En 2001, la première  promotion de la première université en ligne de France sortira fraîchement diplômée…  de l’Internet.
 Enfin presque. 
 L’aventure a débuté il y a maintenant près de trois ans. Guy Casteignau, enseignant  à l’université de Limoges et conseiller auprès du recteur imagine une formation  Deust et MST(Maîtrise de Sciences et Techniques) sur les métiers liés aux  nouvelles technologies de l’information destinée à former les éducateurs employés  dans le cadre d’emplois jeunes de l’éducation nationale dans la région Limousin.  « Le Limousin est une région très rurale, souligne Isabelle Gonon, la coordinatrice  des enseignements, et la dispersion des étudiants se prêtait parfaitement à la  mise en place d’une formation à distance. » 
 Le projet s’élabore donc tout naturellement autour de l’Internet. 
 Lancée en novembre 1998, ces diplômes s’obtiennent en deux ou trois ans et depuis,  300 étudiants répartis dans toute la France se sont inscrits. Et ce malgré  les trois semaines de présence obligatoire pour les cours magistraux au sein de   » l’université en dur  » de Limoges !
 Concrètement, les étudiants constituent des groupes de travail et collaborent  par chats et par mails. Chaque semaine, ils ont un cours publié en ligne,  avec des exercices et des devoirs à rendre. 
  » Ils travaillent tous en groupe ou en binômes, insiste Isabelle Gonon, et les  relations via Internet sont, à leur façon, plus conviviales et plus fréquentes,  aussi bien entre élèves qu’entre profs et élèves. De plus, la distance fait que  les étudiants ont besoin d’être sécurisés, donc ils réclament un échange  beaucoup plus important que dans des relations profs-élèves en amphi. Et comme  le mail est moins conventionnel que le courrier par exemple, les échanges sont  plus libres.  » 
 Résultat, Isabelle Gonon, en tant que coordinatrice et enseignante doit gérer  plus d’une centaine de mails par jour !
 Et la sauce prend. Les étudiants n’hésitent pas à créer leur propre liste  de diffusion si le serveur de la fac a la malheureuse idée de tomber en panne.
 Ensuite, chaque exercice est validé, noté et entre dans l’obtention du diplôme,  au titre du contrôle continu. Viennent ensuite deux épreuves en temps limité,  dont une se déroule en ligne. « Nous avons pour cela « ouvert » 12 centres d’examens  à Lyon, Grenoble, La Réunion…dans les rectorats et les universités. Et tout  le monde a joué le jeu. »
 Car si, au premier coup d’oeil, le corps enseignant affiche une certaine méfiance  face à ce nouveau mode d’enseignement, dès qu’il se sent impliqué, il est prêt  à défendre le projet. 
 Finalement, seuls les cours magistraux obligent à une présence physique  des étudiants, sur le campus vert et pas du tout virtuel de l’université de Limoges,  trois semaines par an. Une obligation qui ne semble pas poser de problème :  une étudiante suivant les cours depuis la Réunion a elle aussi fait  le trajet.
 « L’an prochain, les cours magistraux auront lieu en ligne, en streaming.  Nous avions déjà des visioconférences entre l’université de Paris VII et la fac  de Sciences de Limoges, mais elles obligent quand même à avoir les étudiants sur  place, poursuit Isabelle Gonon. Toutefois les cours en streaming posent le problème  majeur des niveaux de connexion des étudiants. »
 Enfin, dernier indice du succès de cette formation en ligne aux nouvelles technologies  de l’information : le nombre de plus en plus important d’étudiants qui prennent  connaissance par l’Internet de la formation et ont demandé à s’y  inscrire. Malheureusement, ils doivent encore passer par le courrier postal pour  y parvenir… 
 Quoiqu’il en soit, cette expérience d’université en ligne limousine est la preuve  qu’en utilisant les moyens de l’internet actuel il est possible de dispenser des  formations solides. 
 De quoi faire rêver en imaginant ce qu’il sera possible de réaliser  avec les outils de demain.
 http://www.unilim.fr
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