Se pourrait-il que CRISPR, la nouvelle technologie d’ingénierie génétique au potentiel révolutionnaire, soit moins efficace qu’on ne le pense ? En tout cas, chez les humains. C’est ce que suggère la Technology Review, qui a repéré un papier sur le sujet dans Biorxiv.

En cause, la protéine cas9 qui sert de « ciseau » dans le processus CRISPR (pour voir comment fonctionne cette technologie, le plus simple est de regarder ces courtes vidéos). En effet, cet enzyme est présent au sein de deux bactéries très répandues, S. aureus et S. pyogenes. En conséquence les personnes infectées possèdent des anticorps contre cette molécule. Les chercheurs ont effectué un test sur des échantillons sanguins de 22 nouveaux nés et douze adultes, et ont découvert la présence de ces anticorps dans 65 % des cas. Cela pourrait rendre la thérapie inefficace, et serait même susceptible, selon les auteurs du papier, de « se révéler d’une toxicité significative pour les patients ».

Faut-il abandonner tout espoir d’application de CRISPR aux humains ? Pas forcément car Cas9 n’est pas le seul candidat pour les possibles « ciseaux ». Il existe, précise la Technology Review, des systèmes CRISPR susceptibles d’être découverts au sein de bactéries bien plus rares et qui ont peu infecté des personnes. Et il serait aussi possible continue la revue, de « sortir » des cellules de l’organisme, de les traiter avec CRISPR loin de tout anticorps, puis de les réinjecter dans le corps du patient.

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