Réformons l’élection présidentielle

Sur sa chaîne YouTube, ScienceEtonnante, le chercheur en physique et vulgarisateur scientifique, David Louapre (@dlouapre) a publié une vidéo très stimulante sur les techniques de vote, comparant plusieurs techniques de vote pour améliorer l’élection présidentielle.

Il distingue notamment la technique du jugement majoritaire, qu’il qualifie de plus robuste que les autres méthodes, notamment celle du scrutin uninominal à deux tours qui est la nôtre actuellement. L’amélioration de la démocratie passe-t-elle par de nouvelles technologies de vote ? C’est un peu ce qu’évoque à son tour le sociologue Dominique Cardon dans l’introduction du dossier sur les nouvelles citoyennetés à l’heure numérique que publie le Digital Society Forum (dont nous sommes partenaires) en revenant sur les forces et faiblesses des formes politiques issues d’internet.

« Il est nécessaire de clarifier le fonds commun des formes d’engagement politique qui émergent dans les sociétés contemporaines et dont internet est le relais actif. Les réseaux d’individus de ces mouvements « spontanés » se caractérisent d’abord par une très grande attention aux procédures. Ces collectifs d’individus attachent moins d’importance au programme ou aux idéaux qu’aux procédures mises en place, afin qu’elles respectent la diversité des opinions de chacun de façon égalitaire. Wikipédia, les collectifs du logiciel libre, des Indignés, d’Occupy ou de Nuit debout sont exemplaires à ce titre. La discussion peut selon eux conduire à un consensus en évitant les clivages déchirant du vote majoritaire. Une troisième dimension de ces mouvements est de refuser l’idée d’une représentation-incarnation. L’autonomie de décision et de choix, devenue une valeur centrale, ne se délègue pas et ne peut s’investir dans les formes de personnalisation auxquelles la démocratie représentative cède si souvent. Enfin, conséquence des trois points précédents, la valeur primordiale de ces mouvements est la liberté (d’expression, de coopérer, de choisir, etc.), plus que la justice, ce qui limite leur base sociale active et rend plus compliqué la constitution d’alternatives démocratiques sur le temps long. »

MAJ : A compléter par le petit jeu, Dérangeons la Chambre qui montre comment la composition de l’Assemblée nationale pourrait être changée en modifiant le mode de scrutin.

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