Les mesures anti-spam « inefficaces et contre-productives » ?

Dans une tribune publiée à la fois dans Les Echos et Domaines.info, Georges Fischer, directeur des technologies de l’information et du commerce électronique à la CCI de Paris, n’y va pas par quatre chemins : « Les dispositions légales anti-spam sont inefficaces et contre-productives ! »

Elles sont inefficaces, affirme l’auteur, car elles ne s’attaquent qu’aux courriels non sollicités émanant d’entreprises bien identifiées en France, qui ne représentent, selon l’auteur, que 1 à 2 % du spam : cette réglementation « ne gène que ceux qui veulent la respecter, sans faire en rien obstacle aux agissements de ceux qui veulent la contourner. »

Mais Georges Fischer en veut surtout à l’extension des mêmes règles, notamment celle de l’opt-in (qui exige un accord préalable du destinataire avant l’inscription dans une liste d’adresses) aux échanges inter-entreprises : « Que l’on sache, l’information identitaire du responsable de l’entreprise est une information publique, largement accessible ! Alors pourquoi protéger juste son adresse e-mail ? En poussant le raisonnement à l’absurde, une demande de cotation pour un produit, envoyée par e-mail à des fournisseurs potentiels devient ainsi répréhensible, tout comme l’envoi des cartes de vœux électroniques en fin d’année ! »

Conclusion de l’auteur : « Il est temps, je crois, pour les législateurs, de cesser de se laisser mener (et égarer) par des réactions passionnelles pour tout ce qui concerne l’Internet. Le phénomène du spam est irritant et, à terme, dangereux… mais plus pour l’avenir de l’Internet lui-même que pour les utilisateurs du réseau. Certes, une solution unique est difficile à élaborer : très probablement elle découlera d’une combinaison d’avancées technologiques (filtres anti-spam), d’autorégulation « suscitée » (pression conjointe des gouvernements sur les FAI pour qu’ils contrôlent et/ou différencient les comptes pouvant émettre des envois en masse) et de renforcement de l’application des législations existantes. »

Pour se faire sa propre opinion, on se rendra sur le site de la Cnil, la liste de liens compilée par la Direction du développement des médias et le dossier de V. Sayasenh sur Compucycles.com.

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