A lire ailleurs du 8 au 21 novembre 2013

. Une théorie neuroscientifique radicale sur comment les réseaux deviennent conscients – Wired Science
Pour le neuroscientifique Christof Koch, la conscience émerge de tout système capable de traiter l’information suffisamment complexe… Un lombric, l’univers, comme l’internet !

. On ne peut pas battre la politique avec la technologie – Wired UK
Pour Peter Sunde, le confondateur de Pirate Bay et membre du parti pirate, les gens qui sont déçus par la politique et le système financier devraient s’engager dans le processus démocratique plutôt que de se tourner vers la technologie pour changer le monde. Et Sunde de s’en prendre aux nerds, cette nouvelle élite, trop arrogants pour descendre dans la rue.

. James Surowiecki : évaluer l’économie numérique – The New Yorker
La récente introduction en bourse de Twitter a permis de mettre nos chiffres sur l’entreprise à jour. Fort de 230 millions d’utilisateurs actifs, l’entreprise génère 500 millions de revenu, alors qu’elle a été valorisée 24 milliards. Les utilisateurs ont envoyé plus de 300 milliards de tweets, sans avoir déboursé le moindre centime. Depuis que Netscape a offert son navigateur, la gratuité a été la règle sur le net, rappelle James Surowiecki. D’où peut-être la difficulté à apprécier leur impact économique. Si Wikipedia, Twitter, Google Maps et d’autres sont précieux, leur poids dans le PIB est très faible. Pour Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee qui s’apprêtent à publier un nouveau livre « Le deuxième âge des machines », nous sous-estimons la valeur de l’économie gratuite. Or la grande majorité des sites web sont désormais construits avec de l’open source, Skype réduit le montant de ce que les gens dépensent en appel téléphonique. Les Google Maps et Apple Maps ont remplacé les GPS de voitures sans frais et ils sont certainement mieux équipés qu’avant. Une grande partie de ce que le numérique produit ne se mesure pas dans le PIB, ce qui accroit le fossé entre ce que mesurent les statistiques et ce qu’il se passe réellement. Selon Brynjolfsson, la valeur du gratuit sur l’internet serait de centaines de milliards de dollars et augmenterait de quelques 40 milliards de dollars par an.

. Le transport est devenu la nouvelle frontière de la surveillance au travail – Chris Baraniuk
Aux Etats-Unis, tout camionneur sera bientôt suivi en permanence par un mouchard électronique… A quoi serviront les données ? Les camionneurs sont à la pointe dans le domaine de la surveillance au travail.

. Le jouet le plus chaud de 2013 ! – Xconomy
Vous pouvez ranger vos vieux circuits de voiture. Les voitures robotiques d’Anki, commandée par iPhone, développent des capacités à mesure que vous les utilisez permettant d’intervenir sur les voitures des autres joueurs. Explications : http://anki.com/ankidrive

. Les enfants ne sont pas des moyens de prédiction fiable de la prochaine vague techno – WSJ.com
Snapchat, le système de messagerie éphémère, est principalement utilisé par des adolescents. C’est ce qui explique l’obsession que l’entreprise distille dans la Silicon Valley. Nous avons tous tendance à crois que les jeunes sont toujours à l’avant-garde en matière de technologie. S’ils adoptent Snapchat au lieu de Facebook, alors demain nous utiliserons tous Snapchat. Mais ce n’est pas si vrai. Le jeunes se trompent plus souvent qu’on le croit. Ils n’ont pas une meilleure vision de l’avenir que les adultes. Combien de services que vous utilisez tous les jours ont d’abord été principalement utilisez par des moins de 25 ans ? Hormis Facebook et MySpace ? Pas beaucoup… Entre l’iphone, l’ipad, l’ipod, Google, YouTube, Twitter, Gmail, Pinterest, les blogs… Cela ne les a pas empêché de réussir. Qui croit que One Direction est l’avenir de la musique ? Pour comprendre le succès de Snapchat, il nous faut comprendre pourquoi les ados l’utilisent… Pas sûr que les fondateurs de Snapchat le sachent eux-mêmes !

. Google commence à rendre des contenus introuvables – Numerama
Google a confirmé le déploiement mondial d’un nouvel algorithme à la demande de la Grande-Bretagne pour bloquer les requêtes pouvant mener à des contenus pédopornographiques… « La réaction naturelle est de trouver qu’il s’agit d’une très bonne nouvelle. Une réaction plus prudente est de se demander s’il ne s’agit pas d’une première étape vers une censure plus générale des contenus réputés illégaux, même les moins sensibles. »

. Hacker la recherche sémantique pour être meilleur que Google – Co.Labs
THisPlusThat.me est-il un moteur de recherche qui permet de chercher des choses qu’on ne sait pas qu’elles existent ? http://www.thisplusthat.me

. Society of the Query
Les 7 et 8 novembre 2013 se tenait la seconde édition de la conférence « Une société de la requête » à l’initiative de l’Institut des cultures en réseau de Geert Lovink. Retour sur plusieurs contributions…

Signalons qu’il vient également de publier le PDF des actes de la rencontre Unlike Us qui se tenait en 2013. Des contributions sur les monopoles des médias sociaux et leurs alternatives… http://www.networkcultures.org/_uploads/%238UnlikeUs.pdf

. Le jeu n’a pas d’impact négatifs sur les enfants- Games and Learning
Une étude britannique longitudinale portant sur quelques 11 000 jeunes montre que les jeux vidéo ne conduisent pas à des problèmes de comportements (ni d’attention, ni de violence), contrairement à la télévision (qui affecte le comportement des plus jeunes)… Mais ni les jeux vidéos ni la télé n’affectent l’attention ou l’émotion.

. Un monde numérique caché et drapé dans l’anonymat – NYTimes.com
A l’heure où la NSA nous espionne tous, ses écoutes se révèlent bien imparfaites, tant il lui a fallu du temps pour arrêter Dread Pirate Roberts, le fondateur de SilkRoad, ce supermarché en ligne des produits illégaux… Quelques heures après son arrestation, un nouveau Silkroad voyait le jour, Sheep Marketplace… et gagnait en popularité.

Peut-on éliminer ces pirates de la terreur, s’interroge Nick Bilton pour le New York Times. Pas si sûr, tant le web invisible est remodelé sans cesse par l’innovation. Tor, qui permet de rester anonyme, et BitCoin, cette monnaie virtuelle qui semble surtout utilisée pour la contrebande, tant et si bien que d’acheter des drogues illégales semble désormais plus facile à faire sur le net qu’au coin de la rue ! SilkRoad a prétendu avoir un million d’utilisateurs enregistré. Black Market Reloaded vend des armes. Atlantis, des médicaments… Et ces nouveaux méchants ne ressemblent pas à ceux que les autorités connaissaient.

. The Lean Hardware Startup : From Prototype To Production – TechCrunch
Cyril Ebersweiler et Benjamin Joffe de l’accélérateur de shanzen, Haxlr8r font quelques recommandation aux candidats qui souhaitent monter une startup matérielle. L’usine que vous retenez est votre plus important partenaire !

. 40 000 suppressions d’emplois en 2014 : ce plan social invisible qui frappe le secteur associatif – Basta !
Après avoir perdu quelques 10 000 emplois entre 2010 et 2012, le secteur associatif s’apprête à perdre 30 à 40 000 emplois en 2014 dans un secteur associatif qui en compte 1,8 millions. La raison : la baisse de budget des collectivités locales et la réorientation des subventions vers les plus grosses structures transformées en prestataires de services…

. Pourquoi Paris s’en prend aux propriétaires qui louent aux touristes – Challenges
Et oui, les investissements spéculatifs font s’envoler l’offre locative très lucrative que permet la location de courte durée type AirBNB… Au détriment du parc de logement et de location de longue durée… D’où le besoin de réguler !

. Les secrets des gens les plus chanceux du monde – HuffPost
La chance n’arrive pas par hasard, estime le professeur de psychologie Richard Wiseman, auteur du « Facteur chance ». Les chanceux « cueillent le jour » (un événement que vous remettez à plus tard est un événement qui ne se reproduira jamais), se considèrent comme chanceux (et abordent les situations avec plus d’optimisme et d’ouverture), ne confondent pas la chance et le hasard (un hasard défavorable n’est pas malchance : les gens chanceux ne prennent pas en compte ce qui leur arrive de négatif), et sont concentrés (les malchanceux sont plus anxieux et ont du mal à se concentrer notamment en situation imprévue).

. Avons-nous besoin d’un robots.txt pour le monde réel ? – John Battelle’s Search Blog
Pour gérer les perturbations à venir de la possibilité de surveiller le monde depuis ses seules lunettes, nous avons besoin d’un nouveau contrat social, estime John Battelle. Nous avons besoin d’un robots.txt du monde réel permettant à ceux qui ne le souhaitent pas de ne pas y être indexé !

. Methodolatry – Design Observer
L’université de New York a récemment ouvert un centre de recherche public dédié à la science des villes – http://www.nycedc.com – qui s’intéresse à comment les Big Data vont permettre de se confronter à nos problèmes de société, rapporte Shannon Mattern pour Design Observer. Mais la dataification des villes oublient que nombre de nos ressources urbaines dépendent d’interactions relationnelles, incarnées… Surveiller les consommations énergétiques ne suffira pas à modifier les comportements, il faut aussi regarder les normes culturelles. Ne risque-t-on pas d’aller vers une fétichisation des méthodes, de la représentation des mesures, de leur esthétisation ?

. Les voitures autonomes sont la réponse… Mais quelle est la question ? – Dezeen
Pour le designer et architecte Dan Hill, à quelle question la technologie est-elle la réponse ? Les Google Car veulent-elles seulement réduire la mortalité routière ? Mais ce ne serait pas une « perturbation radicale » ! Les Google Car risquent surtout de renforcer l’étalement urbain, l’idéologie californienne ! Elles sont tout à fait conservatrice en matière de mobilité. Elle ne seront une solution ni pour lutter contre l’obésité, ni pour lutter contre la dépression, le changement économique ou la crise climatique ! Quand Copenhague a fait le choix politique du vélo dans les années 60, ce n’était pas un accident, mais un choix actif ! Pour réduire les accidents de la route, il faut réduire les voitures, pas les augmenter ! Et ce n’est pas l’industrie automobile qui va nous proposer cela ! Et Dan Hill de dénoncer le conservatisme inhérent de l’idéologie californienne. Parler de technologie leur évite d’avoir à parler de la modification d’une mode de vie insoutenable ! Nous avons plus besoin de logiciels pour partager nos modes de mobilité que de logiciels pour les individualiser !

. Comment les robots sociaux révolutionnent la thérapie pour les enfants autistes – Technology Review
Parce que les robots sociaux peuvent répéter leurs jeux avec une infinie patience, ils changent la manière dont les enfants autistes apprennent de nouvelles compétences.

. L’Eye-tracking pour les GoogleGlass – Brandyn White
Brandyn White a mis au point un eye-tracker pour ses GoogleGlass… Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=QSn6s3DPTSg

. Du fragment dans la musique – InaGlobal
« De la compilation sur cassette à la playlist sur iTunes, comment la fragmentation de l’écoute a-t-elle changé la façon de concevoir et de percevoir la musique ?  »

. Les ordinateurs de Google dépassent les humains – The Register
Google ne comprend plus comme ses systèmes d’apprentissage automatiques décisionnels font pour reconnaître les images, estime Quoc V de Google lors de la Conférence sur le machine learning qui se tenait récemment à San Francisco. Mais ils marchent, et signifient qu’à terme le géant pourrait avoir besoin de moins d’experts à mesure que ses systèmes le deviennent. Quoc estime néanmoins que nous n’en sommes pas encore à une intelligence artificielle émergente, une singularité, mais que ces systèmes sont encourageant pour poursuivre cet objectif… Sommes-nous à l’aube des machines savantes ?

. Comment les villes utilisent les données pour sauver des vies ? – Co.Exist
En 2009, la ville de Baltimore a lancé un processus de budgétisation de ses résultats. Dans un modèle traditionnel, chaque département a sa propre ligne de budget et se bat pour en avoir une toujours plus importante. Mais Baltimore l’a lié avec des priorités comme d’avoir de meilleures écoles ou des rues plus sûres et ont mis en place un contrôle des résultats. Plutôt que de recourir à des coupes au hasard, Baltimore a pu couper les financement des services les moins efficaces. Mais pour cela, les villes doivent mesurer les résultats pour définir leur priorités. Des politiques pilotées par les données qui produisent déjà leurs résultats notamment dans l’amélioration des résultats scolaires des écoles publiques. Bienvenues aux villes gouvernées par les données, aux #geekcities : http://www.bridgespan.org/Publications-and-Tools/Performance-Measurement/Geek-Cities-Data-Improves-Lives.aspx#.Uod9XuI-dCA

. Quand la radiation devient une fonctionnalité du logiciel – CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
« Avec l’abandon du suivi mensuel personnalisé physique, tout va se passer à distance à travers les spams sur téléphone portable, à travers les plates-formes de traitement de contrôle des chômeurs qui se sont implantées de façon expérimentale sur plusieurs régions. L’avenir, c’est de ne plus recevoir les gens dans les agences, à part la première fois pour leur expliquer leur droit à indemnisation. Après on les bascule sur le flicage numérique. » Sur Chômeurs rebelles – http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.fr – des conseillers de Pôle emploi décryptent le nouveau site internet de Pole-emploi.f. « Outre le casse-tête concernant les critères à renseigner, le bridage de la machine dont les réponses sont limitées à 150 offres, l’analyse met en exergue cette obligation faite au chômeur de se connecter une fois par mois et de mettre régulièrement ses données à jour afin de rester en « “tête de liste” de la consultation des patrons, comme sur “leboncoin.fr” ». Tandis que de l’autre côté de l’écran, les « flics de l’emploi », installés dans le QG de leur plate-forme de contrôle numérique, veillent au grain et n’hésiteront pas à intervenir si les démarches virtuelles du chômeur réel ne font pas montre d’une volonté active de retrouver du taf. Une traçabilité qui fait basculer le contrôle du chômeur en mode « industriel ». »

Le seul moyen d’échapper au flicage numérique qui se met en place : déclarer au premier entretien ne vouloir recevoir aucun SMS ou email de Pôle emploi !

. L’échec de Couchsurfing – TechPresident
Voilà plusieurs années que Couchsurfing, le service pionnier de l’économie collaborative est en difficulté, malgré 6 millions de membres et le fait qu’elle ait recueilli plus de 22 millions de dollars depuis qu’elle est devenue une entreprise à but lucratif, en 2011. Mais cette privatisation n’a jamais été bien digérée par les membres qui y ont été peu associés. Depuis, les difficultés s’accumulent, comme des problèmes de manque de confidentialité des données.

. Google ouvre une « Google House » à Paris – golem13
Reportage en image et vidéo à la Google House parisienne éphémère. A quoi ressemblera notre univers domestique demain ?

. Spécifier nos gestes – New Scientist
Pour David Way du Media Lab du MIT, ce que modifie les lunettes de Google, c’est notre rapport au corps. Il a imaginé un bracelet capable de comprendre les gestes d’une main… Vidéo : http://www.newscientist.com/article/dn22353-gesturesensing-interfaces-to-rival-keyboards-and-mice.html#.UoYoBuI-dCA

Reste à en faire le glossaire. Mais un glossaire que chaque utilisateur pourrait personnalisé, adapter à ses pratiques.

. Barack Obama tente d’échapper à la « débâcle » de sa réforme de la santé – LeMonde.fr
L’échec du lancement du site Healthcarge.gov (couplé avec les révélations sur le fonctionnement de la NSA) fait trébucher la notoriété du président américain. « Sa perte de crédibilité s’exerce dans les domaines qu’il se faisait fort de maîtriser : l’Internet, la technologie, l’assurance-santé. »

. Les déconnexionnistes – The New Inquiry
Pour le sociologue Nathan Jurgenson, la déconnexion de l’internet que prônent certains ne cherche pas tant à restaurer l’autonomie individuelle que d’étouffer le désir d’autonomie que la technologie inspire. L’authenticité personnelle n’a pas connue d’âge d’or : nous n’étions pas plus fidèles à nous-mêmes avant les médias sociaux ! La « detox numérique », visant à se reconnecter au réel, au vrai soi, génère son propre discours… Mais qui fera le tri entre fantasme et réalité, dans ce type de propos ? Pourquoi la préoccupation morale de déconnexion est-elle devenus si populaire ?

Pourquoi notre connectivité est-elle devenue moralement toxique, malsaine comme un plaisir qu’il faudrait faire taire ? Les déconnexionnistes, comme les appelle Nathan Jurgenson s’opposent à la simulation. Mais peut-on réduire la complexité de l’authenticité de quelqu’un à son degré de connexion ? Certes, les médias sociaux transforment nos performances identitaires. Il rend le fait de devoir vivre sur scène, devant les autres, plus explicite. En fait, plus ces gens pensent que la connexion menace l’autonomie, et plus ils prônent la déconnexion. « L’obssession de l’authenticité prend racine dans une volonté de délimiter le « normal » et de lui appliquer une prétendue vérité ». Le numérique est devenu une maladie. Pour les deconnexionnistes, la déconnexion est le traitement à un problème de santé, un remède à notre techno-anxiété ! Mais la déconnexion n’est-elle pas plutôt et avant tout morale ? N’est-elle une manière d’organiser le contrôle et la gestion de nos nouveaux désirs et plaisirs ? « Le désir d’être entendu, vu, informé via une connexion numérique agréable et pénible, dangereuse et excitante, nécessitant alors une police interne et externe ». Derrière la fausse dichotomie réel/virtuel, se cache une dichotomie du sain/toxique et un discours d’austérité visant à réguler nos nouveaux plaisirs. Nos machines de stimulation produisent des liens, des désirs, qui sont en soi une menace, qu’il est essentiel de rendre tabous. « Pour neutraliser le désir, il faut le transformer en problème moral afin que nous en soyons constamment conscients : est-il correct de regarder cet écran ? Combien de temps ? Combien de fois puis-je le regarder ? »

« Le vrai narcissisme des médias sociaux n’est pas l’amour de soi, mais notre préoccupation collective avec la réglementation des rituels de connectivité » explique Jurgenson. Parler de quand et comment on regarde l’écran permet d’éviter de regarder ce qu’on fait avec lui…

. Villes intelligentes, gens intelligents – Pieria.co.uk
Frances Coppola nous fait part de ses réflexions suite à l’écoute d’une conférence de Richard Sennett sur la ville intelligente. Si la technologie peut faire de belles choses, elle peut aussi commettre de terribles erreurs. A mesure que nos villes deviennent plus technologiques, nous perdons le contrôle sur elles. A mesure que nous vivons dans un monde technologisé, nous devenons dépendant de sa conception. Est-ce que demain nous saurons crowdsourcer le développement d’algorithmes ou ceux-ci resteront-ils le lot de spécialistes ? Dans les villes intelligentes, le défi est de parvenir à prendre le contrôle des technologies, ce qui nécessite de les comprendre. Enfin, pour Sennett, le rêve de la technologie est de créer une société sans frottement, où tout fonctionne sans intervention humaine. Et le danger est que cette société sans frottement s’étende aussi aux interactions humaines. Alors que la friction est ce qui créé l’énergie et le dynamisme de nos sociétés, ce qui les fait évoluer, changer.

. Cartographie interactive des meurtres dans le district de Columbia – The Washington Post
Cartographie de 10 années d’homicides à Washington DC. Pfff ! Merci l’Open Data !

. Where You Are
16 artistes, penseurs, écrivains nous disent ce que signifient pour eux les technologies de géolocalisation.

The comScore Data Mine
Le recueil de statistiques de ComScore sur le numérique.

. Pourquoi le panier moyen de l’e-commerce ne cesse de baisser – JDN
Le montant moyen des achats en ligne ne finit pas de dégringoler, passant sous la barre des 80 euros au troisième trimestre. La cause ? La crise ? Pas seulement… La maturité des acheteurs, l’élargissement des offres font que l’offre d’article est plus variée que jamais. Les frais de port offerts, les drives, dispersent les achats et l’augmentation du nombre d’achats compense largement la baisse du panier moyen.

. Biocoder – O’reilly Media
O’reilly Media lance BioCoder, le magazine de la DIYBiologie !

. Les quatre piliers de l’apprentissage – Paris Tech Review
Feedback et répétition sont essentiels pour fixer un savoir ou un savoir-faire, explique Stanislas Dehaene pour la Paris Tech Review, qui revient sur les 4 piliers de l’apprentissage : l’attention, l’engagement actif, le retour d’information et la consolidation. « L’attention est le mécanisme de filtrage qui nous permet de sélectionner une information et d’en moduler le traitement. » Il se décompose en trois systèmes attentionnels : l’alerte, l’orientation et le contrôle exécutif. Le retour exécutif implique que l’erreur est fertile pour autant qu’elle soit remarquée par l’apprenant et qu’elle ne soit pas sanctionnée, la sanction étant un puissant inhibiteur d’apprentissage. Le succès doit être monnayer, non pas par des bonnes notes, mais par un renforcement social : une approbation, une validation, un encouragement… Enfin, pour la consolidation des apprentissage, le sommeil est essentiel.

. Software, Hardware, Everywhere – O’Reilly Radar
D’un coté le matériel agit comme le logiciel (il est adressable, contrôlable via des API), de l’autre le logiciel est désormais capable de traiter les subtilités du monde réel (d’ingérer des tas de données, d’apprendre de celles-ci et de prendre des décisions en temps réel). Nous entrons dans un milieu entièrement nouveau, estime Jon Bruner pour O’Reilly Radar où les drones sont programmables comme des logiciels et les robots deviennent sensibles. Nous ne sommes pas dans un internet des objets, estime Jon Bruner, mais dans une autre discipline. Il y a 10 ans, construire un thermomètre réseau était impossible sans ingénieur électrique, et maintenant n’importe qui peut le faire… Ce mélange de matériel et de logiciel s’apprête à démocratiser le monde physique, à le faire devenir un service. Mais cette nouvelle discipline nécessite aussi une communauté plus forte, c’est l’enjeu de la conférence Solid que lance O’Reilly Media en mai 2014 à San Francisco sous la houlette de Joi Ito, le patron du MIT. La conférence souhaite évoquer les API pour le monde physique, la fabrication sans frottement, l’intelligence logicielle du monde physique, la démocratisation des systèmes complexes, la conception après l’écran, le monde physique comme service…

. Jérémie Zimmermann : « Edward Snowden a changé le monde » – RageMag
Pour Jérémie Zimmermann de la Quadrature du Net, Wikileaks à ouvert la boîte de Pandore, Snowden a changé le monde et les journalistes n’ont pas fait leur travail. Bienvenue dans le deep state, l’Etat profond, l’Etat dans l’Etat… En tant que citoyen et Nation, nous devons reprendre le contrôle de ces institutions !

. Les interfaces sont de retour – InaGlobal
Retour sur « The Interface Effect » d’Alexander Galloway : « Galloway affirme que l’ordinateur rompt radicalement avec le média traditionnel : il instaure une pratique et non pas une présence, un effet et non pas un objet. Le numérique nous donne le rôle d’usagers, actifs, et non pas de spectateurs, passifs. Devant l’ordinateur on ne s’attend pas à voir la représentation d’une chose « comme elle est ». »

‘Ce sont finalement les interfaces mêmes et leurs effets qui sont politiques et qui montrent ainsi le politique et non pas les oeuvres qui essaient de le représenter directement. C’est dans l’interface, c’est-à-dire dans le processus de médiation entre usager et logiciel, que l’on peut remarquer la présence de relations qui répliquent la société de contrôle au sein de laquelle elles ont été produites. »

Pour Galloway enfin, faire la distinction entre le jeu est le travail est devenu impossible. Nous sommes tous le Goldfarmer chinois !

. Et si vous étiez votre propre Big Brother ? – Slate.fr
Retour sur l’expérimentation MesInfos de la Fing consistant à permettre à des gens d’accéder aux données que les entreprises détiennent sur eux. Parmi les exemples de services innovants imaginés, le relevé bancaire intelligent qui permet pour chaque opération d’accéder au site marchand ou au ticket de caisse où l’opération a été passée, le vrai coût des courtes (prenant en compte temps passé, trajet, poids porté), l’identité augmenté (permettant de commander ou vendre sans donner son nom), ou les univers produits (une application permettant de vérifier si ses achats correspondent bien à se préférences de consommation). Y’en a d’autres : http://mesinfos.fing.org/services-tout/

. Twitter en cours favoriserait la réussite scolaire – Le Figaro Étudiant
Selon une étude menée par Reynol Junco de l’université de Harvard, un groupe d’étudiant utilisant Twitter en classe pour prendre des notes ou poser des questions se sentirait plus engagé que des étudiants d’une classe normale. Leur moyenne aurait augmentée d’un demi-point, mais surtout, Twitter aurait permis de créer des liens entre élèves dans le cadre des cours mais aussi au-delà.

. Renault met des DRM dans ses voitures – Techdirt
Malgré les problèmes bien connus des DRM, les entreprises continuent de les apprécier car elles leur donne l’impression de contrôler la façon dont leurs produits sont utilisés… Demain, vont-ils contaminer les produits physiques traditionnels ? Ce pourrait être le cas avec la Zoe, la voiture électrique de Renault. Lorsque vous achetez la voiture, la batterie n’est pas incluse et il faut souscrire un contrat de location pour celle-ci, donnant à Renault le droit d’empêcher la batterie de se recharger à la fin de la période de location. Selon Der Spiegel, l’entreprise pourrait aussi le faire si vous êtes en retard de paiement ! Non seulement Renault contrôlerait à distance la charge de la batterie, mais elle récolterait aussi beaucoup de données à votre insu (déplacement, vitesse, où vous chargez votre batterie…)… Une perspective qui ne ravit pas vraiment le journaliste du Spiegel. Nous faudra-t-il ne conduire que des voitures électriques construites avec du logiciel libre ? Déjà qu’il est difficile de trouver un smartphone de ce type, alors une voiture !

. L’histoire de Jeff Bezos, fascinant et inquiétant patron d’Amazon – Slate
Matthew Yglesias revient sur le livre de Brad Stone « The Everything store » consacré à Jeff Bezos et l’empire Amazon. Un livre qui raconte bien l’histoire mais oublie de souligner que les idées de Bezos sont loin d’être originales. Sa seule et grande originalité, estime Yglesias, ne pas hésiter à grignoter ses profits à courts termes pour des avantages à long terme. Si Bezos est un grand homme d’affaire, c’est avant tout pour cela.

. Google brevette le tatouage jugulaire – The Register
Google aurait breveté un « tatouage jugulaire avec micro détecteur de mensonge ». Quel mal y a-t-il à cela ?

. Faire des robots plus comme nous – NYTimes.com
A l’université Carnegie Mellon, Manuela Veloso a développé des robots, les cobots – http://www.cs.cmu.edu/~coral/projects/cobot/ -, capables d’effectuer des tâches simples comme la livraison du courrier, guider des visiteurs, aller chercher le café… Mais ces robots comptent aussi sur les humains. Comme ils n’ont pas de bras, ils comptent sur les humains pour prendre l’ascenseur. Et d’ailleurs ont été programmé pour demander de l’aide. Sa conceptrice parle d’autonomie symbiotique. Certains disent que c’est de la triche. Mais pour le professeur Veloso, c’est le secret de la véritable autonomie. Car contrairement aux robots d’usines qui vivent dans des environnements protégés, les robots du monde réel vont devoir apprendre à vivre avec nous et donc développer des interactions avec l’homme.

. Il n’y a rien de mieux qu’être heureux – The Atlantic
« C’est la poursuite du bonheur qui contrarie le bonheur ». Quel est le sens de la vie ? Dans son bestseller, le survivant de l’holocauste, Viktor Frankl, estime que la différence entre ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu à l’horreur des camps, tenait au sens de la vie. Ceux qui ont trouvé du sens, même dans les pires circonstances se sont avérés plus résistants à la souffrance que les autres. La dernière liberté, estimait Frankl, est de pouvoir choisir son attitude face à n’importe quelle circonstance. Selon un sondage Gallup, 60 % des Américains se sentent heureux. Mais selon le Center for Disease Control, 40 % n’ont pas découvert un but satisfaisant à leur vie.

Dans une récente étude du Journal de psychologie positive, mener une vie heureuse est associé à être un « preneur », alors que mener une vie pleine de sens, correspond au fait d’être un « donneur ». Le bonheur caractérise une vie égocentrique voire égoïste où les besoins et les désirs sont facilement satisfaits, ou les enchevêtrements complexes sont évités. La vie heureuse correspond à une vie sans stress ou inquiétude. Mais la poursuite du bonheur est associée à un comportement égoïste. Au contraire, les gens qui ont des vies significatives, riches, l’obtiennent plutôt en apportant du bonheur aux autres. Et ce qui différencie les animaux des êtres humains n’est pas la poursuite du bonheur, mais celle du sens, qui est unique à l’homme… Prendre soin des autres donne un sens à la vie, mais ne fait pas nécessairement de nous des gens heureux. La signification, le sens de la vie, n’est pas seulement se transcender soi-même, mais plus encore transcender le moment présent, quand le bonheur est ressentie dans l’ici et maintenant.

. Les relations sont plus importantes que l’ambition – The Atlantic
En psychologie, il y a peu de recherches sur l’ambition, souligne Emily Esfahani Smith pour The Atlantic, mais une récente étude longitudinale s’est intéressé aux conséquences de celle-ci. Ce sont les enfants les plus consciencieux, extravertis et issu d’un milieu socio-économique aisé qui s’avèrent être les plus ambitieux. Si les plus ambitieux ont tendance à aller dans les meilleurs écoles, à gagner plus d’argent, quand il s’agit de bien être, les résultats sont plus mitigés. L’ambition est faiblement reliée avec le bien être et négativement associée à la longévité. Les gens ambitieux sont souvent heureux de ce qu’ils ont accomplis dans leur vie, leur bonheur ne peut se faire au détriment des relations personnelles. Et de faire référence au psychologue Tim Kasser auteur du « Prix élevé du matérialisme » qui a montré que la recherche de valeurs matérialistes (argent, possessions…) entraîne une baisse du bien-être et plus de détresse chez les individus et est même préjudiciable aux relations. Les gens qui croient aux valeurs matérialistes ont des relations interpersonnelles plus pauvres et contribuent moins à la communauté et ils ont plus tendance à utiliser les autres pour atteindre leurs propres objectifs. Une étude a montré que les relations sociales sont primordiales dans le bonheur… Autant de recherches qui montrent que la limitation de notre liberté n’est pas préjudiciable à notre bien être, au contraire. L’absence de contraintes est préjudiciable à notre bonheur.

. Le marketing dans les Big Data que nous portons – Technology Review
Portez-vous des variants génétiques associés à l’intolérance au lactose ? Alors Lactaid a un coupon de réduction pour vous… Contrôler la place de marché du génome, tel est l’enjeu de Miinome : https://angel.co/miinome Vendre votre information génétique à des publicitaires !

. Standard & Poor’s et l’erreur d’attribution fondamentale – Classe éco
« Les psychologues appellent « erreur d’attribution fondamentale » le fait de surévaluer le rôle du caractère, et de sous-évaluer le poids des circonstances, pour expliquer le comportement d’une personne. On l’appelle parfois « effet Julien Lepers » suite à l’une des expériences qui permet de le mettre en évidence, qui consiste à montrer à un public des gens jouer à un jeu type « question pour un champion » pour demander ensuite « qui est le plus cultivé, de l’interrogateur ou des candidats ». La majorité du public répond « l’interrogateur » oubliant que ce sont les circonstances du jeu (et des petites fiches) qui font que ce dernier connaît plus de réponses que les candidats. »

. 4 critiques des initiatives Open Data – The Programmable City
Rob Kitchin, qui s’apprête à publier « The Data Revolution : Big Data, Open Data, Data Infrastructures and Their Consequences », a toujours été partisan de l’ouverture des données. Si les avantages des données ouvertes sont bien documentées, peu d’études pointent les problèmes potentiels et les conséquences négatives liées à l’ouverture. Les données ouvertes souffrent de l’absence d’un modèle financier viable, elles favorisent des politiques bénignes plutôt que transformatrices, leur utilisation manque d’utilité et de facilité et facilite la libéralisation et la marchandisation des services publics.

. L’innovation numérique pour le changement social – FT.com
Le pionnier de l’innovation sociale britannique, Charles Leadbeater, revient sur le concours lancé par Nominet Trust au Royaume-Uni qui visait à récompenser les applications technologiques pour le bien social les plus inspirantes. Et force est de constater que cette innovation là ne vient pas tant de la Silicon Valley, tant s’en faut. Elles s’accélèrent, s’alimentent et s’inspirent les unes des autres… Cela ne signifie pas que la technologie vont renouveler la démocratie et les institutions, estime prudent, Leadbeater. Pour l’instant, elle a soutenu des mouvements politiques plus chaotiques, plus soutenus par la culture de tous les jours. La stimulante liste des 100 lauréats est disponible ici : http://socialtech.org.uk

. Ces agriculteurs et ingénieurs qui veulent libérer les machines – Basta
Agnès Rousseaux de Basta Mag revient sur le guide de construction du village global en open source – http://opensourceecology.org – lancé par Marcin Jakubowki, fondateur de l’Open Source Ecology… Une pratique et une utopie que cherche à faire vivre l’association Adabio construction en Ardèche – http://www.adabio-autoconstruction.org. Le but du projet : la création d’outils agricoles à construire soi-même à partir de plans libres de droits, qui depuis 2009 répertorie une 15aine d’outils. Les Farmlabs seront-elles les FabLabs du monde rural ? Open Tech Forever – http://www.shareable.net/blog/open-tech-forever-challenges-proprietary-innovation – et autres FarmHacks – http://farmhack.net – se disséminent…

Le patron d’Orange présente le suivi de voyageurs par mobile – Mobilicites.com
« Plutôt discret jusqu’à présent sur ce type de données sensibles, l’opérateur de téléphonie Orange fait ouvertement la promotion du suivi de population par localisation mobile. A quelques jours du lancement de sa nouvelle offre « Flux Vision », son dirigeant Stéphane Richard en a vanté les mérites pour les transports de voyageurs. »

. L’idéologie d’internet : pourquoi sommes-nous autorisé à détester la Silicon Valley- FAZ
Pourquoi comprenons-nous tous très bien que les intérêts des industries pharmaceutiques, alimentaires, pétrolières… divergent de nos propres intérêts, alors que nous abordons rarement la Silicon Valley avec ce même soupçon nécessaire ?, interroge Evgeny Morozov. Pour le philosophe iconoclaste, la raison est simple : on parle du numérique plutôt que de parler politique ou économie. Trop souvent, dans le domaine technique, des arguments spécieux de défense de la technologie nous poussent hors du champ politique. Pour Morozov, nous avons besoin de détester la Silicon Valley… Parce qu’elles construisent « un fil de fer barbelé invisible » autour de nos vies, elles nous émancipent comme un criminel qui porte un bracelet électronique. Et ce bracelet est la publicité… « L’année dernière , Facebook a conclu un accord avec une société appelée Datalogix, ce qui lui permettrait de lier ce que vous achetez dans votre supermarché local aux annonces que Facebook vous montre. Google dispose déjà d’une application – Google Field – qui scanne en permanence les dernières offres des magasins et restaurants dans votre région ». Cet exemple n’est pas une question de technologie, mais bien une question d’économie politique ! « Le modèle centré sur les données de la Silicon Valley cherche à convertir tous les aspects de notre vie quotidienne en un actif productif ».

La Silicon Valley a détruit notre capacité à imaginer d’autres modèles d’organisation, comme celle reposant sur l’initiative publique, et a rendu la confidentialité plus chère que la transparence. Maintenant que nos réseaux de communication sont entre les mains du secteur privé, nous ne devons pas faire la même erreur avec notre vie privée. Or pour garder sa vie privée, il va nous en coûter, en terme d’argent, d’effort, d’attention… Enfin, l’épistémologie simpliste de la Silicon Valley, cette vision du monde déformée par son modèle d’affaire, est devenue un modèle que d’autres commencent à imiter, comme la NSA. Nos décideurs estiment de plus en plus que nos problèmes viennent d’une information incomplète et qu’il faut donc plus d’informations et d’applications ! « Mais où sont les applications de lutte contre la pauvreté où la discrimination raciale ? », s’énerve Morozov. Nous ne savons construire des applications que pour résoudre les problèmes que les applications savent réparer, au lieu de nous attaquer aux problèmes qui ont vraiment besoin d’être réparés ! Le débat numérique nous égare. Il ne sait parler que d’outils, là il faudrait parler de systèmes sociaux, politiques et économiques que ces outils activent et désactivent… Nos machines sont notre avenir. Nous y opposer, c’est s’opposer à l’avenir lui-même. Et bien c’est de la foutaise ! Nous devons réinjecter le politique et l’économique dans le débat technologique !

. Connecté et concerné : comment la surveillance par les parents varie-t-elle ? -Policy & Internet
danah boyd et Eszter Hargittai signent un article de recherche qui montre que les préoccupations des parents en ce qui concerne les questions de sécurité en ligne varient de manière significative selon la catégorie sociale de ceux-ci…

. Pour gêner la NSA, le nouvel Internet sera «opaque» – Slate.fr
Comment répondre à la surveillance de masse dont nous sommes l’objet ? Comment rendre plus opaque les données qui circulent sur le réseau ? interrogeait Bruce Schneier à la dernière conférence de l’IETF. Chiffrer par défaut les protocoles existants, intégrer des outils de chiffrement directement dans nos navigateurs… Sur les autoroutes de l’information, tout le monde circulera en voiture blindée… Cela ne rendra pas les données incassables ou illisibles, mais devrait limiter la surveillance de masse en la rendant plus difficile et plus coûteuse. Mais cela a aussi des conséquences : il nous faudra acquérir des certificats électroniques, gérer nos multiples clés… Bref, générer un usage plus complexe. Un internet plus sûr, c’est aussi un internet plus difficile à débugger et donc plus fragile (au spams, aux pannes…). Les ingénieurs de l’IETF se sont fixés des objectifs précis : atteindre 100 % de chiffrement pour un protocole de messagerie instantanée et 90 % pour le trafic web en 2016. Ambitieux ! Mais si les standards qui mettent en place les protocoles sont transparents, ce n’est pas le cas des outils qui les mettent en oeuvre, rappelle Amaelle Guiton.

. Politique du chiffre | Techn0polis
Depuis les révélations de Snowden, beaucoup de techniciens, à l’image de Bruce Schneier, se posent la question de comment déjouer, par des moyens techniques et le plus rapidement possible, la surveillance de masse qui s’est mise en place, explique Amaelle Guiton.

« Les moyens techniques envisagés, depuis les tuyaux jusqu’à l’utilisateur final, se rangent, pour simplifier, en deux grandes catégories : déconcentration / distribution d’une part, opacification / chiffrement de l’autre. » Mais si le premier fait consensus, le second beaucoup moins et même peut-être de moins en moins… Et Amaelle de nous ramener à « Crypto », le livre de Steven Levy, qui raconte la bataille pour mettre fin au monopole de la NSA sur la cryptographie des années 60 aux années 90. Et d’évoquer aussi les cypherpunks, qui font faire de la cryptographie une question sociale pour défendre la vie privée de chacun. Pour eux, la technologie, plus que la loi, était la seule à pouvoir défendre la vie privée. Mais l’un des principaux animateur de ce mouvement, John Gilmore, est aussi l’un des fondateurs de l’Electronic Frontier Foundation qui a pour objet de faire pression sur le champ politique pour la défense de nos vies privées. La cryptographie serait-elle donc une réponse politique à une question politique ? Le problème, c’est que la cryptographie protège autant les défenseurs de la liberté que les criminels…

Mais le problème est plus technique encore, estime Amaelle Guiton, qui revient sur les différents types de chiffrements (le chiffrement de point à point, qui permet à chaque intermédiaire de lire le flux, et le chiffrement de bout en bout, qui n’est lisible que par l’expéditeur et le destinataire). Les effets politiques de l’un ou l’autre choix ne sont pas de même nature. Généraliser le chiffrement pour les protocoles courant (navigation, messagerie instantanée, courrier électronique) qui est l’objectif affiché par l’IETF à court terme, peut décourage l’interception indiscriminée des flux. Mais ne règle pas le problème de la centralisation des données dans les datacenters des Gafa… La feuille de route proposée par Bruce Schneier à l’IETF – développer le chiffrement point à point et déconcentrer – est bien un programme contre la surveillance de masse et pas contre la surveillance tout court. La surveillance ciblée, elle ne sera pas particulièrement entravée… « La réponse technique n’est pas une réponse politique binaire. Elle n’est évidemment pas non plus une réponse politique suffisante. »

Quant à l’escalade, elle est déjà là, précise Amaelle Guiton : mais les effets pervers de la cryptographie ne sont-ils pas d’abord les effets pervers de la surveillance ?

. De quoi les gens sont-ils morts au XXe siècle – Co.Design
Etonnante visualisation qui montre de quoi sont morts les hommes au XXe siècle. De maladie, de maladies infectieuses, de leur condition humaine (idéologie, meurtre, polution, drogue, guerre…) et du cancer (traité à part)… La carte montre par exemple que les cigarettes ont tué autant de personnes que les guerres.

. Slides : Mobile is eating the world – Quartz
Intéressante présentation sur le succès du smartphone et des tablettes dans le monde.

. A Toulouse, une « coopérative intégrale » prépare l’après-capitalisme – Tour de France des alternatives
Fédérer les énergies des systèmes basés sur l’autogestion, la coopération, la décroissance et l’économie collaborative par des « coopératives intégrales » sur le modèle imaginé par l’activiste anticapitaliste Enric Duran : http://fr.wikipedia.org/wiki/Enric_Duran et http://enricduran.cat/fr/ et http://www.vice.com/fr/read/eric-duran-le-robin-des-bois-catalan

. affordance.info : D’un « F » qui veut dire … forclos
« La semaine dernière par deux fois je n’ai pas pu poster de statuts facebook dans lesquels figuraient, pour le premier, un lien vers le mémoire sur les Moocs d’un étudiant du Celsa, et pour le second un lien vers mon nominé préféré du concours des Craypions d’Or. La semaine dernière par deux fois, Google m’a empêché d’accéder à une page au motif qu’elle était peut-être « dangereuse » ou contenait différents malwares, alors qu’il s’agissait d’un site que je consulte régulièrement depuis déjà longtemps. La semaine dernière par 4 fois donc j’ai éprouvé ce sentiment de forclusion : j’étais exclus, rejeté, maintenu à l’extérieur de la possibilité même de transmettre, de ce qu’était en tout cas devenue la transmission dans un système clos. » Pour Olivier Ertzscheid, « la forclusion remplace le modèle déjà tant contesté de l’opt-out. Elle est l’exacte antithèse de la promesse de la transclusion des pionniers. » « Le web est fermé. Nous sommes forclos. »

. Le monde entier est un écran – ROUGH TYPE
Portez-vous les lunettes Google ou est-ce elles qui vous portent ? Cette question s’est posée depuis que le gouvernement américain a accordé un brevet à Google pour certains gestes de la main qui indiquent aux lunettes de Google ce qui est important, comme faire un coeur devant ses yeux pour prendre une photo et signaler qu’on apprécie l’objet en question ! Si l’arrivée des lunettes de Google a provoqué une vite inquiétude quant à la perte d’intimité qui pourrait en résulter, la perspective de voir la population se mettre à faire des gestes bizarres partout risque de devenir plus inquiétante encore. Les Google Glass transforment le corps humain en dispositif d’entrée d’ordinateur plus pleinement et directement que tout ce que nous avons vu auparavant (même la Wii ou la Kinect n’étaient pas allé aussi loin !). Avec les lunettes, le regard de l’utilisateur devient un curseur qui dirige la mise au point de l’ordinateur… Sous le principe de l’augmentation de la réalité, nous sommes prêts à sa réduction, faisant disparaitre nos richesses sensorielles derrière l’écran !

. ‘Focus,’ par Daniel Goleman – NYTimes.com
Nicholas Carr revient sur « Focus » le nouvel ouvrage de Daniel Goleman, qui rappelle que l’attention n’est pas un interrupteur entre la concentration et la distraction. L’attention est bien plus variée. Trop concentrés, et nous devenons parfaitement inattentifs. Notre attention résulte de l’interaction entre deux parties différentes de notre cerveau : le cerveau inférieur, qui travaille hors de notre conscience, qui surveille les signaux provenant de nos sens, agissant comme un système d’alerte. Et l’autre provient du neocortex, notre attention volontaire, qui permet la réflexion, la conscience de soi, la planification, la délibération… Mais l’attention n’est pas seulement un produit de la fonction cérébrale, c’est aussi le produit de notre culture et des technologies que nous utilisons pour naviguer dans le monde et lui donner sens.

. Les Gadgets que l’on porte transforment la manière dont les entreprises travaillent – WSJ.com
Les outils de mesure de soi que l’on porte sur soi sont en train de trouver leurs premières applications pratiques… dans le monde de l’entreprise et du sport, explique James Wilson pour le Wall Street Journal. Les équipes de foot équipent leurs joueurs de capteurs sous leurs maillots pour mesurer leur fatigue et leurs déplacements. Dans les bureaux, les employés sont équipés de badges qui surveillent leur niveau d’engagement ou de stress. Bien sûr, ces dispositifs sont loin d’être appréciés par le personnel. Et le journaliste de revenir sur le Microscope d’Hitachi – http://www.hitachi.com/design/field/solution/microscope/ – un gadget qui surveille les interactions entre collègues dans une même société. Ces dispositifs permettent de prendre conscience des habitudes de communication des employés, de leurs déplacements… Le gadget affiche des statistiques personnelles. Chez HBM, a son introduction, le dispositif montrait deux groupes qui ne se parlaient pas, une démonstration qui a servit de prise de conscience pour résoudre le problème. Mais attention, l’introduction de ces dispositifs pour améliorer la seule efficacité marche rarement. Favoriser la sécurité ou l’autonomie sont de explications plus convaincantes. Expliquer clairement ce que l’appareil enregistre et n’enregistre pas est également primordial…

Des perspectives qui font dire à Nicholas Carr sur son blog – http://www.roughtype.com/?p=3888 – que, comme bien d’autres outils avant eux, d’outils de libération, les dispositifs de mesure de soi sont en train de devenir des dispositifs de contrôle. Le rêve de Taylor d’optimisation parfaite est en train d’être atteinte en s’insérant jusque dans nos intimités et dans l’intimité de nos relations sociales. Nous pensions que l’internet allait nous libérer… Nous nous sommes trompés. Son rôle est de nous contrôler. Le système demeure prioritaire !

. Le bouton like, ou les ressorts d’un clic – SMC France
« Le bouton Like effectue une opération primordiale : la « conscription » ; le fait d’écrire avec ou ensemble. Liker revient à autoriser que son nom soit écrit avec un autre nom ou contenu donné », explique Gustavo Gomez-Mejia, chercheur au laboratoire Citeres et co-auteur avec Etienne Candel de « Signes passeurs et signes du web : le bouton like, ou les ressorts d’un clic ». Et de rappeler combien les effets de sens dépendent du contexte d’affichage sur Facebook, même si nous ne maîtrisons pas ou ne voyons pas tout ces effets d’affichages. Entre « amis », les noms écrits ensemble créent des obligations à l’écran : remercier, « aimer » en retour, etc. Qu’importe ce qu’on like ou RT, ils ne sont pas à aimer des choses, mais sont en train d’affilier leurs noms à des contenus…

. Quel niveau de surveillance la démocratie peut-elle endurer ? par Richard Stallman
« Le niveau de surveillance actuel dans nos sociétés est incompatible avec les droits de l’homme. Pour retrouver notre liberté et rétablir la démocratie, nous devons ramener la surveillance à un niveau qui permette à tout lanceur d’alerte de discuter avec des journalistes sans risquer d’être repéré. Pour y arriver de manière fiable, il nous faut réduire la capacité de surveillance des systèmes que nous utilisons », estime Richard Stallman, qui compare la surveillance à une pollution de la société. Qui rappelle qu’une protection solide de la vie privée doit être d’abord technique, mais pas seulement. Tous nos systèmes doivent intégrer ce respect de la vie privée… dès leur conception. Et pour cela, il faut intégrer deux paramètres à leurs conception : garder les données dispersées et rendre la consultation malaisée…

. L’informatique mobile ramène la localisation dans le commerce de détail – Technology Review
Notre situation géographique redevient importante dans le commerce électronique… Alors que le commerce électronique via l’internet avait « tué la distance », permettant à n’importe qui d’acheter n’importe quoi n’importe ou… Pourtant, les recherches montre que le contexte physique a de l’importance pour le commerce en ligne et ce d’autant plus avec la généralisation des smartphones. Le professeur de marketing Avi Goldfarb a étudié les ventes sur Amazon depuis plus d’un milliers de lieux où un Walmart ou un Barnes&Noble avaient récemment ouverts… Et il s’est rendu compte que les gens qui habitaient près d’un magasin qui avait ouvert avaient tendance à moins acheter en ligne sur Amazon… Ce qui signifie que le monde réel a des effets sur le commerce en ligne. « Nos comportements en ligne on un contexte hors ligne ». Et nos outils mobiles renforcent ces liens, même si la recherche d’information sur mobile est difficile. Dans un autre article de la Technology Review, George Anders observe comment Amazon oblige tout détaillant à reconsidérer la façon dont il exerce son activité : http://www.technologyreview.com/news/520801/no-stores-no-salesmen-no-profit-no-problem-for-amazon/ Si l’ecommerce américain ne représente qu’entre 5 et 13 % des ventes, son influence va bien au-delà, estime un autre article de la TR : http://www.technologyreview.com/news/520786/its-all-e-commerce-now/

. Consolider le Quantified Self – GigaOm
Pour Nova Spivack, PDG de Botlenose, il y a trop de dispositifs et d’applications pour suivre ses activités quotidiennes. Le secteur de la mesure de soi a besoin de se consolider et de mettre l’accent sur la narration, plus que sur la seule activité.

. Le Nudge personnel – New Scientist
L’université technique du Danemark a prêté à quelques 1000 étudiants des smartphones pour observer leurs interactions de groupes. Le but construire un modèle des réseaux sociaux réels des étudiants et regarder si les résultats pourraient permettre d’influencer leurs comportements… Car l’enjeu pour les psychologues comportementaux qui accompagnent le projet est bien là. Comment créer des changements de comportements à la fois personnels et massifs pour améliorer la santé des étudiants, leurs révisions, etc. Est-ce qu’en observant leurs comportements sociaux on pourrait détecter ceux qui risquent la dépression et leurs venir en aide, subtilement ? « Si l’influence du comportement peut s’automatiser et devenir massif, alors il y aura surement demain des gens peu scrupuleux qui tenterons de pirater le système ». Bonne idée ou pas, ce monde arrive et pour les chercheurs, il est primordial de mieux l’observer. Comme le dit Pentland : « si ces outils vous aident à comprendre comment les gens travaillent, alors nous pourrons construire des organisations et des gouvernements qui travailleront mieux qu’elles ne le font actuellement ».

. La fin d’AdBlock ? Google prend le contrôle exclusif des extensions Chrome – Numerama
« Officiellement pour des raisons de sécurité, mais officieusement également pour s’assurer la main-mise sur l’environnement, Google a décidé de bannir à partir du mois de janvier toute extension pour Chrome qui ne sera pas validée et référencée sur sa plateforme Chrome Web Store. »

. Nous & Co : Nantes se lance dans le tout collaboratif – ConsoCollaborative
Alors que les plateformes de consommation collaborative se concentrent le plus souvent sur un type de service (covoiturage, hospitalité…), Nous&Co prend le contre-pied et construit à Nantes une plateforme de partage locale ouverte à tous les services.

. Que signifie l’« open » de l’Open Data ? Du patch au hack, et de la publicisation à l’ouverture -LASPIC
Pas si simple de cerner l’Open Data, estime Jonathan Chibois. Pour Tim O’Reilly, si l’Open Gov est l’aboutissement de l’Open Data, pour l’Open Knowledge Foundation et la Sunlight Foundation, l’Open Data est avant tout une norme technique et juridique… Si la notion de transparence fait l’unanimité, ce n’est pas le cas du concept d’ouverture… « L’open » d’Open Data désigne moins ce qui rassemble les différents acteurs du mouvement que ce qui les différencie… Et Jonathan de proposer une définition : « L’Open Data est un mouvement militant en faveur de la transparence de l’action publique en démocratie, qui est homogène quant à ses fondements philosophiques et hétérogène quant à ses visées politiques. Tandis que les principes de mise à disposition sans contrainte, permanente et complète des données de l’État sont adoptés à l’unanimité comme principes fondateurs, la forme et l’ampleur de l’ouverture attendue du système politique actuel suscitent autant d’attentes différentes que le mouvement compte d’acteurs. »

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