Jyri Engeström : Comprendre le caractère social de nos objets

A l’occasion de la 3e édition de la conférence hollandaise Picnic, Jyri Engeström, le fondateur du service de microblogging Jaiku, qui travaille désormais pour Google, a tenté de décrypter la réalité de nos objets sociaux.

« Les gens ne se connectent pas au hasard entre eux », nous explique Jyri Engeström. « Ils se connectent au travers d’objets avec lesquels ils partagent leurs centres d’intérêt ».

La plupart des services sociaux qu’on utilise quotidiennement nous permettent de partager des objets que ce soit de la musique avec last.fm, des évènements sur Facebook, des signets sur delicious, des livres sur LibraryThing, des photos sur Flickr… Sur SoundCloud par exemple, on échange ses compositions avec des collaborateurs pour les évaluer, avoir le ressenti des uns et des autres sur tel passage du morceau de musique sur lequel on travaille (cf. la présentation de Jyri Engeström lors du dernier Reboot, assez proche de celle qu’il a commis à Picnic08).

Pour développer de nouveaux services, nous devons découvrir ou mettre à jour de nouveaux objets sociaux ou plutôt des objets centrés sur la sociabilité, explique Jyri. Nos outils mobiles ou connectés nous permettent de capturer et partager des parties de réalité que nous ne savions pas capturer avant : les messages textuels permettent de partager des émotions sur Twitter, Bluetooth sa présence, les puces RFiD des fonctionnalités d’objets réels…

Ces objets centrés sur la sociabilité introduisent ce qu’il appelle une « vision sociale périphérique » qui souligne combien nous avons de plus en plus besoin des signaux des intentions des autres pour prendre des décisions, bâtir des projets, décider où nous rendre…

Dans les 24 prochains mois, les services que nous utilisons vont tous devenir sociaux, prédit Jyri Engeström. Nos logiciels de mailing vont nous permettre de donner des priorités dans l’information qui nous arrive, le partage d’agendas va nous permettre de mieux savoir ce que nos proches font, les cartes de localiser nos amis… Il va nous falloir imaginer un monde physique où nous aurons autant, voire plus, d’information périphérique à notre disposition que dans World of Warcraft.

L'écran d'un joueur de World of Warcraft, avec la somme d'information contextuelle

Reste à apprendre à trier, pour savoir à quoi dois-je faire attention de tout ce qu’il se passe autour de moi pour que la bonne information m’arrive au bon moment. Une question que Jyri Engeström pose comme un défi aux innovateurs présents dans la salle, mais dont il laisse la réponse en suspend.

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0 commentaires

  1. « Il va nous falloir imaginer un monde physique où nous aurons autant, voire plus, d’information périphérique à notre disposition que dans World of Warcraft. »

    Cette phrase est franchement limite…
    Dans le monde réel, nous traitons bien plus d’information sans même nous en rendre compte.
    Allez dans un métro, n’importe lequel, et comparez à une expérience MMO.
    La communication sera toujours 100 fois plus riche, l’ouïe, l’odorat, la vue, la présence, l’unicité totale de tous les objets.

    Même en saturant l’écran d’information dans WOW, nous n’y arriverons pas. Soyons réalistes, aucune virtualité ne sera aussi riche que la réalité !

  2. @Michel : je n’en doute pas, mais si vous pouviez nous en apprendre plus, cela nous intéresserait.

    @Joris : Pas d’accord.

    Le but n’est pas d’en comparer la richesse (je préfère vivre dans la vraie vie que derrière un écran pour ma part), mais il y a des natures d’informations nouvelles qui nous arrivent avec nos outils qui ne sont pas disponibles dans la réalité. La sensation réelle est certainement plus riche dans la réalité, mais pas l’information ni la communication. Sinon, les gens ne seraient certainement pas rivés à leurs mobiles quand ils sont dans le métro. Nous traitons beaucoup d’information dans le monde réel, mais quand nous y traiterons en plus les informations de ce que font les gens qui sont présents et de ce que font nos amis distants, force est de reconnaître que ce sont la des informations qui pour l’instant ne sont pas disponibles dans la réalité.