Free our data : les britanniques contre le copyright d’Etat ?

Comme le souligne Homo-Numéricus, c’est la rédaction du Guardian qui a lancé le mouvement – dans un vigoureux article intitulé « Rendez-nous les joyaux de la Couronne ! » – en s’élevant contre la commercialisation par les agences gouvernementales britanniques des données (statistiques, cartographiques ou iconographiques) qu’elles produisent sur fonds publics. Or, quand les citoyens cherchent à accéder à ses données, ils doivent souvent payer une nouvelle fois ce qu’ils ont déjà payé en tant que contribuables – quand ce n’est pas l’Etat qui se paye à lui-même l’accès à ses propres données.

Aux Etats-Unis, les recherches financées par l’Etat fédéral sont publiques : c’est ce qui a permis a des services aussi efficaces et populaires que Google ou Yahoo Maps d’émerger, argumentent les auteurs. A l’arrivée, affirment-ils en s’appuyant sur une étude publiée en 2002 par un représentant de l’US National Weather Service (la Météo nationale américaine) il revient moins cher à l’Etat de renoncer à commercialiser ses données, si le service qui est rendu à l’ensemble de la collectivité permet le développement d’activités économiques florissantes qui améliorent la situation de l’emploi et accroissent la richesse du pays. Suite à cet article, le Guardian s’est lancé dans une grande campagne de lobbying intitulée : Free our Data (Libérez nos données – voir le blog) afin de mobiliser l’opinion publique pour réclamer une loi libérant les données publiques du copyright d’Etat.

Voila qui va donner des idées à certains, n’en doutons pas, et relancer ce débat sourd, qui existe également en France, au moins depuis l’époque du Minitel.

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0 commentaires

  1. Au Canada, dont les données gouvernementales sont également couvertes par le droit d’auteur de la couronne (britannique), plusieurs personnes commencent à bouger pour demander une forme de libéralisation des données autant pour un usage non-commercial que commercial.

  2. Au bon souvenir d’un conseil général de province qui avait attaqué une société en justice, pour avoir réalisé des clichés sur le relièf de ses monts et vallons…
    Le CG réclamait des droits d’auteurs sur ces clichés: on aura tout vu !
    Bien entendu, le CG a été débouté par le tribunal.
    Régulièrement, je ferai état de ces vrais problèmes, que je rencontre très régulièrement dans mes contacts, de copyricht de la personne public, qui est plus fondé sur un manichéisme privée vs public, avec une touche de patriotisme locale…