Inventer des usages du très haut débit pour les communautés de proximité

Les villes à très haut débit sont encore peu nombreuses (Pau, Milan, Stockholm, Genève, Eindhoven…) et les usages émergent à peine. Dans le cadre du concours ComU-cités, Jean-Michel Cornu nous propose une petite promenade parmi les usages « autour » du très haut débit pour les communautés de proximité.

Pour rappel : il reste deux mois aux étudiants (jusqu’au 30 avril 2004) pour proposer des scénarios d’usages pour le très haut débit pour les communautés de proximité. Les meilleures idées recevront le trophée des communautés numériques (pour les usages pouvant être développés à court terme) ou le trophée des imaginaires numériques (pour les propositions à moyen et long terme) dans le cadre du concours ComU-cités lancé par EDF R&D, la Communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées et la Fing : http://www.rd.edf.fr/concours/.

Il reste deux mois aux étudiants, jusqu’au 30 avril 2004, pour proposer des idées d’usages pour le très haut débit pour les communautés de proximité. Les meilleures idées recevront le trophée des communautés numériques (pour les usages pouvant être développés à court terme) ou le trophée des imaginaires numériques (pour les propositions à moyen et long terme) dans le cadre du concours ComU-cités lancé par EDF R&D, la Communauté d’Agglomération Pau-Pyrénées et la Fing : http://www.rd.edf.fr/concours. Nous en avons profité pour faire un tour des usages existants (voir également : http://www.fing.org/index.php?num=4245,2).

Par Jean-Michel Cornu.
Merci à Hélène Grimal, Eric Robert et Emmanuel Josse pour leur relecture.

Les villes à très haut débit sont encore peu nombreuses (Pau, Milan, Stockholm, Genève, Eindhoven…) et les usages émergent à peine. Nous avons cependant pu trouver quelques exemples dans les communautés parfois plus réduites reliées par le très haut débit (les campus universitaires, les quartiers reliés par Wi-Fi ou même les réseaux locaux au sein d’une même famille). Nous avons également identifié quelques usages qui pourraient se bonifier, soit en passant au haut débit, soit en évoluant d’une logique de distribution à une logique de communauté.

Plus que la diffusion d’informations, c’est le lien social qui justifie le plus souvent la mise en place de réseaux de quartiers entre les habitants (voir : « l’intranet résidentiel : sans le lien social il ne se passe rien » : http://www.fing.org/index.php?num=2324,4). En spécialiste des réseaux communautaires, Thomas Geer, qui est à l’origine du réseau Wi-Fi de Montauban explique : « Pourquoi rejoindre notre réseau ? Afin de profiter de nombreux services, comme le partage d’accès à l’internet, l’échange d’avis sur les films du cinéma de quartier, regarder les télés locales, requérir les services d’un baby-sitter… » (http://www.zescoop.com/dossiers/thomasgee.htm). Le très haut débit permet d’aller plus loin et d’imaginer de garder un œil à distance sur ses chérubins ou bien encore, d’intervenir en direct dans une émission de télévision locale, réduisant ainsi la frontière entre ceux qui font et ceux qui regardent la télé (voir « la partie sans fil de WebcamTV  ? présentée » : http://www.fing.org/index.php?num=3002,4).Le recours à l’image et la vidéo rend l’échange plus naturel et intuitif. Que deviendront les webtrotteurs (http://www.webtrotteurs-quartiers.org/) qui couvrent les événements de leur quartier, lorsqu’ils seront munis d’une caméra vidéo connectée en direct ? Ou bien encore les associations qui collectent et archivent la mémoire des quartiers sur l’internet comme à Poitiers (http://www.lelocal.asso.fr/memoire/default.asp) ?

Echanger avec ses voisins sur un réseau très haut débit ne nécessite pas forcément d’aller s’enfermer chez soi devant son ordinateur pour … communiquer. Si l’on étend à l’échelle d’un quartier la Webtablette qu’expérimente France Telecom R&D dans des familles, pour des utilisations tant individuelles (se détendre ou réviser ses leçons) que collectives (se rassembler pour une visioconférence avec la grand-mère en Bretagne), de nouveaux usages communautaires pourraient émerger (http://www.rd.francetelecom.fr/fr/technologies/ddm200302/techfiche3.php).

Mais les réseaux de voisinage ne sont pas les seules communautés qui se développent dans une ville. Ainsi, le projet Kenniswijk propose à 80000 habitants de Eindhoven (Pays-Bas) divers services à très haut débit (http://www.kenniswijk.nl/personal/en/jsahtml/statichomepage/jsptemplates/index.jsp). Certains de ces services ont une dimension locale participative comme les conseils municipaux en ligne (Eindhovense Gemeenteraad in Beeld), la commande avec livraison en 3 heures de produits vendus par les commerçants de la galerie Heuvel (Kadoline) ou une télévision de voisinage réalisée par et pour les habitants (VlinderTV).

Travailler la proximité ne signifie pas se refermer sur soi-même. Réseaux de ville se conjuguent avec réseaux globaux : la ville de Nevers, par exemple, prévoit des visioconférences avec diverses villes jumelées (http://www.villes-internet.net/villes/viewInitiative.php?editID=2498) et les jeunes du quartier des pyramides à Evry s’organisent pour faire de même avec un orphelinat au Népal ( http://www.fing.org/index.php?num=2734,4). Des échanges de vidéos se font également entre télévisions de proximité avec le Journal International des Quartiers (8 villes en Europe et Amérique Latine : http://www.nib-jiq.org/) ou entre écoles (par exemple entre les écoliers d’Ejea de Los Cabelleros en Espagne et Marmande en France : http://www.villes-internet.net/villes/viewInitiative.php?editID=2545).

Un autre grand domaine où se développent des communautés de proximité est l’enseignement. Ainsi, les campus universitaires mettent en place des réseaux à très haut débit pour relier les étudiants et les chercheurs entre eux, comme à Strasbourg (http://www.fing.org/index.php?num=3302,4#expe). Les expérimentations de cartable numérique permettent également aux écoliers d’assurer le lien avec l’école lors du travail la maison (http://www.fing.org/index.php?rubrique=ecartable). Dans ce cas, l’intérêt des très hauts débits est de permettre d’exploiter des ressources distantes depuis l’établissement comme depuis le domicile, et de travailler ensemble à distance presque comme si l’on se trouvait côte à côte.

Pour terminer ce rapide tour d’horizon de quelques exemples qui pourraient s’appliquer aux usages du très haut débit pour les communautés de proximité, il est important de ne pas se limiter aux grands types d’acteurs dans la ville (citoyens, commerçants, etc.). Certaines communautés ciblées peuvent bénéficier tout particulièrement de cette mise en réseau. C’est le cas d’enfants qui ne sont plus scolarisés à la suite d’une maladie ou d’un accident (environ 130 enfants par an en Cote d’Or). Ils peuvent ainsi recevoir un enseignement et bénéficier d’échanges directs (http://www.ternova.com/Ternova/Thematique/InitiativesLocales/ThemaInitiativeContenu.asp?ID_INITIATIVELOCALE=4382&THEME=Technologies). Pour les adolescents marginalisés, c’est l’association l’Olivier qui met en place des communautés éducatives virtuelles (http://olivier.laclasse.com/FAV6c/index.htm). Quant aux sourds et malentendants, ils peuvent trouver sur Websourd un interprète en ligne par visioconférence sur le net (http://www.fing.org/index.php?num=4513,4).

A quand des échanges dans la ville entre diverses communautés facilités par les réseaux de proximité ?

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