obscur à ceux avec qui il discute» ponctué d’un «que le recrutement de milliers d’informaticiens [..] va les rendre les cours passionnants, par magie ?» au milieu d’autres qualifications de «partisants», «prosélytes», «solutionnisme rapide» qui jalonnent l’article.

    Utiliser le fait invérifiable: citons l’article « comme l’expliquaient les participants à un atelier de la journée Décoder le code qui se tenait le 2 avril dernier » … «la réflexion sur l’apprentissage du code à l’école interroge surtout la manière même d’apprendre», explique Amandine Brugière de la Fing» fin de citation. La réthorique est superbe: la journée du 2 avril a rassemblé les acteurs qui oeuvrent pour aider à décoder le code, donc pour cette éducation au numérique que réfute l’article. Ces «prosélytes» du code se seraient donc finalement rangés à l’avis de cet article (de négliger le code au profit de la manière d’apprendre) ? Qui peut le dire, en fait : nous n’y étions pas !

    Hélas, mauvaise pioche : moi, Thierry Viéville, j’étais à l’atelier en question et je peux témoigner que ce qui est écrit dans l’article n’a juste rien à voir avec ce qui a été rapporté de cet atelier, où des acteurs associatifs, industriels et académiques témoignaient d’une volonté commune, avec des objectifs et des besoins liés à leurs actions d’éducation populaire. C’est particulièrement insultant pour Amandine Brugière qui se voit là mise dans un rôle de manipulatrice de la parole des participants (ce qui est faux). C’est discréditant pour la Fing qui se voit associée (à tort) à une manipulation mensongère.

    Le point de vue est-il à ce point indéfendable qu’il faille s’abaisser à des arguments de cette nature là ?

  13. @Thierry : vous me faites tenir des propos que je ne tiens pas. Je ne récuse pas l’intérêt de faire comprendre à nos enfants les fondements scientifiques du numérique, comme vous le dites sur votre blog, je dis juste que je ne pense pas que faire de l’informatique une matière à part entière soit une bonne réponse à ce problème.

    Pour le reste, la Fing a raison, nous sommes bien là dans une controverse qui montre que les avis divergents ne se résoudront pas. 😉

  14. @Hubert. :
    “Apprendre le code un plaisir ? Comme le français ou les maths certainement… . Le plaisir vient peu de la matière il me semble, souvent plutôt de l’enseignant et de sa méthode.”

    C’est tout à fait exact, Par contre, certaines matières ont plus de potentiel “ludique” que d’autres. L’informatique pourrait en fait partie car elle combine un aspect “jeux” et des composantes intellectuelles/réflexion et manuelles/pratiques.

    @Hubert Quant à croire que le code ne coûtera pas cher en terme de formation, parce que les profs vont pouvoir s’auto-former… permettez-moi juste d’être effrayé par l’idée.

    Qu’est ce qui vous effraye ?
    Que des profs acceptent de s’auto-former 🙂 ?
    Ou le coût ?
    En l’occurrence, ce n’est pas exactement ce que je dit.
    Je dis que l’accès aux ressources est aisé et que les coûts sont raisonnables. Après, c’est effectivement une question d’enthousiasme des professeurs, de la gestion de la motivation par leur administration et de mayonnaise globale qui fait que tout le monde s’y met.
    Et là effectivement, nous sommes une autre dimension (la 4e ?).

    Votre approche “Top Down” le montre bien : on réfléchit et on y sera encore dans 5 ans.
    La matière est simple, abordable et les outils existent. Faites tester par le terrain et par des gens motivés.
    Peut être que ce sont eux qui proposeront des choses et qui définiront comment enseigner cette matière avec leurs retours et expériences ?

    @Hubert : Moi aussi je peux apprendre à mes enfants à coder ou à utiliser scratch… Ca ne fait pas de moi un prof, et encore moins un bon pédagogue.

    Non, mais ça fait un outil de plus que connaissent vos enfants, et qui peut les stimuler, et c’est déjà ça de pris. Et surtout, une certaines autonomie leur est possible une fois lancé … sans pédagogues ? ;-).

  15. Bonjour,

    Ce passage “Regardez l’enseignement de la technologie à l’école (qui est censé donner des bases dans l’utilisation de l’informatique d’ailleurs) : c’est, à de rares exceptions près (il y en a, heureusement), l’un des pires cours qui soit pour les enfants. Certains professeurs y enseignent l’usage de l’ordinateur sans même amener leurs élèves devant une machine, simplement en donnant à leurs élèves des fiches sur comment fonctionne un ordinateur…”

    EST UNE OFFENSE et je demande des excuses de la part de son auteur.

    1. Bonjour,

      Je me permets de vous contacter car je suis enseignant et votre questionnaire sur le béton c’est pas sorcier m’intéresse mais le lien Google drive semble défaillant. Je n’ai pas réussi à vous contacter par mail

  16. Une discussion par e-mail m’invite à préciser un point. Lorsque dans l’article j’ai évoqué le travail des professeurs de technologie je l’ai fait avec une certaine mauvaise foi, basée sur de nombreuses et désastreuses expériences avec des professeurs de techno. Je pense néanmoins qu’aujourd’hui, ce sont certainement eux dont les missions relèvent le plus de l’enseignement du code et du numérique au collège (pas seulement du code, je précise et ce même si les compétences instrumentales informatiques ne font plus partie des programmes de cette discipline). Avec tous les nouveaux outils disponibles pour enseigner l’électronique, le code ou les usages du numérique, ils devraient être les plus à même à accomplir ce travail de pédagogie pour aider les collégiens à comprendre comment fonctionne la technique (dont l’informatique est une branche). Certains le réclament (.pdf) d’ailleurs. Reste qu’à nouveau, dans les faits, je maintiens mon impression générale sur cet enseignement qui n’est souvent pas à la hauteur de ce qu’il devrait permettre. C’est d’ailleurs cette impression (désolé, je n’ai pas d’étude à citer sur le taux de satisfaction ou de compétence des professeurs par discipline) qui me rend dubitatif sur l’idée d’embaucher des informaticiens pour apprendre le code… Une matière ne suffit pas à faire pédagogie (et j’ai bien entendu que certains n’étaient pas d’accord avec cela). Il me semble que l’enjeu est bien plus d’intégrer les enjeux du numérique dans toutes les matières que d’en faire une question particulière.

  17. Bonjour,

    Vous parlez ici “d’impression générale” ; il est bien dommage que je sois à la retraite depuis le mois de septembre dernier. Je vous aurais volontiers invité à passer une journée dans l’atelier de Technologie qui a été mon lieu de travail pendant de nombreuses années.
    D’autre part, la responsabilité du manque de matériel ne doit pas être imputée aux enseignants. Le rôle des chefs d’établissement est déterminant.

  18. @Hubert Guillaud > Je suis un peu déçu de votre réponse à mon commentaire je dois dire. Je partage votre idée que les enjeux du numérique doivent être intégrés dans toutes les matières mais en revanche je pense que ça passe très tôt par l’enseignement du code, de la même manière qu’il faut apprendre très tôt l’écriture et la lecture.
    Maintenant comment faire ? Je pense qu’il faut très rapidement intégrer l’enseignement de l’informatique dans le cursus scolaire et dans la formation des enseignants : oui il faut un changement de pédagogie, mais il faut aussi une population avec un minimum de compétences (pas de Jules Ferry avant d’atteindre un niveau d’alphabétisation limite dans la population qui nécessite une réorganisation sociale).

    Je crois qu’il est possible d’être assez empirique sur le sujet à l’heure actuelle : faisons réellement prendre les cours sur des portables avec des logiciels libres, laissons la possibilité de consulter le web et les cours pendant les examens, ouvrons des espaces virtuels de collaboration à la classe, mettons en place une DSI dans chaque établissement… il y aura forcément une organisation qui se fera, les professeurs eux-même devraient s’orienter vers autre chose que de la pure consommation. Il y a tout un tas de technologies différentes et il est bien entendu qu’il n’est pas nécessaire au professeur de toutes les maîtriser, il peut aussi les découvrir en tâtonnant… simplement il faut accepter de ne pas être détenteur de certitudes.
    A titre personnel j’ai appris dans ma jeunesse (années 80) à lire et écrire en codant un jeu video en Basic avec ma mère instutrice qui n’y connaissait absolument rien en informatique, et qui m’a simplement encadré dans mon apprentissage. Rien que cette démarche empirique de l’enseignant lui-même entraînerait une réorientation de l’enseignement vers une démarche plus empirique et une mutation des méthodes pédagogiques. Faut-il vraiment que ce soit dirigé finement de manière théorique, si ce n’est idéologique, au niveau national par un ministère ?

    Ce qui m’ennuie, encore une fois, c’est qu’on puisse croire qu’on pourrait choisir, que les professeurs ou les élèves pourraient dire que ce n’est pas de leur goût, qu’on pourrait, en gros, fermer l’école au numérique. Je crois que nous avons, en France particulièrement, une trop grande croyance en l’idéologie et que nous ne voyons pas les contingences. Est-ce que cette arrivé de l’informatique chez les enseignants, matérialisant la fin des certitudes et de leur monopole du savoir dans la classe, entraînerait mécaniquement une épidémie de dépressions ? Que se passera-t-il lorsque les enfants viendront massivement avec des portables à l’école sans demander la permission à la direction de la même façon que de plus en plus d’employés amènent leurs équipements privés dans les entreprises, pour travailler avec, sans demander la permission de leur hiérarchie (qui sont les premières à ne pas respecter leur propres règles en la matière) ? On peut s’attendre à des dysfonctionnements, et moins ils seront anticipés plus ils seront difficiles à régler.

  19. Je n’ai pas encore eu le temps de lire tous les commentaires, mais je suis très étonnée de ne pas voir évoqué ici le Plan Informatique Pour Tous des années 80, dont j’ai profité.
    On faisait du Logo à l’école, c’était de la programmation, il me semble.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_informatique_pour_tous
    et pour des illustrations : http://regards.sur.sciences.free.fr/ordis/logo/logo.htm

    Et si l’enseignement du code était couplé à l’enseignement des arts plastiques ? C’est créatif de créer du code, n’est-ce pas ?
    Et dans le passé, il y avait bien des cours de couture et cuisine dans les écoles : pourquoi étaient-ils présents dans les programmes ?

  20. Les références et surtout critiques sur les professeurs de technologie me semblent remonter à plusieurs dizaines d’années (mauvais souvenirs des études au collège ? ).
    Il faudrait lire les programmes actuels de technologie au collège, qui ne mentionnent plus aucune forme d’apprentissage de l’informatique !
    Il ne faut pas déformer et tomber dans la caricature : il n’est pas question de transformer les collégiens en fabriquants d’ordinateurs ou en développeurs, mais qu’ils ne soient pas seulement des utilisateurs de logiciels. A propos de code (de la route) … pour passer le permis de conduire une voiture, il est bien demandé aux candidats de pouvoir prouver certaines connaissances de mécanique, de diagnostic de pannes…
    Alors inutile d’aller trop loin, mais donner des bases de réflexion pour que les élèves puissent comprendre et préparer leur avenir personnel et professionnel autrement qu’en consommateurs.

  21. Je partage le point de vue de Thierry ET celui de Hubert 😉 Il me semble juste qu’il y a un malentendu qui vient à mon avis de la réalité encore floue que l’on met derrière le mot “code”.

    A mon sens, dans un soucis d’éducation populaire, il est aussi important d’apprendre à aligner 3 lignes de code (ne serait-ce que pour le démystifier) que de faire prendre conscience des effets psychologiques, sociaux, et politiques des codes, en particuliers ceux qui président aux objets et aux réseaux auxquels nous sommes confrontés quotidiennement.

    Pour ce dernier point, des expériences simples et accessibles à tous seraient essentielles. Suivez mon regard 😉

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Générateur_Poïétique#Perspectives

  22. @François Blaise : pas de rancoeur non. Je n’ai guère de souvenir des réalisations faites en cours de techno. Demandez à mes enfants et aux enfants de mes connaissances ou des vôtres… vous constaterez que leur expérience des cours de techno ne les transcende pas (à nouveau, sauf exception).

    @ropib : je crois que nous sommes d’accord sur le fond, mais pas sur la méthode. Je ne vais pas répéter mes arguments. J’écoute les vôtres. Mais je reste dubitatif à l’idée d’enseigner le C++, le fortran et autres langages aux élèves. Je ne suis pas sûr que ça les aide à comprendre le monde qui vient (combien d’informaticiens comprennent l’innovation techno ? Si c’était le cas, ils auraient tous inventé Facebook ou Google). Et je ne suis pas sûr non plus que ça aide un prof de français à faire cours.

  23. Programmation = système symbolique

    Au même titre que la langue orale, l’écriture (y compris l’écriture musicale), les maths et le dessin (y compris la cartographie, les diagrammes…).

    Ce qui distingue un système symbolique de tout autre “matière” ou sujet (“le design”, “la collaboration”) c’est sa capacité à directement externaliser la pensée, la communiquer et la rendre effective sur le monde.

    Programmer c’est donc encoder notre pensée pour qu’une machine puisse nous aider à atteindre un objectif ou créer quelque chose. (et partager cette pensée avec d’autres humains, dans la majorité des cas)

    C’est une manière symbolique de penser le monde. Nous n’en avons que peu à notre disposition. Chacune est très précieuse.

    Plus intéressant encore, c’est une manière symbolique de penser le monde qui peut avoir un effet direct sur le monde lui même, sur l’organisation sociale, sur les habitudes des gens, sur le bien être physique (cf. Machines Hostiles de Jean-Noël Lafargue http://www.monde-diplomatique.fr/2011/07/LAFARGUE/20788 )

    La pédagogie scolaire -qui exclut la majorité des enfants de la majorité des matières et renforce les inégalités sociales- atteint un point de contradiction interne au limite du supportable pour la société actuelle.

    La programmation ne sera pas un cheval de Troie.

    Pour autant : on a besoin d’imaginer et de construire un nouvel enseignement de masse, participatif, collaboratif, varié dans les productions des enfants, ouvert sur les communautés extérieures à l’école – pour l’écriture, les maths, les sciences, le dessin, l’histoire… en s’appuyant sur des pratiques et des relations au savoir hier marginales, aujourd’hui courantes (Wikipedia…)

    Et au sein de ce nouvel enseignement que l’on commence à discerner, qui émerge dans un brouillard d’idéologies mal formées, la programmation à une place centrale.

  24. @Hubert Guillaud qui « reste dubitatif à l’idée d’enseigner le C++, le fortran et autres langages aux élèves»

    Ce qui est remarquable, c’est que lorsqu’il s’agit d’informatique, la possibilité de tirer des applications pratiques immédiates de ce qui est enseigné est toujours évoquée, ce qui n’est pas le cas des matières classiques.

    On pouvait dire également du latin que ce qui en était enseigné au collège ne suffirait pas à faire des élèves des historiens qui liraient dans le texte, ou des spécialistes des langues romanes. Il m’a fallu quarante ans pour comprendre ce que ça m’avait cependant apporté.

    On peut dire la même chose des maths en général: 85% des personnes passées par leur enseignement n’utiliseront plus jamais une dérivée, une matrice, pas même une racine carrée.

    J’incline à penser qu’un minimum de code, même dans un langage désuet comme le Pascal apporterait une forme de culture générale. Le choix du langage suscite rien qu’en lui-même des débats interminables. Sur ce point, je me demande si le JavaScript n’est pas une bonne piste, non pas pour des qualités particulières, mais parce qu’il agit dans un contexte (le navigateur) auquel tous les élèves sont confrontés, que c’est gratuit, et que celui qui veut en pousser l’étude un peu plus loin arrivera assez vite à des applications utiles.

    Cordialement,

  25. En tant que délégué général de la Fing, on me demande si cet article reflète la vision de la Fing sur le sujet de l’enseignement de l’informatique à l’Ecole (qui dépasse, chacun en convient, la question “apprendre à coder ?”).

    Je réponds : non.
    D’abord parce que la rédaction d’Internet Actu est indépendante et ne soumet pas ses écrits à l’autorisation de la Fing ; c’est ce qui lui permet d’apporter jour après jour une contribution sans équivalent à la réflexion sur la transformation numérique de notre société.
    Ensuite, parce que la Fing n’a pas en règle générale de “position officielle”.
    Enfin, parce que, sur ce sujet précis, nous n’avons pas beaucoup de certitudes et le débat agite l’équipe de la Fing elle-même.

    Au fond, la manière dont nous décrivons la controverse “Tout le monde doit-il apprendre à coder ?” dans la dernière édition de “Questions Numériques” reflète assez fidèlement l’état de nos débats.

    Pour expliciter un peu plus la manière dont se formulent nos interrogations :

    – Faut-il donner à tous les élèves de France une véritable culture numérique, allant bien au-delà de l’usage courant d’outils numériques, qui inclue par exemple la compréhension de ce qu’est un programme, voire la programmation ? Nous en sommes convaincus.

    – L’accès à cette culture numérique passe-t-il **obligatoirement et pour tout le monde** par l’enseignement d’une nouvelle discipline, la « science informatique », dispensé par des enseignants spécialisés dans cette matière ? Voilà ce dont plusieurs d’entre nous doutent, sans forcément s’accorder sur ce que serait une meilleure approche (ni même sur le fait qu’il existe une meilleure approche). Notez que la question comprend plusieurs morceaux partiellement ou totalement dissociables : on peut ainsi approuver ou contester le fait d’introduire l’informatique comme une nouvelle “matière” ET/OU celui de la confier à des profs spécialisés ET/OU celui de l’imposer à tous les élèves au même titre que d’autres “savoirs fondamentaux” ET/OU l’absorption du sujet de la culture numérique par la seule “science informatique”… (j’en oublie sans doute)

    Dans l’”Opinion” qu’il publie sur Internet Actu, Hubert Guillaud exprime une position personnelle tranchée. Quoi que l’on pense du fond ou de la forme de cette Opinion, d’une part, ni l’un ni l’autre ne nous semble dépasser les bornes de la controverse normale ; et d’autre part, les critiques ont toute liberté de s’exprimer dans les commentaires comme ailleurs sur le web. Elles ne s’en privent pas, fort heureusement ; Hubert participe à la discussion ; l’ensemble, nous semble-t-il, est de bonne tenue et contribue au débat en cours dans notre pays (comme ailleurs) sur l’enseignement de l’informatique à l’Ecole. De ce point de vue, il nous paraît qu’Internet Actu joue son rôle.

    Daniel Kaplan

  26. @Hubert Guillaud > Il y a 2 choses différentes : l’utilisation des outils numériques puissants et la programmation. Si la première est liée à une pédagogie qui, en effet devrait d’abord être interrogée, ce n’est pas vraiment le cas de la seconde.
    Je ne vois pas d’inconvénient à ce qu’on apprenne à se servir de tel ou tel outil informatique, je ne vois pas d’inconvénient à ce que cet apprentissage passe après une réforme de la pédagogie. Comme le dit Julien Dorra (et je crois que nous avons la même approche sur le reste), l’utilisation de Wikipedia (ou quelque chose du genre) devrait passer de l’interdiction à l’obligation, d’une source d’informations au support d’un résultat de travail. L’utilisation des outils de collaboration numériques s’inscrirait dans une réorientation de la pédagogie individuelle vers la collaboration, et n’en serait pas particulièrement centrale.
    Par contre je pense que la simple utilisation de ces outils ne suffit pas et il est préférable de savoir un minimum comment ça fonctionne, et même comment le détourner (l’éthique du hacker est en fait une approche pédagogique liée au numérique).

    En revanche la programmation ne peut pas être considérée comme optionnelle. Le Fortran, le C++… je ne sais pas, toujours est-il qu’aujourd’hui, et ce n’est pas vraiment nouveau, on apprend aux élèves la division euclidienne. Encore une fois croire que la programmation est quelque chose de nouveau et de périphérique à la pensée humaine me semble erronné : l’informatique est un produit naturel de notre pensée, de la structure grammaticale du langage par exemple.

    Est-ce que l’informatique aide le prof de français ? Faut-il que les disciplines soient antagonistes ? On apprend très tôt la légende d’un clivage irrécupérable entre les matheux et les littéraires… comme si il était possible de faire des maths sans manipuler la langue correctement, comme si il était possible d’écrire correctement sans avoir aucun raisonnement logique. La programmation est un dépliage/encodage du langage naturel, ça passe par une certaine maîtrise, et ça n’est absolument pas étranger à l’enseignement du français. A la rigueur on pourrait considérer l’enseignement des mathématiques comme plus étranger à l’informatique que l’enseignement de la manipulation du langage et la maîtrise de la langue, pourtant le cursus informatique est aujourd’hui construit sur les mathématiques.

    Est-ce qu’en apprenant à faire des dissertations on devient systématiquement romancier ? La question n’est pas de former des entrepreneurs innovant dans l’informatique, ni de former des informaticiens, mais de donner des compétences cognitives. Est-ce que ça les aide à comprendre le monde qui vient ? Mais si on avait appris à Socrate à coder ce n’est pas notre monde à nous qu’il aurait compris, c’est le sien (et il aurait sans doute mieux compris l’intérêt de l’écriture). L’informatique n’est pas un monde nouveau, c’est la manipulation de l’information, et la mission de l’école c’est d’en donner à chacun les moyens.

  27. ” …l’ensemble, nous semble-t-il, est de bonne tenue et contribue au débat en cours dans notre pays (comme ailleurs) sur l’enseignement de l’informatique à l’Ecole.De ce point de vue, il nous paraît qu’Internet Actu joue son rôle.” Daniel Kaplan
    ____________________________________________________________

    Certes, mais jusqu’à quand allons nous débattre ?!

    Le débat avait déjà eu lieu au début des années 80 et avait été tranché par le MEN : la tortue Logo était dans les écoles, l’option informatique (2de, 1ère et terminale) dans les lycées, jusqu’à concerner 50% des lycées en 1992 (date de sa première suppression).

    Seul problème et de taille, le MEN n’a pas voulu faire l’effort de formation des enseignants. Il a suffit alors de faire un mauvais procès à l’option pour la supprimer. Et de prétendre que l’utilisation de “l’outil” suffisait.

    Faut-il débattre à nouveau ? alors débattons vite !
    Pendant ce temps, d’autres pays agissent.

    Jacques Baudé

  28. Il y a exactement 2 ans aujourd’hui je publiais cette petite parodie :

    «Le débat : demain, tous lettrées ?»

    https://docs.google.com/document/d/1IdzC35blbUt-s-JSi9Ifevc7Tvn8by6IFHPJTcwVE4w/edit

    Le but était de faire prendre une autre perspective aux discours qui reviennent sans cesse, en décalant juste un peu le texte pour que les phrases prennent un tout autre poids.

    (C’est une parodie du post “Le débat: demain, tous codeurs ?” Publié à l’époque sur RSLN le blog éducation de Microsoft et qui comprenait une grande synthèse des opinions.)

    Je constate que 2 ans après, les discussions sont les mêmes. Nous tournons en rond sur la question, et ce n’est pas bon d’un point de vue collectif. Des initiatives collectives en cours devraient je l’espére nous permettre de dépasser cette… boucle sans fin ? 😉

  29. Hubert Guillaud a écrit le 23-04-2014 : «…Regardez l’enseignement de la technologie à l’école (qui est censé donner des bases dans l’utilisation de l’informatique d’ailleurs) : c’est, à de rares exceptions près (il y en a, heureusement), l’un des pires cours qui soit pour les enfants. Certains professeurs y enseignent l’usage de l’ordinateur sans même amener leurs élèves devant une machine, simplement en donnant à leurs élèves des fiches sur comment fonctionne un ordinateur… »

    En qualité d’IA IPR en Sciences et Techniques Industrielles (IA IPR STI) de l’Académie de Paris en activité des années 1985 à 2000, et d’observateur attentif (cf. mon site personnel) en qualité d’IA IPR STI honoraire de 2000 à 2014 (et docteur en sciences et technologie de l’ENS de Cachan), je pose les trois questions suivantes à Hubert Guillaud :

    – 1 – en quelle année avez-vous observé « l’un des pires cours de technologie » parmi, et par comparaison, avec les « pires cours » des autres disciplines générales du collège (il faut aussi les citer) : merci de citer l’étude universitaire sur laquelle vous vous appuyez et vous généralisez ? Un simple et mauvais exemple personnel ou « raconté par colportage » par d’autres, ne suffit pas à proférer de tels propos publics et jeter l’opprobre sur une discipline, ici la technologie au collège, et ses professeurs, dont je me porte garant de la qualité à 99 % puisque toute ma vie j’ai été au fond de la classe comme observateur du déroulement didactique et pédagogique et des résultats conforment au programme.

    – 2 – sur le terrain, c’est-à-dire dans la classe, dans quel(s)-combien de laboratoire(s) de technologie au collège (je crois que vous étiez en poste dans l’académie de Versailles, académie que je connais très bien puisque j’ai été 30 ans comme Inspecteur dans cette académie ?) avez-vous été observer ceci pour pouvoir vérifier l’étude universitaire ci-dessus, et donc confirmer votre point de vue ?

    A partir de vos premières réponses, il sera possible de continuer le débat à partir de ce que vous décrivez de la qualité des cours des 12 000 professeurs de technologie actuellement en poste dans les collèges.

    Merci d’avance pour votre réponse

    Ignace RAK

  30. Je vous invite volontiers à venir vivre une journée ou une semaine en cours de technologie au collège. Cela vous montrera que votre article est rempli de contres vérités à propos de cet enseignement….

  31. Bonjour,

    Suite à votre réponse à Marie-Odile Morandi, j’ai comme l’impression que vous parlez d’un problème que vous ne maitrisez pas !
    Enseignant à la base en Scieces et Techniques Industrielles (Bac, BTS et pendant quelqes années consultant tant en entreprise qu’en organismes de formation), et maintenant au Collège, j’ai été formé dans les années 1980 à l’automatisme (qui utilise du code), je peux vous certifier que l’enseignement à changé, et que le code est partout …

    Qui n’utilise pas un tableur et ne réexécute pas plusieurs fois la même opérations, vous pour vos livres comment les avez vou écrits ?

    Dans le secteur industriel, qui est initialement le mien, sur Commande Numérique ou simulation d’installations inustrielles, malgrè les nouvelles interfaces, il y a toujours la structure dérriere. Ce que mes anciens collègues industriels en entreprise (grosse société de conseil et d’audit) ne maitrisaient pas !!

    Vous avez cependant un argument que vous avez oublié de citer concernant l’enseignement de l’informatique ; c’est la notion de programmation par brique (Commande Numérique, Arduibloc, Automates programmables, langages évolués) qui effectivement peuvent faire passer l’enseignement de l’inforamtique comme un jeu, ou comme un assemblage proche d’une maison, donc sans beaucoup de formation.
    Oui, mais comme il y a des formations de maçons (pourtant mélanger eau, ciment, sable c’est simple), il doit y avoir des formations d’informaticiens du concret (pour manipuler, adapter les briques) vers l’abstrait (concevoir, étudier de nouveaux concepts).

    Donc comme vous avez négligé certains élèments, pourtant fédérateurs de l’informatique dans votre article, je maintient mon impression générale que cet article ne repose sur aucun argument fiable et sérieux. C’est pourtant ce type d’interventions dans les médias qui infléchit la pensée colletive, et nos “décideurs”. Donc ma question est : à la demande de quel groupe de pression avez vous commis cet article ?

    Cordialement

  32. Vous écrivez :
    «Certains professeurs y enseignent l’usage de l’ordinateur sans même amener leurs élèves devant une machine,
    simplement en donnant à leurs élèves des fiches sur comment fonctionne un ordinateur…»

    Arrêtez d’incriminer les professeurs de technologie sans connaître ce qu’ils
    vivent au quotidien !
    Nous sommes comme les élèves, victimes d’une discipline sinistrée par les
    coupes budgétaires et les multiples réformes qui ne visent que l’économie.
    Nous sommes pressés par le Yakafokon et ce n’est pas par plaisir
    que nous sommes obligés de faire de la techno-papeterie !

    En ce qui concerne l’informatique, ça fonctionne très souvent de façon erratique
    car le sujet de la maintenance informatique reste un sujet brûlant où chaque
    établissement bricole pour trouver une solution la moins boiteuse possible.
    Dans ma salle, j’ai 6 postes informatique (quand ils fonctionnent tous) pour 28 élèves !
    Les derniers programmes nous ont supprimé les groupes mis à part en 6eme.

  33. Bonjour,

    Pour moi cette discussion est close. La profession de journaliste exige de la part de ceux qui l’exercent le respect d’une déontologie. Je n’entrerai pas dans les détails au sujet du papier ci-dessus. A moins que son auteur ne soit influencé par un « Spin Doctor » et cela même à son insu.

    Amicalement

  34. Bonjour
    Je ne reviendrai pas sur les commentaires sur les cours de technologie, cela ressemble trop aux condamnations de faits que l’on peut constater au quotidien sans que les personnes qui condamnent n’en recherchent les possibles causes. Je suis professeur de technologie après avoir été informaticienne en SSII pendant 13 ans. J’ai 50 ans et lorsque j’en avais 18, le cursus informatique passait par les maths, ou maths appliquées (MASS, MIAGE) dans mon cas. Je déplore que les maths soient systématiquement associées à l’informatique : on devrait dire les sciences informatiques, tellement le domaine est vaste de nos jours. Pas besoin d’être bon en math pour comprendre la structuration de programmes en js ou autres langages avec possibilité de faire apparaître virtuellement un personnage ou un objet (et non forcément des lignes de codes pour calculer le total d’une caisse enregistreuse par ex :)). Je suis aussi professeur principal de 3° et chaque année, j’ai 1 ou 2 élèves qui s’intéressent à “l’informatique” et la seule réponse qui est donnée à ces élèves qui ne sont pas scolaires et qui endurent péniblement le collège est “informatique ? c’est math et au moins Bac +2 voire +5″. Inutile de décrire leur découragement, du coup ils se tournent vers des Bac Pro non adaptés à leurs envies. Leur enseigner les sciences informatiques dès la 6° permettrait à tous et surtout à ceux-là de s’accrocher scolairement en vue de leur projet professionnel. Vous parlez de pénurie de profs de maths mais on n’a pas besoin de profs de maths particulièrement, cette discipline a déjà assez de pb pour faire remonter le niveau des élèves. En Angleterre, ils ont des profs de “computing” dès l’école primaire. En ces périodes de restrictions, la création de nouvelle discipline n’est pas raisonnable à mon avis. Surtout qu’il est une matière appelée “Technologie” qui devrait être au fait des nouvelles technologies justement, qui enseigne déjà la programmation en 4° dans la cadre de la domotique. Je précise que d’un point de vue matériel les salles de technologies sont les mieux dotées en ordinateurs au collège et qu’on pourrait donc les utiliser sans demander encore plus de moyens aux conseils généraux. Pour résumer, complètement POUR l”informatique” au collège et au lycée et lycée PRO, ET à intégrer dans une discipline existante (technologie au collège, sous forme d’option au lycée et bac pro SEN).
    Cordialement
    C. F-B

  35. @tous… Le crash de notre serveur avait détruit tous les commentaires. Ils ont été réintroduit sous l’article en tentant de retrouver le fil de discussion.