Internautes 2.0 : combien de divisions ?

Alexis Mons du Groupe Reflect

« Chaque année, la masse des internautes français gagne environ 15 % et nous sommes fascinés par le doublement de la blogosphère tous les six mois ou par l’accroissement massif de la part des accès haut-débit. Mais ces tendances ont évidemment une limite et cela devient intéressant quand des pays plus avancés que la France semblent en avoir atteint une.

C’est en effet exactement ce qui se passe aux USA où, depuis trois ans, la part de la population connectée stagne à 75 %. Ce taux est également atteint par les pays européens les plus avancés comme la Suède et nous devrions mathématiquement l’atteindre d’ici quatre ans au rythme actuel (une éternité à l’échelle du net cela dit !). Cette année marque aussi une stagnation de la part des internautes à usages avancés (lecteurs de blogs, téléchargement de musique, etc.) à quelques 20 % des usagers du réseau.

Voilà qui est intéressant, car si tant est que 75 % de la population soit un plafond, cette majorité est théoriquement sujette à une croissance continue de ses usages, notamment au détriment de la consommation médiatique traditionnelle. Or, il apparaît bien que l’on tende vers une répartition des populations par profil d’utilisateurs, avec donc 25 % de non-usagers pur et durs, 15 % d’utilisateurs-acteurs à forts usages de publication et d’échange et une grande masse de gens plutôt situés en posture de consommation. Évidemment, tout cela n’est pas intangible et la question que je me pose est de savoir comment ces lignes peuvent bouger, notamment via le renouvellement générationnel et la montée en charge de la nouvelle.

Enfin, cela milite pour penser l’internet et les services en ligne de manière adaptée par rapport à leurs cibles et surtout aux postures numériques de celles-ci. »

Alexis Mons du Groupe Reflect.

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  1. (…) »la question que je me pose est de savoir comment ces lignes peuvent bouger ».

    Pour la grande masse des internautes, une phase d’apprentissage, de tatonnements, un chemin parsemé d’embuches et de frustrations fréquentes, et un investissement énorme en temps sont nécessaire pour profiter pleinement des services offerts.
    Les taux de 25% de non-usagers et de 15% d’acteurs moteurs évolueront si la technologie se simplifie.
    Yves

  2. De mon côté, je pense que cela va passer par les générations. Ici au Québec ou le taux de connection à Internet atteint plus de 60% dans la population, les adolescents sont les plus gros utilisteurs de services numériques ( blog, ipod, p2p etc..) mais la génération des pré-adolescents, c’est à dire ceux nés en fin de siècle dernier ( 95, 96, 97) sont eux déjà la véritable première génération issue de la révolution numérique. Ils chattent déjà tous, savent faire des recherches sur Internet et peuvent déjà en savoir plus que leur prof sur certains sujets. Ils ne connaissent pas l’appareril photo avec pellicule, demandent des ipods comme cadeau plutôt qu’un balladeur cd et déjà pour eux le email c’est pour les parents!!!