Pourquoi pas, un jour, arriver à ne plus faire la différence entre réel et virtuel ? Sabine Coquillart, responsable du programme Action i3D à l’INRIA

Depuis quelques semaines, l’INRIA de Roquencourt voit défiler un nombre impressionnant de personnes. Journalistes, industriels, hommes politiques, tout le monde vient se plonger dans la réalité virtuelle du tout nouveau du premier workbench en France.
Une paire de lunettes, un stylo prolongé d’un rayon lumineux dans la main et soudain les deux plans du bureau se transforment pour vous plonger dans un monde virtuel en trois dimensions. Un puissant calculateur enregistre l’exacte position de la tête de l’utilisateur et calcule, en fonction, l’image virtuelle. La tête ainsi traquée donne ainsi une position précise dans la réalité virtuelle du workbench. Une précision à vous donner le vertige, au sens propre du terme et qui permet une interactivité importante entre l’image et l’action du testeur.
Dans un premier temps, l’équipe d’une quinzaine de chercheurs, dirigée par Sabine Coquillart, responsable du programme Action i3D, travaillent surtout à se familiariser avec l’engin. Toutefois, les projets futurs ne manquent pas. Il est notamment question de réaliser des tests de travaux en collaboration, via un réseau d’une vitesse de 2.5 gigabits, avec les deux autres espaces virtuels existant à Rennes et à Grenoble.

Il s’agira d’abord d’observer la compatibilité collaboratives entre le workbench de l’INRIA de Rocquencourt avec les écrans cylindriques immersifs des unités de recherches INRIA grenoblois et rennais – autre technique de téléimmersion.
 » Ce travail en réseau pourrait peut-être débuter d’ici un an, explique Sabine Coquillart. Nous pourrons ainsi étudier comment il est possible de communiquer entre nous et d’ interagir à distance sur un même objet. Ce sont des applications potentielles auxquelles nous pensons. Mais nos visiteurs nous apportent d’autres idées. Des psychologues se demandent, par exemple, si le workbench ne pourrait pas servir au traitement de certaines phobies par exemple !  »
Un usage qui ne pourra évidemment pas se faire dans l’immédiat. D’autant plus que l’équipement reste extrêment coûteux. Le workbench représente un investissement de 2 à 3 millions de francs. Quant à l’avenir, Sabine Coquillard, autrefois spécialiste des images de synthèse, prévoit de se pencher sur l’amélioration de la qualité de la réalité virtuelle et
 » rajouter ce qui manque. Il y a 20 ou 30 ans, on pouvait très facilement faire la différence entre une image de synthèse et une vraie image. Aujourd’hui, on ne peut parfois plus faire la différence. Pourquoi pas arriver à ce degré d’interaction dans le domaine de la réalité virtuelle ? Y apporter la sensation du toucher, le retour d’effort, le retour tactile ? Et pourquoi pas, un jour, arriver à ne plus faire la différence entre réel et virtuel « , conclut-elle avant de replonger dans ces travaux.
 » Car une chose est sûre, lance-t-elle. Depuis que j’ai été plongée dedans, je ne peux plus m’en passer.  » « 
http://www.inria.fr/Presse/rv-fra.html
Définitions : http://www.inria.fr/Presse/66annexe3.html

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