Les enjeux de la formation de ligne

Le Web Market Éducation de Vancouver a été l’un des événements majeurs du monde de l’Internet ces dernières semaines. Avec en tête des motivations, un chiffre à donner le tournis : le marché mondial de l’éducation à distance devrait représenter 90 milliards de dollars en 2002. Toutefois, la notion d’éducation en ligne en est encore à ses tout premiers pas et même si déjà de nombreuses expériences ont lieu dans le monde entier, du Sénégal à l’Australie en passant par la France et bien sûr les États-Unis, mais également le Brésil, beaucoup de questions restent encore sans réponses :
– Le principe de l’éducation en ligne payante qui risque d’aggraver l’inégalité crée par le fossé technologique.
– Le problème de la suprématie de l’anglais qui risque, une fois encore, de le placer dans une position incontournable au détriment des autres langues.
– La question des diplômes et de leurs équivalences entre pays.
– La multiplication des formations payantes, via des instituts privés, brouille les cartes de la validation et de la qualification des formations fournies…

Telles sont donc quelques questions majeures posées par le développement de l’éducation à distance qui, sans sombrer dans un pessimisme forcené, permettrait de réaliser de grands rêves, tels que la possibilité d’apprendre en permanence, ou de ne plus être bloqué par des questions de temps et de lieux pour suivre une formation. Et qui sait, peut être qu’il sera bientôt possible de s’inscrire à la Sorbonne tout en travaillant au Mexique pour passer une licence de philo, en bûchant son master d’ethnologie à l’Université de Santa Fe…

Quid de l’Hexagone  ? Si la grande majorité des universités américaines ont des campus virtuels, il n’en est pas de même en France, à part de rares exceptions comme l’Université virtuelle de Limoges ou l’IUT de Pau. Mais qu’en est-il des projets ? Pour le moment, Jack Lang, ministre de l’Éducation Nationale, pense sérieusement à créer un poste de spécialiste des innovations. Pour le reste, le marché de la formation en ligne en France semble rester l’apanage de quelques entreprises privées essentiellement orientées vers la formation professionnelle. (Manpower, leader de l’emploi par intérim, pousse ses intérimaires à suivre ses formations en ligne entre deux missions)
Toutefois, quelques initiatives intéressantes dans le domaine de l’éducation pour tous sont à suivre. Citons le projet de Jean-Luc Muracciole d’ouvrir un lycée en ligne à la rentrée prochaine pour les élèves en grandes difficultés scolaires.

Enfin, pour le moment, le recours à l’Internet Nouvelle Génération semble lui aussi encore très limité dans l’Hexagone (voir l’exemple de l’Université virtuelle de Limoges), même si beaucoup d’instituts de formations développent de plus en plus de solutions de vidéo-conférence. Encore faudrait-il, une fois que l’accès à l’Internet, première ou deuxième génération, aura étendu sa toile dans l’Hexagone, qu’un maximum de personnes puisse y avoir accès, sans même considérer le fait de payer ses formations. Il est vrai que les hauts débits permettraient, et permettent déjà, de suivre en direct un cours à l’autre bout du monde, d’envoyer ses devoirs à son professeur même si celui ci à décidé de traverser les États-Unis à vélo.
Quant à voir plus loin… nous attendons toujours celui qui osera se lancer dans une interview "boule de cristal" dans ce domaine…

Liens
Site du World education market
http://www.wemex.com/flash.html
Les articles de Libération : La vogue de l’éducation en ligne aux États Unis
http://www.liberation.fr/multi/actu/semaine991206/art991211.html
Vision 2020
http://www.liberation.fr/multi/actu/20000522/20000527samt.html
Le dossier du Monde : Internet ébranle la formation.
http://www.lemonde.fr/doss/0,2324,3374-1-MIA-2066,00.html Un dossier d’Internet World (1/6/2000) :
http://www.internetworldnews.com/
Technology & Learning, magazine en ligne sur l’enseignement et la technologie
http://www.techlearning.com/

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