L’entre-soi social confirmé par le Big data

A partir de données provenant de téléphones mobiles et de cartes de crédit, des chercheurs Français et Argentins ont pu analyser la stratification sociale de près d’un million de Mexicains, leur permettant de confirmer bien des études sociologiques (voir l’étude et le site de Yannick Léo, l’un des coauteurs de l’étude qui a consacré sa thèse au sujet).

27 % des Mexicains détiennent ainsi 73 % des richesses. Et 19 % de la population est responsable de 81 % de l’endettement total. Les chercheurs ont également montré que le club des plus riches de leur échantillon était 2,3 fois plus connecté en son sein que la population prise aléatoirement… « L’homophilie sociale domine et plus la distance entre classes augmente, plus les liens se raréfient », souligne David Larousserie pour Le Monde. Dans une présentation complémentaire, les chercheurs ont montré que la classe supérieure dépense surtout en billets d’avion et en séjours à l’hôtel, que la plus pauvre concentre ses dépenses sur la nourriture et l’essence et que la classe moyenne dépense surtout en éducation.

la roue de la fortune
Image : Sur cette « roue de la fortune », la population étudiée est divisée en neuf groupes de « richesse » totale équivalente (la richesse est mesurée par les dépenses). La classe la plus pauvre est en orange foncé (370 000 personnes), la plus riche en violet (20 000 personnes). Les liens entre elles correspondent à des interactions téléphoniques (appels ou SMS). Leur largeur à la base est déterminée en comparant les interactions réelles avec des interactions tirées au hasard par les chercheurs. Les riches ont 2,3 fois plus de liens entre eux que de manière aléatoire. Les plus gros « liens » sont intra-classe, et plus l’écart de richesse est grand, plus le nombre de liens se raréfie.

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