Les USA relancent leur programme de surveillance globale

En combinant nanotechnologies, biologie et chimie, le Defense Science Board (conseil scientifique de l’armée américaine) espère pouvoir déployer des outils de surveillance invisible, permanente et globale, avec un minimum de personnel dans le cadre d’un programme d' »observation et d’enregistrement ubiquitaire« , rapporte l’agence Reuters.

Un programme d'observation et d'enregistrement ubiquitaire

Le système de surveillance envisagé dans le rapport du Defense Science Board sur les vecteurs technologiques stratégiques du 21e siècle, qui vient d’être rendu public, multiplierait les types de capteurs :

  • des radars et satellites capables, pour certains, de voir au travers des feuillages, pour d’autres de fournir des images de très haute résolution de cibles mouvantes, y compris de nuit et en milieu urbain, de cibles mouvantes,
  • des drônes de longue portée à même d’enregistrer, pendant plusieurs semaines d’affilée, en très haute résolution, y compris de nuit et en milieu urbain, ce qui se passe sur des centaines de milliers de km²,
  • des capteurs plus petits et discrets, placés au cas par cas par des soldats, ou répartis en grappe en milieu urbain, afin de suivre à la trace individus et véhicules,
  • des capteurs de la taille d’une « canette de soda« , voire d’un bouton de chemise, faciles à camoufler, reliés à un PC central et capables de détecter les traces de radiation ou de menace NBC (nucléaire, bactériologique, chimique), de séisme, mais aussi de capturer les données infrarouges.

Les soldats, quant à eux, sont appelés à devenir autant de « capteurs » (« sodier-as-sensor« ) qui collectent et relaient des données sur leur environnement au moyen de microcaméras vidéo, mais aussi de senseurs bioélectroniques, voire nanotechnologiques.

Un programme d'observation et d'enregistrement ubiquitaire

L’objectif est non seulement d’enregistrer tout ce qu’il se passe, mais aussi de pouvoir, à n’importe quel moment, remonter dans le temps (à l’instar de ce que propose, en vidéo, TiVo -sic) afin de retrouver la trace, le trajet et la provenance de n’importe quel individu ou véhicule.

Les outils d’extraction et l’analyse des informations cachées dans de gigantesques bases de données devront, bien évidemment, être améliorés afin d’en accélérer et décupler les possibilités, mais aussi de sorte de rendre les interfaces homme-machine plus intuitives et transparentes.

Mais qui identifiera les non-terroristes ?

En attendant un tel déploiement dans le monde physique, le gouvernement américain ne relâche pas sa surveillance des données numériques. Le Washington Post rapportait ainsi récemment que le Congrès avait diligenté une enquête sur les possibles violations de la vie privée causées par un système informatique inspiré du très controversé Total Information Awareness (TIA), qui avait été abandonné en raison, précisément, des menaces qu’il faisait peser sur la vie privée.

ADVISE (pour « Analysis, Dissemination, Visualization, Insight and Semantic Enhancement« ), dont l’existence avait été révélée l’an passé, a pour objectif de détecter les comportements terroristes en analysant des masses imposantes de données circulant sur les réseaux : informations bancaires, appels téléphoniques, données médicales, sessions internet, etc.

Cela dit, comme le remarque Michael Hampton, si le programme a effectivement été capable de détecter ceux qui, à Guantanamo, sont bel et bien des terroristes, il n’a par contre pas été en mesure d’identifier les détenus qui n’en étaient pas…

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0 commentaires

  1. Tout cela est bien joli mais m’inspire trois réflexions :

    1) Le principal problème actuellement rencontré par la National Security Agency ainsi que les autres agences américaines de renseignement composant l’Intelligence Community s’appelle « Information Overload » (surcharge d’information) et ce projet ne va nullement arranger les choses. C’est très bien de savoir tout sur tous à tout moment, encore faut-il savoir comment gérer correctement ce déluge d’informations et comment, comme disent les Américains eux-mêmes, « to connect the dots ». Je souhaite bien du plaisir aux ingénieurs qui vont se pencher sur cette question ;

    2) L’histoire contemporaine du lobby militaro-industriel américain est riche en matière de programmes ambitieux ayant été interrompus faute de crédits ou parce que les scientifiques se sont aperçus après-coup que les technologies indispensables étaient immatures. Entre-temps, ces programmes auront servi, entre autres, à faire le bonheur des actionnaires et le malheur du contribuable américain. Accessoirement, Bush aura ainsi « renvoyé l’ascenseur » à ceux qui ont financé ses deux campagnes électorales. N’est-ce pas là un programme de plus qui ne va pas aboutir notamment parce que les conflits afghan et irakien se font de plus en plus pesants sur le plan financier ?

    3) En matière de conte- et d’antiterrorisme, la méthode de renseignement qui donne les meilleurs résultats est le « renseignement d’origine humaine » (ROHUM ou HUMINT, soit Human Intelligence, pour les anglos-saxons). Les Américains l’ont appris à leurs dépends le 11 septembre 2001. Où est l’HUMINT dans tout ça ?

  2. démonstration simplissime :
    tous les jours à bagdad, l’armée américaine démontre son impuissance.
    Face à elle, des mercenaires avec des fusils antédiluviens, des kamikazes fourrés à la dynamite et des lances roquettes fabriqués dans des garages. (du moins il ya un an, ils semblerait que des armes plus sophistiquées arrivent désormais sur le terrain).

    Dans un pays qui n’a plus de réseaux de télécoms, ou l’électricité n’est fournie que deux heures par jour, la guérilla en est retournée à ses fondamentaux.

    Devant la masse d’informations collectées, à condition qu’il soit possible d’en extraire les bons morceaux et de les interpréter correctement, encore faut-il le faire dans un délai raisonnable, à quoi sert un plan précis des positions ennemies s’il est extrait de ce tas de données avec trois mois de décalage ?
    Enfin, à trop faire confiance à des informations traitées et collectées loin du champ d’opération, les soldats en place sauront-ils mieux riposter et agir en conséquence ?

    Croire que la technologie permettrait une guerre propre et une prévention totale de tout acte risque fort de rester une utopie pendant encore un certain temps, car les techniques de brouillage suivront le même chemin que les techniques de détection : un exemple tout simple, les capes d’invisibilité à la Harry potter ne sont plus de l’ordre du phantasme, du coup les caméras embarqués des drônes en deviendront inutiles.

    Comment le souligne le précédent commentaire, l’HUMINT reste à la base de tout.

  3. Intéressant débat, rappelé par Jean-Jacques Cécile: comment traiter « ce déluge d’informations ». Un problème similaire se pose dans la sphère de l’information publique, qui place le journaliste devant « une fontaine de faits », qui se déverse, permanente et inépuisable.
    L’enjeu prioritaire n’est plus celui de la collecte de l’information, mais celui du tri et de la pertinence.

    La stratégie privilégiée aujourd’hui, dans le domaine du renseignement comme dans celui de l’information, est celle du tri automatisé au moyen de puissantes unités de calcul et d’algorythmes sophistiqués: c’est le programme « echelon » dans le domaine du renseignement, ce sont les moteurs de recherche dans le domaine de l’information (google, etc.).

    Dans les deux domaines, cette stratégie manifeste des limites et ne parvient pas à se substituer au travail d’analyse humain: ce qui échappe aux machines… c’est l’intelligence.

    Pas sûr que la solution proposée, de développer encore la puissance des machines et la sophistication des aglorythmes, ne soit pas une chimère, un puit sans fond…

  4. slt tout les agens de la société.c’est juste pour vous dire que je suis a la recherche du travail pour sauver ma famille dans la misère .je vie au bénin avec ma famille on a besoin de main d’oeuvre aider moi a amené la paix dans ma famille .excusez moi de vous dérangez par cette message
    > merci de bien vouloir m’accorder une chance

  5. Je suis telement interesse dans la lutte contre le terrorisme,et aimerait apprendre quelque chose dans ce sens,afin de mieux servir la cause de la paix.

    Dans l’espoir de vous lire.

    Joseph

  6. je suis du maroc je suis un militaire dans les force armee marocains je voulez travail dans larmee de usa